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Tendresse Mort-Vivante

Aussi longtemps qu'il s'en souvienne, il a toujours été dénué d'émotions. Mais que se passe-t-il, quand un "zombie émotionnel" comme lui, rencontre une véritable zombie? Et elle a la joie de vivre?! C'est parfait, elle est détective privée et a justement besoin d'un assistant pour mener l'enquête! Iwao, lui, espère que passer du temps avec elle lui permettra enfin de ressentir des émotions, et de les exprimer correctement. Mais elle oublie parfois que son nouvel assistant peut mourir, lui. Et lui, ne se rends pas compte qu'il tombe, sans le savoir, peu à peu amoureux d'elle. Toutefois, l'amour est bien loin de ses préoccupations à elle. Car elle est à la recherche d'un meurtrier lié à son passé. __________________ EXTRAITS « Quoi ? Tu t'attendais à ce que je déduise tout ça sur le moment, dès ton entrée ici ? Faut arrêter de regarder la télé mon gars... » Ajouta-t-elle en souriant. À présent, elle semblait presque se vanter et se moquer de moi en même temps. « C'est de l'atteinte à la vie privée, » répondis-je à mon tour, sans pour autant être effrayé. --- « Dans ce cas, tombez amoureuse de moi, » proposais-je. Elle sursauta face à l'énormité de ce que je venais de dire. « Non, attends ! » S'exclama-t-elle en brandissant à nouveau ses mains vers moi. « C'est pas comme ça que ça marche ! » __________________ Couverture par Anzai (Fiverr: fiverr.com/anzailee) Lettrage du titre par Gedomaru/Noya (Instagram: @donya.dhl ) Création des personnages: AreeSensei BETA: Nayrroda __________________

AreeSensei · Urban
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39 Chs

Dossier N°1: Des obsessions déplacées - Panique.

Son apparition plus que dérangeante - additionnée au ton passif agressif de sa voix - m'avait laissé, tout comme l'agresseur, momentanément hébétés.

Et ce moment de flottement ne passa pas inaperçu à ses yeux.

Car soudainement, elle s'était élancée dans ma direction. Et posant ses mains de chaque côté de ma tête, sur chacune de mes épaules, elle avait bondi en faisant une roue en avant.

Sa perruque était alors tombée ; et ses cheveux, tandis qu'elle était en équilibre la tête à l'envers au-dessus de moi, avaient frôlé les miens.

Le contact inattendu des deux délicates mains sur mes épaules, allié à cette soudaine proximité, avait envoyé un frisson dans tout mon corps.

Puis, dans le même mouvement gracieux, elle avait alors balancé ses jambes vers le haut puis vers l'avant, profitant de l'élan qu'elle avait prit pour donner un double coup de pied sauté en plein dans le torse de l'homme nous faisant face.

Ce dernier avait alors été projeté en arrière, tombant lourdement sur son dos. Et presque immédiatement, la détective s'était réceptionnée sur le sol, et avait bondi sur lui pour l'immobiliser. Elle avait alors donné un coup de pied sur son poignet, délogeant le couteau de sa main ; avant de saisir son bras et de le tordre vers l'arrière pour forcer l'homme à se retourner sur son ventre.

« Nijima-kun ! Le couteau ! » Cria-t-elle à mon attention.

C'était même un ordre. Et un ordre que je n'allais pas contredire, au vu de la situation dans laquelle nous nous trouvions.

Mon corps parcouru d'une nouvelle énergie, je me relevais en un bond et me précipitais pour récupérer l'arme blanche projetée dans ma direction.

À la lumière de mon téléphone portable encore au sol, je trouvais l'arme ; et vis les contours des corps de la détective et du criminel.

Le couteau était toujours là, planté en plein dans sa poitrine. Et ça ne semblait pas la déranger le moins du monde. Comme si c'était tout à fait normal.

Ce qui me fit aussitôt repenser au moment où je l'avais rencontrée.

Je n'avais pas rêvé, ni imaginé ce que j'avais vu ce soir là. Et si c'était bien réel… Alors…

J'avais dû continuer de la fixer de mon unique œil disponible pendant un moment, car elle ressentit le besoin de me rappeler à l'ordre.

« Nijima-kun ! » S'exclama-t-elle, pour me faire réagir.

Cela réussit, car je la regardais à présent dans les yeux, au lieu de rester coincé à observer l'arme dépassant grotesquement de son corps.

« La porte ! » Dit-elle.

Ah oui. La porte.

Mais j'avais vraiment du mal à me repérer dans la pénombre environnante.

Je décidais donc déjà d'aller récupérer mon téléphone, et passant devant la fenêtre, je vis des flashs lumineux rouges et bleus venir de la cour. La police était arrivée entre-temps, sûrement grâce à l'appel d'un des voisins.

Mais si je voulais ouvrir la porte à la police, il me fallait la clé actuellement en possession de l'homme neutralisé par la jeune femme.

Mon téléphone enfin en main, je me dirigeais vers elle, quand elle me lança un regard curieux.

