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Chapitre 2 - Le légendaire dieu pilote

Dans le rideau de pluie, la fenêtre de la Ferrari s'abaissa pour révéler un jeune homme aux cheveux décolorés, les yeux plein d'arrogance. "Hé, je vois que tu as encore ramené un loser aujourd'hui."

90D sourit puis répondit : "Oui…"

Mon estime de moi fut attaquée et je serrais les poings fermement de colère. J'avais réellement envie de courir et démolir la Ferrari mais après ceci fait, je n'aurais pas eu assez d'argent pour réparer les dommages matériaux. Oublie ça, je résisterais à la tentation.

"Commençons !"

90D à mes côtés enclencha le levier de vitesse et démarra le moteur. La Ferrari d'à côté avait elle aussi commencé à bouger.

zoom

Le châssis se lança à la charge et l'inertie de mon corps était extrêmement terrifiante.

Les trois voitures se précipitèrent ensemble et se firent la course sur la route montagneuse toujours sous le voile de pluie.

Juste devant se trouvait un virage serré et je m'agrippais à l'accoudoir ainsi qu'à la portière fermement tout en serrant les dents. A cette vitesse, si la voiture ne prenait pas le virage, elle s'envolerait pour finir dans le ravin en contrebas.

Whish

La beauté à mes côtés tourna violemment le volant et changea de vitesse simultanément. Quel dérapage précis !

Comme je m'y attendais, les pneus de la voiture dérapèrent au sol, permettant un beau virage. Une fois ce petit tour de passe-passe effectué, 90D réussit alors à prendre de l'avance sur les autres voitures.

Les lèvres de 90D formèrent un sourire, gloussant doucement. Elle se tourna pour me regarder et je lui rendis un regard vide qui ne manqua pas de la décevoir légèrement. Elle voulait probablement me forcer à me recroqueviller sur mon siège, mort de peur tout en criant : "S'il vous plaît, épargnez-moi et laissez-moi sortir de cette voiture !"

...

De derrière, le rugissement d'un moteur se faisait entendre. La Ferrari avait dépassé la TT, la dominant dans un arc excellent lors d'un dérapage. La Audi TT ne pouvait vraiment pas être comparée à une voiture de course.

La Déesse raffermit sa prise du volant, les yeux rivés à l'avant. Elle continua à accélérer.

90D tenta de dépasser la Ferrari… En vain. Elle était légèrement irritée et avait failli érafler la bordure de sécurité.

Whish

Une grosse giclée de pluie vint depuis l'avant lorsque la Ferrari était en train de négocier un virage serré, se retrouvant en perpendiculaire par rapport à notre Audi TT. 90D n'eut d'autre choix que de freiner brutalement, causant de ce fait son mécontentement visible.

Donnant un coup sur son volant, 90D grinça des dents.

L'homme dans la Ferrari continua de rire, disant : "Qu'est-ce qu'il y a ? C'est tout ce que t'as ? Où est-elle partie, ton attitude embrasée lorsque tu as défié mon petit frère il y a une semaine ? Hahaha!"

Je m'empressai de quitter la voiture afin de me diriger vers le siège du conducteur et toqua à la vitre. "Décale-toi du côté du siège passager, laisse-moi essayer !" lui dis-je.

90D était abasourdie : "Toi ? Tu as un permis de conduire ?"

Je lâche un sourire et lui répond : "Nope, mais tu n'as pas à t'inquiéter…"

"Tu me demandes de ne pas m'inquiéter alors que tu n'as même pas de permis ?"

"Tu as déjà perdu toute façon et vu que tu veux mourir avec moi, tu peux aussi bien me laisser essayer !"

"Okay alors…"

90D se décida puis passa d'un siège à l'autre. Une paire de jambes blanches comme la neige s'exhibaient devant moi, ce qui me mit l'eau à la bouche. Si elle ne me détestait pas, ça aurait été génial. Quelle magnifique jeune femme, blanche neige…

M'asseyant sur le siège conducteur, je pousse le levier de vitesse, sortant ma tête par la fenêtre. "Hey, ce n'est pas encore fini. Le premier à la montagne gagne, ça marche ?"

Le visage de l'homme à la Ferrari se tordit de dédain, disant : "Tch, un vigile de sécurité… Je relève le défi !"

La Ferrari s'élança à l'action, suivie de près par la Camaro et moi en bout de file. Ne roulant ni doucement, ni rapidement, je m'approchai du deuxième tournant et poussai la pédale d'accélération, remontant le levier de vitesse. Skshhh. Le son des pneus qui dérapaient passant devant la Camaro. C'était un très beau dépassement si je puis me le permettre. Ma manœuvre finit par décourager le gars à la Camaro et il n'eut d'autre choix que de ralentir. Qui oserait me suivre d'aussi près ?

Au cinquième tournant, je semblais n'avoir aucune intention d'accélérer du tout, mais lorsque j'atteignis le tournant, je poussais alors la pédale, accélérant au devant. La TT était à présent côte à côte de la Ferrari, complétant une manœuvre de dépassement très risquée. L'eau boueuse partit s'éclabousser sur la Ferrari tandis que je complétais entièrement la manœuvre

Lorsqu'elle entendit le cri de rage de l'homme à la Ferrari, 90D ne put s'empêcher de rire.

