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Chapitre 9 :Préparatifs de départ: Sous le Ciel étoilé

Alors qu'ils continuaient à discuter, plongés dans leurs plans et leurs espoirs, ni l'un ni l'autre ne remarquèrent la silhouette dissimulée derrière les arbres, observant en silence.

Lynael, cachée dans l'ombre d'un chêne imposant, avait tout entendu. La lumière de la lune baignait son visage, intensifiant son expression pensive. Elle murmura, presque comme si elle se parlait à elle-même :

« Alors... il va falloir que je choisisse, hein... »

Elle tourna son regard vers son dragon, qui restait silencieux, ses yeux brillants d'une sagesse calme. La lune semblait briller avec plus d'intensité, comme pour accompagner ses pensées. Elle savait qu'Ahmel était plus vulnérable qu'il ne voulait le montrer, et cela la préoccupait profondément.

Elle se redressa lentement, faisant un bruit presque imperceptible en sortant de l'ombre.

Ahmel se retourna, un sourire se dessinant sur ses lèvres en la voyant apparaître.

« Alors, tu nous espionnais, Lynael ? » dit-il d'une voix taquine, bien qu'il ne soit pas dupe. Il savait que sa sœur s'inquiétait pour lui.

Lynael s'avança, ses pas légers, sa présence sereine mais empreinte d'une autorité discrète. Elle fixa Ahmel d'un regard perçant.

« Tu joues trop avec le feu, Ahmel, » dit-elle calmement, sa voix douce mais ferme, tout en posant sa main contre la poitrine de son frère. « Tu penses vraiment que tu peux continuer ainsi sans en subir les conséquences ? »

Ahmel haussa les épaules et écarta sa main, cherchant à paraître indifférent.

« Chaque combat est une leçon, Lynael. Et je ne suis pas aussi faible que tu sembles le croire. »

Lynael ne répondit pas tout de suite. Elle s'approcha davantage, scrutant son visage à la recherche du moindre signe de fatigue. Il était évident qu'il avait franchi une limite qu'il n'aurait pas dû. Mais, comme toujours, Ahmel portait son fardeau seul, ne laissant personne voir combien il était épuisé.

« Je ne doute pas de ta force, Ahmel, » dit-elle finalement. « Mais il y a des batailles que tu ne peux pas gagner seul. »

Med, leur dragon, observait la scène avec un peu plus de sérénité. Elle savait qu'Ahmel n'écoutait généralement que lui-même, mais Lynael avait un pouvoir particulier sur lui. Elle soupira légèrement. « On a tous un point faible, » murmura-t-elle. « Même toi, le "monstre" de sang. »

Ahmel voulut répondre, mais avant qu'il ne puisse dire quoi que ce soit, Lynael coupa court à la tension grandissante.

« Il est temps de rentrer à la maison, » dit-elle d'une voix autoritaire, son regard se posant sur Ahmel. « Nous devons préparer notre prochain mouvement. Le roi n'attendra pas éternellement. »

Ahmel ne dit rien pendant un moment. Il fixa les étoiles, une lueur de défi toujours présente dans ses yeux. Puis il déclara d'un ton ferme :

« Je refuse de retourner à la capitale. »

Lynael recula, surprise. « Ah, alors tu veux qu'on aille voir les autres ? »

Ahmel, surpris, répondit : « J'aimerais bien, mais non, tu ne dois pas venir avec moi. Pense à Thalya. »

Lynael s'approcha d'Ahmel et s'accroupit légèrement, ses longs cheveux noirs ébène descendant presque jusqu'au sol, dévoilant son magnifique visage. « Thalya est une grande fille, après tout, elle peut se débrouiller seule, » dit-elle en arrangeant une mèche rebelle.

Ahmel tendit la main pour l'aider. « Tes cheveux sont toujours aussi emmêlés, » murmura-t-il en lui faisant des tresses.

Lynael sourit : « Je ne veux pas que tu me quittes. Je sais que c'est égoïste et que je ne mérite peut-être pas ton attention, mais je te serais très utile. Je sais cuisiner, faire le ménage, et plein d'autres choses… Alors, ne m'abandonne pas. »

Ahmel soupira : « Tu sais que je vais devoir fuir pendant un bon moment. »

Lynael hocha la tête. « Oui, je le sais. »

Ahmel ajouta : « Daemon est très fort. Je ne peux pas le vaincre avec ma force actuelle, et je ne veux pas te mettre en danger. »

Lynael, déterminée, répondit : « Je suis très forte aussi, et il y a Arg pour m'aider. En unissant nos forces, on pourrait gagner. » Sa voix tremblait légèrement.

