Bonne chance

"Bonne route jeune maitre !"

"Que les esprits vous guident sur votre chemin !"

"Bonne chance !"

Les différentes acclamations et au revoir de la foule se succèdent les uns les autres, sans la moindre réponse, pas que cela dérange réellement mes intéressés. Alors qu'Indra quitte les limites du village, prêt à enfin voir le monde en dehors de la minuscule et simple petite communauté que son père à réunis autour de lui. Partant sans un moment et sans se retourner, sous les cris d'adieux que lui lancent les villageois, déjà impatients de revoir l'héritier de leur village leur revenir.

Indra ne répond à aucune de ces paroles, partant en direction du nord, suivant l'étoile polaire, tandis que son incompétent de frère ira quant à lui plein sud. Pour faire en sorte qu'ils ne se gênent pas l'un l'autre dans le cadre de leurs quêtes initiatiques respectives, car ce serait bien la dernière chose qui devrait arriver.

En parlant de son frère, celui-ci part au même moment depuis l'autre bout du village, sous les cris d'une foule tout aussi nombreuse que pour Indra, si les cris parvenant à ses oreilles s'avèrent justes. Les garçons ayant tous deux présentés dans le même moment leur respects à leur père avant de partir, quittant le foyer qui les a vue grandir, chacun de son côté, seul l'un des deux semblant se retoruner.

Quelle bande d'idiots.

Indra se dit avec agacement, commençant à trouver tout ce brouhaha insupportable que les villageois autour s'évertuent à faire, comme s'il partait pour ne jamais revenir.

"Revenez en un seul morceau jeune maitre !"

Un type au hasard dans la foule présentant un assez gros embonpoint hurle, pour suivre ces stupidités avec un rire que certain pourraient appeler chaleureux mais qu'Indra sait être dérisoire, il le sait tout simplement, énervant d'autant plus le futur héritier du sage des six chemins en ce matin qui marque le début de ce voyage initiatique. Ou comme l'appelle sa mère, une "stupide compétition digne des plus grands concours de phallus de l'histoire.". Paroles avec lesquelles Indra n'est pas vraiment d'accord, bien qu'il ne connaisse pas vraiment la définition de ce qu'est un phallus.

Pfff... "Revenez en un seul morceau."

Comme s'il risquait quoi que ce soit, il est le successeur d'Hagoromo, le sage des six chemins. Il est l'héritier de sa volonté. Rien ne peut lui arriver. Personne à part peut-être son père, ce qui est à vérifier au vu de l'âge et de l'état de ce dernier, ne peut lui arriver à la cheville, il ne risque rien.

Idiots, ils sont tous si idiots.

Indra ne soupire pas le moindre mot alors qu'il accélère de manière significante sa vitesse, ses enjambées allant de plus en plus vite à mesure que les secondes passent, sans pour autant quitter sa vitesse initiale que l'on pourrait qualifier de marche très pressée, histoire de ne pas trop montrer son mécontentement, mais n'ayant tout de même pas la moindre envie de s'attarder plus longtemps dans cet endroit bruyant.

D'autant qu'il a déjà fait ses adieux, plus rien ne le retient ici.

"Où comptez-vous allez ensuite, Indra-sama."

Ozatsu, un de ses compagnons finit par demander quelques minutes plus tard, une fois qu'ils se mettent à ralentir, étant suffisamment loin pour ne plus voir le village.

"Indra-sama veut certainement que nous partions en quête d'autres villages."

Ogiro, son deux!ème compagne intervient avant qu'indra ne répondant, parlant d'une voix confiante, un regard de dédain envers son acolyte.

"je suis sûr qu'Indra-sama ne veut pas perdre la moindre minute de temps et suivre les traces de son père en allant aider le plus de gens possible avec ses incroyables pouvoirs."

"Ogiro !" L'autre réplique alors avec colère commençant une autre de leur interminables disputes

"Tu crois vraiment que tu peux parler à la place d'Indra-sama ? Seul lui dans son immense sagesse peut savoir ce qu'il veut... et encore moins se faire conseiller par quelqu'un, en particulier toi."

"Je ne présume pas pouvoir deviner clairement les incommensurables et immensément sages pensées qu'Indra-sama a en lui, j'essaye simplement de l'aider au mieux de mes capacités. Bien que je sache que je ne lui suis que d'une utilité moindre, j'essaye de lui être d'une quelconque, je sais très bien qu'il t'a déjà toi pour lui lécher les bottes."

"Gare à toi, tu as de la chance qu'Indra-sama t'apprécie."

"Et fais-en de même, bien que je présume avoir vu juste, étant donné que tu n'as même pas la force de nier."

