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Chapitre 12 : Discussion sérieuse.

Ils se tenaient là, tous deux assis dans une pièce éclairée par deux bougies. Mylon à côté de la fenêtre et Adamantine à côté de Marlène qui elle, dormait comme une ogre sur un lit. C'était silencieux, la plupart des autres membres de l'auberge s'étaient eux aussi endormi. Mylon pouvait enfin lui parler de ce qu'il voulait mais ne savait pas comment commencer. Il se frotta ses écailles qu'il laissa enfin à l'air libre avant d'essayer de parler : 

— Alors- 

 

— Mylon je- 

 

Les deux se prononcèrent en même temps s'entrecoupant. Ils en rigolèrent d'embrassement mais ce fut Adamantine qui commença donc : 

— J'imagine que tu veux savoir ce don parlait Marlène non ? 

 

Il eut un instant des yeux de merlans et rangea quelque chose qu'il avait sorti dans sa poche. Secouant sa tête, il reprit une expression sérieuse et répondit : 

— J'avais autre chose en tête mais cela attendra. Que voulait elle dire quand elle parlait de ton père ? 

 

— Je… J'ai reçu un appel de lui quand je regardais des informations sur un terminal. 

 

— Un appel ? Tu as pu converser avec lui à distance ? 

 

— O-oui… Je ne voulais pas vraiment t'en parler au départ. Je ne voulais pas t'ajouter plus d'ennui que tu n'as déjà… Mais une petite peste m'a forcé la main. 

 

 

Elle regarda avec un sourire doux Marlène qui dormait paisiblement. Cela laissa le temps à Mylon de se rapprocher d'elle avec une chaise et de s'asseoir. Il la regarda dans les yeux avec une expression douce pour la rassurer. 

— Même si je ne peux pas t'aider, je peux au moins être là pour t'écouter. Et tu sais, les problèmes, j'en ai tellement sur le dos qu'un de plus, un de moins, cela ne changera pas grands choses. J'en ai même que je ne t'ai pas raconté d'ailleurs… 

 

— Ah ! M-merci. Pourquoi ne pas faire un échange alors ? Chacun de nous en parle à l'autre… 

 

— Cela me va ! 

 

— Bien je commence alors, continua Adamantine. Je, je connais maintenant la personne qui a dut engager l'assassin. Après ce que m'a dit mon père, ce n'est qu'évident… 

 

— Un membre de ta famille ? 

 

— C'est ça, mon frère Damien. Il est actuellement ici, à Elmoth. Lui et mon père craignent que je ne veuille prendre la tête de la famille. C'est pour cela qu'ils voulaient m'obliger à me marier au départ mais grâce à ma grand-mère, aux attentes qu'elle avait de moi, j'ai réussi à faire un marcher avec lui… 

 

En l'écoutant, Mylon fit du mieux qu'il put pour contrôler ses émotions. Lui qui tenait à elle, s'il perdait le contrôle et que l'ombre en profitait… C'était ce qu'il cherchait à éviter. 

— Donc c'est vraiment lui ? questionna-t-il. J'imagine que rétorquer en le menaçant ou bien en lui donnant une bonne leçon n'est pas la meilleure des solutions… 

 

— Non, en effet. Si jamais quelque chose lui arrive, je serais certainement soit arrêtée, soit mariée de force mais justement… Le marché que j'ai conclu avec mon père, il comprenait l'interdiction d'avoir quelconque relation avec une personne tant que notre nom, que notre renommée ne se soit pas améliorée après l'incident de Lancelot. 

