"Pour vous servir" L'homme termine avec une fausse amabilité mêlée a un gloussement.
Je ne peux que rester figer pendant son introduction, incapable de bouger ne serait-ce qu'un muscle, impuissant face à toute cette aura de haine que l'homme semble dégager sans forcer.
"C´est un putain de monstre." Je pense tout en essayant de contrôler ma respiration, essayant à tout prix de rester aux moins légèrement serein face au sentiment alarmant de danger que tous mes sens m'indiquent, ignorant cette envie presque animale de courir le plus loin possible pour aller me cacher dans un trou et ne plus jamais en sortir que je ressens au plus profond de moi.
Tentant simultanément de dissimuler, voire réduire les battements bruyants de mon cœur tambourinant avec frénésie.
Allez... ressaisis-toi. Inspire... expire
"Ohhhh... en voilà un petit cœur qui bat bien vite." Le terrifiant homme dit d'un air espiègle, se courbant dans le même temps sur le coté tout en collant sa main derrière son oreille dans l'imitation grossière de quelqu'un tendant l'oreille, avant de reprendre avec un ton cette fois beaucoup plus froid.
"Plus pour longtemps."
Il a à peine finit sa phrase qu'un nouveau bruissement parvient à mes oreilles, très, très près.
J'ai juste le temps de me reprendre que je dois sauter sur ma droite tandis qu'une nouvelle sensation de brûlure me parvient, cette fois sur mon coté gauche, ayant raté à esquiver l'étrange lame qui est cette fois venu vers mes neuf heures, mais ayant au moins réussis à éviter le pire. Si je n'avais pas réagis au dernier moment, cette aiguille géante m'aurait embroché le poumons.
"C'est déjà ça j'imagine." je me dis avant de sentir autre chose qui approchant à toute vitesse.
"Pas mal."
Je lève les yeux pour voir le dégingandé apparaître au dessus de moi, sa jambe amorçant déjà dans ma direction.
Aucun moyen que j'esquive celle-là.
Sacha cela, je croise les bras et tiens profondément mes appuis, espérant pouvoir au moins limiter les dégâts.
Ça va faire mal.
Mes soupçons sont confirmés lorsque que je sens une force écrasante entrer en contact avec moi, m'envoyant voler pour quelques mètres avant que je ne me rattraper sur un arbre passant par la, collant mes pieds dessus avec du chakra pour m'éviter une chute désagréable.
"Et merde." Je pense en posant ma main contre mon côté droit, y ressentant une douleur s'y développer. On pourrait difficilement le deviner avec son corps de pantin, mais ce type possède une sacrée force.
"Pas mal du tout... tant en perception qu'au niveau réflexes, je suis très impressionné." Celui-ci, maintenant à nouveau caché je ne sais où, me complimente, sans que cela sonne vraiment comme un commentaire sympathique, pas que cela m'aurais plus convaincu si cela sonnait comme tel, pour être honnête.
"On dirait bien que je serai le seul du groupe à m'amuser aujourd'hui finalement."
Le seul du groupe ?
"J'espère que ceux dont il parle ne sont pas dans le coin." Je pense en jetant un bref coup d'œil à mes blessures, déjà suffisamment nombreuses après si peu de temps.
"Si jamais il y d'autres ennemis du même calibre rappliquent, cela en est fini de nous deux, pas le moindre doute là-dessus" Je frissonne à l'idée même avant de me calmer en analysant simplement la situation, comprenant que celle-ci est peu probable.
Aucune chance que son équipe soit à moins de plusieurs kilomètres d'ici. Et encore, ce n'est très certainement pas le cas, si de pareils monstres étaient dans la zone, ils auraient déjà été prévenus du combat, voire nous auraient sentis nous et seraient arrivé depuis belle lurette.
Et l'on peut espérer qu'ils ne seront pas la avant quelques heures, vu qu'eux aussi semblent êtres quelque peu occupés.
"Pas que cela change grand-chose au fait que nos chances de survies soient très faibles." Je rajoute en regardant Kenshin durant quelques petites secondes, celui-ci regardant tour à tour dans toutes les directions, espérant probablement voir venir le type avant que celui-ci ne l'embroche vivant j'imagine.
Il faut rester réaliste, même moi, un plouc à qui personne ne parle à moins d'y être obligé à entendu parler de Kuriarare kushimaru.
