Le même jour que la bataille de ForteMarbre et des retrouvailles entre Marlène et ses parents, se tenaient deux individus devant les portes d'Elmoth. L'un était un homme habillé d'une veste militaire verte et ornée d'ornementations en or. On ne distinguait pas trop bien son visage à cause de la casquette qu'il portait et des lunettes de soleil qui cachaient ses yeux. Non loin de lui se tenait une femme à lunette et vêtue d'une chemise et jupe vertes. Ses cheveux luttaient contre le vent violent d'août emplit de poussière des rues. L'attente se faisait longue, même les hommes de l'église qui se chargeaient d'ouvrir la porte ce jour-là commençaient à s'ennuyer. C'est ainsi que la femme s'adressa à l'homme à côté d'elle :
— J'imagine qu'elles doivent avoir du retard monsieur. Voudriez-vous que l'on revienne plus tard ?
— Non, non… Ça fait les muscles au moins. Les connaissant, elles doivent être tombés sur quelque chose en route. Si tu t'ennuies tant, pourquoi n'irais-tu pas voir ta cousine ? J'ai entendu qu'elle était arrivée en ville récemment.
— Hurh, souffla la femme. Je ne pourrais pas plus m'en ficher que déjà. Je ne suis qu'une relative très éloignée. J'aurais souhaité ne jamais naître avec cette même couleur de cheveux. Cela me donne directement un lien avec cette maudite famille et cette fillette…
— Bahaha! ria l'homme. Je n'en attendais pas moins d'une self made woman ! C'est bien pour tes capacités que tu es là Katia et pas pour leur nom.
Toutefois, il y eu de l'agitation. Les hommes de l'église ouvrirent la porte et se placèrent en file, le long du chemin, pour les accueillir. C'est alors qu'elles arrivèrent à dos de cheval : les Valkyries ! Toutes équipées d'armures de couleur argentées et ornementées de différentes manières celons leur grade. Des ornements en bronze pour les nouvelles, un ajout de de gravure pour le grade supérieur, des ornements en catalyseurs pour les plus expérimentées et enfin, un mélange de rubis et d'or pour la cheffe. Toutefois, la femme qui se tenait à l'avant de l'escadron ne sortait pas du lot grâce à son armure aujourd'hui mais bien à cause du sang qui maculait son armure. Les regards devinrent anxieux : que s'était-il passé ? Elle s'arrêta alors devant l'homme, descendit de son cheval blanc et enleva son casque. Elle révéla ainsi son visage froid, ses yeux rouges rubis ainsi que ses longs cheveux blancs qui, au contraire de Katia, flottaient au vent.
— Ehbien capitaine Dragnir ! s'exclama l'homme. Toujours aussi imposante à ce que je vois. Votre beauté ne se fane pas avec le temps ni avec ce sang. Je dirais que la brutalité qui s'en dégage est même un délice pour les yeux.
— Ah c'est vous… marmonna la capitaine. Cessons les plaisanteries et allons droit au but. Le reste des troupes traîne derrière, nous avons rencontrés des monstres sur le chemin et avons fait une percée avec mes Valkyries.
— Vous avez donc laissées le reste de l'armée les affronter seul ? demanda Katia.
La capitaine la regarda et distingua directement la couleur de ses cheveux. Toutefois, elle n'en fit guère et continua :
— Comme vous le savez déjà, nous passons ici pour nous poster entre ForteMarbre et Elmoth. Si ces soldats de la capitale ne sont pas capables de se débrouiller sans nous, alors ils sont voués à perdre la guerre. La Reine nous a ordonnée d'être présentes uniquement en tant qu'observatrices, elle veut mesurer la menace et la force de nos hommes.
— Et ça se comprend ! rassura l'homme. Nous n'avons pas besoin de ça ici, tous les gladiateurs sont près à combattre pour un peu d'argent et ils s'entraînent nuit et jour ! Il n'y a que dans la force et dans la brutalité que le plein potentiel d'un homme se manifeste.
— Si c'est le cas, demanda Katia. Devrions faire dormir les forces de la Reine à la belle étoile comparé à ce qui était prévue ? Si vous voulez les forger tant que ça…
— Non, renchérit alors Dame Dragnir. Nous visons un maximum d'efficacité, je souhaite tout de même qu'il se repose et soit au maximum de leur forme.
— Vos désirs sont des ordres ! clama l'homme. Bien Katia, guide ces dames vers les bains du Palais et vers leur chambre. Cela vous conviendrait-il capitaine ?
