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Chapitre 4 Retour à la maison pour tout le monde.

« Eh ! toi ! Le boudin ! » Me lance le comte Ebar.

 

Je sens la moutarde me monter au nez, au point que des mots, qui ne font normalement pas partie de mon vocabulaire sortent sans filtre de ma bouche :

 

« Dis-donc, le nabot ! »

 

Il sursaute à mon exclamation et est sur le point de protester, mais je ne lui en laisse pas le temps :

 

« Ouais, toi, le vilain petit bonhomme grincheux ! Tu ferais bien de faire attention à la façon dont tu t'adresses au gens. Parce que j'ai entre les mains des preuves pour te faire enfermer. Ce que tu as fait subir à ce pauvre Kemu Zaleon ne restera pas impuni !

Que… Quoi ?! bafouille-t-il en devenant tout rouge. Ce livre ? Mais je n'ai rien remarqué en le lisant ! »

 

Profitant de sa confusion, je commence à courir en direction de la sortie, mais il reprend vite ses esprits et ordonne aux Vanish Machin de s'occuper de Natsu pendant qu'il me neutralise et il disparait en creusant un nouveau trou dans son plancher. Je cours à toute vitesse dans les couloirs du manoir, alors que des bruits de mur et de meubles, qui se brisent, résonnent dans tout le bâtiment. Je me suis d'abord inquiétée pour Natsu une fraction de seconde avant de me rappeler, qu'entre mon compagnon agité et le bâtiment, c'est plutôt le bâtiment qui rendra les armes en premier.

 

Je me cache dans un couloir à l'écart pour reprendre mon souffle, quand tout à coup deux mains sortant du mur agrippent mes bras. Une tête apparaît alors sous ma jupe. Je me sens rougir d'embarras et de colère et me défait de l'étau du pervers d'un coup sec. Il sort alors complètement du mur en me susurrant d'un ton mielleux de lui remettre son bien.

 

« Ce n'est pas à vous ! Je déclare. C'est une pièce à conviction, qui vous mettra derrière les barreaux pendant un petit moment !

C'est ce qu'on verra ! »

 

Il se lance alors sur mes clefs, tombées au sol, mais une silhouette bleue se jette dessus et les attrape avant lui.

 

« Happy !

C'est moi ! s'écrit le chaton d'un ton joyeux. Et lui, c'est l'abominable héros de cet épouvantable roman d'aventure ! dis-je en désignant le petit homme. C'est faute de cet écrivain ! proteste l'homme. Ce roman est indigne de moi ! Vous lui avez demandé d'écrire un livre sur vous. Il n'a fait que dépeindre la réalité. Sans compter que vous le menaciez ! N'importe quoi ! Il aurait dû être honoré d'écrire sur un être aussi génial que moi ! Mais quand il a refusé je lui ai simplement rappelé que s'il ne le faisait pas ses proches seraient privés de leurs droits civiques. Attends ! s'exclame Happy les yeux ronds. Sans droits civiques, impossible de s'inscrire dans aucune guilde… Ouais, c'est un sale type Happy, je confirme. Mais j'ai eu gain de cause ! Il l'a écrit ! ricane le comte Ebar, d'un ton triomphant en apparaissant à mes pieds et en les attrapant. Bon, il a aussi fallu que je supprime son égo en l'enfermant pendant trois ans, jusqu'à ce qu'il prenne conscience de ma grandeur. Espèce d'abruti ! je réplique en piétinant consciencieusement sa tête. Aïe ! Il lui a fallu lutter contre sa fierté pour protéger sa famille. Il témoigne de toute sa souffrance dans ce livre N'importe quoi ! Proteste le petit homme. Je l'ai lu et il ne parle pas de lui dans son roman ! Sauf que vous avez oublié une chose… je lui réponds avec un sourire narquois. C'était un magicien et il a utilisé ses dernières forces pour enchanter ce livre et en faire un témoignage de votre cruauté ! Porte du cancer ! Ouvre –toi ! Ouhhhh ! glapit Happy tout excité. Du crabe !!! Du calme, le matou ! Je le menace. Si tu touches à une seule de ses pinces, je te transforme en pâté pour chat ! T'es méchante, déclare Happy en reniflant. Lucy ? me demande Cancer. Quelle coupe de cheveux je te fais aujourd'hui ma crevette ? Ce sera pour ce monsieur aujourd'hui. Fais-lui un rasage intégral du crâne, s'il te plait. Je réponds à mon esprit avec un sourire sadique. Puisque c'est comme ça, ouvre-toi porte de la vierge, Virgo ! lance le comte Ebar sous le regard stupéfait de Happy, qui a la bouche grande ouverte. »

C'est maintenant que ça va se compliquer. Je serre les dents, m'apprêtant à réagir à l'arrivée de l'ogresse à couette et costume de soubrette. Je me détends en voyant une fenêtre bleue m'annoncer un gain d'XP et une montée en niveau. Non seulement, je me sens rafraichie, mais je sais également que le vent a tourné en ma faveur. Lorsque l'effrayante servante en chef apparait, Natsu est accroché à sa robe. Il a l'air hébété. En même temps il a fait un tour dans le monde des esprits sans le vouloir en voulant poursuivre Virgo. Je l'interpelle.

 

« Mets-la K-O Natsu ! Elle va essayer de reprendre le bouquin ! »

 

Ni une ni deux, mon camarade s'exécute. C'est au moins un avantage de faire équipe avec lui : il se pose rarement des questions avant d'agir. Grâce à sa réactivité, l'imposant esprit de la vierge est mis hors d'état de nuire en quelques secondes. Pendant ce temps-là, je claque les fesses du pervers en costard qui essayait de se rapprocher discrètement de moi avec mon fouet, tandis que Cancer joue de ses ciseaux. Je regarde le crâne d'œuf luisant en face moi, d'un œil satisfait avant de récupérer la clef de la vierge tombée au sol.

