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Chapitre 1

Dans une salle d'audition austère aux murs lambrissés de bois sombre et aux rideaux rouges élimés, les candidats s'asseyaient avec nervosité sur des chaises en bois. Le parquet craquait sous leurs pieds tandis qu'ils attendaient leur tour, chacun absorbé dans ses pensées tourmentées. Tristan, un jeune homme aux mains tremblantes mais déterminé, s'avança pour sa performance. Le piano à queue trônait majestueusement au centre de la salle.

À peine assis devant le piano, il fut interrompu par un des juges.

"Arrêtez et prenez la porte." déclara sèchement l'un des juges, un homme au regard acéré et à l'allure impeccable.

"Mais je n'ai pas encore commencé," protesta le jeune homme, les mains moites.

"Votre installation est aussi maladroite que votre jeu ne le sera probablement," rétorqua le juge d'un ton cinglant. "Je ne vais pas gaspiller davantage de temps avec cela."

"S'il vous plaît, laissez-moi jouer juste 5 secondes," supplia-t-il, les yeux brillants d'anxiété.

"Non, je ne tolère pas ce genre d'ineptie. Vous ne faites clairement pas l'affaire ici," répondit le juge, impassible.

"Laissons-lui ses 5 secondes, Max. Après tout, il est tout bien habillé," intervint un autre juge, une femme aux cheveux argentés et au regard bienveillant.

"J'ai déjà vu trop de jeunes prétentieux comme lui pour me faire prendre dans son piège," soupira le premier juge, visiblement agacé. "Allez, joue!"

Ce cri de miséricorde figea Tristan. Il s'assit à nouveau, sentant la rugosité du bois sous ses doigts tremblants alors qu'il commença à jouer. Chaque note était une lutte contre ses propres doutes, chaque mesure une chance de se racheter, chaque accord une tentative désespérée de captiver l'attention des juges. Il lutta pour maintenir le tempo, son expression mélangeant détermination et peur. Ses émotions étaient palpables dans chaque mouvement de ses mains agitées. Contre toute attente, il parvint à terminer sa pièce en entier, bien que son audition n'ait duré que quelques courtes secondes.

"Alors jeune homme, qu'en avez-vous pensé de votre prestation ?" demanda un des juges, essayant de dissimuler un sourire ironique.

"Pour dire vrai, je l'ai aimée... et je parie que vous aussi," répondit Tristan, espérant un signe d'approbation.

"Hahaha... Jeune homme, vous êtes aussi arrogant que vous êtes médiocre," rétorqua le juge principal avec un rire cynique.

" Mais... mais... Je ne vois pas d'où vient l'erreur ?"

" Dès le départ, votre posture était tout simplement catastrophique. Une mauvaise installation trahit un manque de confiance criant, dévoilant vos doutes quant à vos compétences et votre ignorance totale des principes ergonomiques essentiels au jeu pianistique. Cela a complètement saboté la fluidité et la précision nécessaires pour jouer avec une certaine élégance et efficacité. En résumé, votre performance a été une cacophonie absolue. J'ai sincèrement souffert auditivement tout au long de votre piètre prestation. Pour l'avenir, retenez ceci : quand c'est non, c'est non. Vous pouvez partir maintenant," conclut la dame d'un ton cinglant, laissant Tristan complètement abattu et désemparé.

D'un pas lourd, Tristan se dirigea vers la sortie, incapable de se résoudre à regarder en arrière. Mais, à la dernière seconde, une voix l'interpella.

"Oui, madame ?" murmura-t-il, l'humiliation brûlant ses joues.

"Dis au numéro 49 de venir," ordonna la juge, ses yeux scrutant le dossier.

Complètement abattu, Tristan quitta la salle sans un mot de plus, sentant que ses rêves de devenir pianiste professionnel s'évanouissaient.

"Je croyais t'avoir perdue, Roxane," dit l'un des juges.

"Il était pourtant bien habillé, mais tu sais ce qu'on dit, l'habit ne fait pas le moine."

"Alors, qui est le suivant?"

"Numéro 49. Attends, j'ai son dossier juste ici," répondit l'autre juge.

La porte se mit à nouveau à grincer.

"Vous pouvez entrer," annonça l'un des juges à la jeune fille qui attendait.

Elle entra avec un large sourire, se présenta et prit place face à l'instrument. Soudain, elle eut un flash.

Elle était assise, voyant les gens défiler devant elle en pleurant. Cela l'effrayait un peu, pour être honnête. Ses pensées furent interrompues par une voix.

"C'est toi, numéro 49?" Balbutia un garçon le visage assombri

"Oui," répondit-elle simplement.

"Ils t'attendent." Dit-il avant de continuer son chemin

"Merci."

Elle s'installa devant le piano avec une grâce naturelle. Ses doigts dansèrent sur les touches, produisant des mélodies fluides et envoûtantes. Chaque note était comme un souffle de vie, chaque nuance exprimait une émotion profonde.

Elle se sentait stressée, mais son jeu était fluide et confiant. Après avoir terminé, elle regarda anxieusement les juges.

"Vous pouvez disposer," dit la juge avec un ton sévère.

"Merci..." murmura-t-elle, déçue.

Elle sortit de la salle, son cœur lourd. Ses rêves semblaient s'effondrer. Elle prit un taxi et se rendit à son appartement. Arrivée devant la porte, elle la tapota.

"Oh, ma chérie... Ne sois pas triste. Viens dans les bras de maman," dit sa mère en ouvrant la porte.

"Maman, je veux tellement entrer dans cette école."

"Oh, ma chérie, tu y arriveras, j'en suis sûre. Dieu le sait."

Elle s'effondra dans les bras de sa mère, épuisée.

"Ne fais pas cette tête," murmura sa mère en la réconfortant.

Dans sa chambre, elle sortit son pendentif de son pull et le regarda avec incrédulité.

"Je crois que c'est mort..." soupira-t-elle.

Elle continua à fixer l'objet avant de sombrer dans les bras de Morphée.

Pendant ce temps, dans la salle d'audition, les juges débattaient vivement des performances de la journée, exprimant leurs critiques et évaluant chaque candidat avec rigueur.

"Tous nuls les uns après les autres, c'est incroyable," marmonna l'un des juges, secouant la tête avec déception.

"Pour entrer à SYMPHONY KEYS ACADEMY, il faut avoir du cran, mais je n'en ai pas vu beaucoup aujourd'hui," ajouta un autre, feuilletant les dossiers des candidats.

"Certains se sont montrés à la hauteur, mais d'autres..."

"Enfin bref, nous avons de nouveaux pianistes pour cette année."