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Chapitre 8 : La famille Euridale.

— Toi discuter ?! se moqua Luxus. C'est une première… 

 

Absalon lui donna un regard froid et vide. Il eut toutefois un sourcillement lorsque sa femme, Lucilia, rappela Luxus à l'ordre : 

— Luxus ! Cesse donc, tu n'es plus un enfant. Absalon a raison… Il est temps que l'on parle. 

 

— Et bien, souffla Absalon. Je vois qu'au moins tu es raisonnable. Enfin, c'est certainement dû à ta faiblesse… 

 

Il se mit à regarder son fils et continua : 

— Luxus, la Reine et moi t'avons donné une mission et ce depuis un mois. Mais toi, tu t'obstines à rester avec ce légume ? Cette cause perdue ? Tu végètes dans le château alors que tu pourrais être plus utile, déployer tes capacités … 

 

Le jeune homme serra des poings et se mit à le regarder avec rage tandis que Lucilia, elle, portait toujours haut son regard sur son marie. Elle questionna toutefois son fils en le voyant presque poser sa main sur son épée : 

— C'est vrai cela Luxus ? Pourquoi tu ne m'en as pas parlé ? 

 

— Je… Vous l'entendez au moins ?! Juste parce que vous êtes atteintes du Sommeil Éternel, il vous traite de tous les noms ! Cela ne vous enrage pas ? Je ne peux pas simplement vous abandonner… Qui sait si, lorsque j'en reviendrais, vous seriez toujours parmi nous ? Comparer à ce monstre, je tiens à vous ! 

 

— Luxus… 

 

Absalon se rapprocha alors d'un pas de son fils et le fixa du regard. Luxus ne put deviner ce qui se tramait dans la tête de son père mais il le sentait, son don. Il était en train de l'utiliser sur lui. Il crut le voir dégainer son épée mais lorsqu'il cligna des yeux, Absalon n'avait pas bougé. Celui-ci dit simplement : 

— Ce sont justement tes sentiments pour elles qui te rendent plus faible, inutile et te distraient. Je n'avais aucune attente comparée à la Reine mais tu me déçois quand même. 

 

— La Reine par ci, la Reine par-là ! s'offusqua Luxus. Pourquoi c'est elle qui compte plus à tes yeux ? Tu en as du pouvoir non ? Je suis sûr que tu pourrais faire dépêcher des chercheurs pour sauver mère mais toi tu... Pourquoi as-tu… ? 

 

Toutefois les mots ne vinrent pas face à la pression qu'émettait Absalon. Celui-ci continua en ignorant une partie des dires de son fils : 

— Soit, je vais t'en donner de la motivation. Si tu réussis à attraper la cible vivante, je concéderais à ton caprice. Je ferais en sorte que ta mère reçois l'aide des plus grands chercheurs du Royaume pour trouver un remède contre sa maladie. Avec les découvertes récentes que l'on doit à la Reine, je suis sûr qu'il doit y avoir une solution… 

 

— V-vraiment ? Tu ferais ça ? 

 

Absalon acquiesça alors. Lucilia bien que présente, n'était qu'un fantôme dans cette discussion. Son mari ne la considérait pas. Elle ne comptait pas à ses yeux, comme d'habitude. Enfin, elle se réjouit d'une part qu'il s'intéresse à son fils mais de ses dires, elle s'en doutait. Ce n'était que les ordres de sa chère Reine… Elle serra des dents et ne fit qu'écouter. De toute façon, il ne l'écouterait pas… Il ne la regardait plus vraiment depuis qu'elle était tombé malade et qu'il s'était mis au service de la Reine. 

Absalon dit alors à haute voix : 

— C'est un démon que tu dois capturer, enfin un hybride. Tu n'as pas besoin des détails du pourquoi, seul sa capture est ton objectif. La description de l'individu t'as déjà été donné dans une lettre. Puisque tu as pris du retard en vain, j'ai fais jouer une de mes dettes et ce sera dame Luxilia qui te transportera avec une équipe sur place et ce, grâce à son don. Elle doit aussi s'y rendre et ton départ se fera dans deux semaines. 

 

— C-c'est compris… Je ferais tout ce qui est en mon pouvoir pour le capturer. 

 

— J'espère bien, sinon, tu sais ce qui arrivera certainement à ta mère… Peux-tu juste me laisser un instant seul avec elle justement ? 

 

Luxus hésita mais lorsqu'il vit sa mère acquiescer, il obéit à l'ordre et se retrancha dans le château. Absalon esquissa enfin un regard à Lucilia et lui intima : 

— C'est à cause de toi qu'il est si faible. Tu lui as éduqué des choses inutiles comme la compassion. J'aurais dû m'occuper de tout cela finalement *… 

 

— Je considère avoir réussis justement, répondit-elle faiblement mais fièrement. Il n'a pas finit comme toi et comme tu l'as dit, tu n'avais qu'à être plus présent dans nos vie… 

 

— Tch, ce ne sont que des futilités. Je vais prendre la situation en main à partir d'ici et changer ce fils à maman en chevalier digne de servir la Reine. 

 

 

C'est ainsi qu'Absalon reprit sa route mais avant de totalement partir, Lucilia haussa la voix et clama : 

— Tu pourras toujours essayer mais il sera toujours plus que ça. Si je viens à disparaître et que tu lui fais du mal, je te jure de te hanter jusqu'à la fin de ta vie ! 

 

Il n'esquissa cependant aucun regard et continua sa route dans un silence glaciale. Lucilia le regarda partir mais termina en lui criant : 

— Pourquoi ? Quel est le but à la fin ? Tu étais destiné à devenir Roi, tu aurais pu gouverner ce Royaume vers le droit chemin ! À quoi te sert cette quête de force ? Le héros n'est plus, c'est toi qui es au sommet maintenant... Pourquoi sers-tu cette femme avec autant de ferveur ? 

 

Toujours aucune réponse… Absalon disparut ainsi la laissant seule dans le jardin. Luxus rejoignit rapidement sa mère pour voir si elle allait bien. Il fut soulagé mais eut le droit à une demande de Lucilia : 

— Luxus… Promet moi une chose, quoiqu'il arrive ne devient pas comme lui. Il est important que tu te fasses un nom, que tu te fasses remarquer par eux mais promet moi de garder ton humanité. Je me fiche de ce qui peut m'arriver. Je me fiche de m'endormir un jour sans pouvoir me réveiller mais il y a une chose que je ne supporterais pas… C'est que cette sorcière de Reine fasse de toi son pantin. Tu es celui qui était et qui est destiné à devenir Roi. Tu ne dois pas céder à ces monstres. 

 

Il s'agenouilla et répondit solennellement : 

— Je vous en fais la promesse mère. Je promets aussi de réussir à bien ma mission alors tenez bon encore. Je vous en prie, n'abandonnez pas face à la maladie… Je ferais tout pour vous sauver.