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Chapitre 29 : Trouver la force de continuer

Trois jours, il ne restait plus que trois petits jours en plus de celui-ci avant le fameux bal. Mylon et Elio se dirigeait tout deux vers le couvent de Lumis après qu'ils se soient séparés de ceux qu'ils avaient sauvés.Pendant ce temps, Adamantine veillait toujours sur la petite Annie qui ne sortait toujours pas du lit. Enroulée sous la couette, elle ne dormait pas. Son regard vide, elle attendait que le temps passe, refusant de manger, de parler et de sortir. Adamantine essaya bien de convaincre la jeune fille mais rien y faisait, elle ne voulait pas… 

À quoi bon, pensait Annie larmoyante. Je n'ai plus rien, jej-e ne veux plus rien… Heli m'a abandonnée, elle m'a laissée seule. Même le monsieur qui m'a sauvé m'a abandonnée… Plus personne, je ne veux plus… Autant attendre, au moins je pourrais la rejoindre. 

 

C'est alors que la cloche du couvent sonna les quinze heures. Peu de temps après, une fille au visage bien familier entra dans la pièce et ce, sans toquer. Elle se rapprocha d'une Adamantine surprise et s'exclama : 

— Salut grande-sœur ! 

 

— Marlène ! s'étonna Adamantine. Tu es au couvent aujourd'hui ? 

 

— Bah oui ! Je viens prendre des cours à leur école. On m'a dit que tu étais là mais, tu fais quoi d'ailleurs ? 

 

Marlène esquissa un regard vers le lit puis se demanda : 

Y'a une personne là dessous ? 

 

Adamantine s'approcha d'elle et la tira dehors. À sa grande surprise, elle retrouva aussi la petite thérianthrope, Roxanne qui attendait son amie à l'entrée de la chambre. Bien que ce qu'elle s'apprêtait à raconter ne devait surtout pas se faire entendre par autrui, Adamantine chuchota tout de même la situation aux oreilles de la fillette qui en écarquilla des yeux puis s'exclama à mi-chemin de l'histoire : 

— Grand-frère a fait quoi ?! 

 

Puis elle écouta la fin ce qui la plongea dans une intense réflexion. Peu de temps après, elle se prononça : 

— C'est très compliqué tout ça. Je suis aussi passée par là, par la perte, mais je vous avais toi et grand-frère à ce moment-là... Mais cette Annie s'en retrouve seule maintenant. 

 

— C'est ça, je n'ai pas su trouver les mots pour lui remonter le moral. Si seulement il était là… 

 

C'est alors que Roxanne tira sur le t-shirt de Marlène et intervint : 

— On va… aider, non ? Je… veux aussi aider. Comme toi a fait pour moi… 

 

— Bah oui, évidemment ! J'ai une idée… Dit grande-sœur, tu peux me faire une promesse ? 

 

Elle demanda alors à Adamantine de ne pas intervenir qu'importe ce qui arriverait. Cela ne rassura pas la chevaleresse mais soit, peut-être qu'entre filles du même âge, elle pouvait mieux la comprendre ? Elle se mit alors de côté et observa simplement Marlène rentrer. 

Adamantine s'attendait à ce qu'elle parle à Annie mais assista à un spectacle des plus particulier. Marlène arracha violemment la couette pour la balancer à Roxanne et s'exclama : 

— Bah alors la marmotte ! T'as fini de dormir ? Tu vas pas rester comme ça le restant de ta vie quand même !! 

 

Annie qui fut éblouie par la lumière du jour, aperçue cette fille particulière. Elle affichait un sourire de fierté, comme si elle la regardait de haut. Annie s'enfouit cependant le visage dans le matelas et marmonna : 

— Je veux pas, laissez moi tranquille ! 

 

— Quoi ? J'ai pas bien entendu, tu veux rester là ? Eh bien, je ne savais pas que tu détestais ta sœur à ce point ! 

 

— Qu'as-tu dis ? ragea Annie en tournant le regard vers Marlène. 

