De retour auprès d'Adamantine et Marlène, les deux filles avaient enfin terminées la longue file au niveau du bureau administratif de la ville. Lorsque vint leur tour, Adamantine réclama l'adresse des parents de la fillette en utilisant son statut de noble. Elle l'obtint ainsi mais voulut tout de même accéder à un terminal. Ces fameux dispositifs basés sur la technologie Eldovarienne qui permettait de regrouper, de partager et d'enregistrer plusieurs informations. La noblesse avait, elle, accès à des informations particulières, des informations destinées à mieux gérer le royaume. Les chevaliers avaient eux aussi leur propre « serveur », comme on pourrait l'appeler, avec des quêtes ou avis de recherches. Chaque ville pouvait avoir de tel terminaux mais leur accès était limité par la famille qui les dirigeait. L'église ou bien les autres organisations comme les guildes d'aventurier n'avaient pas accès à ce genre de technologie et utilisait toujours l'envoi de lettres.
Toutefois, ici à Elmoth, seuls les nobles ou bien les employés de l'administration pouvait accéder à ces terminaux comparés à ForteMarbre. Lorsque l'employé qui s'était occupé de sa réclamation vit Marlène les suivre jusqu'au terminal, il demanda :
— Vous êtes sûr qu'elle peut vous accompagner ? Je veux dire, les informations que vous allez voir sont… confidentielles.
— Tout est bon, rétorqua-t-elle. J'ai confiance en sa capacité à garder des secrets !
— Je dirais rien, promis !! En plus c'est trop cool, j'ai l'impression d'être une sorte de guerrière secrète !
— Ma foi, souffla l'homme en partant. Je vous jure, la noblesse… Ils sont tous plus excentriques les uns que les autres. Ils font vraiment comme bon leur semble.
C'est ainsi qu'elles y jetèrent tous deux un œil. Adamantine vérifia ce que Talia entendait par bal.
— C'est donc ça, marmonna-t-elle. Le bal qui va être tenue pour célébrer la fin de la cérémonie des protecteurs…
— La cérémonie des protecteurs ? demanda Marlène perdue.
— C'est une vieille cérémonie chez les nobles, une fois la majorité atteinte un noble peut demander d'y participer. Souvent, les Valkyar organisent un tournois et ces nobles peuvent choisir un des combattants et l'engager en tant que protecteur.
— Et c'est quoi ce rôle ?
— Ah oui ! Comme cela l'entends, c'est une sorte de garde du corps à vie. Une personne qui l'accompagnera et sera là pour le protéger tout au long de sa vie. Une sorte de bras droit…
— Aaaaah, mais le tournoi a déjà eu lieu alors ? C'est dommage, j'aurais bien aimé y assister…
Adamantine continua de regarder ces informations et s'exclama :
— Tiens tu vas êtres contente, il y en a un autre qui va se tenir trois jours après le bal. Dans une semaine environs… Et au vu du nombre de participant, cela va durer plusieurs jours…
Toutefois, une information attira son œil. Elle en leva un sourcil et se dit :
Vraiment ?!Ils mettent vraiment ces artefacts en récompenses ? Les places pour participer ont du être cher… Les 30 places pour combattre ont déjà été achetés.
Elle essaya de chercher d'autres choses comme des informations sur les démons, sur l'état de ce début de guerre mais rien… Étrange, d'habitude ce genre de choses devait s'y trouver mais… rien. Toutefois, elle n'eut pas le temps de regarder plus que le terminal se mit à sonner. Sur l'écran apparut une fenêtre, une fenêtre avec un nom « Phillipe Dandelion » et deux possibilités : répondre ou raccrocher. Adamantine recula d'un pas, son cœur se serra et sa respiration s'accélèra. Marlène regarda l'écran et s'exclama :
— Oh tient, c'est qui ça ?
— Mon… Mon père !
— Ah c'est ton papa ? Il faut appuyer sur le bouton vert alors ?
— Attends Marlène, non !
Toutefois, c'était trop tard. Elle avait déjà appuyé. C'est alors que l'image passa sur celle d'un homme. Un homme habillé d'une veste victorienne bleue, orné de décoration en or et d'un aigle fait de rubis. Sa semi-longue chevelure rose-argentée permis à Marlène de voir que c'était bien un parent d'Adamantine, surtout qu'il semblait avoir la quarantaine. Adamantine ne sut que dire, surprise et ce fut Marlène qui commença la discussion :
— Woah ! Mais c'est donc lui ton père grande-soeur ? Il est classe ! Attends mais, il peut nous entendre ?
— Je peux aussi surtout vous voir jeune fille, dit-il.
— Ah mais l'image bouge ?!
—Adamantine, continua Phillipe d'un ton sec. Tu peux m'expliquer ce que fait cet enfant devant un des terminaux destinés à la noblesse ?
— B-bonjour père, s'empressa Adamantine en réalisant le salut des nobles. Je-je vous en ai déjà parler dans le message que je vous ai fait passer à ForteMarbre. C'est l'enfant que je me suis juré d'escorter jusqu'à ses parents.
