Lorsque j'ouvre les yeux, je me trouve dans un berceau en bois. Tout mon corps me semble être fait de marshmallow. Mes membres sont lourds et sont difficiles à bouger. Je finis par arriver à me redresser et observer ce qui m'entoure.
Le mobilier de la chambre est en bois et se compose de ce qu'on retrouve le plus souvent dans une chambre de bébé, une table à langer, une petite commode, des étagères en bois remplies de petit bibelot comme des animaux en céramique et des photos prises à chacun de mes mouvements les plus insignifiants.
J'ai cependant un petit coup de stress quand je me rends compte que les murs de la pièce sont peints en rose. La plupart des parents se concentrent sur deux couleurs lorsqu'il faut peindre la chambre d'un bébé, le bleu pour les garçons et le rose pour les filles.
Je me démène autant que possible pour enlever le bas de la grenouillère rose dans laquelle je suis emprisonné et je finis par extirper mes jambes au prix de quelques minutes d'effort et de deux boutons cassés. Je retire délicatement les attaches de ma couche qui laisse apparaitre, à mon plus grand soulagement, mon compagnon de soirée le plus fidèle bien qu'il ait rétrécis au lavage et que mes couilles soient remontées.
En continuant mon observation de la pièce, je repère un calendrier fait de petites plaques en bois montées sur un support qui affiche la date du 14 février 1993. Si j'en crois mon certificat de naissance encadré sur le mur en face de mon berceau, je suis né le 14 août 1992 et ça fait donc six mois que j'existe. Heureusement pour moi, il semblerait que la faucheuse soit assez prévenante pour ne pas m'avoir permis de me rappeler du traumatisme de la naissance, je serais surement devenu fou sinon.
Je n'ai pas envie de perdre mon temps à dormir dans un berceau. Place à la pratique !
J'essaye de sentir la magie en moi, et pendant de longues minutes je ne sens absolument rien d'autre que les étranges battements de mon petit cœur. Mais lentement, je commence à percevoir quelque chose, une vibration très légère juste à côté de mon cœur. Cette vibration est complètement différente des battements de celui-ci, on dirait plutôt une sorte de mélodie avec un rythme qui lui est propre.
Je me concentre dessus, ça doit être le noyau dont parlait la faucheuse. Celui-ci semble fermé, comme si un barrage empêchait la vibration de se répandre dans tout mon corps. J'essaye de le forcer, mais après plusieurs heures d'effort mental, celui-ci semble toujours aussi résistant.
"Regarde, il est réveillé !" Une voix attire mon attention et lorsque je tourne la tête je vois une très belle femme blond platine avec un joli visage que l'on aurait cru appartenir à une princesse de conte de fées et des yeux d'un bleu si clair que l'on aurait dit des morceaux de la glace la plus pure se tenir dans l'embrasure de la porte.
"Hé mais qui voilà. Comment tu vas mon grand ?" À côté d'elle se tient un grand homme aux cheveux brun bien battit. Il n'est pas spécialement beau, il a un gros nez, des poils sur les mains, des petites poches de graisse au-dessus des yeux et surtout une immonde moustache que l'on dirait sorti tout droit d'un magazine sur les gentlemen britanniques. On ne peut pas dire qu'il est moche non plus, il est grand avec la carrure de quelqu'un qui fait beaucoup d'exercice ou des travaux manuels.
En les voyants tous les deux, j'ai bon espoir d'être au-dessus de la moyenne pour ce qui est de l'apparence. Même si ce n'est pas nécessaire vu que je suis un métamorphmagus.
" Regarde-le, on dirait vraiment toi tout cracher. Il commence déjà à faire des petits cheveux blancs !" Mon père me tend vers ma mère qui me prend dans ses bras et commence à me bercer doucement. Je dois résister de toutes mes forces pour ne pas m'endormir.
"Mon beau bébé. J'espère que tu grandiras pour être un petit garçon sage et pas un coureur de jupons comme ton père." À ses mots, mon père éclate de rire et prend ma mère dans ses bras.
"Moi je pense plutôt qu'avec son sang de vélane il deviendra un séducteur légendaire !" Ma mère lève les yeux au ciel et dépose un tendre baiser sur les lèvres de mon père.
Ma mère est donc une vélane ou au moins en partie. Ça explique les cheveux de neige et les yeux de cristal.
"Mais je me demande toujours comment c'est possible. Je croyais que tu m'avais dit que tous les descendants de vélanes étaient des filles."