...

Quelques minutes plus tard, la Ferrari dépassa une autre voiture. Cette fois, je tenais gentiment le volant, poussant légèrement sur le côté. La Ferrari prit peur et tourna également, ce qui provoqua une légère éraflure sur la plaque d'immatriculation de la Ferrari.

« … »

Alors que la TT s'arrêta, la Ferrari fit de même. L'homme ouvrit la porte de colère et s'écria : "Lin Wan Er, considère toi comme chanceuse pour cette fois-ci. Ce n'est pas fini. Fais chier !"

La Ferrari et la Camaro ont rapidement plongé dans la pluie en tant que perdants de la course, s'échappant dans la honte.

Je m'adossa contre le siège, le corps prêt à regarder à l'extérieur de la fenêtre. La pluie commençait à s'arrêter.

90D resta assise pendant un moment dans le silence, après quoi elle me dit : "Ta conduite n'est pas mal du tout, où t'es-tu entraîné ?"

Laissant échapper un rire : "J'étais dans le département de police de la circulation. J'étais connu comme étant le Dieu Numéro 1 de la conduite."

« … »

A la suite de l'atmosphère pesante, je me décidais à demander : "C'est un temps horrible pour faire une course, comment ne peux-tu pas plus chérir ta vie ?"

Les yeux un peu rouge, elle jeta un regard à la fenêtre: "Quelqu'un comme toi ne peut pas comprendre mes griefs passés."

Je rigole légèrement : "Tes griefs passés ? Regarde-moi, je n'ai même pas assez d'argent pour m'acheter mon prochain repas et mon loyer n'a pas été payé depuis deux jours. Regarde-toi, tu conduis une Audi TT et tu appelles ça toujours de la doléance ? Ta mère la doléance !"

90D me regarda pitoyablement avec des yeux qui demandaient pardon. Elle poussa néanmoins la porte et dit : " Tu devrais sortir…"

Bien évidemment, je quitte la voiture.

Zoom

Le moteur de la voiture vrombit et la Audi TT descendit rapidement la montagne.

Me tenant debout dans la pluie, j'étais resté sidéré pendant un petit moment avant de réaliser : "Fais chier, je viens de me faire larguer en haut d'une montagne ! Super ! C'était de la belle vengeance, une brutale vengeance !"

M'essuyant le visage de la pluie tombante, je souris. Je mis ma main dans mes poches et je trouve un peu moins de 10 centimes. Il est absolument impossible que je puisse emprunter un transport en commun. Peu importe, ce n'était qu'un problème mineur, ça ne me dérange absolument pas.

Je cours alors 20 bons kilomètres en direction d'où je venais, vers la compagnie. Il y avait une scène rare sur la route : une personne portant un uniforme de sécurité dépassait constamment bus, taxi et se précipitait dans le flux de circulation sans fin.

Après un peu plus d'une heure, j'étais arrivé devant l'entrée de la compagnie, à bout de souffle et respirant bruyamment.

Naturellement !

...

Je n'avais réussi à regagner la compagnie seulement qu'à 5h de l'après-midi, ce qui m'inquiéta énormément. Je n'avais aucun dîner de préparé et étant donné que c'était le rush, je ne pouvais plus me rendre à la cafétéria de la compagnie pour manger.

Après être sorti de mon uniforme, je quitte le bâtiment.

Tandis que la nuit tombait, les lumières de la ville brillaient de mille feux, comme si une femme gracieuse venait de mettre sa robe de soirée. Quel dommage, cette vue ne pouvait être appréciée que par les gens riches et pour ce qu'il en est des gens comme moi… J'appartenais à la caste des « déchets de la ville ».

...

Enfin bref, il est temps de gagner de l'argent maintenant.

Clang clang clang

Le son de la cuillère tapant contre le wok résonna dans la nuit. C'était une échoppe qui n'ouvrait que la nuit. Riz cantonais, bols de nouilles, légumes frits, les petits plats comme ci se vendaient bien et il y avait beaucoup de clients.

Après avoir cuisiné près de 20 assiettes de riz cantonais, la tête pleine de sueur, le patron des lieux me tapota l'épaule et dit : "Bien joué, Li Xiao, tu as vraiment travaillé dur aujourd'hui. Voici ta paie pour aujourd'hui…"

Rempli de joie, j'ai pris les 5 yuans et me suis mis en route vers ma prochaine destination.

Mis à part la grande route, il y avait un club très branché s'appelant Blue Sea and Blue Sky. C'était un endroit où les gens riches se retrouvaient et y jetaient leur argent par la fenêtre. Alors que je marchais lentement vers l'entrée, les jeunes videurs me reconnurent aussitôt.

Après être entré, une personne de forte corpulence me regarda et me sourit de tout son cœur : "Ah, t'es enfin arrivé, Li Xiao Yao !"

Je hochai la tête et demandai : "Combien de musiques aujourd'hui ?"