 

C'était donc ça… C'était donc cela la raison du masque qu'elle se mettait en tant que capitaine. Cette solitude qu'elle s'imposait et surtout sa peur de décevoir sa famille. Mylon comprenait tout maintenant, ce qui le mit hors de lui. Il en voulait à ce père, ce père qui n'avait aucune considération pour sa fille. Ce père qui avait l'air de la voir que comme un objet. Toutefois, ce n'était pas ce sentiment qui devait l'emporter pour le moment. Il se souvint de leur discussion sur le toit, de leur promesse… Adamantine n'avait pas l'air d'être heureuse, non. Il voulait bien changer ça. Cela lui fit questionner encore plus son objectif. Il hésitait maintenant. Il voulait presque tout abandonner, partir avec elle loin de tout ça mais les images lui revinrent. Il garda son sang-froid et répondit : 

— Je vois mieux maintenant, c'est donc cela les responsabilités qui pèsent sur ton dos… Mais veux-tu vraiment les garder ? Sache que je te comprendrais si tu ne le souhaite pas… Tu n'es fautive de rien. Tu n'as pas à t'inquiéter pour des êtres qui ne te considèrent que comme un objet. 

 

— Merci mais… Je t'ai déjà parlée de ma grand-mère ? Elle qui était une grande et fier Valkyrie. Elle a tout fait pour que je sois son héritière et maintenant elle n'est plus. Je ne veux pas la décevoir elle. 

 

— Ne voudrait-elle pas ton bonheur cependant ? Et qu'en est-il de ta mère dans tout ça ? 

 

— Je… Je ne sais pas et pour ce qui est de ma mère elle… 

 

Elle laissa un vide. Cherchant ses mots, elle essuya une larme. Mylon en profita pour lui tenir la main ce qui lui permit de continuer : 

— Elle est morte quand j'étais jeune, assassinée par la famille de Lancelot. Père fut assez généreux pour lui laisser une seconde chance, lui qui n'était pas affilié à cette famille… Mais même lui a fini par perdre l'esprit, par commettre des meurtres en série, par utiliser son don. Parfois, je me demande si les Dandelion ne sont pas une famille maudite, plutôt qu'une doté d'un don. 

 

— Je… Je suis là pour toi si tu veux. Je comprends ton envie de répondre à ses attentes… 

 

C'est ainsi qu'il les sortit finalement de sa poche. Oui, deux colliers auxquels étaient attachés deux demi-cœurs. Deux demi-cœurs fait de rubis et qui s'assemblaient parfaitement pour en donner un complet. Il lui en tendit un et dit : 

— Je… Je nous avais achetés ça en même temps que les bracelets. C'est peut-être cliché, peut-être même dérisoire. Et maintenant, en entendant ton histoire, je ne sais pas si tu ne l'accepteras ni si tu le porteras en public mais, je voudrais en faire le signe de notre promesse. 

 

— M-Mylon… Mais bien sûr que je l'accepte ! 

 

Elle s'en empara d'un et l'attacha autour de son cou. Elle contempla le cœur et lui intima : 

— Il est magnifique ! Tu as acheté cela avec l'argent que nous avait donner Alexandre ? 

 

Il acquiesça d'un signe de tête pendant qu'elle sera l'objet contre sa poitrine. Elle le regarda ensuite dans les yeux : 

— Je te remercie d'avoir été là pour moi. De m'avoir écouté… Tu n'as pas besoin de faire plus tu sais : rien que d'en parler avec quelqu'un, cela me soulage d'un poids. Et je ne sais pas encore ce que je compte faire. Mon père m'a laissé environs mois pour revenir. Toutefois sache une chose… 

 

La gorge d'Adadamantine se serra, elle eut du mal à émettre les mots. Elle avait toujours eu du mal à exprimer ses sentiments ce qui était la même chose pour Mylon. Les deux se retrouvaient bien en difficulté, ils faisaient une bonne paire de coincé parfois. Toutefois, elle prit son courage à deux mains en repensant à ce soir sur le toit. Ce fameux soir où ce fut lui qui fit le premier pas. Elle serra encore plus le médaillon en forme de demi-coeur et déclara : 

— Mes sentiments pour toi son bien réels. Je ne sais pas ce que je vais faire ensuite, après que l'on se soit séparé de Marlène, j'y réfléchis encore mais… Même si je ne suis pas sensé avoir de sentiment, que je dois n'être qu'une machine à leurs yeux… Je, je t'aime. 

