1 Chapitre 1 - La déesse au 90D

Dans la chaleur de l'été, le soleil me perçait la peau comme une flèche enduite de poison. Tandis que je me tenais debout dans le poste de surveillance, les gouttes de transpiration descendaient le long de mes joues jusqu'à mon uniforme aux couleurs vert herbe. On aurait dit qu'un robinet ouvert me coulait dessus, rendant cette chaleur intenable encore plus étouffante.

Je me tenais immobile. La transpiration qui s'égouttait jusqu'à mes cils en passant par mes sourcils venait me piquer les yeux. Bon sang, ce responsable de sécurité avait pris le parapluie juste pour m'ennuyer, moi, le bleu du département de la sécurité. D'accord, je vais me montrer plus intelligent et je ne me plaindrais pas… Sois maudit, je meurs de chaud ici.

Mon nom est Li Xiao Yao. C'est pas commun comme nom, n'est-ce pas ? Mes parents espéraient de moi que je grandisse afin que je puisse m'occuper des intimidateurs et devenir le protecteur des pauvres, mais je n'ai pas réussi à devenir celui qu'ils voulaient que je devienne. N'importe qui me décrirait comme étant quelqu'un d'ordinaire, étant donné que je n'avais travaillé que deux mois dans une sorte de compagnie scientifique d'Hangzhou en tant que personnel de sécurité. J'ai dû vivre avec la honte et la discipline requise pour vivre quelques jours sans nourriture juste parce que ce boulot ne me permettait pas de m'offrir trois bons repas à la journée. Je n'avais même pas un uniforme complet de sécurité et je devais prendre le créneau de l'après-midi sur une base journalière, ce qui m'a d'ailleurs obligé à supporter cette chaleur en premier lieu. Ma vie était aussi amère que le jus tiré d'une courge amère.

De plus, j'avais déjà fantasmé sur le fait de rencontrer de belles femmes en uniforme mais depuis deux mois que je suis ici, rien de tout cela ne s'est passé. Les femmes d'ici étaient si laides qu'elles pouvaient offrir la peur de leur vie à n'importe qui et même si elles auraient mis du maquillage, elles pouvaient quand même te faire chier dans ton pantalon.

Tandis que je posais mon regard au loin sur le bâtiment de la compagnie, une femme en sortit. C'était Wang Yan, la fleur du département des finances. Sa poitrine et ses jambes lui valaient 9 points, cependant son visage ne lui en donnait qu'un seul.

Wang Yan me connaissait, elle balançait ses hanches tout en sortant du bâtiment de façon tranquille. Elle avait des talons d'au moins 7 cm et avait ses fines jambes aussi blanches que neige en parfaite exposition. Elle s'arrête au poste de surveillance, sourit puis elle dit : "Li Xiao Yao, "Destiny" ouvre après-demain. Est-ce que tu veux continuer à faire ce travail de sécurité ennuyeux ? Ou alors voudrais-tu me suivre et te joindre au groupe que notre département des finances crée afin que tu sois notre milice patronale ? Tu sais, j'ai obtenu l'édition limitée du casque de jeu…"

Je jetais un coup d'œil au casque, qui en effet s'avérait être bel et bien celui de l'édition limitée. Ce casque coûte au moins 10 000 yuans et mon salaire mensuel n'était que de 1 000 yuans. J'en suis pas encore là !

Mon regard fixé à l'horizon, je lui répondis sans aucune arrogance ni servilité : "Ce ne serait pas juste envers vous, Mademoiselle Wang. Je dois travailler afin de gagner mon dû."

Wang Yan leva par la suite le casque, sa taille se cambrant. Cela révéla ses deux montagnes : "Tu sais, cette Grande Sœur ici même adore vraiment ton attitude froide mais cool. Tu devrais y prêter plus d'attention. Si tu changes d'avis, je peux t'offrir trois repas par jour ainsi que le jeu et tout ce qui va avec. Et aussi…"

Elle leva la tête pour me regarder de manière séductrice, ses fesses remontant de manière évidente, elle me dit : "Si tu t'en sors bien, il y a également une récompense spéciale" tout en m'offrant un sourire sensuel.