"Je ne sais pas. Je n'avais jamais vu ça avant. Maman sera bientôt là. Elle m'a envoyé une lettre pour me confirmer qu'elle serait là vers le début du mois prochain." Alors comme ça, j'ai donc au moins une grand-mère en vie. "Mon beau petit Sean Bones. Nous sommes en sécurité ici. Papa et maman seront toujours là pour te protéger." J'ai l'impression que l'ambiance devient tendue tout à coup. Mes nouveaux parents ne disent plus rien et se contentent de rester là en me serrant dans leurs bras.
Une semaine plus tard, j'arrive enfin à faire disparaitre le barrage qui empêche ma magie de circuler. D'un seul coup, je sens l'énergie circuler dans chaque cellule de mon corps et exploser.
"ARTHUR !!!"
----------POV Arthur----------
Reconstruire notre vie après notre arrivée en Amérique n'a pas été une chose facile. Mais nous avons trouvé cette petite ville où nous nous sommes cachés loin de Voldemort et du conflit qui faisait rage en Grande-Bretagne, pendant la grossesse d'Elénea.
Puis le conflit s'est achevé à la mort de Voldemort et Sean est né. Tout avait fini par s'arranger et nous ne pouvions pas être plus heureux.
"ARTHUR !!!" J'entends la voix d'Elénéa venir de la chambre du bébé, accompagnée du fracas de meubles qui se renversent.
Je sors ma baguette et je monte les marches quatre par quatre pour rejoindre ma femme. Mon cœur bat la chamade à l'idée qu'un Mangemort est pus nous retrouver.
Cependant lorsque j'arrive sur place, c'est un tout autre spectacle qui se déroule dans la pièce. Les meubles tournoient autour du berceau de Sean pour se fracasser sur les murs ou bien s'écraser par terre avant de se réenvoler. Elénéa est tétanisée dans l'embrasure de la porte et ne semble pas savoir comment réagir. Au centre de tout ce chaos se trouve Sean en train de pleurer et d'agiter les bras. Sa peau et ses cheveux changent de couleur constamment, passant du vert, à l'orange, pour ensuite tourner au bleu.
"Finite incantatem" Je lève ma baguette tandis qu'une étincelle en sort pour toucher un objet en train de voler. D'un seul coup tout ce qui était en suspension s'écrase au sol et le calme revient dans la pièce si ce n'est pour les pleure de Sean.
"Arthur, qu'est-ce que cela veut dire ?" Elénéa tremble encore de peur malgré le retour au calme. Je la prends dans mes bras et l'enlace doucement pour la rassurer.
"Manifestement, que notre fils n'est pas un cracmol et qu'il est probablement aussi un métamorphmagus"
Les choses viennent de prendre une étrange tournure.
----------POV Sean----------
J'ai été assez surpris par ma première crise de magie infantile. Elle a été aussi douloureuse qu'inattendue. Lorsque la douleur est enfin partie, je me rends compte que mes nouveaux parents sont dans ma chambre.
Je contemple la dévastation tout autour de moi. Les meubles réduits en morceaux, les murs endommager, et les vitres brisées. Au moins le côté positif, c'est qu'ils ont maintenant une raison de refaire la peinture.
La semaine qui suit est exclusivement dédiée à la maitrise de mes nouveaux pouvoir. C'est assez compliqué de faire de la magie par soi. Dans les films, ils suivent des livres de sorts et ont droit à des baguettes et à des incantations pour se simplifier la vie. Mais moi, je dois un peu improviser car je n'ai ni baguette ni la possibilité de parler.
Heureusement qu'il est possible de faire de la magie sans baguette ni incantation sinon tous mes espoirs de profiter de mon avance sur les autres seraient réduits à néant.
Ne sachant pas comment procéder, je me dis que le mieux serait de commencer par une image claire. Un des sorts les plus basiques que les sorciers apprennent en première année, c'est lumos. C'est une image un peu semblable que j'imagine, une petite boule lumineuse flottant au-dessus de ma main.
C'est seulement à la fin de cette semaine d'entrainement que j'arrive enfin à créer la petite cette petite boule lumineuse. Ce n'est pas grand-chose, mais c'est du travail honnête !
"Arthur ! Sean recommence à faire de la magie !" Ma mère qui croit sans doute à une nouvelle crise de magie involontaire commence à paniquer.
J'entends mon père monter quatre à quatre les marches de l'escalier.
"Finite !" Il casse mon sort et je sens la magie se dissiper.
Je crois que j'ai trouvé comment passer le temps !