« Qu'est-ce que tu fais ? » Me demanda-t-elle, tout en continuant de maintenir l'homme plaqué au sol en exerçant une pression accrue sur son bras.

« J'ai besoin de la clé pour ouvrir la porte... » Dis-je.

« Non. Assure toi que la porte reste fermée, » m'ordonna-t-elle. « Personne ne doit rentrer pour l'instant. »

Cette fois son ton était tranchant ; pressant même.

Ce qui me poussa à lui répondre très vite, tandis que j'entendais à présent quelqu'un à l'extérieur taper du poing contre la porte d'entrée.

« Il avait déjà fermé la porte à clé, » m'expliquais-je, tout en désignant l'homme allongé au sol.

Elle hocha de la tête, et me demanda alors d'aller chercher de quoi attacher le suspect. Mais il faisait tellement sombre que la petite source de lumière provenant de mon téléphone devenait insuffisante pour chercher quoi que ce soit de façon détaillée. Et il devenait difficile de tenir à la fois le couteau et l'appareil, ma main droite me faisant toujours mal.

Posant le couteau sur le comptoir de la petite cuisine, je me dirigeais donc vers le petit couloir ; me souvenant que des interrupteurs se trouvaient à son début.

J'allumais la lumière, me retrouvant momentanément aveuglé, avant de voir enfin l'état dans lequel l'appartement se trouvait.

Il y avait des projections de sang partout sur les tatamis, et même de grosses traces rouges à certains endroits. Là où j'étais tombé au sol.

Et immédiatement, je fus pris de nausées. C'était mon sang par terre. J'étais blessé, c'est vrai.

Baissant ma tête vers le bas, j'eus un haut le cœur.

Cette couleur atroce était partout, sur mes mains et les manches de ma veste ; et me poussa à laisser tomber au sol mon téléphone.

Ma gorge se serra, et j'eus du mal à respirer.

Je n'entendais même plus ce que la détective tentait de me dire, toute mon attention focalisée sur le sang – mon sang – qui me recouvrait. Il y en avait partout.

Et j'avais beau frotter avec mes mains, ça ne partait pas. L'abominable couleur était toujours sur mes vêtements et sur ma peau, et ma main ensanglantée continuait de saigner.

Le rouge cramoisi restait sur moi, sans que je puisse m'en débarrasser. Et plus les secondes passaient, plus la pièce tournait autour de moi.

Je ne vis même pas que la détective avait entre temps retiré sa veste pour la nouer autour des poignets de l'homme maintenu au sol ; pour ensuite se diriger vers moi.

Je savais qu'elle essayait de me dire quelque chose, mais je ne l'entendais pas, et ne la regardais pas. Mon œil était braqué sur mes bras, et plus particulièrement sur ma main droite parcourue d'une longue entaille rouge.

Cette couleur qui me rendait malade était partout, et je commençais à manquer d'air, respirant de plus en plus vite, avec des bouffées d'air de plus en plus courtes. J'avais l'impression que mon cœur allait sortir de ma poitrine, explosant ma cage thoracique au passage.

Lorsque, tout à coup, tout devint noir. Je ne voyais plus rien. Mais je n'avais pas l'œil fermé. Ce n'était pas non plus la lumière du plafonnier qui avait été éteinte. Car dans toute cette confusion, je sentis quelque chose de frais recouvrir mon œil et une partie de mon visage.

« Tout va bien, Nijima-kun, » entendis-je enfin dire la détective, sur un ton se voulant rassurant.

Elle avait dit cela avec tant de calme et de considération que je me sentais presque mal d'être encore complètement agité comme je l'étais.

« Tout va bien, alors concentre toi sur ma voix, ok ? » Continua-t-elle. « Écoute ma voix, et écoute ma respiration, d'accord ? »

Je compris enfin qu'elle avait posé sa main sur mon visage, pour m'empêcher de voir ce qui me révulsais tant.

« Tu vas bien, et tu es en vie, » dit-elle calmement, sans hausser le ton. « Alors montre-moi que tu vas bien en respirant en même temps que moi... »

Elle commença alors à respirer aussi rapidement que moi, se calant sur mon rythme erratique d'expirations et d'inspirations ; puis réduit graduellement la vitesse de ses respirations.

Étrangement, mon propre souffle se mit à accompagner son rythme, et je sentis même mes épaules se détendre.

Je commençais presque à me sentir mieux, mes pensées soudainement vides, n'ayant plus en mémoire l'horrible vision que j'avais eue sous les yeux. Mais mon cœur martelait toujours l'intérieur de ma poitrine, et je sentis mes jambes se dérober sous moi.

Glissant dos au mur, je tombais lourdement sur le plancher du couloir. J'enfouissais ma tête dans mes bras, forçant la détective à retirer sa main froide de mon visage.

Du moment que je ne voyais pas cette couleur, tout irait bien. Du moment que je ne la voyais pas. Je ne savais juste pas encore comment j'allais faire, sachant que j'en étais recouvert…

Mes heures préférées pour écrire sont entre 1 et 4 heures du matin... C'est un peu compliqué, du coup, pour maintenir un bon rythme de sommeil.

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