La colonne vertébrale d'un homme fort
Les autres mercenaires avaient une expression plutôt sombre alors qu'ils fixaient les trois derniers bandits.
« Qu'en faisons-nous chef ? »
« Le baron est maintenant notre ennemi. La logique voudrait que moins il ait d'informations sur nous, plus cela nous sera avantageux. »
Voyant les autres écouter attentivement, Maxime continua :
« Cependant nous sommes des mercenaires. Ce que nous voulons c'est gagner de l'argent. Vous voyez où je veux en venir ? »
« Évidemment. » répondit Ernest calmement avec un sourire.
D'autres tels que Tena, Terry, Romuald et quelques mercenaires intelligents ou avec de l'expérience hochèrent également la tête.
Cependant la plupart restèrent confus, mais Maxime ne leur expliqua pas plus.
Il ordonna simplement de capturer les 3 bandits d'élite et quelques bandits ordinaires puis de les ramener en ville.
Cependant avant de pouvoir faire demi-tour le bruit d'une cavalerie s'approchant se fit entendre.
Quelques instants plus tard, ils purent être aperçus. Ils ralentirent progressivement jusqu'à atteindre le groupe des tigres à dents de sabre.
Ils étaient une cinquantaine.
Bien que leur équipement soit insuffisant et ait l'air usée, Maxime savait par ses propres sens qu'en face de lui se trouvait une cavalerie d'élite !
Tous les cavaliers devaient avoir au minimum 1,3 points de physique !
Sans aucun doute, s'ils venaient avec une mauvaise intention alors le groupe des tigres à dents de sabre pourrait disparaître !
Cependant cela n'avait pas l'air d'être le cas.
À leur tête se trouvait un homme d'âge moyen. Ses longs cheveux bruns, ses quelques cicatrices et ses yeux perçants montraient qu'il n'était pas quelqu'un à sous-estimer.
« Bonjour jeunes tigres à dents de sabre. » déclara t-il d'un ton morne.
Cependant il n'eut pas d'autres réponses que celle d'un lourd silence.
« Je n'aime pas qu'on me regarde de haut. » répliqua finalement Maxima d'un ton froid en levant les yeux vers l'homme d'âge moyen.
Ce dernier regarda les alentours.
Il ne fallut pas longtemps avant de compter les nombreux cadavres.
« Au moins une cinquantaine de morts, que des bandits vu leur tenue. Donc ils n'ont subi aucune perte en étant pris en embuscade par des bandits expérimentés, et surtout ce cadavre c'est… » analysa attentivement l'homme d'âge moyen en regardant en direction de Jorgi.
« Vous êtes plutôt bon les tigres à dents de sabre. » dit-il en descendant de son cheval.
« Et vous êtes ? » répondit Maxime après avoir vu le changement d'attitude de l'individu en face de lui.
« Chevalier Ron, affilié au baron Irut. »
« Oh, et que nous vaut la venue d'un chevalier ? Et surtout comment nous connaissez-vous » répondit Maxime d'un ton calme, mais derrière ses pensées étaient chaotiques.
« Putain un chevalier ? Ma chance est vraiment si merdique !? » pensa-t-il avec agacement.
Maxime se rappela la scène de son professeur leur expliquant quelques détails importants sur le monde d'Eternity.
« À ton avis James, comment les nobles arrivent-ils à garder le contrôle sur leur territoire ? » demanda un professeur au milieu de son cours.
« Via leur richesse et leur armée ? » répondit sans confiance un jeune homme dans la salle de cours.
« Haha tu as partiellement raison, mais tu loupes un élément important : les chevaliers ! » annonça le professeur avec un sourire malicieux.
Voyant le doute de ses élèves, il continua :
« Dans le monde d'Eternity, il existe un potentiel mercenaire comme vous le savez. »
« Certains individus sont dotés d'un potentiel monstrueux qui peut même leur permettre de tuer facilement plus de 100 soldats d'élite et de repartir facilement. Certains les considèrent même comme des demi-dieu. »
« Alors pour contenir ces individus, il faut des personnes d'une puissance similaire ! »
« C'est en partant de cette idée que les nobles à l'antiquité d'Eternity ont fait appel à d'innombrables pharmaciens de l'époque pour créer des potions permettant de dépasser les limites du corps humain ! »
« Mais ils n'ont pas fait que ça, ils ont exploré les limites du corps à d'innombrables reprises ! Via leurs recherches, ils ont découvert qu'une mystérieuse énergie était présente dans l'air ! »
« C'est ce qui permet l'apparition de plantes aux effets miraculeux mais aussi à des monstres qui ne sont que des légendes dans notre monde ! »
« Ils ont découvert qu'en utilisant diverses méthodes de respiration, cette énergie pouvait être absorbée par le corps et le renforcée ! »
« Ils ont même découvert que cette énergie pouvait être utilisée comme une sorte de pouvoir magique permettant d'effectuer des attaques de zone et des attaques à distance ! »
« Et les pratiquants de ces méthodes de respiration ont été nommés chevalier par les nobles ! »
Voyant les élèves extrêmement excités, le professeur leur balança tout de même une douche froide.
