Retour à la réalité

Dire non à ce genre d'homme alors qu'ils ont été conditionnés toute leur vie par les légendes des chevaliers semblait être inconcevable.

Le chevalier Ron semblait également ébahi, de même que ses soldats qui se trouvaient derrière lui.

Cependant un sourire apparut sur son visage.

« Je vous les prends pour 40 pièces d'or, de plus après avoir fini votre mission, cela ne devrait également pas poser problème de vous installer dans la ville du Baron Irut ?

Il fallut qu'un moment de réflexion pour que Maxime accepte mentalement.

« Ils sont à vous. Cependant que comptez-vous faire après que le Baron Barthon ait détruit un de vos villages ? »

« Bien sûr nous allons intégrer son territoire au nôtre, et exécuter publiquement le baron pour ne pas avoir respecté le règlement interne du Royaume de l'aigle de givre. » répondit le chevalier Ron d'un ton sans émotion.

Au même moment, il sortit une petite bourse de sa poche et la balança vers.

« Soit, faites comme vous le sentez. En tout cas, nos mercenaires des tigres à dents de sabre ne s'appliqueront pas dans votre conflit pour le moment. » annonça Maxime tout recevant la bourse d'une seule main et en pesant son poids mentalement.

Le chevalier Ron savait d'après la force que Maxime et son groupe avaient montré, il était difficile de les intimider par la force.

Après un moment de réflexion il dit :

« Le Baron Barthon est lui-même un chevalier et il a également un fils qui possède un excellent talent de chevalier. Ce fils est d'ailleurs assez connu pour être un génie et devrait être bientôt envoyé dans l'académie royale des chevaliers. »

« À cause de ce fait, le baron Hyro qui se trouve à proximité s'est délibérément lié d'amitié avec lui. »

« Donc si nous attaquons le baron Barthon, le baron Hyro s'en mêlera forcément. » expliqua le chevalier Ron.

« Et donc vous attendez de nous que nous l'arrêtions ? » demanda Maxime en fronçant les sourcils.

« C'est ça. » répondit sèchement le chevalier Ron.

« C'est impossible, nous ne pouvons pas accepter une tâche si dangereuse. » réfuta Maxime d'un ton ferme.

« Nous vous proposerons une rémunération à la hauteur d'une telle tâche. »

« Dites-toujours. »

« 200 pièces d'or. »

« Allez demander à des mendiants de faire ce job, notre groupe des tigres à dents de sabre le refusons. Les gars, on y va ! » répondit Maxime tout en se retournant et en criant.

« Ok chef ! » répondirent plusieurs mercenaires en criant, alors qu'ils commençaient à ramasser leur trophée de guerre, puis à marcher plus profondément dans la forêt.

Evidemment, Maxime se doutait qu'il n'y avait pas que ces bandits. Normalement ils avaient même de la cavalerie puisque l'homme ayant attaqué le village était à cheval. 

« Maxime, j'espère que nous ne vous trouverons pas dans le mauvais camp, ce serait dommage que je doive vous trancher la gorge à cause d'une simple mauvaise décision de votre part. » menaça le chevalier Ron avec des yeux froids.

Personne n'avait osé lui dire non avant, son sourire auparavant n'étant qu'un sourire moqueur.

Maxime se retourna et le regarda simplement avec des yeux sans émotions, puis il revint sur son chemin sans dire un mot.

Cependant ce ne fut pas le cas de quelques autres mercenaires qui devinrent furieux, mais ils se continrent puisque Maxime avait fait de même.

Le chevalier Ron et sa cavalerie de 50 hommes repartirent également dans la direction où ils étaient arrivés avec les bandits cette fois à leur remorque.

Quelques instants plus tard, Andrew vint au niveau de Maxime et demanda :

« Que comptez-vous faire chef, pourquoi avoir refusé ? »

« Le rapport de force est complètement biaisé en faveur du baron Barthon, il faut être complètement aveugle pour ne pas le voir. »

« De plus, stopper l'armée de renfort d'un Baron provoquera non seulement la colère de celui-ci mais aussi du baron attaqué. »

« Sans parler du fait que nous ne sommes pas encore assez forts pour nous immiscer dans un conflit d'une telle envergure. Et surtout, je ne pense pas que le baron Irut soit si fort et soit capable d'anéantir le baron Barthon. »

« Sinon tous les barons aux alentours se seraient déjà vengé du baron Barthon. Mais en l'occurrence, au lieu de se venger, ils vont même se lier d'amitié avec lui. »

« Savoir de quel côté se ranger est donc évident. » conclu Maxime avec un ton terne tandis qu'Andrew avait ses yeux qui brillaient en voyant une telle analyse de la situation.

Même Ernest qui se trouvait à quelques pas et qui avait pu entendre la conversation eut un respect renouvelé pour ce chef si mystérieux.

D'autre côté, Maxime n'avait pas ravalé la menace du Chevalier Ron et il bouillonnait encore de colère.

« Putain ce chevalier de merde, crois-moi que dès que j'ai une occasion je ne me ferais pas prier pour venir chercher ta tête. » pensa Maxime avec rage.

Pour être honnête, tant que le prix est suffisant, Maxime serait prêt à faire n'importe quoi. Cependant quand cela touche à ses valeurs et surtout à sa dignité cela lui donnait envie de devenir complètement fou et d'aller directement tuer la personne qui l'avait humilié.

Voyant le groupe s'enfoncer de plus en plus profondément dans la forêt, Ernest vint au niveau de Maxime et demanda :

« On ne retourne plus en ville ? »

Maxime le regarda légèrement puis répondit avec un léger sourire :

« Non puisque nous sommes débarrassés de nos otages on peut se permettre d'aller plus profondément dans la forêt. »

« Parce qu'il y a d'autres bandits ? »

« Non parce que notre véritable objectif n'est pas encore apparu. »

Cela piqua l'intérêt de plusieurs mercenaires à proximité.

Mais Maxime n'en dit pas plus alors qu'il continuait de s'enfoncer dans la forêt.

Ernest n'osa pas demander ce véritable objectif sentant que Maxime ne voulait pas plus expliquer que cela.

Ensuite sur le chemin, Ernest continua de poser des questions sur divers sujets tels que la politique, l'agriculture et l'économie.

À sa surprise, Maxime pouvait émettre à chaque fois divers avis créatifs et extrêmement pertinents. Même lui se sentait légèrement dépassé par tant de nouvelles idées et théories qui pourrait être mise en place.

Mais Maxime ne sentait rien de particulier à propos de lui-même, après tout il était encore un lycéen en terminal donc c'est normal qu'il en sache autant.

Surtout à une époque où avoir des connaissances à ce sujet était utile à tout le monde.

Après tout, bien que la force soit un moyen d'atteindre le sommet dans Eternity, la connaissance était également un outil puissant pour lisser le trajet.

Ding !

[Eternity vas fermer !]

[L'utilisateur Maxime Valdreuve sera déconnecté sous peu.]

« Alors ce moment arrive enfin » déclara Maxime à voix haute.

Mais personne ne pouvait l'entendre, Eternity s'était littéralement transformé en un monde en pause temporel, assombri de ses couleurs.

Maxime ferma les yeux, et quand il les rouvrit il se trouvait dans sa petite chambre.

« Me voilà de retour… » soupira Maxime légèrement déconnecté de la réalité.

« Maxime, tu t'es déconnecté ? Si c'est le cas vient manger ! »

Entendant une voix familière, Maxime sourit et répondit :

« Ouais j'arrive maman ! »