Kuriare Kushimaru. L'un des sept épéiste de la brume, le groupe rassemblant ce qui se fait de mieux à Kiri, après le Mizukage bien sûr. Et étant très certainement l'un de ses membres les plus violent, même en comptant ceux des anciennes générations.
La cruauté de ce… type, ainsi que sont talent pour utiliser son épée, nuibari, est connue du pays de l'eau jusqu'à celui de la terre. Partout où il passe on ne trouve que des tas de cadavres attachés grossièrement les uns aux autres par un fil de fer, dans un étrange tableau mélangeant horreur, folie et précision chirurgicale.
C'est vraiment pas le genre de mec sur qui on voudrait tomber dans sa vie, même en étant dans son camp.
Si tant est que ce genre de mec possède un camp.
"Ne sois pas distrait, reste concentré." Je me conjure à plusieurs reprises tout en fermant à nouveau les yeux, utilisant mon principal atout pour tenter de pressentir d'où viendra la prochaine attaque.
"Ressens, attends, esquive, contre-attaque."
Je ne vois plus rien, ne sens plus rien, ne ressens plus rien, ne pense plus rien, je me ferme à tout.
Je me recentre totalement, tout mon être focalisé et ne pouvant plus faire qu'une seule chose, écouter, écouter tout ce qui peut l'être, et même ce qui ne peut l'être pour l'homme commun.
Écouter le bruit du vent passant sans difficulté dans la clairière, comme toujours indifférent à ce qui l'entoure, martyrisant sans vergogne les branches sur passant, celles-ci se soumettant toutes face à cette force contre laquelle elles ne peuvent lutter, tous se pliant dans une cacophonie de craquement disgracieux.
Écouter le bruit sans fin que fait Kenshin tandis que celui-ci fait ce qu'il peut pour se préparer à la prochaine attaque, ses deux mains enserrant sans compromission la tsuka de son épée. Faisant de légers sons de serrement sur le cuir de celle-ci, aisément cachés par l'assourdissant battement que produit sons cœur, ce dernier pouvant être entendu sans le moindre effort une fois accouplé avec sa respiration sifflotante et nerveuse que le pauvre garçon essaye difficilement de cacher.
Écouter le bruit de ce petit écureuil non loin celui-ci essayant lui aussi de taire le moindre bruit qu'il puisse faire, mais plus dans une idée de pourvoir rester caché, probablement apeuré et terriblement conscient de ce qui se passe actuellement dans sa petite forêt.
Le bruit de cette petite fourmis à quelques mètres de moi, celle-ci cherchant de même a éviter les problèmes, courant le plus vite possible pour rejoindre un endroit sûr.
Le bruit de ce petit point d'eau qui…
"Tiens ?" Je pense en ressentant, ou plutôt entendant une petite perturbation dans mon champ de "vision"."
La vitesse du vent et le bruit produit par l'air dans la zone située à mes cent quarante-cinq degrés à brusquement changée.
Immédiatement, je saute droit devant moi, me retournant une fois dans les airs pour voir à nouveau la fameuse nuibari, cette fois fermement enfoncées à l'endroit sur lequel je me trouvais quelques dixièmes de secondes plus tôt.
"Je commence enfin à cerner le truc." Je me dis tout en observant l'arme avant d'entendre un léger murmure pile dans la direction opposée.
"Suiton, le dragon à queue…"
Et merde
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\POV Kuriare/
"Suiton : Le dragon à queue."
Kushimaru murmure avec satisfaction avant de cracher un dragon d'eau de taille conséquente sur sa jeune proie, celui-ci écrasant un petit mur de terre que cette dernière avait élevé pour se protéger du choc, sans même le ralentir ne serait-ce que d'une seconde. L'épéiste de Kiri s'étant très bien amusé de leur petit jeu, mais pas suffisamment pour encore le rallonger de plusieurs minutes, préférant en finir avant que cela ne devienne un souvenir n'évoquant que l'ennui et plus la joie de ce petit jeu de cache cache.
Dragon d'eau de taille conséquente, mais tout de même toujours très loin de ceux que peut produire cet enfoiré Fuguki, avec ou sans samehada.
Il faudra penser à s'entrainer un peu au suiton d de temps en temps une fois rentré à Kiri, bien que ce soit inutile, la maitrise de nuibaru assurant une victoire contre n'importe qui, mais ça ne coute rien de s'assurer un autre atout.
