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Chapitre 24 : Rage

La petite fille se trouvait là, assise dans le coin d'une geôle, vêtu toujours que d'un bout de tissus. Mylon se rapprocha d'elle en lui tendant la main mais elle se mit en boule. Comme les autres victimes, elle avait eu peur de lui en le voyant ce qui se comprenait. Il s'agenouilla donc et leva son masque pour la rassurer : 

— C'est moi Annie. 

 

— Vous ?! Le monsieur de tout à l'heure. V-vous êtes venus pour moi ? 

 

— Pour tout le monde, lui sourit-il. Et si on allait sauver ta sœur maintenant ? 

 

— V-vraiment ? 

 

Il acquiesça d'un signe de la tête. Annie attrapa alors sa main, Mylon remit le masque et les deux allèrent rejoindre le groupe. Il intima ensuite aux autres : 

— Bien, ce tunnel vous emmènera à l'extérieur. Vous pouvez tenter votre chance seul ou bien attendre que je libère les autres. 

 

— V-vous comptez vraiment libérer tout le monde ? demanda une femme assez bien taillée. 

 

— Oui, c'est ce pourquoi je suis venu. J'ai un allié qui vous attends à un point si vous souhaitez être protéger. 

 

— M-mais, hésita un homme. Les membres de Mitra vont vraiment nous laisser nous tranquille s'ils nous voient ? 

 

— C'est ça le problème, concéda Mylon. Je voudrais faire sortir tout le monde en même temps pour pouvoir les distraire moi-même le temps que vous fuyez. Logiquement, vous êtes des hommes et thérianthropes libres maintenant que vous êtes libérés de la Mélusine. Mais connaissant la nature humaine, ils ne le concéderont pas facilement d'où il faudrait vous cacher un moment. 

 

— Et les enfants alors ? demanda un thérianthrope. Il y en a déjà cinq ici et un peu plus à l'intérieur. On ne va pas pouvoir s'en occuper dehors, ce sera chacun pour soi. Sans vouloir vous offenser. 

 

— Mon ami sera censé s'en occuper. Nous avions une idée, ne vous inquiétez pas. Si tout se passe bien, tout le monde sera sauf mais pour ça, il me faudra faire les étages supérieurs. 

 

— Laissez-moi venir avec vous alors ! demanda le même thérianthrope. Je n'ai plus la marque, je sais me battre et j'ai une connaissance qui doit se trouver plus haut. 

— Moi aussi ! dit alors la première qui l'avait interrogé. Je, je sais me battre. Au départ, j'étais aussi une gladiatrice mais avec des dettes, j'ai fini par… 

 

Toutefois, Mylon refusa et voulu plutôt de leur part qu'ils protègent ceux qui attendent en bas. Pour ce faire, il leur créa à tous les deux des lances en pierre avec de la magie et leur dit : 

— Gardez la porte. La vie des autres est désormais entre vos mains. Si vous voulez vraiment que je ramène vos proches saints et sauf, promettez au moins ça. 

 

Ils acquiescèrent donc mais, avant qu'il n'emprunte les escaliers, Annie s'agrippa à son manteau et lui demanda : 

— Laissez-moi venir, je veux sauver Heli. 

 

Toutefois, il la repoussa gentiment et lui intima : 

— Laisse ça aux adultes, tu en as déjà assez fais. Tu es forte d'avoir tenu si longtemps, Annie. C'est à moi maintenant de soulager ton poids. 

 

Il emprunta donc l'escalier et disparut vers les étages du dessus, les laissant seuls. 

 

 

 

De son côté, Adamantine avait parcouru la ville à la recherche de Mylon et d'Elio. Elle visita les pubs, les auberges, la place d'entraînement des gladiateurs mais… rien. Ils ne pouvaient pas se trouver dans le quartier riche, non. Elle commença vraiment à s'inquiéter et questionna les membres de Mitra. Elle tomba sur un qui avait aperçu Elio. Enfin une bonne nouvelle ! Elle se précipita donc vers le lieu citer par le garde et tomba sur lui au parc de la place principale. Il était assis là, à regarder le ciel. Quel drôle d'activité, à cette heure et surtout que les nuages le couvraient. Elle toussa une fois pour attirer son attention et gronda : 

— Elio, peux-tu me dire ce que tu fais ici ? 