...

Je restais silencieux jusqu'à ce que la délicate fleur du département des finances parte, je poussai un soupir de soulagement et me détendis.

Le responsable de sécurité Lao Yu toussa, m'adressant avec un sourire : "Li Xiao Yao, Wang Yan s'est éprise de toi, n'est-ce pas ?"

Je restais silencieux et me tint là, autorisant le Soleil à continuer de me rôtir sur place, comme un poulet rôti Australien. J'avais l'impression d'être cuit à la vapeur.

Pour être honnête, Wang Yan ne fut pas celle qui me tenta le plus. Oui, c'était le jeu, "Destiny". Le développement a pris 10 ans à produire ce jeu, "Destiny" se vantait de ses 97% de réalisme, comparés aux misérables 39% de ses prédécesseurs. De plus, pour le débutant que je suis qui n'avait jamais touché aux VRMMO (Virtual Reality Massively Multiplayer Online), comment ne pas être tenté ? Malheureusement, mon salaire était trop pathétique pour que je puisse m'offrir ce luxe.

Mon corps trembla un peu, et juste alors que je suspectais à quel point j'étais rôti, Lao Yu cria soudainement : "Li Xiao Yao, tu n'as plus à être de garde, Liu Zong veut que tu lui donnes un coup de main au département photo. C'est le week-end et il y a un groupe de modèles qui sont pris en photos, c'est pourquoi ils sont en manque de personnel.

"Ok, je m'en charge."

...

Le département photo se situe au 7ème étage. Ils invitent généralement des stars ou des mannequins pour des photos afin de promouvoir certains des nouveaux produits. Pour ce qui est d'aujourd'hui, je n'en sais rien.

Alors que je venais d'arriver au septième étage, le personnel me reconnut immédiatement : "Li Xiao Yao, va au studio d'enregistrement vidéo et aide-nous à déplacer les boîtes rapidement."

Je le savais ! J'avais vraiment la vie d'un déménageur.

"Salut, est-ce que tu sais qui se fait photographier aujourd'hui ?" Me demanda-t-il en me tapotant l'épaule.

"Nope, qui que ce soit qui se fait photographier ne me concerne aucunement." Répondis-je en secouant la tête.

Il sourit : "Pas étonnant que tu n'as jamais eu de copine de toute ta vie, tu es si têtu !"

Jamais eu de copine !

Ces quatre mots eurent la force de 4 coups de poings à mon cœur, heurtant ma confiance en moi-même.

"Qui est-ce qui te rend si joyeux ?" Demandais-je.

"Une grande star, mec. Et sa beauté est au-delà de la mesure! Tu devrais te considérer comme chanceux pour le simple fait de pouvoir apercevoir une telle déesse. C'est ton jour de chance !"

"Oublie la bonne star, je ne suis là que pour bouger les boîtes."

"…"

....

Tandis qu'il entrait dans le studio d'enregistrement, avant même que je n'ai eu le temps de finir de bouger les boîtes, le directeur du projet cria : "Li Xiao Yao, va au 13ème entrepôt et rapporte-moi une échelle. Vas-y vite !"

"Okay!"

Je fais partie intégrante de la compagnie, s'il y a besoin que l'on déplace des boîtes, je serais là. Avec cette attitude, je pourrais bientôt devenir PDG.

Sprintant vers la porte de l'entrepôt, j'ai essayé de l'ouvrir puis j'ai réalisé qu'elle était verrouillée. Bon, c'est pas grave étant donné que j'ai la clé de toute façon. Attrapant le trousseau de clefs, j'essayais alors plusieurs clés avant de tomber sur la bonne et j'ouvris la porte.

Swish!

