Dans le silence primordial, là où rien ne semblait encore exister, Érèbe ouvrit les yeux – ou ce qui en tenait lieu. Ce n'était pas un éveil glorieux ni un surgissement éclatant, mais une émergence hésitante, presque timide. Contrairement à ses frères et sœurs, il ne se sentait pas entier.
Il était là, et pourtant… il manquait quelque chose.
Il ressentait une force en lui, une puissance obscure, mais elle semblait comme contenue, bridée par une limite invisible. Ses pensées flottaient, confuses, dans ce vide sans forme, et son essence, bien que présente, n'était qu'une ombre pâle comparée à la majesté de Gaïa ou à l'autorité d'Ouranos. Même Nyx, douce et énigmatique, semblait rayonner d'une plénitude qu'il ne possédait pas.
Érèbe n'était pas comme eux. Il était l'obscurité brute, une noirceur si profonde qu'elle semblait vouloir se replier sur elle-même. Mais cette profondeur avait un prix : il se sentait fragile, inachevé.
Autour de lui, les forces primordiales s'activaient. Gaïa et Ouranos dansaient leur ballet cosmique, façonnant la Terre et les cieux. Nyx s'étendait, tissant un voile de mystère qui enveloppait la création naissante. Mais Érèbe ne créait rien. Il ne tissait pas, ne sculptait pas, ne façonnait pas.
Il était là, immobile, comme une ombre perdue dans un univers qui ne semblait pas fait pour lui.
«Pourquoi suis-je ici ?»
La question résonna dans son esprit, une question qu'il n'avait jamais osé formuler. Contrairement aux autres, il n'avait pas de vision claire de sa mission. Ses frères et sœurs avaient tous une direction, un rôle évident dans l'ordre cosmique. Mais lui ? Il n'était ni une lumière, ni une forme, ni un refuge. Il était l'absence, le gouffre où tout se perdait.
Pourtant, il sentait qu'il avait une place. Une place qu'il ne comprenait pas encore, mais qui était essentielle.
Érèbe ferma les yeux – ou peut-être les ouvrit-il sur une autre dimension de lui-même. Il observa les ténèbres autour de lui, ces ténèbres qui n'étaient pas encore siennes. Il les ressentit comme une extension de son essence, mais elles semblaient s'effilocher, incontrôlables. Ses ténèbres n'étaient pas aussi douces et enveloppantes que celles de Nyx. Elles étaient plus brutes, plus instables, comme si elles cherchaient encore à se définir.
Il inspira – ou du moins, c'est ce qu'il crut faire, car dans cet espace primordial, il n'y avait ni souffle ni air. Une énergie passa à travers lui, faible mais persistante. Et alors, pour la première fois, il perçut quelque chose.
Quelqu'un.
Une présence fragile, presque imperceptible, mais étrangement proche de lui. Érèbe tourna son attention vers cette source d'énergie. Ce n'était ni Gaïa, ni Ouranos, ni Nyx. C'était… autre chose. Une lueur ténue, comme un murmure dans le vide.
C'était Michael.
Érèbe observa l'être , cet intrus étrange dans un univers qui n'était pas le sien. Il était si différent, si limité, et pourtant, il rayonnait d'une manière inexplicable. Une lumière fragile, presque éteinte, mais persistante malgré tout. Érèbe ressentit une étrange connexion avec cette présence. Peut-être parce qu'il se voyait en elle : une force incomplète, une essence en quête de sens.
Il tendit son esprit, cherchant à comprendre ce que Michael était, pourquoi il était là. Mais il ne trouva pas de réponse. Tout ce qu'il ressentait, c'était une proximité inattendue, comme si cet être fragile faisait partie de quelque chose qui le concernait directement.
Érèbe hésita. Il voulait interagir, mais il se sentait trop faible, trop instable pour le faire. Et puis, il n'était pas sûr que ce soit son rôle. Alors, il se contenta d'observer.
Mais dans cet acte d'observation, quelque chose changea en lui.
Pour la première fois, Érèbe comprit que sa faiblesse n'était pas un défaut, mais une possibilité. Là où ses frères et sœurs façonnaient et créaient, lui pouvait se permettre de simplement être, d'exister dans l'instant, sans objectif clair. Sa force résidait dans son ambiguïté, dans son incapacité à être défini. Il était l'obscurité qui entourait tout, la frontière entre le connu et l'inconnu.
Il regarda Michael une dernière fois avant de détourner son attention. Il savait qu'il reviendrait à lui, d'une manière ou d'une autre. Mais pour l'instant, il avait besoin de comprendre sa propre essence.
L'univers continuait de se construire autour de lui, mais Érèbe restait en marge. Il n'était pas un bâtisseur, ni un créateur. Il était une ombre, un témoin. Et dans cette ombre, il trouva une étrange forme de paix
re bonjour :) encore moi, n’hésité pas à écrire vos impression dans les commentaires sa m’aideront a m’améliorer et me donneront pour suite aussi merci