— C'est aussi la cause de ton retard, râla-t-il. Cela fait trois mois, trois mois que tu n'es pas revenu alors que ton premier voyage n'en avais pris qu'un… L'ordre des chevaliers d'Aladanne s'impatiente surtout au vu de ton échec et des morts qui s'en sont suivis.
— J-je suis désolée père. C'est juste qu'il s'est passé tellement de choses et voyager seule prends plus de temps avec les monstres et-
— Et tes actions dans les fiefs d'autres familles, c'est ça ?
— Je… C'est juste que-
— Ce sont leurs affaires, pas les nôtres normalement. Tes actions ont des conséquences sur notre nom… Comme lorsque tu as participé à l'élimination de ce primordial. Je ne te dis pas ma réaction lorsque j'ai entendu qu'un Dandelion avait participé au meurtre de l'un de ces êtres supposés sacré.
— M-mais ! réfuta Adamantine. Je devais fuir ? J'aurais dû laisser tous ces pauvres gens à la merci de cette créature alors que j'avais le pouvoir d'agir ? Non, ce n'est pas ce que grand-mère aurait voulu et vous le savez !
— Huurgh, grogna Phillipe. Soit, soit… C'est vrai que tu as eu l'utilité d'un tant soit peu redorer notre nom. Surtout quand j'ai appris que tu nous avais enfin débarrassé de cet immonde Lancelot.
— O-oui… Lancelot. C'est à cause de lui si tous mes hommes sont…
— Tu restes tout de même en faute mais sache que pour moi, tu t'es rachetée rien que par cet acte. Cela m'avait enragé que la Reine ait décidé de juste l'enfermer…
Il y eut un blanc et Marlène n'osait plus parler. Elle s'était juste mise de côté sachant que cette discussion la dépassait. Toutefois, le dédain qu'elle ressentait de la part du père d'Adamantine l'enrageait. C'était son papa quand même ! Pourquoi n'était-il pas content de voir sa fille en vie ? Elle eut peur un instant que son père aussi ne se réjouisse pas de sa survie mais chassa cette idée inutile de sa tête. Toutefois, elle fut interpelée lorsque Phillipe dit :
— Grande-sœur alors ? Tu joues aussi la fausse famille avec une paysanne ?
— Cela ne vous regarde pas, répondit-elle brusquée. J'ai encore le droit d'avoir des relations comme bon me semble et avec qui je veux, non ?
— Non, pas vraiment. Tu te dois de représenter notre famille, la noblesse et ne pas de te mélanger avec eux. Te souviens-tu de notre accord ? Soit contente déjà que je ne te marie pas de force avec un noble. J'attends même que tu n'aies aucune relation avec quiconque tant que notre nom entaché par Lancelot ne sera toujours pas définitivement lavé.
— Je, je sais… dit-elle en regardant le sol.
— Et tiens, en parlant de famille, ton frère est aussi à Elmoth.
—Damien est là ?! s'écria Adamantine.
— Oui, il a participé à la cérémonie des protecteurs et s'en est trouvé un nouveau…
— Il n'a pas pris une personne de la famille Plume ?
— Non, Leam t'étais destiné mais tu l'as refusé. Il fit donc de même et s'est mis en quête d'une nouvelle personne.
Elle détourna alors le regard se sentant coupable pour le pauvre Leam… C'est juste qu'elle ne souhaitait pas l'enchaîner à vie auprès d'elle. Elle voulait qu'il puisse garder sa liberté. Ce n'était peut-être pas plus mal pour lui…
— En tout cas, ajouta son père. Si tu te décides de participer à ce bal, je te demande d'être respectueuse envers ton frère. Je connais son caractère mais c'est lui qui reprendra la suite de la famille comme la tradition le veut, un homme. Il craint encore que tu ne veuilles prendre cette place et je le crains aussi. Fais attention, si j'entends une seule chose sur une tentative s'assassina, tu sais ce qu'il t'attend …
— Oui, père…
Ayant fini, il termina :
— Bien je te laisse. Je te donne un mois et demi pour revenir. Sur ce.
C'est ainsi qu'il coupa la transmission. L'instant d'après, Adamantine tomba sur ses fesses, au sol. Sa respiration se fit haletante comme si elle venait d'affronter son pire ennemi. Toutefois, Marlène vint à ses côtés et gronda frustrée :
— Non mais, quel goujat ton papa quand même ! Je me suis pas prononcés car je voulais pas empirer les choses mais il est énervant ! Je comprends mieux pourquoi tu as fini par faire une crise de panique la dernière fois…
— Ne dis pas ça Marlène, si un jour il-
— Ah non ! Tu vois pas la pression qu'il te met ? Si un jour mon père me met la même, je ne suis pas sûr de l'écouter…
Toutefois elle se calma un peu en la voyant dans cet état. Elle l'aida à se relever et demanda :
— Ça va aller ?
— Oui… Oui, ne t'inquiète pas. J'ai l'habitude. J'ai juste besoin d'organiser mes pensées…
Que devrais-je faire pour Mylon ? Père ne le sait pas vraiment mais s'il l'apprend… Mais en y réfléchissant, tout est claire maintenant. Cette tentative d'assassinat, cela ne peut être que...