Tandis que la porte s'ouvrait, je me faufila vivement dedans mais je n'y ai trouvé qu'un cri. La scène qui se passait devant mes yeux m'avait presque paralysé~

Il y avait un scénario parfait pour un cas de saignement de nez ici. C'était une jeune femme avec un corps extrêmement exquis, qui était apparemment en train changer de vêtements. Dans ses mains se tenait un soutien-gorge rose qui n'avait pas encore été porté, et ses montagnes jumelles ondulaient légèrement. Il y avait deux fraises roses. D'une vue panoramique, l'on pouvait voir que de la soie recouvrait ses parties intimes et au-delà de ça se trouvait une paire de longues jambes semblables à des perles. C'était absolument étourdissant !

Elle était bouche bée et se tenait là, à moitié dans les vapes, me fixant pendant deux bonnes secondes avec ses yeux remplis de rage, avant de prendre la parole calmement : « Qui êtes-vous? »

J'étais également stupéfait. Ne soufflant point mot, je claqua la porte aussitôt en ressortant.

C'était comme si j'étais en train de suffoquer, me tenant silencieusement debout. Heureusement, lorsque j'ai frotté la zone sous mon nez il n'y avait pas de sang. Il n'y avait aucun son provenant de l'intérieur. Cette femme était raffinée et rafraîchissante, à des années-lumières des femmes de notre compagnie. Et si je ne me trompe pas, c'est la star dont me parlait l'autre gars. Qu'est-ce que je viens de faire, bon sang ?

Mesurant 1m70, apparence 10 points, corps 10 points aussi, sans parler de la poitrine d'un bonnet d'au moins 90D. C'était clairement la star en question.

Bien que mon cœur se déchirait devant toute la dureté de cette vie, je pense que cette vie peut être considérée comme remplie.

Jetant un coup d'œil à la plaque sur la porte, je me suis rendu compte de mon erreur. Elle indiquait « Vestiaire B », que j'ai confondu avec 13. Où se trouve la 13ème chambre de stockage ? Qui sur cette terre a conçu cette plaque, espaçant la barre verticale du B aussi loin du reste ?

...

Dix minutes plus tard, j'arrivais tremblant au studio d'enregistrement avec l'échelle dans une main.

Sur scène, il y avait une personne sous les projecteurs et habillée en violet, le nouveau produit de notre compagnie entre ses mains. Son sourire était radieux et fit fondre mon cœur. N'importe qui pouvait s'asseoir ici pendant un long moment juste pour l'admirer. Les directeurs du studio restaient là, admiratifs de sa beauté mais je ne fis pas de même. En effet, cette femme était la 90D ! Je suis mort, c'est vraiment elle la star.

"Coupé !"

Posant l'échelle à terre, je murmurais à l'attention du directeur : "Directeur, j'ai amené l'échelle, avez-vous besoin d'autre chose ?"

Ne détournant pas son regard des incroyables jambes de 90D, il répondit : "C'est bon, tu peux rentrer en premier !"

"Okay…"

Alors que je m'apprêtais à partir, la femme qui était assiégée par les projecteurs se leva et dit : "Ah, le monsieur dans l'uniforme de sécurité là-bas, s'il vous plaît ne partez pas."

Les directeurs du film étaient confus : "Mademoiselle Lin, de quoi avez-vous besoin ?"

90D me regardait, ses magnifiques yeux me fixaient astucieusement. Avec un sourire profond, elle dit : "Mon garde du corps avait des affaires dont il devait s'occuper, alors il est parti en premier. Dans peu de temps, je vais devoir rentrer seule. Ce vigile me raccompagnera à la place."

"Ok, bien sûr !"

Un des directeurs du film me tapota l'épaule, me murmurant à voix basse: "Espèce de gros veinards, elle s'intéresse à toi."

Mes lèvres formèrent un sourire vaporeux, levant ma tête pour la regarder : "Elle s'intéresse à moi ? Elle est évidemment en train de réfléchir à comment se débarrasser de moi…" Pensais-je.

...

Une demi- heure plus tard, toute la séquence de filmage fut terminée. 90D traversa la salle pour venir me faire face, sa fragrance corporelle m'attaquant délicieusement les narines. Elle me dit tout en souriant : "Attends-moi juste ici, ne pars pas."