 

— Bah je veux dire, tu l'as laissé mourir seule et tu restes là, à rien faire. As-tu au moins essayé de la protéger ? Ah, laisse-moi deviner, elle devait être si énervante que tu l'as laissé à son sort ? Le genre de sœur à te balancer à tes parents, à t'insulter quand tu as le dos tourné et à te mépriser. Une vraie- 

 

Elle ne put terminer qu'Annie sauta sur elle dans un cri de rage. La fille se mit alors à tirer les cheveux rouges de Marlène en même temps que de lui asséner des coups. Toutefois, sa condition physique laissant à désirer, Marlène ne fut pas trop blessée par ses coups. Voyant qu'une bagarre éclata, Adamantine voulut intervenir mais fut arrêté par Roxanne qui lui fit un signe non de la tête. Pendant que Marlène se laissa faire, Annie continuait de la frapper en hurlant : 

— Comment oses-tu ? Annie était la meilleure des sœurs ! Attentionnée, joviale, gentille... Elle faisait toutes les tâches qu'on lui ordonnait de faire sans rechigner et ce, même si nos parents nous frappaient ! 

 

— Une vraie marionnette qui se laissait faire alors, grommela Marlène sous les coups. 

 

— Tais-toi, tu ne sais rien d'elle ! Elle rêvait de grandes choses, d'un manoir, d'une vie de princesse, de pouvoir s'habiller de façon chic ! Nous devions obtenir tout ça une fois de retour ensemble, je lui en avais fais la promesse ! Nous devions nous enfuir une fois assez grandes pour pouvoir vivre seules... Tu n'es qu'une garce, une sans-cœur ! Tu ne sais simplement pas ce que ça fait de perdre quelqu'un qui t'es cher, de ne plus avoir de raison de vi- 

 

— Mais qu'est-ce que tu racontes bordel ?! s'écria Marlène. Si ce que tu dis est vrai, alors tu as d'autant plus de raison de vivre. Tu n'es pas la seule à avoir perdus des êtres proches dans ce monde : j'en ai perdu, mon grand-frère en a perdu et même grande-sœur ! Pourtant, on a continué, j'ai continué ! Car continuer, c'est porter leur mémoire, c'est donner une raison à leur existence. Tu crois qu'elle voudrait simplement que tu finisses comme elle ? 

 

— Je-je … 

 

Annie arrêta alors de la frapper. Larmoyante et perdue, elle regardait ses mains pendant que se trouvait en dessous d'elle Marlène, allongée au sol. Adamantine sourit aussi en comprenant où voulait en venir Marlène. C'est vrai qu'elle n'aurait, elle, pu être aussi sèche avec une enfant mais Marlène, elle, y arrivait très bien. 

 

— Non, ce n'est pas ce qu'elle souhaiterait ! continua Marlène. Si tu veux faire honneur à sa mémoire, si tu sens que tu n'as plus rien, plus aucun rêve, alors fais des siens les tiens ! Porte-les et accomplis-les à sa place. Tu pourras lui raconter toute tes aventures une fois que tu la retrouveras au ciel mais ce n'est pas le moment de partir maintenant. Utilise toute cette énergie que tu as trouvé en toi pour me battre et vie ! Soit la preuve qu'elle a existé en ce monde... 

 

C'est alors qu'Annie rentra en pleur. 

Elle, elle a raison, elle n'aurait pas… se dit-elle. 

 

Annie ne pouvait plus contenir ses émotions. C'est donc ainsi qu'intervint Roxanne : la petite thérianthrope sortit un mouchoir de sa poche et vint ressuyer les larmes d'Annie. Elle ne prononça aucun mot mais caressa gentiment la tête de la fille. Cependant, ils furent tous surpris quand ils entendirent une énième personne se prononcer devant la chambre. 

— Je n'aurais pas pu dire mieux ! Eh bien, j'ai la chance d'avoir une petite-sœur exceptionnelle. 

 

— Mylon ! s'exclamèrent à l'unisson Adamantine et Marlène. 

