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Partie 4 (1)

Zttttttttttttttttttttttttttt

Un court-circuit électrique se produisit. L'ampoule du sous-sol clignota et un léger tremblement de terre s'ensuivit.

Les gardes impériaux ainsi que leurs détenus s'arrêtèrent un moment et se crispèrent.

Puis, une autre vibration du sol encore plus forte surgit et des débris des murs en béton leur tombèrent dessus pendant qu'ils s'accroupissaient pour amortir le choc en posant leurs bras en forme de croix sur leurs crânes.

L'ampoule se grilla finalement, plongeant ainsi le lieu dans le noir complet. Un écran de poussière provoqua une toux à n'en plus finir chez les sentinelles impériales et leurs prisonniers.

Uff uff uff uff uff uff uff uff uff uff

"Suuu…zie…uff…uff," s'exprima péniblement oncle Bibi qui toussait et essayait de se relever.

"Je suis…uff…uff.. par…ici, oncle Bibi," répondit tout aussi difficilement Suzie alors qu'elle se mettait debout et inhalait l'air pollué.

"Sor…uff…uff…tons d'ici!" dit Babida à ses compagnons de misère pendant qu'il se levait à son tour et aspirait les particules de l'air nocif.

"Vous uff…uff…n'irez nulle part," s'opposa avec poigne un garde impérial que les acolytes ne pouvaient distinguer dans l'obscurité.

Ce dernier avait pourtant la gorge poussiéreuse mais trouva la force d'étendre son bras gauche pour obstruer le chemin vers les escaliers.

Le serviteur de l'armée impériale affichait un incroyable entrain à maintenir en prison le bûcheron en disgrâce et ses sauveurs malgré la situation sens dessus dessous.

"Gardes, ne laissez pas…uff…uff…ces trois malfaiteurs s'évader!" ordonna-t-il avec une grande peine.

"À vos ordres…uff…uff…mon Capo…," déclara au nom du groupe un garde impérial dont les voies respiratoires étaient bouchées par la poussière.

Cependant, il ne put aller jusqu'au bout de sa réplique et fut interrompu par le brouhaha d'un soudain mouvement de panique qui émanait du hall du quartier général et était enrobé de cris horribles.

Brrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrr

"Chauves-souris, chauves-souris, chauves-souris !" hurlaient des sentinelles impériales qui étaient dans le la grande salle du bâtiment administratif et couraient de manière hystérique dans toutes les directions.

"Quoi ? Une attaque de chauve-souris ?" s'exclama Babida.

"Ah, non!" réagit Suzie tout en sursautant vers l'arrière.

Aaaaaaaaaaaa Aaaaaaaaaaaa Aaaaaaaaaaaa

Des soldats impériaux à l'étage hurlaient de douleur résultant des morsures mortelles d'une meute de chauves-souris en colère.

Soudain, un groupuscule de cinq de ces bêtes volantes qui étaient surexcitées, entra en collision avec la porte du sous-sol alors qu'elle était ouverte après avoir été endommagée quelques instants auparavant par l'un des geôliers du bûcheron et ses compagnons.

Le quintuor de mammifères sauvages fut étourdi par l'impact et s'écroula au sol. Cependant, il était incroyablement robuste.

En un rien de temps, il se remit sur pied et commença à se déplacer le long des murs en émettant des sons intimidants. Bien que le sous-sol était obscur, les yeux jaunes du quintuor de bêtes volantes étaient perceptibles.

"Mais d'où sortent…uff…uff…ces vilaines uff…uff…créatures?" s'etonna un garde qui ne pouvait s'empêcher de tousser.

Il eut ensuite des frissons avant de reculer de quelques pas.

"De…uff…uff…la montagne interdite," affirma oncle Bibi tout aussi dans la peine. Son pharynx était toujours assiégé par la poussière.

"Évidemment ! Elles ne peuvent provenir que cette maudite colline. Le tremblement de terre a certainement engendré la dislocation de leur cave. Et maintenant, elles sont à la recherche de nourriture, peu importe si c'est de la chair humaine." Le bûcheron donna son avis.

"Que quelqu'un me passe un bâton ! Il est temps de renvoyer ces petits parasites là où ils viennent. Et c'est bien sûr l'enfer," ajouta l'élagueur avec tonus.

"Prends le mien, camarade!" répondit un garde impérial qui tendit ensuite son gourdin en bois vers Babida.

Pendant ce temps, les cinq chauves-souris continuaient de progresser lentement vers l'emplacement de leurs proies qu'elles fixaient méchamment dans l'obscurité, leur environnement de prédilection.

Babida allongea son bras droit, récupéra le gourdin en bois que lui présentait la sentinelle impériale et le brandit au-dessus de sa tête.

Il ferma les yeux et se mit à réciter des versets mystiques qu'il destinait aux ancêtres. Une poignée de secondes s'écoula et il avait fini de prier.

L'élagueur ouvrit ses paupières puis déclara haut et fort : "Weah, dieu du feu, je te conjure d'embraser ce morceau de bois avec le plus ardent de tes flammes et j'accomplirai ma promesse envers toi."

Le gourdin s'incendia et son feu vivace éclaira abondamment le sous-sol. Les chauves-souris qui étaient à présent perchées au plafond, devinrent folles à la vue de la lueur brûlante et poussèrent des cris de peur.