Michael restait figé, ses pensées tourbillonnant comme une tempête. Ce qu'il voyait défiait toute logique, toute explication. Ces créatures colossales, ces entités mythiques naissaient sous ses yeux, façonnaient des mondes, des réalités. Mais le plus étrange était leur indifférence totale à sa présence.
Il serra ses poings, essayant de se rassurer, de se rappeler que tout ceci devait avoir une explication.
«Est-ce que je suis mort ? Suis-je dans un rêve ? Ou peut-être… ai-je été réincarné dans un univers comme ceux de mes romans préférés ?»
Les questions se bousculaient dans son esprit, mais aucune réponse ne venait. Il observait, fasciné, tandis que la gigantesque entité qu'il avait vue naître – Gaïa – continuait son œuvre. Autour d'elle, d'autres forces s'éveillaient, prenant des formes et des rôles qu'il ne comprenait pas encore.
Puis, soudain, son attention fut attirée ailleurs.
Un mouvement fluide, gracieux, mais empli d'une puissance insondable. Une nouvelle présence se formait. Michael fixa l'entité qui émergeait lentement, comme une vague montant des profondeurs invisibles. L'énergie qu'elle dégageait était différente : douce, apaisante, mais aussi impérieuse, comme l'appel irrésistible de la marée.
C'était Océan, frère de Gaïa et Nyx, incarnation des eaux primordiales.
-Du point de vue d'Océan
Il s'éveilla dans un murmure, un frémissement qui s'étendit comme une onde dans l'immensité. Contrairement à ses frères et sœurs, il ne jaillit pas avec fracas, ni dans un élan de puissance brute. Océan était un flux, un courant éternel qui semblait n'avoir ni commencement ni fin.
Il ouvrit une conscience curieuse, explorant ce qu'il était. Il ressentait une fluidité, une adaptabilité qui lui semblait naturelle. Là où ses frères et sœurs imposaient leur volonté sur l'univers, Océan se contentait de le traverser, de le nourrir.
Il observa autour de lui, sentant l'énergie de Gaïa et Ouranos. Ils bâtissaient un équilibre grandiose, un monde de terre et de ciel. Nyx tissait ses voiles d'ombre et d'étoiles, tandis qu'Érèbe, silencieux, semblait s'effacer dans le néant. Mais Océan n'avait pas encore trouvé sa place dans cette symphonie.
Il se sentit attiré par Gaïa, sa sœur, dont la force solide et maternelle semblait compléter son essence fluide. Si elle est la terre, je suis l'eau qui l'entoure, qui la nourrit. Cette pensée l'apaisa.
Mais alors qu'il se concentrait sur son rôle, une sensation étrangère troubla son esprit. Quelque chose d'inhabituel, d'étranger, se trouvait dans cet espace primordial. Une conscience fragile, mais persistante, observait.
Océan se tourna, curieux, et perçut Michael.
Ce n'était pas une entité comme lui, ni une force cosmique comme ses frères et sœurs. C'était quelque chose de plus petit, de plus éphémère, mais étrangement fascinant. Océan sentit une sorte de connexion étrange, comme une goutte d'eau tombant dans une rivière infinie. Il ne n'était pas semblable à eux , mais senti une proximité avec l'être .
«Pourquoi ?»
Contrairement à Érèbe, Océan ne se contenta pas d'observer. Il tendit une partie de son essence vers Michael, non pas pour interagir directement, mais pour sentir, comprendre.
L'être ne réagit pas, semblant inconscient de l'attention qui lui était portée. Mais Océan sentit quelque chose en lui : une étincelle d'énergie qui vibrait à un rythme différent de tout ce qu'il avait connu. C'était… unique.
Un faible sourire apparut sur son esprit naissant. Même les gouttes les plus petites peuvent créer des vagues.
-Retour à Michael
Michael sentit une étrange chaleur l'envahir, comme si quelque chose avait effleuré son âme. Il regarda autour de lui, mais ne vit rien de différent. Les entités continuaient leur œuvre cosmique, apparemment indifférentes à son existence.
Mais il ne pouvait s'empêcher de ressentir un lien avec elles, comme s'il était destiné à être là, à observer. Peut-être qu'un jour, il comprendrait pourquoi