 

Le jeune homme sursauta en l'entendant et en eu des frissons. Cette intonation, ce n'était pas la douce Adamantine qu'il put découvrir lors de leur voyage mais bien la capitaine froide d'escadron. Il se retourna robotiquement en affichant un faux sourire et répondit : 

— Mademoiselle Aamantine ! V-vous allez bien ? 

 

— Réponds à ma question, Elio. 

 

— I-ici ? Bah, je profite du ciel, de l'air et de la nature voyons ! N'est-ce pas beau ? 

 

— Je ne suis pas convaincus. Sinon, tu sais ce qui est arrivé à Mylon ? 

 

— Moi ? Nooon, je ne l'ai pas vu depuis qu'on a quitté la parcelle d'entraînement. Je le j-j-ur, erk… 

 

Il était vraiment gauche pour mentir ou bien était-ce dû à la pression d'Adamantine ? Il essaya bien de se contenir mais elle l'attrapa alors par le col pour le fixer du regard. 

— Ne me ment pas, dis-moi-ce qui se passe s'il te plaît. Je suis en train de me faire un sang d'encre. 

 

Ces yeux, cette inquiétude, cette peine… Non, il ne voulait pas la mettre aussi en danger mais, il se sentait coupable. Il... il lui avoua donc ce qu'ils étaient en train de mijoter 

— Il est train de faire QUOI ?! s'écria alors la jeune noble. 

 

 

Pour en revenir du côté de Mylon, il avait continué son infiltration discrète dans le plus grand des succès. Il avait libéré une quinzaine d'esclave de plus tout en assommant les gardes et coupant la main des « maîtres ». Toutefois, aucune fille se dénommant Heli ne se trouvait parmi eux. Il commença à stresser, il ne restait plus que trois salles à faire alors qu'il avait renvoyé discrètement tous les rescapés au niveau du sous-sol. Les trois salles se trouvaient au même étage et il voulut commencer par celle où il ne détecta qu'une feinte trace de mana. Il réduisit son poids grâce à la magie de vent pour éviter de faire craquer les planches du parquet et ouvra donc la porte de cette fameuse salle. La visibilité y était très réduite car aucune fenêtre ne l'éclairait mais quelque chose le tiqua : l'odeur. Une odeur nauséabonde s'en dégageait, il voulut ainsi éclairer avec une boule de flammes et c'est ainsi qu'il, qu'il qu'il, qu'il …. ... ..... ...… 

 

Il fut témoin d'une horreur sans nom, d'une inhumanité abjecte, de, de... Aucun mot ne pouvait décrire ce qu'il ressentait. Il se vit directement replonger au village de « FarTown » devant Jessie et James sauf que là, devant lui se trouvait… Une dizaine de corps, tous maigres, sans vies, étalés dans la salle comme des déchets au sol. Certains étaient en pleine décomposition et des mouches flottaient dans la salle tandis que des vers s'étaient emparés de ceratains corps. D'autres étaient recouvert de verrues, de tâches ou de mutilation. Il eut envie de vomir mais il ne le put, surtout quand il l'entendit s'exclamer : 

— He-Heli ? 

 

C'était Annie. Sans savoir comment, elle avait réussi à le suivre et celle-ci se précipita dans la salle lorsqu'elle remarqua devant Mylon, au sol, un bout de chevelure blond cendré. Elle le dépassa et s'agenouilla auprès de cette petite-fille, cette petite sans vie, maigre et vêtue comme elle que d'un bout de tissue. Devant une telle horreur, il n'arrivait à prononcer aucun mots. Rien ne lui venait, il était tétanisé. Annie ne pouvait remarquer derrière le masque l'expression que faisait notre héros, cette expression horrifiée, remplit de haine, de désarrois, de tristesse mais aussi de culpabilité. 

