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Partie 3 (8)

Suzie entama à pas lents le parcours du couloir jusqu'à son autre bout. Son oncle était glué à son ombre. Elle parvint aux dernières portes, relâcha sa respiration et décida de déverrouiller celle de gauche.

La belle demoiselle enfonça sa clé dans la serrure, la tourna mais celle-ci coinçait car elle n'était pas la bonne. Elle comprit qu'elle avait reçu la clé de la porte à droite.

Oncle Bibi lui jeta un regard puis lui demanda : "Alors, que veux-tu faire, ma petite chérie ? Devrais-je te passer la clé que j'ai en main ou choisis-tu d'ouvrir l'autre porte avec celle que tu détiens ?"

Suzie hurla : "Que c'est stressant !"

Et avec une voix molle, elle s'en remit aux ancêtres : "Oh Dibiyê, dieu de la sagesse, viens à mon secours et je te promets de faire de mon premier fils ton homonyme."

Une lumière blanche descendit du plafond, serpenta autour de son corps avant de fondre dans l'air.

"Donne-moi ta clé, oncle Bibi," dit-elle.

"En es-tu sûre, ma petite chérie ?" répliqua oncle Bibi mais Suzie ne lui répondit pas.

Elle le fixa simplement dans les yeux, étendit son bras droit et lui présenta la paume de sa main.

Oncle Bibi n'eut pas besoin d'un autre dessin pour mesurer à quel point sa nièce était sérieuse. Il déposa sa clé dans le creux de la main moite de la jeune demoiselle.

Elle se retourna, braqua son regard à nouveau sur la porte à gauche, puis soupira avant de l'ouvrir.

Grand était son émerveillement lorsqu'elle vit que la chambre était vaste et qu'une lueur l'illuminait. D'incroyables parfums s'y propageaient. Elle possédait deux lits qui côtoyaient les murs. L'un était placé sur le côté gauche de la pièce et l'autre sur le côté droit.

Suzie sélectionna le lit à gauche. Elle se découvrit la tête et lança son foulard sur la couverture. Elle regarda ensuite l'autre lit qui se trouvait derrière elle et son oncle s'y reposait déjà.

Elle étira ses bras horizontalement et se laissa tomber sur le matelas. Une grosse envie de dormir s'accapara d'elle et la transporta dans le royaume de Iyô, le dieu du sommeil profond.

Oncle Bibi y vénérait déjà la divinité. Une lumière aveuglante et intense flottait au-dessus de sa tête. Comme son oncle, Suzie se prosterna immédiatement. Puis, une voix se fit entendre.

"Que puis-je faire pour vous?" questionna-t-elle.

"Tout-puissant Iyô, nous te prions de nous téléporter là où Babida le bûcheron est emprisonné," implora oncle Bibi.

La lumière divine enfla à telle enseigne que le lieu devint entièrement invisible puis elle disparut.

"Nom d'une pipe ! Qui va là ? Comment êtes-vous entrée ?" Babida s'adressa à une ombre humaine qu'il apercevait à l'extérieur de sa cellule, à l'extrémité droite.

Personne ne lui répondit. Alors il s'approcha des barres de la cage et essaya de regarder en travers mais le coin était sombre et l'ombre avait cessé de bouger.

"Qui est là ? Parlez ou j'élève le ton pour que les gardes impériaux soient prévenus," menaça l'élagueur.

Il patienta quelques instants dans l'espoir que quelqu'un sorte de l'obscurité mais il ne se passa rien. Finalement, il se convainquit qu'il avait des hallucinations en raison du fait qu'il avait séjourné un peu trop longtemps dans la pénombre du sous-sol du quartier général.

Ainsi, il se tranquillisa, retourna sur son plumard et sommeilla.

"Hey, brave soldat, lève-toi !" Suzie murmura.

Babida sursauta. Il bondit hors de son lit et accourut vers la porte de sa cellule. Il vit la belle demoiselle de ses rêves. Il faisait noir mais les yeux de la jeune femme brillaient.

"Suis-je dans un songe ? Oui, c'est sûr que je suis dans un rêve. Comment as-tu fait pour te retrouver ici?" Babida lui posa la question.

"Eh ben, c'est un mystère. Mais le plus important est que nous sommes ici pour te délivrer. Nous avons eu la nouvelle de ton arrestation injuste et compte tenu du danger qui pèse sur l'empire, nous ne pouvions pas croiser les bras et laisser un valeureux combattant comme toi moisir en prison," expliqua Suzie.

"Comment ça…nous?" interrogea le bûcheron qui ne comprenait pas pourquoi la belle demoiselle employait un pronom personnel pluriel.

"Shuttt! Oui, nous. C'est-à-dire moi, mon oncle Bibi qui est là avec moi et grande mamie à la maison," confessa-t-elle.

"Mais où est ton oncle ? Je ne le vois nulle part," lui demanda Babida.

"Il est juste là, au coin à l'extrémité droite. Il dort encore. Nous avons aspiré les encens de Iyô, le dieu du sommeil profond. C'est comme ça que nous avons voyagé à travers l'espace et atterri ici. Je veux en fait dire qu'il a accepté notre doléance de nous téléporter ici. Espérons que mon oncle se réveille bientôt," dit la jeune femme à l'élagueur.

Trrr, trrr, turrrrrrrrrrrrr