Pas comme s'il y avait autre chose à faire à la maison maintenant que les "accidents" entres collègues sont proscrit depuis le début de cette guerre.
Kushimaru se dit tout en sortant tranquillement de sa petite cachette pour finir le déchet qui reste, une fois qu'il est bien sur d'avoir sentis les derniers restes d'énergie vitale s'évaporer de la cible de son attaque, s'embêter à rester caché étant devenu une totale perte de temps pour finir un ennemi de ce niveau.
Ennemi est déjà un terme trop bon pour désigner ça.
Il dépasse lentement le cadavre encore chaud et en sale état de la seule chose qui le retenait vraiment ici, de par le plaisir qu'il pouvait offrir, pas de par sa difficulté bien sur. Et arrive un peu déçu devant sa fidèle nuibaru, la retirant sans effort pour ensuite se tourner face à la petite excuse d'épéiste, celui-ci contenant un visage étrangement calme et déterminé malgré les évènements.
Il faut lui accorder ça, il a beaucoup de courage, ou de stupidité. La frontière entre les deux est rarement très claire.
L'épéiste vétéran passe alors son regard sur son épée fétiche avant de passer sur son seul obstacle encore vivant ici, décidant finalement de ranger nuibaru pour sortir à la place quelques armes de lancer de sa poche, déterminé à ne pas la salir avec le sang d'un ennemi aussi pitoyable, elle ne mérite vraiment pas ça.
Il jette alors sans grand intérêt en un mouvement cinq kunais et shuriken en direction du gamin devant lui. Résolu à finir cela vite.
Mais étant assez surpris en voyant le jeune en question se débarrasser facilement de la menace, esquivant sans problèmes quatre des armes pour ensuite renvoyer la dernière dans sa direction à l'aide de son arme.
Faisant rigoler Kushimaru tout en rattrapant aisément le kunai avec seulement l'index et le pouce de sa main gauche, celui se rendant compte qu'il a quelque peu sous-estimé l'adversaire en face de lui.
Celui-ci n'étant non pas un déchet, mais seulement un petit déchet.
"Inutile" Il pense avec une arrogance justifiée avant de resserrer sa prise sur le kunai qu'il à repris, commençant à devenir un peu agacé.
"Suffisamment fort pour être énervant, mais pas assez pour être amusant. Le premier avait au moins le mérite d'être un bon divertissement. Dommage qu'il n'ai pas eu le temps de grandir, cela aurait peut-être pu donner quelque chose dans le futur. Peut-être"
Il se dit avec légèreté avant de foncer sur le jeune blanc bec, prêt à le poignarder en plein cœur.
Le jeune épéiste se défend alors de toutes ses forces, parant et esquivant chacune des attaques venant à lui, encaissant quand aucune de ces deux options n'est possible. Prenant volontiers pieds et poings si c'est pour éviter le poignard. Avec une rage et une détermination à la vie surprenantes.
Surprenantes mais inutile.
Cette pensée de Kushimaru est confirmée quand, après plusieurs minutes d'esquive et de coups, ne lui laissant que cicatrices et preuves de l'écrasante force face à laquelle il est tombé, le petit samouraï doit se résoudre à poser le genou au sol, que ce soit par fatigue, résignation ou perte de sang, personne ne peut le avoir, mais de toute manière cela importe peu. S'appuyant de tout se qui reste de ses forces sur son arme maintenant utilisé comme canne improvisée tandis que son bras restant lui sert à appuyer sur une vilaine blessure qu'il s'est faite, ou plutôt que Kuriare lui a faite, au niveau du torse, une large zébrure partant de ses cotes gauches pour finir sur sa clavicule droite. Un magnifique tableau de douleur qui ne peut que ravir et remonter l'humeur d'un Kushimaru jusqu'alors ennuyé.
"Ça c'est de l'art... pas la plus belle des œuvres, pas la plus poétique ou bien visuelle, pas la plus marquante de la galerie, mais suffisamment jolie pour y figurer."
Probablement à égalité avec cette petite famille que j'ai croisé dans le dernier village… le bébé était marrant.
"Mais malheureusement…" L'épéiste de la brume arrête de lui même ses pulsions artistiques, son professionnalisme et son instinct de survie lui obligeant à ne pas prendre encore plus de temps s'il ne veut pas ennuyer Fubuki. Ce serait une erreur.