Elle hésita un moment puis regarda ses camarades et elle même. Elle répondit ainsi :
— Soit, cela ne pourrait pas nous faire de mal.
Katia les guida alors dans la ville pendant que l'homme attendit le reste des troupes…
Sur leur chemin, les Valkyrie attirèrent beaucoup l'attention. En effet, ce n'était pas tous les jours qu'on pouvait les voire hors de la capitale ou encore en dehors d'un champ de bataille. Laura, la Damnée en fauteuil roulant qu'avait rencontré Mylon récemment, était de sortie en cette fin d'après-midi. En effet, ayant pour but de retrouver sa propriétaire, elle se dirigeait vers un bar, poussant les roues de son fauteuil avec ses mains. Elle aussi fut attirée par l'agitation. Alors qu'elle avançait, son regard se porta sur la femme accompagnant Dame Katia et… Elle en fut bouche bée !
Ses cheveux et cette couleur des yeux, se pourrait-il que- ?
Toutefois, l'instant d'après, elle se prit en pleine figure un panneau !
Quelle sotte ! se dit elle en retrouvant allonger au sol. Elle essaya de se relever tant bien que mal et de joindre avec ses mains son fauteuil mais c'était bien difficile. Personne ne lui apporta son aide, ils étaient tous enchantés par la présence de ses femmes. Quand tout espoir sembla perdu, elle entendit une voix :
— Besoin d'aide ?
Elle se retourna vers la personne pour ne remarquer rien d'autre que la capitaine des Valkyrie qui lui tendait la main. Elle ne sut que répondre, elle ne put que bégayer :
— Je-je-Ma …
— Je suis désolé pour le sang si c'est ça qui vous gêne…
— Non pas du tout !
Elle attrapa la main de cette femme qui la tira si facilement du sol. Elle la porta avec tant d'aisance ! Laura put voir son fauteuil être remis sur pieds par une autre Valkyrie brune et à l'allure imposante.
— Merci pour ton aide Bertha.
— Y'a pas de quoi chef !
La capitaine déposa Laura sur son fauteuil. Toutefois, la Damnée resta sans voix face à tant d'attention de ces chevaleresse de renom. Alors qu'allaient partir les deux Valkyrie, elle réussit à parler :
— A-attendez, merci !
La capitaine se retourna et émit avec un sourire :
— Il n'y a pas de quoi.
— J-juste madame… demanda Laura. Êtes-Êtes-vous comme moi ?
— Je suis désolé de vous avoir donné de faux espoirs, souffla-t-elle. Je suis née avec ces couleurs, n'y prêtez pas attention. Je vous souhaite du bon courage pour la suite, c'est pour éviter qu'il n'y ait des victimes comme vous que je me suis enrôlée en premier lieu…
Elle partit sans un mot de plus. Ce n'était pas une Damné alors ? Il n'y avait donc vraiment aucun moyen pour eux de retrouver leur capacité d'antan ? Elle resta un moment, immobile sur sa chaise, à regarder ces femmes passer. Toutefois, elle se dépêcha de se rendre au bar en surprenant des membres de l'église se précipiter dans une direction similaire tout en discutant :
— Vite, vite ! Il y a du grabuge, elle s'est encore remit à se battre !!
— Par Stella, c'est la quatrième fois cette semaine ! Il faut vraiment que les tournois reviennent, ça ne va pas le faire sinon…
Elle les suivit aussi rapidement qu'elle le pouvait mais difficile en fauteuil roulant. Lorsqu'elle arriva devant le bar en question, des hommes se retrouvaient déjà inconscient devant. Parmi eux se trouvait aussi Elio, le jeune artiste martial qu'avait rencontré nos héros. Les vitres étaient presque toutes brisées et des cris venaient de l'intérieur :
— Bah alors les roublards !!! C'est tout ce que vous avez dans le ventre ?! Même toi Rex ?
— Tais toi ! J'évite juste de me donner à fonds pour ne rien casser…
— C'est que vous êtes d'un ennui mes braves !!
C'est au même moment que les deux hommes d'églises qu'elle avait pu voir tout à l'heure furent projeter à travers la dernière vitre. Laura afficha alors un regard noir. Elle agrippa fermement ses roues et rentra dans le bâtiment tout en grondant :
— Maitreeeeesse !!!!!!!!