 

Il se gratta alors l'arrière du crâne, gêné de toute l'attention qu'on lui donnait. Même Annie s'arrêta de pleurer à sa vue, choquée de revoir celui qui lui avait fait des adieux. Adamantine s'approcha soudainement de lui. La croyant toujours en colère, il recula d'un pas mais elle le rattrapa. Sans qu'il ne puisse réagir, elle… elle l'enlaça ? 

— J-j'ai eu si peur pour toi, lui avoua la chevaleresse. 

 

Sentant le cœur de la jeune femme battre, sa poitrine coller contre son torse, il l'enlaça aussi et lui intima : 

— Je suis rentré saint et sauf. 

 

Les filles dans la pièce rougirent alors face à cette scène : Annie couvrit ses yeux tout en jetant des coups d'œil entre ses doigt, Roxanne elle regarda simplement la scène très calmement tandis que Marlène, elle, affichait un sourire malicieux. Ada ne put les voir, dos tournés à elles mais Mylon le put. Ces réactions le firent plisser des yeux mais il reprit un visage souriant et leur fit un clin d'œil. C'est alors qu'Adamantine le repoussa avec douceur et le fixa du regard d'un air très sérieux voir colérique. Elle ajouta en lui serrant fortement les épaules : 

— Il va falloir que l'on ait une sérieuse discussion sur ton comportement par contre. 

 

Il en eut des sueurs froides, c'était sûr… Il n'allait pas y échapper finalement hein ? Il acquiesça alors d'un signe de tête. Adamantine la lâcha alors puis elle continua : 

— Bien, maintenant qu'Annie s'en est un peu remise. Il est temps de passer à la cérémonie. 

 

— Cérémonie ? demanda la jeune fille perdue. 

 

Adamantine se rapprocha d'elle pour lui intimer : 

— Oui Annie, je suis désolé de te replonger directement dans cette tragédie mais nous allons devoir enterrer ta sœur aujourd'hui. Il n'y a aucun endroit pour entreposer son corps pour attendre et au vu de l'établissement, on ne peut pas la laisser sans qu'un enfant ne tombe dessus. 

 

— Je-je vois, bégaya-t-elle. 

 

Elle prit une grande inspiration, serra ses poings et répondit avec force : 

— Je vois, je, je suis prête… 

 

— Ah bah voilà un peu plus de vie ! s'exclama Marlène. Je m'excuse d'y être aller fort tout à l'heure mais c'était le seul moyen de te sortir de cet état. Je ne pensais pas toutes les méchancetés que je t'ai dit. 

 

— Je, je te pardonne à moitié… 

 

— Qu'à moitié ?! Mince, il va vraiment falloir que je me rattrape sur ce coup… 

 

Elles continuèrent donc à discuter pendant qu'Adamantine partit informer Soeur Mésange de la situation. De son côté, Elio avait fait un tour pour voir les enfants qu'ils avaient sauvés. S'assurant de leur bienêtre, il s'en retourna pour aller voir Annie. Pendant ce temps, pour se rendre utile, Mylon commença les rénovations du couvent. Le matériel étant arrivé, il se mit au travail… Bien sûr, il avait déjà réalisé ce genre de tâche pour les habitants de FarTown et son père lui avait enseigné les bases avant. Oui, il le remercia intérieurement une fois de plus, sans lui, il n'aurait jamais été capable d'aller aussi loin. 

 

Du côté de Morgana, la sorcière Rouge, celle-ci finit son échange avec l'évêque et se retrouva, accompagnée de ces deux esclaves, devant la cathédrale sans rien à faire. Ennuyée, elle pensa donc : 

Que faire, que faire ? Rexinou est occupée et Max est dans un sal état… Devrais-je aller me trouver de nouveaux jouets ? Ou bien devrais-je tenter de me rapprocher de Sieur Valkyar… Non, je sais ! Je vais ... 

 

Elle renvoya ses deux esclaves et se dirigea donc vers sa cible, souriant malicieusement d'enthousiasme.