"Je dois mettre fin à ce petit moment de convivialité maintenant. Dans la vie, il faut savoir mettre fin au plaisir avant qu'il ne devienne une douleur."
"Néanmoins, merci beaucoup pour cette merveille esquisse que nous avons partagés ensemble. C'était un plaisir de peindre cette œuvre en votre compagnie." Il finit avant de se rapprocher à toute vitesse pour enfin mettre fin à ce divertissement de l'après-midi, sachant très bien que cette fois, rien ne pourra même le ralentir. Déjà ennuyé à l'idée de revoir les autres idiots, en particulier cet enfoiré de Jinpachi.
Mais bon, dans la vie, on a rarement ce dont on a envie.
"Mmm ?" Il fait alors qu'il est à quelques secondes d'embrocher le jeune idiot. Sentant une étrange fluctuation de chakra apparaissant derrière lui.
Comprenant instantanément, il réagis promptement, essayant d'esquiver sur le coté l'attaque venant dans son dos.
Réussissant à éviter les trois premier projectiles, il échoue cependant à faire de même pour le dernier, celui-ci le heurtant de plain fouet au niveau du rein, le faisant reculer sous le choc et sous la pression du projectile.
"Suiton : Teppoudama" Il note au même moment, reconnaissant avec facilité une des techniques basiques que les jeunes ninjas de Kiri apprennent une fois initié au suiton, une simple boule faite d'eau comme son nom l'indique, recrachée sur l'ennemi comme projectile. Faible et simple à esquiver, mais assez utile si bien exécuté. Comme prouvé maintenant.
"Non, elles sont différentes, elles possèdent une bien plus grande pression que la normale."
Kushimaru rajoute rapidement, ayant suffisamment encaissé de ces choses là durant sa jeunesse dans la brume pour aisément voir la différence. Celles-là étant une version plus, améliorée, un bon chouia plus puissante que la normale.
"Mais néanmoins pas suffisamment pour en finir avec moi… évidemment" Il se dit en appuyant sa main quelques secondes sur l'impact de la balle d'eau tout en restant naturellement alerte à la moindre menace, notant rapidement que rien de trop grave ne semble cassé, mais son rein en ayant tout de même légèrement pris pour son grade.
"C'était un clone, mêlé à un habile genjutsu." Kushimaru comprends alors que le cadavre laissé là était en fait un habile stratagème de ce gamin pour lui faire baisser sa garde et attendre le meilleur moment pour le frapper dans le dos un fois qu'il serait sortit et ce pendant qu'il serait occupé à découper l'autre enfant.
Habile, rusé, talentueux, efficace… et d'une malice sans fin…
"En voilà un truc qui me plait bien." Il inspire alors longuement, essayant de réprimer son excitation qui semble croitre sans fin, histoire de ne pas trop faire attendre le boss et les autres. Il ont déjà dû avoir fini cette bande de genin depuis des lustres.
Mais ce gamin… si particulier
Sa perception hors du commun, ses réflexes, cette fourberie… et maintenant ça.
"Aller." Il finit par se laisser convaincre par son cœur le suppliant de faire cette danse avec ce partenaire si spécial.
"Genjutsu, doton, suiton, taijutsu... quelles autres surprises me réserves-tu ?" Il conclu avant de se reprendre
"Je ne sais pas si je suis tellement impressionné que tu sois envie et que tu aie même pu me porter un coup que j'ai envie de te féliciter, ou si j'ai envie de te pendre avec tes propres intestins, petit chien." Il commente alors qu'il se relève complètement avec les épaules tremblantes, restant dos à l'incroyable idiot qui a osé l'effleurer.
Son expression faciale sous son masque étant mélangée entre la fureur, des petits mordillements de bouches compulsifs et la stupeur, avant de se transformer en un grand sourire, qui pourrait presque passer pour ravi et chaleureux s'il était un personne normale. Et de se retourner pour continuer.
"Un peu des deux à la fois je pense… je crois que je vais donc prendre un plaisir certain à nager dans tes tripes." Il poursuit d'un ton enchanté, s'attendant à trouver le gamin, l'épée à la main devant.
Etonner donc de se retrouver tout seul. Et sentant le chakra du jeune épéiste partir de plus en plus loin.
"Finalement ce ne sera pas aussi rapide que prévu."