 

« Quête annexe validée. Vous avez gagné 100 XP supplémentaires. »

« Quête principale : Etape 2 validée.

Etape 3 : Débarrassez-vous de la manière de votre choix du livre Day Break

La récompense de l'étape 3 dépendra de votre choix.

Indice du développeur : Les relations familiales sont parfois compliquées à appréhender, parce que la moindre blessure peut devenir une douleur immense et une déception insurmontable. Allez-vous faire preuve de compassion ou d'égoïsme face à cette tragédie familiale ?»

 

Je grimace. Les dernières lignes ont le don de frapper là où cela fait mal. Je me souviens de ma promesse d'arrêter ce cercle vicieux et de penser à moi en premier en, arrêtant d'essayer de satisfaire les autres et en particulier ceux qui me considèrent comme une étrangère. Pourquoi je devrais faire des efforts pour des inconnus ?

 

Je soupire, attrape la main de Natsu et nous avançons à vive allure vers la sortie avant que le pervers ne se réveille. Il est grand temps de se débarrasser de ce livre.

 

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« T'es vraiment bizarre, Lucy, fait remarquer Natsu tandis que je lui masse le poignet. »

 

La charrette qui nous ramène à Magnolia nous secoue un peu, mais mes massages semblent atténuer suffisamment la nausée de mon compagnon, pour qu'il puisse parler.

 

« C'est mon charme, je lui réponds distraitement.

T'as l'air déprimé, depuis qu'on a revu le client. Ça va, je réponds. Je n'aime pas trop parler d'histoire de famille. T'as qu'à rappeler le crabe, s'exclame Happy. La nourriture, ça remonte toujours le moral ! Je ne vais pas bouffer mon esprit, je réplique, scandalisée. N'empêche, que t'avais raison de ne pas vouloir le brûler ce bouquin, reprend Natsu. C'était trop beau quand les mots se sont remis en ordre, fait Happy d'un ton joyeux. Mais on n'a rien gagné, je soupire, blasée. Si ! On a réconcilié un père et son fils et ça n'a pas de prix, me répond Natsu en souriant de toutes ses dents, avant qu'un haut le cœur ne lui déforme le visage. »

 

J'avais arrêté de le masser, éblouie par sa sincérité. Je repris mon massage tandis qu'un nouveau sujet épineux ne soit soulevé par Happy.

 

« Au fait Lucy… On pourra le lire ?

Quoi donc ? je demande, intriguée. Le bouquin que tu écris. Certainement pas ! je réponds, catégorique. Personne ne doit le lire tant qu'il n'est pas prêt ! Personne ne le lira une fois édité ! réplique Happy. Je sais… je dis en reniflant. Au fait, comment vous l'avez trouvé ? … Happy !!! Il trainait à la vue de tous… Il était dans mon tiroir de petites culottes ! Oups ! s'exclame Happy en se dérobant à moi, alors que j'essayais de l'attraper.»

 

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Une nuit et une lessive plus tard… Oui, Natsu a fini par vomir sur ma jupe au moment où j'ai cessé de lui masser le poignet… Me voici dans le hall de guilde face au panneau de quête. Natsu me presse de choisir une quête :

 

« On choisit ça ? demande-t-il en me désignant un papier

Non mais ça ne va pas ?! On ne va pas faire mission dans un volcan actif ! Pourquoi ? demande Natsu en se grattant l'oreille, en faisant mine de ne pas comprendre. Parce que tu es peut-être ignifuge, mais moi je me cramerai les vêtements ! Pour le peu que tu as sur le dos, fait remarquer Happy attablé à côté, un poisson à la bouche. Non mais dit donc ! Je ne t'ai pas sonné le matou ! Tu trouves ton bonheur ? demande une jolie blonde platine à la voix douce. Ah ! Mirajane ! je m'exclame en, la reconnaissant. Le maître n'est pas là ? Non, il est à une réunion des maîtres de guilde de la région. »

 

Je sens le sang couler de mes joues, comprenant où nous en sommes dans l'histoire. Mirajane se méprend alors par rapport à ma réaction:

 

« Ne t'inquiète pas, c'est assez courant. La communication est primordiale entre les guildes de région et le conseil de la magie.

A cause des guildes noires… Je complète. Oui, confirme la jeune femme. Au fait, bon travail pour ta première mission. Battre deux types d'une autre guilde et un gorille femelle, c'est franchement pas mal ! acquiesce un homme brun à la table voisine. C'était Natsu, qui les a battus, je réponds, blasée. Au fait, où sont tes fringues Gray ! Ahhhh ! je les ai encore oubliées ! crie-t-il avant de s'enfuir à leur recherche en me bousculant, faisant tomber au passage mon trousseau de clefs magiques. »

 

Je me baisse pour les ramasser, quand une grande main ornée d'une chevalière en or les attrape. Je relève la tête et Loki, le regard figé sur mes clefs. Je le remercie de les avoir récupérer par terre et lui reprend des mains. Il sort de sa stupeur et se met à courir vers la sortie de la guilde. Mais il revient aussitôt, l'air encore plus blême…. Il réussit à bafouiller un « Elle est de retour ! » avant de s'effondrer. Un silence de quelques seconde s'abat sur le hall avant que tous s'affaire à ranger les tables, les chaises et les déchets qui ornent les tables.

 

Tout à coup, la porte de la guilde s'ouvre en grand et le silence revient immédiatement. Tout le monde semble jouer à « Un, deux, trois, Soleil ! » Seul mon murmure admiratif se fait entendre : « Erza Scarlett… »