Je baissai la tête en silence, les paumes pleines de sueur. La situation venait juste de s'aggraver d'un coup.

Environ une dizaine de minutes plus tard, 90D sortit du vestiaire individuel avec un haut blanc et un short, une apparence encore une fois rafraîchissante et nouvelle. Une sublime paire de jambes et des joues à s'en étouffer ne pouvaient qu'entraîner l'admiration mais je n'avais pas le cœur à apprécier le spectacle. C'est parce que je pouvais sentir les pulsions meurtrières qui émanaient d'en dessous de ce sourire. Une fille de ce calibre avait définitivement bien plus d'aura meurtrière que ces laiderons.

"On y va ? » demanda-t-elle avec un sourire."

J'acquiesçais de la tête d'un air grave.

Je la suivis hors du bâtiment, seulement pour réaliser que le ciel était voilé et qu'il était sur le point de pleuvoir.

Sur le parking, les phares d'une Audi TT blanche s'allumèrent. Je serrais les poings, n'étant pas sûr à quoi je devais m'attendre.

"Monte !"

90D m'avait-t-elle impérativement ordonné.

J'obéis et je m'assois sur le siège du passager tandis qu'elle était confortablement au volant. Se débarrassant de ses affaires, elle se tourna pour me regarder avec des yeux mystérieux et me dit : "Ne t'en fais pas, on va juste aller s'amuser un petit moment."

"Aller s'amuser" dis-je à moi-même en murmurant. Mon cœur battait furieusement la chamade. Voulait-elle s'amuser avec sa voiture, ou bien avec moi ?

Le moteur de l'Audi TT vrombit soudainement et la voiture démarra en trombe en quittant le parking. Ne s'arrêtant pas dans les districts urbains, elle conduisit directement aux routes montagneuses du Mont Tianping. Au même moment, la foudre fit son apparition et il se mit à pleuvoir. Pi pi da da. La pluie s'abattait dans un cycle précis contre la vitre. Malgré cela, la voiture ne montra aucun signe de ralentissement ce qui manqua d'arrêter mon cœur dans ses battements affolants. Bien que 90D conduisait d'une main de maître, c'était définitivement trop dangereux de conduire de la sorte.

...

L'Audi freina soudainement avant de faire halte, la voiture étant sur le côté de la route. Silencieusement, elle se colla contre son siège et me regarda tout en souriant : "Attends ici un instant."

"…"

Elle composa un numéro, disant : "Je suis arrivée, à quelle heure vous arrivez ? Quoi ? Juste parce qu'il pleut on ne peut plus faire la course ? Arrêtez de plaisanter et ramenez-vous immédiatement !"

Je n'ai rien dit, mais j'avais déjà flairé que c'était pas bon signe du tout.

Comme je m'y attendais, trente minutes plus tard, deux voitures remontèrent la route de montagne, une Ferrari et l'autre une Camaro. Toutes deux étaient excellentes en course, c'était clairement une course entre des enfants de riches… Oh seigneur. Bien que la TT est superbe, comment pouvait-on la comparer à une Ferrari ?

Je tournai mon attention vers 90D et elle me regardait, m'offrant un sourire plaisant qui m'envoûta.

"Vous…" Je maintenais mon calme et dit : "Vous avez dans l'intention de mourir avec moi ?"

90D sourit et dit d'une voix douce : "Qu'est-ce qu'il y a, tu as peur ?"

Je me bombais alors le torse : "Ne soyez pas ridicule ?"

"Aussi, la façon dont vous avez regardé dans le vestiaire tout à l'heure a déjà décidé de votre destin" dit-elle.

"Désolé, je ne voulais pas. Je voulais simplement récupérer l'échelle."

90D s'étira de tout son corps puis me répondit, le sourire aux lèvres : "Pas de problème, ne t'en fais pas."

"Comment je pourrais ne pas m'en faire, je suis sur le point de mourir là !" pensais-je.

avataravatar
Next chapter