…
J'en connaît une qui va recevoir un sacré sermon. Mieux vaut ne pas que vous y assistiez… Enfin, Elio qui se retrouvait au sol avec de la mousse sortant de sa bouche, se réveilla une heure après avec une douleur vive dans l'abdomen. Il se leva tout en titubant, incertains de la raison qu'il l'avait amené à perdre la conscience. Même sa tête lui faisait mal. Il déambula un moment avec une perte de mémoire avant de s'en souvenir :
C'est vrai ! J'étais là à mon habitude, à essayer de me faire remarquer quand tout à coup…
Par Stella ! Cela ne va jamais s'arranger… Il faudrait que je retrouve Mylon, j'ai besoin d'apprendre sa façon d'utiliser la magie. Il a quand même apprit une technique que j'ai mis un an à maîtriser et ce, en l'espace d'un instant…
Il retourna ainsi à l'auberge où il logeait en voyant que le soleil se couchait déjà. De leur côté, nos héros arrivèrent à la fin de leur réunion avec les parents de Marlène. Il était temps pour Adamantine et Mylon de partir. Le père de Marlène, Nathan ne voulait pas qu'il reste plus longtemps, ce qu'ils purent comprendre. Avant qu'ils ne disparaissent de son champ de vision, Marlène leur hurla en saluant :
— À la prochaine, grand-frère, grande-sœur !! N'hésitez pas à me rendre visite pendant votre séjour ici ! De toute façon, on se revoit pour le tournoi !!
Ils lui rendirent ses salutations avant de disparaître dans l'obscurité naissante du soir. La jeune fille ressuya de son côté une larme, regarda le bracelet que lui avait offert son grand frère puis rentra auprès de ses parents…
La fin d'un chapitre sonnait vraiment. Ce n'était plus que lui et elle maintenant. Toutefois, ils ne surent que dire tous les deux. C'était un vrai changement sans Marlène qui apportait beaucoup de gaieté avant mais…
C'est le moment d'en profiter ! Tu l'aimes Mylon, pensa le jeune homme. Après l'aide qu'elle t'a apporté aujourd'hui, tu dois lui montrer aussi ton affection !
C'est ainsi qu'il vint avec une idée :
— Bon ! Et si on … Hum, si on… Argh !
Il n'arrivait pas à le dire ! Adamantine eut l'air perdu un moment mais sourit avec douceur lui laissant le temps de trouvant les mots.
— Accepterais tu … De passer un rendez-vous galant avec moi ?
Il devint rouge comme une tomate. Il l'avait dit mais le pire, c'est qu'elle aussi devint toute rouge ! Nos deux coincés n'arrivèrent plus à se regarder dans les yeux mais Adamantine se secoua la tête. Elle devait lui répondre :
— A-a-a… Avec plaisir ! En revanche, je ne suis pas sûr de pouvoir manger quoique ce soit…
Elle tint son ventre pendant que Mylon répondit aussi gêné :
— Moi aussi… C'est que la cuisine de Leyla était tellement bonne que je n'ai pas pu m'empêcher de trop manger !
Toutefois, Adamantine gonfla des joues. Elle se sentit taquine et marmonna :
— Tu veux donc dire que ma cuisine est si mauvaise que ça ?
Il écarquilla des yeux avec panique ! Il sentit qu'il avait posé le pieds sur une mine et bafouilla :
— Je, heuu, je, na-o, eeeeeeeh… Comment dire ?
— Je plaisante voyons, ria-t-elle. Je n'ai jamais vraiment été si bonne cuisinière, je sais ! Je ne connais que des recettes basiques et n'ai jamais pris le temps de m'y consacrer…
— Ah !
Il se gratta l'arrière du crâne, gêné par son manque de compréhension. Ils décidèrent donc ensuite de se rendre à un bar pour boire un verre. Cependant, quand Mylon ouvra la porte de l'établissement, son regard tomba nez à nez avec celui d'une femme. Une femme élégante, vêtue d'une chemise blanche et d'un pantalon noir. Ces longs cheveux blancs, ces yeux rouges mais ce, ce mana ! Il brillait d'une lueur comme il ne l'avait jamais vu et ce, d'une pureté sans pareille et qui ne pouvait même se comparer à Angela. Adamantine le poussa un peu pour rentrer car il s'était figé. Dans son incompréhension, elle regarda dans la même direction que Mylon avant de s'exclamer :
— Le-Mademoiselle Dragnir ?!