 

Ce fut à son tour cette fois-ci. Elle embrassa avec douceur Mylon qui émit une larme. Ce mot, ce mot qu'il n'avait jamais entendu être prononcé de cette façon… Ce doux mot… Il l'enlaça alors en même temps qu'ils s'embrassaient. Trente seconde passèrent comme une éternité. Pendant cela, une petite chippie qui s'était réveillée émit un sourire narquois en feintant dormir. 

Lorsque le moment de reprendre leur souffle vint, Mylon lui affirma : 

— Moi aussi je t'aime… 

 

Ils se sourirent et Adamantine d'un ton plus enjoué demanda : 

— Bon, et si mon prince charmant me racontait son fameux problème ? On s'était fait une promesse non ? 

 

Il eut un air embarrassé, ne sachant que raconter mais surtout avec ce surnom. Il pouvait choisir en soit, il y avait beaucoup de choses qui pesaient sur son dos. Non, il n'allait pas parler de l'ombre bien qu'il en voulait. C'était la seule chose qui ne voulait pas avouer. Il dit donc simplement : 

— Eh bien… J'ai un souci. Cela n'a pas un caractère émotionnel et familiale comme le tiens mais… On va dire que c'est physique ou mental ? 

 

Elle lui plissa des yeux ne voyant pas ce qu'elle voulait dire. Elle rougit cependant en comprenant autre chose et bégaya : 

— Ne me dit pas que tu ne peux pas… la lever ? 

 

Au même moment, Marlène émit un pouffe de rire silencieux. Elle fit du mieux pour se retenir mais les deux étaient trop pris l'un par l'autre pour la remarquer. Mylon eu l'air perdu un instant mais répondit avec sérieux : 

— Hein ? Non, je parle du contrôle d'émotions… J'ai quelque chose qui me pèse sur l'âme vois-tu. C'est une condition qu'a remarqué Angela quand on voyageait. Elle m'a indiqué une solution cependant… 

 

— Ah… couina Adamantine toute rouge. J'avais compris autre chose pardon. Du mal à te contrôler ? Ah tu me diras… C'est ce qui était arrivé contre les marcheur blancs ou bien les robots ? 

 

— Euh, je crois oui… Je ne me rends pas bien compte quand cela arrive. 

 

— Mais quelle est donc cette solution ? Comment une telle « maladie » existe ? 

 

— Je ne sais pas mais elle m'a indiquée une chose, une possibilité : les lames du héros. D'après elle, elles auraient le pouvoir d'atteindre l'âme… 

C'est mentir, je sais que c'est dû à l'ombre mais elle n'a pas besoin d'apprendre son existence. Elle a déjà assez de soucis comme ça. 

 

— C'est… particulier oui. Peut-être quelque chose propre aux démons ou au fait que tu sois un hybride ? …Attends, tu as dit les lames du héros ?! 

 

Elle le regarda l'air ahuri pendant qu'il acquiesça. Elle s'empressa de continuer : 

— Mais alors, peut être que… Oui, mais oui ! Tu sais qu'elles sont à Elmoth ? 

 

— Oui mais où ? Tel est la question… C'est pour ça que je vais rester encore un peu ici. 

 

La petite chippie qui feignait le sommeil eut un grand sourire. Il fallait qu'elle se retienne, sinon, elle n'aurait pas le plaisir d'entendre ces discussions. Pendant ce temps, Adamantin prit une pose réflexive en se tenant le menton. Oui, elle avait la réponse mais… 

 

— Ça va être compliqué. Je sais où elles sont mais il y a un problème. 

 

— Lequel ? 

 

— Elles viennent récemment d'être mise comme récompense au prochain tournois. Toutefois, les inscriptions sont déjà clauses. 

