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Dra-Knight (VF)

Une histoire de voyage, d'aventures et d'apparences. Se retrouvant à devoir la vie à un dragon amnésique qu'il devait chasser, Ewan Jesabell, chasseur de monstres, se voit contraint de lui servir de guide. Mais à peine partis, le duo se retrouve mêlé au Cercle, une société secrète, ainsi qu'au grand péril qui règne sur l'empire humain. Il se pourrait aussi que ce dragon ait l'air bien plus humain que.... Reptilien? ____________________________________________ Lisez tous les nouveaux chapitres à venir sur Neovel.io ! Couverture et Character Design par AreeSensei BETA: Nayrroda ____________________________________________

AreeSensei · Fantasi
Peringkat tidak cukup
66 Chs

Ylesse - Je viendrai te chercher.

L'homme qui, quelques secondes auparavant, avait tenté de saisir Pavas pour l'attraper, s'était soudainement retrouvé sans main attachée à son bras.

Coupée net, d'un seul coup.

Avec effroi, il hurla en tombant à genoux et prit son poignet ensanglanté dans sa main restante, du sang coulant abondamment du membre tranché.

Et sortant rapidement de l'obscurité, Ewan fit son apparition, tenant une longue épée ensanglantée dans sa main droite. Il était lui-même couvert de projections de sang, de la tête aux pieds, et semblait avoir couru, vu la façon dont il respirait bruyamment tout en soulevant et en abaissant grandement ses épaules et sa poitrine.

La petite fille n'en croyait pas ses yeux.

Il était… Vraiment venu ?

Et comme pour confirmer qu'il ne s'agissait pas d'une hallucination, Ewan lui sourit – avec un regard navré – et à bout de souffle, dit :

« Je t'avais dit que je viendrais te chercher, pas vrai ? »

Sur ces mots, il enfonça son épée dans le cœur de l'homme hurlant toujours de douleur, le tuant sur le coup.

Le corps à peine tombé au sol, Ewan observa rapidement l'intérieur de la pièce où il se trouvait. Pas d'individus se cachant dans les ombres, ni de pièges. Pas non plus d'autres enfants prisonniers, ce qui laissait à penser que ceux présents dans la salle d'enchères étaient les seuls à secourir, en plus de-

Il fut interrompu dans sa réflexion par quelque chose percutant son estomac.

Instantanément, il leva son épée et regarda vers le bas…

Pour voir que Pavas s'était jetée contre lui et avait passé ses petits bras autour de sa taille.

Se débarrassant de l'agressivité qu'il avait encore en lui, il abaissa son épée ; et avec la gorge serrée, lui dit :

« Tout va bien maintenant… Tout va bien. »

Pour toute réponse, Pavas resserra son étreinte, et se mit à trembler.

Ewan était sûr qu'elle était en train de pleurer, mais ne dit rien à ce propos.

Parfois, il valait mieux laisser les choses suivre leur cours, sans les interrompre.

Il entendit le bruit distinctif de personnes en train de courir dans le couloir menant à la pièce où ils se trouvaient, ainsi que des hurlements.

L'armée était sûrement en train d'arrêter ou de tuer les derniers trafiquants. Et bientôt ; tout cela ne serait plus qu'un lointain cauchemar.

Il espérait juste que ce mauvais rêve ne viendrait pas hanter Pavas chaque nuit.

Abaissant encore plus son épée pour que sa pointe touche le sol, il observa l'homme étalé au sol devant lui.

Tuer des monstres était son quotidien, et c'est ce qui lui permettait de vivre. Mais durant toutes ces années de chasse, il n'avait jamais autant ressenti de haine ou de colère que celles qu'il éprouvait en ce moment même, face à ce montre d'apparence humaine qui gisait au sol.

Il entendit alors le cliquetis distinct de petites chaînettes en métal, et sut qu'un certain gradé de l'armée se dirigeait vers leur position. Et sûr, relevant la tête, il vit dans l'encadrement de la porte Carciem, vêtu de son uniforme d'Intendant Général complet, avec une casquette blanche et noire, et une cape bleue ornée des armoiries de la ville en son centre.

Il n'avait pas vraiment prêté attention à la tenue de son ami, qu'il n'avait fait qu'apparaître brièvement. Mais maintenant qu'il ressentait la pression redescendre, il pouvait observer la tenue du militaire en détail. Il pouvait voir des éclaboussures de sang par endroits, et aussi des traces de saleté et de poussière.

Toutefois, ce qui arrêta son regard fut les armoiries qu'il avait remarqué quelques secondes plus tôt.