« Ne vous faites pas d'illusion. Le nombre de chevalier est extrêmement rare, surtout parmi les petits nobles. Certains barons ne possèdent même pas de méthode de respiration. Et même s'ils en possèdent une, ils ne la partageront qu'avec leur enfant ou leur plus fidèle soldat. » annonça le professeur en secouant la tête.
De retour à Maxime, celui-ci avait quelques gouttes de sueurs froides en rencontrant un de ces fameux chevaliers.
« Nous recherchions cette bande de bandits depuis un moment car elle avait éradiqué un de nos villages il n'y a pas longtemps. » déclara le chevalier d'âge moyen d'un ton terne.
Cela réveilla l'intérêt de Maxime mais aussi d'Andrew, Terry, James, Piedro, Izo et Peter.
« Et je vous connais parce que je veille toujours à connaître mes potentiels ennemis. » continua-t-il avec un sourire menaçant.
Instantanément, tous les mercenaires des tigres à dents de sabre touchèrent leur épée, prêt à dégainer et se re-plonger dans une bataille.
« Calmez-vous les gars. » dit Maxime rassurant ses camarades.
« C'est-à-dire potentiel ennemi ? » questionna Maxime.
« Vous êtes actuellement logé chez le baron Barthon, le même baron qui aime voler les villages des territoires adjacents au sien et qui a détruit un de nos villages il n'y a pas longtemps. » répondit le chevalier Ron.
Cela fit écarquiller les yeux d'Andrew et des membres initial du groupe tandis que Maxime fronça les sourcils.
« Comment s'appelait ce village ? » demanda Maxime.
« Quessoï. »
« Et merde. » pensa Maxime en se souvenant de quelques discussions.
Il se retourna et put voir la fureur dans les yeux de certains de ses camarades.
Soupirant légèrement, il se retourna puis avec un ton ferme il déclara :
« Laissez mes camarades ramener la tête de leur chef et aussi interroger les quelques bandits que nous avons capturés. »
« Si tout cela s'avère vrai, nous penserons à rejoindre votre cause. »
Le chevalier Ron fronça les sourcils.
« Bien évidement que c'est vrai, cela fait longtemps que nous savons que le Baron Berthon fait ce genre de chose en faisant passer ses soldats pour des bandits. »
« Votre apparition étant une menace pour son pouvoir, il fera de son mieux pour vous faire disparaître de ce monde. »
« Si nous n'étions pas occupés avant avec un conflit avec un autre baron nous nous serions depuis longtemps occupé de lui. »
Puis le chevalier Ron regarda le corps de Jorgi et dit d'un ton autoritaire :
« D'ailleurs vous êtes plutôt bon pour tuer Jorgi, un apprenti-chevalier, cependant ces bandits encore en vie nous seront laissés. »
Maxime fronça les sourcils, réfléchissant rapidement aux conséquences de ses réponses, alors que les tigres à dents de sabre se préparèrent à se battre, montrant leur intention.
Quelques instants plus tard Maxime répondit sèchement :
« Non. »
Il n'est pas venu dans ce monde pour se rabaisser devant les forts de ce monde. Avec un talent comme Nox Limit, il se tiendra un jour au sommet alors il est hors de question de devoir s'abaisser devant une force similaire à la leur.
Dans le pire des cas, il recommencera simplement l'aventure et perdra 3 ans de vie.
Car en effet, bien qu'Eternity était un monde où il était possible de prolonger sa vie, il était également possible de la réduire.
Au même moment de sa réponse, les membres de son groupe de mercenaire regardèrent Maxime avec une certaine horreur pour son audace, mais aussi de l'admiration naissait dans leur cœur.
Pour eux le mot chevalier était synonyme de surhomme, de machine à tuer mais aussi d'une autorité et un statut les dépassant largement.
Dire non à ce genre d'homme alors qu'ils ont été conditionnés toute leur vie par les légendes des chevaliers montrait le courage monstrueux de Maxime.