 

Mylon qui venait d'avoir une monté d'adrénaline ayant l'espoir d'enfin se débarrasser de l'ombre revint à la réalité. Cela n'allait pas s'annoncer si facile déjà qu'il fallait apparemment compliqué. Il marmonna alors : 

— Déjà… terminées ? Il va falloir que je les vole alors ? 

 

Adamantine écarquilla des yeux en l'entendant et s'empressa de refuser : 

— Non, non, non ! N'allons pas jusqu'à ces extrêmes. Ça constitue un crime dans le royaume… J'en reste une chevaleresse, je ne peux pas te laisser faire ça ! 

 

— Qu'est-ce que tu veux que je fasse alors ?! Si je ne les acquiers pas… Ca va… empirer. Je ne serais peut-être plus moi-même à la fin … 

 

— Je… Attends, laisse-moi réfléchir… 

 

Alors que la tension était un peu montée entre eux, Adamantine voulu calmer la situation. Surtout si cette colère venait de cette sorte de maladie. Elle eut ainsi une idée. 

— Pas besoin de s'énerver, je crois que j'ai la solution. Le jour avant le début se tient un bal dans la demeure des Valkyar. D'habitude il serait compliqué d'approcher le père de Talia quand il ne s'agit pas de ses « passions ». Je pense que si tu viens avec moi en tant que mon protecteur et qu'on lui demande de t'inscrire, il y aurait une chance qu'il accepte. 

 

Mylon plissa des yeux et lui rétorqua : 

— Ah bon ? Pourquoi tu as dit « passions » de cette façon ? Cela a un rapport avec ce que racontait Talia ce matin ? 

 

— Et bien… souffla-t-elle. Il n'a en tête que les muscles et la brutalité qu'ils considèrent comme « arts ». 

 

— Ah ! Je peux comprendre l'exaspération de sa fille. En revanche, je ne comprends pas. Pourquoi organise-t-il un bal alors ? C'est beaucoup trop raffiné pour la description que tu viens de m'en faire. 

 

— C'est vrai ça… Je crois que c'est juste la tradition de la cérémonie des protecteurs qui le souhaite. Je ne sais pas si ce genre de coutume déplaît à sieur Valkyar. 

 

— Tu as dit que je me ferais passer pour ton protecteur hein ? dit Mylon moqueur. Je suis maintenant votre protecteur cher demoiselle Dandelion ? 

 

Elle en rougit alors et se mit à éviter son regard. Elle s'en retrouva à bégayer : 

— B-bah, je crois ? Ce n'est pas ce que tu t'es tuer à faire pendant notre voyage ? 

 

Lui aussi se mit à rougir en repensant à toutes ces fois où ils combattirent ensemble. Mais il rassura de même : 

— V-voyons, ne te diminue pas ! Tu nous as aussi protéger moi et Marlène à plusieurs reprises ! Sans toi, nous aurions pu aller aussi vite. 

 

Adamantine voulut répondre mais elle ne put. En effet, au même moment, une Marlène ronchonne fit irruption en se levant du lit. Grattant ses yeux, elle râla : 

— Bon les deux amoureux, c'est pas que j'aime pas écouter vos petits papotages digne d'un livre de romance mais je suis fatiguée ! Vous m'empêcher de dormir… Vous aurez tout le temps de parler de ça une prochaine fois, non ? 

 

Les deux échangèrent un regard de surprise lorsqu'ils l'entendirent et se mirent à rire légèrement avant d'acquiescer. Ils se mirent ainsi dans le même lit sans gêne avec Marlène au milieu d'eux deux. Ils en avaient convenu ainsi bien que Mylon avait essayer d'y échapper au départ. Toutefois, il ne put refuser face à ces deux-là et sa gêne avait diminué au fil de leur voyage et de son avancée en relation avec Ada. Ils s'endormirent ainsi une dernière fois ensemble et demain allait donc sonner la fin de leur quête initiale…