Ewan ressentit une pointe d'amertume, en voyant le dessin représentant un chevalier sortant épée à la main de la gueule grande ouverte d'une manticore. Il ne savait pas s'il aurait dû y voir la métaphore de la résilience, ou au contraire, du désespoir. Mais pour l'instant, tout ce que lui évoquait les armoiries, était le mal sous-jacent qui s'était emparé de la cité.

« Je vois… C'était donc ça... » Sourit Carciem, amusé.

Ewan hocha légèrement de la tête.

« Ewan… Toi... » Commença à dire lentement Carciem, avant de crier avec un air dramatique. « Tu m'as caché tout ce temps que tu avais une fille ! »

Ewan faillit en tomber à la renverse.

Qu'est-ce que ce type avait pu imaginer ?!

Non, question importante : comment avait-il pu déduire quelque chose d'assis grotesque ? Et avec quels indices ?!

S'il n'avait pas été bloqué par Pavas, il aurait très certainement tenté de trancher l'abruti qui rigolait à présent à s'en fendre la poire sur le pas de la porte.

Ce type avait encore une fois réussi à se foutre de sa gueule en toute beauté.

« Ah, ton expression de poisson sorti de l'eau m'avait tellement manquée ! » S'exclama Carciem tout en rigolant de plus belle. « Mais respire quand même un peu, ok ? »

Ewan se contenta de souffler bruyamment par les narines et de balancer l'épée qu'il avait volée au sol, tout en dévisageant d'un air désabusé l'homme blond.

Au fond, il était bien trop rassuré d'avoir enfin secouru Pavas, pour s'énerver aussi facilement face aux plaisanteries stupides de son vieil ami.

Pendant plusieurs minutes, il continua de caresser la tête de la petite fille, ce qui lui permit à lui aussi de regagner son calme. Puis, voyant qu'elle voulait enfin bouger, il la serra contre lui pour l'empêcher de bouger.

« Pavas, je vais te demander de fermer les yeux jusqu'à ce que je te dise que c'est bon, d'accord ? » Demanda-t-il d'une douce voix pour ne pas trop l'effrayer.

Il entendit alors une petite voix répondre 'd'accord', en partie étouffée par ses propres vêtements, puis passa alors son bras autour du corps de Pavas, s'assurant qu'elle avait en effet les yeux fermés.

Il remercia mentalement l'obscurité ambiante qui dissimulait la plus grande partie de la scène sanglante qu'il venait de créer, et sortit de la pièce pour emprunter un couloir à présent jonché de cadavres. Elle avait déjà vu bien trop de choses terribles, et Ewan voulut lui éviter ainsi la vision infernale qui se profilait sur leur chemin.

Quelques minutes plus tard, ils étaient enfin à la surface, dans une rue où des passants rendus curieux par cette agitation nocturne s'étaient attroupés contre des barrières en bois gardées par des gardes en armure rutilante.

Certains chariots de prison étaient déjà partis, pleins à craquer de personnes mises aux arrêts.

Et près d'un lampadaire, Ewan repéra un petit groupe entourant un mage qui prodiguait les premiers soins.

Il décida de s'approcher de l'homme aux cheveux grisonnants, et lui demanda sans ménagement de s'occuper de la petite fille qu'il serrait contre lui.

Débarrassé momentanément de son fardeau, il essuya le sang qui avait giclé sur son visage avec sa manche, la rendant plus sale qu'elle ne l'était déjà.

Toutefois, il se retrouva bien vite avec Pavas à nouveau blottie contre lui, le mage n'ayant trouvé que de légères entailles et ayant déjà entièrement guéri la peau de la jeune fille. Et le jeune chasseur dut se rendre à l'évidence, pendant qu'il se tenait là avec la petite fille accrochée à ses vêtements: jamais plus il ne la confierait à de parfaits étrangers.

Et visiblement, la petite fille n'allait sûrement pas le lâcher de la soirée, surtout vu la façon dont elle s'accrochait à sa tunique comme si sa vie en dépendait. Ce qui, en soi, avait presque été le cas un peu plus tôt.

Exténué, il soupira, avant de tapoter brièvement les cheveux de Pavas pour lui signifier qu'ils allaient bouger. Puis, jetant un dernier regard au flux continu de militaires qui continuaient d'émerger de la cave du bâtiment, il se mit à marcher en direction de la caserne militaire d'Ylesse.

Carciem n'y trouverait rien à redire, s'il abusait un peu de leur hospitalité. Pas vrai ?

Carciem est vraiment un idiot, en fait.

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