"3 morceaux, 10 yuans chacun !"

"Ok, merci frère Biao !"

"Attends, enfile ton costume d'abord !"

Une veste de costume fut jeté dans ma direction et je l'enfila aussitôt. Avançant de plus en plus dans le club, je m'avance sur la scène et m'assieds devant un grand piano. Mettant mes doigts au travail, je joue trois morceaux au total – la première "Tian Kong Zhi Cheng", la suivante étant "Xiao Gou Yuan Wu Qu" et la dernière "Yu De Yin Ji". Après avoir terminé la dernière musique, le club me fit une ovation sous un tonnerre d'applaudissements.

Je quitte rapidement la scène, souriant pour l'audience avant de me préparer à partir. Alors que j'allais partir, une tendre main m'attrapa le bras. C'était la main d'une belle femme étrangère au pays, qui s'empressa de me mettre un bout de papier dans ma poche frontale. Dessus se trouvait une série de numéros. Elle me sourit de manière séductrice et dit : "Salut, appelle-moi !"

Je souris légèrement et quitte l'entrée principale des artistes tout en ayant pris mes 3 billets de 10 yuans de la part du gros homme.

Regardant par dessus mon épaule, frère Biao lâcha un profond soupir~

"Bon sang, quel talent !"

...

Dépenser 5 yuans sur un plat de riz à l'omelette, j'imagine que j'ai réussi à m'en sortir pour survivre une journée de plus. Marchant lentement à travers la grande rue, je vois un énorme écran sur un bâtiment et qui faisait la promotion de "Destiny". Ce jeu était l'avancée majeure que les accros aux jeux vidéo attendaient. Moi-même, je suis accro aux jeux vidéo et je voulais vraiment me plonger dans le monde de "Destiny", cependant je n'ai pas assez d'argent pour ce faire. En plus de cela, il n'y avait seulement qu'un million de casques vendus dans le monde entier et le marché noir le vendait pour 10 000 yuans l'unité. Il était impossible pour moi d'y jouer. Peu importe, je vais juste économiser petit à petit et on verra bien.

C'est vraiment dommage, après-demain sera le jour du lancement de "Destiny". Si je loupe le premier jour de lancement, je serais sûrement derrière tout le monde !

...

J'étais retourné à mon logement qui se situe à Long Hua Xiao Qu. C'était un T2, constitué uniquement d'une chambre à coucher et d'un salon pour un loyer de 800 yuans. Toutefois, je n'ai pas payé la note depuis 2 jours à présent et la vieille propriétaire sarcastique dont le cœur est glacé et la critique enflammée ne me laissera pas rester encore bien longtemps. Il n'y avait aucune façon de négocier avec ce genre de femme de cette tranche d'âge à part endurer.

Arrivant au premier étage du bâtiment, je tends la main vers mes clés et j'essaie d'ouvrir la porte. Hmm? Ça ne veut pas s'ouvrir !

Qu'est-ce qu'il se passe ?

En regardant plus attentivement, je réalise que la serrure a été changée. Il y avait aussi une note au-dessus qui disait : "Li Xiao Yao, étant donné que tu n'as pas payé ton loyer en deux jours, il y a des gens qui viennent visiter l'appartement dès demain pour décider s'ils le prennent. Il n'y a pas le choix, je te vire. Tes affaires sont à côté de la cuisine !"

Je fis volte-face pour trouver une couverture et de la toilette par terre, tout rassemblé.

Me creusant les méninges pour comprendre ce qui se passait. J'ai enfin saisi~

Fais chier, j'ai été expulsé !

Relevant la tête, je vois d'innombrables étoiles dans le ciel nocturne. Ce serait super pour de l'inspiration poétique…

Hmm, aujourd'hui est un jour de week-end, il va y avoir une flopée de couples tout amoureux dans le parc. Je ne peux clairement pas y dormir. J'imagine qu'il n'y a pas le choix. Je vais devoir dormir sur le gazon en dehors de Long Hua Xiao Qu. C'est l'été de toute façon donc à part les piqûres de moustiques, il n'y aura pas grand chose pour me perturber. Je suis un homme robuste et je connais les arts martiaux dont je ne serais pas effrayé par les éventuels malandrins.

Vers 11h du soir, la nuit se rafraîchissait et j'étais blotti dans ma couverture. Sur le gazon, ma conscience s'évaporait lentement.

Bzzzzz

Les moustiques tournaient sans cesse autour de ma tête. C'était une tâche ardue de les endurer mais je ne les laisserais pas m'affecter. J'ai placé une toile de moustiquaire au-dessus de ma tête ce qui couvrit mon visage et me protégea des moustiques tout en n'entravant pas ma respiration.

La nuit passa et à l'aube, le coq fit son travail.

J'ouvre les yeux et aperçoit le ciel matinal, ce qui me fit remémorer un poème : Je me réveille d'un rêve, les saules tourbillonnant dans l'extinction du clair de lune.

Avant que je ne puisse entamer la suite du poème, un bras se pose soudainement sur mon épaule. "Frère Xiao Yao, qu'est-ce que tu fais à dormir dehors ?"