Ahmel posa ses mains sur ses épaules et la serra dans ses bras. « S'il te plaît, ne viens pas avec moi, sœurette. Tu es l'une des dernières personnes à qui je tiens. Retourne à la capitale. »

Lynael ne put retenir ses larmes, qui coulèrent le long de ses joues. Toujours dans ses bras, elle répondit : « D'accord, je vais retourner à la capitale, parler avec le roi et essayer de le convaincre. »

Ils se regardèrent un moment, un sourire triste aux lèvres, puis Ahmel prit appui sur Lynael et, d'un geste léger, commença à marcher vers la maison, brisant le silence lourd.

Lynael taquina : « Tu pues. Dès qu'on rentre, tu vas te laver. »

Ahmel rit : « D'accord, maman. »

Lynael, satisfaite de ses tresses, ajouta : « Tu t'es bien amélioré, je suis fière de moi. »

Ahmel sourit en la taquinant : « Pourquoi tu es si fière, hein ? »

Lynael répondit : « Parce que mon frère va avoir une très bonne fille comme copine, et je t'interdis de ramener n'importe qui, compris ? »

Ahmel sourit et leva les yeux vers le ciel : « Tu te prends pour ma mère ? Regarde ce ciel magnifique. »

Ils reprirent leur marche vers la maison, chacun perdu dans ses pensées sous un ciel étoilé, empli de trahisons et de tristesse.

De retour dans la clairière, alors que le combat était terminé…

Gidora s'étira en murmurant : « Je suis fatigué, » encore couvert de blessures.

Freya s'avança rapidement, lui donnant un coup dans le dos. « Vous êtes vraiment inconscient, à parier ma tête ! »

Gidora grimaça. « Aïe, ça fait mal, tu sais ! » Il se retourna et, voyant le regard de Freya, ajouta : « Je savais qu'Ahmel n'allait pas prendre ta tête. »

Freya resta impassible.

Gidora changea de sujet : « Et si on allait manger, hein ? »

Veril, cherchant Lynael du regard, demanda : « Au fait, où est Lynael ? »

Thalya répondit avec un sourire en coin : « Je crois qu'elle est partie chercher Ahmel, son maître. »

Veril fronça les sourcils : « Arrête ça, Thalya. »

Thalya serra les dents et les poings.

Gidora suggéra : « Je crois qu'on partira demain, qu'en penses-tu, Thalya ? »

Thalya acquiesça : « D'accord. De toute façon, je n'ai plus rien à faire ici. Et pour Ahmel ? »

Gidora répondit : « Daemon va venir le chercher, mais je doute qu'Ahmel reste ici pour l'attendre. Il n'est pas assez fou pour l'affronter. Il va fuir. »

Veril, incrédule, murmura : « J'ai du mal à croire que le roi ait réveillé Daemon pour ramener Ahmel, sachant que Daemon le déteste. »

Silver, préoccupé, ajouta : « J'espère que ce n'est pas ce à quoi je pense. »

Veril, surpris : « À quoi penses-tu ? »

Silver répondit : « Qu'il envoie Daemon pour qu'ils s'entretuent... J'espère juste que ce n'est qu'un mauvais pressentiment. »

Gidora, les poings serrés, reprit : « Tu te trompes. Le roi nous considère comme des armées interchangeables, certes, mais il ne risquerait jamais de perdre deux des dragons les plus puissants. »

Thalya, choquée, s'indigna : « Mais qu'est-ce que vous racontez ? Jamais le roi ne ferait ça. »

Gidora ajouta, la voix sombre : « On dirait que tu as oublié ce qui s'est passé il y a cinq ans. Combien de nos frères et sœurs sont morts, hein ? Et je ne parle même pas des dragons. »

Thalya répliqua : « Oui, mais le roi nous aime tous et fait ce qui est bien pour ses enfants et petits-enfants. »

Gidora, contrarié : « On t'a bien bourré le crâne... Ton "cher roi" ne nous traite même pas comme des humains. »

Thalya, furieuse : « Vous êtes juste trop stupides pour comprendre les intentions du roi. Ceux qui sont morts étaient simplement faibles. »

Freya attrapa Gidora par le bras et déclara : « Ça suffit, laisse tomber. »

Gidora, d'un ton sombre, lui répondit : « Tu verras bien ton cher roi une fois qu'on sera de retour au palais. »

Veril intervint, cherchant à apaiser l'atmosphère : « Bien. Et si on rentrait ? Gidora, il faut que tu te laves et te changes, tu pues la sueur et le sang. »

Gidora soupira, visiblement lassé : « D'accord, allons-y. »

Ils se mirent en route vers la maison, marchant sous la brise nocturne qui les rafraîchissait. Le groupe continua à discuter de leur retour, partageant leurs inquiétudes et leurs espoirs, tandis que le chemin les menait doucement jusqu'à leur destination.