 

Toutefois, ce n'était pas sur lui qu'elle se concentrait. Annie secoua le corps d'Heli comme pour la réveiller. 

— Heli, Heli, réveille-toi ! Je suis enfin de retour comme je te l'avais promis. Ta grande-soeur est là. 

 

Cependant, sa petite soeur ne répondait pas. Bien sûr qu'elle ne pouvait répondre, elle… 

— Annie… souffla Mylon. 

 

— Heli ? Aller, arrête de jouer les grosses dormeuses, ce n'est pas un jeu, regarde, le monsieur est venu nous sauver. Aller réveil toi, on doit partir ensemble. Je te l'avais promis après qu'ils nous aient… 

 

— Je-je suis désolé Annie- 

 

Or, bien qu'elle se mît à pleurer en réalisant inconsciemment, Annie continuait vainement : 

— Qu'est-ce qui se passe, aller ! On s'était promis, non ? Heli-Heli… Monsieur, qu'est-ce qui se passe ? Pourqu-quoi ? Pourquoi ne se réveille-t-elle donc pas ? On a réussi, non ? Elle est là ! Je suis là ! Ce-ce n'est pas… 

 

Bien qu'il essayât de contrôler sa rage, son mana devint instable et réchauffa ainsi l'air ambiant. Il ne craqua pas directement car elle était là, elle avait besoin de quelqu'un avec les pieds sur terre. Mylon s'approcha donc lentement d'Annie, posa sa main sur son épaule et lui intima : 

— Elle, elle est partie Annie. Je suis désolé, nous sommes arrivées trop tard… 

 

— M-mais vous m'aviez dit aujourd'hui qu'elle était toujours en vie, tout à l'heure même ! Non, je suis sûr qu'elle dort juste. Allez, réveille-toi grosse dormeuse ! 

 

Mylon serra du poing, une larme s'écoula de son masque mais s'évapora directement. Il était arrivé trop tard. La petite Heli avait certainement périe il y a quelques heures. Il marmonna de rage en regardant les deux filles : 

— C'était une erreur de les laisser en vie, ces porcs… Ces porcs n'ont pas le droit d'exister. 

 

C'est à ce moment qu'il entendit une cloche sonner derrière lui et vit un homme armé d'une épée se tenir devant lui. Cet individu cria : 

— Un intru, vite ! Il est en train de libérer les esclaves, appelez les membres de l'église et le boss ! 

 

Il put entendre alors d'autres personnes bouger derrière et descendre. Tout était en train de partir en vrille. Il perdait l'effet de discrétion qui lui aurait permis de sortir tout le monde indemne. Toutefois, il en sourit sous son masque en affichant un regard de prédateur. Cette situation, bien que désavantageuse le satisfit. Il fit apparaître des flammes orange de son bras gauche et gronda : 

— Bien, vous tenez tant à mourir que ça ? Venez ! Je vais pouvoir cramer les porcs que vous êtes !! 

 

 

Cependanrt alors que tout s'agitait dehors, se tenait sur un toit une drôle de figure. Elle se tenait debout grâce à une canne tout en observant l'agitation. La personne retira son chapeau et fit un salut avec, comme s'il se trouvait devant une foule. Autour de lui, de drôles de fils, tous dispersés et accrochés de toute part, luisaient avec la lueur des lampadaires. La figure se releva et s'exclama : 

— Ah quelle soirée ! Je le sens, cette odeur du désastre, cette odeur de sang. Un beau spectacle va se dérouler devant nos yeux, je le sens ! Les pions bougent, l'échiquier géant commencent enfin à se réveiller. Mon cher ami, je crois que tu vas avoir besoin d'aide, non ? N'ai crainte, le Pantin est là, il te regarde, il t'acclame ! Il te prie, il te juge, il te pardonne car lui aussi est fautif comme tous les autres…