"Tu présume comme tu parles, avec venin et stupidité."

"Tu crois vraiment que tu p..."

Indra ne prend même plus le temps d'écouter ce que ses deux compagnons se jettent l'un l'autre à la figure, un peu trop habitué à leurs interminables chamailleries. À vrai dire en temps normal il n'y fait même pas attention, ou plus du moins. Ses deux amis le suivant partout en le conseillant et ayant pris une place tellement importante dans sa vie, toujours à se chamailler l'un l'autre quand ils ne lui parlent pas avec le zèle de deux serviteurs parlant à leur daimyo.

Et les moments de tranquillités entre ces deux-là étant aussi récurrents que le changement d'heure, Indra ne prête pas plus vraiment attention à leurs interminables disputes.

Alors qu'il marche sur la petite route traversant les bois et menant Kami seul sait où, prêt à partir afin de poursuivre la quête que son père lui a donnée, prêt à découvrir le monde et à rendre celui-ci bien meilleur qu'il ne l'a jamais été ; flanqué de ses deux acolytes. Indra se perd dans ses pensées, ignorant les bourdonnements de ses deux compères alors qu'il pense déjà à la maison, à son père en premier, voulant à tout prix le rendre fier, prêt à lui montrer qu'il est son digne héritier, qu'il continuera avec diligence son grand projet.

Prêt à montrer au monde qui il est, prêt à y remettre de l'ordre

Puis ses pensées dérivent, il se met à réfléchir à propos de son frère, de leur amitié qui semblait alors incassable et inarrêtable. De ce lien fort qu'ils ont développé de leur petite enfance jusqu'à leur adolescence aux fils de leurs expériences communes, de tous ces jeux enfantins et quelque peu idiots sur lesquels ils se sont affrontés, de toutes ces journées passées à s'amuser alors qu'ils étaient plus jeunes, parfois uniquement passées à fuir leur père après leurs petites farces, parfois seulement dédiées à observer les nuages, couchés sur la pelouse, profitant simplement de la vie, ignorant tout du monde et de ce qu'ils devaient lui apporter, pour que tout cela ne finisse plus que par être de simples souvenirs... les années passant peu à peu, emportant tout, de la joie des jeux passé ensemble aux liens même qui les unifiaient, les deux frères étant maintenant plus proches comme le sont des voisins. Vivant sous le même toit. Mais pas plus.

C'est triste à dire mais cela est vrai, au fil des années, des entraînement seuls, du temps passé avec ses nouveaux amis, ainsi que des comparaisons que font les gens entre eux, des journées passées à se surmener pour être digne de succéder à leur père, omettant volontairement le fait qu'ils savent tous deux qu'il n'y a qu'un seul maître du ninshu, les deux ne sont plus l'un pour l'autre que de simples individus.

Plus rien ne les relie si ce n'est le sang qui coule dans leurs veines... et encore.

À part peut-être...

"Hello mon petit. T'es-tu perdu ?"

La voie douce et coulante d'orgueil a à peine le temps de terminer que le futur grand maître du ninshu se remet de sa brève surprise due au fait qu'il n'a pas senti la personne qui lui parle et ne perd pas de temps pour réagir, faisant un salto afin d'éviter une attaque qui ne vient jamais tout en faisant plusieurs signes de la main, pour finir par envoyer en quelques secondes tout au plus une boule de feu de la taille de sa tête en direction d'où vient la voix, bien que celui-ci finisse très rapidement par reconnaître cette dernière.

La boule de feu n'atteint pas sa cible, s'écrasant à la place sur un arbre non loin de là, emportant celui-ci dans une explosion. Et ses restes dans le petit feu de forêt qui suit cette dernière.

"Jeune homme, tu m'a l'air d'être sur les nerfs, détends toi. Pas étonnant que tu n'as pas de petite amie."

La voix continue avec un ton espiègle, faisant se renfrogner d'autant plus le jeune homme, celui-ci répliquant rapidement, normalement rarement agacé par quelqu'un, la personne lui parlant étant l'exception.

"Tu n'en as pas la moindre toi-même. Si ce n'est que pour me dire ça, pas besoin de venir !"

"Oh... Touché-coulé" La voix fait mine de s'être blessé, comme transpercé d'une lame avant de reprendre un quelconque sérieux

"Mon dieu, je ne te savais aussi mauvais en répartie. J'en connais un qui n'a pas mangé ses brocolis ce matin."

Ou pas.

...

Qu'est-ce qu'un brocoli d'abord ?

"Je n'ai pas de temps à perdre. Montre-toi qu'on en finisse."

Indra grommelle, ne voulant en aucun cas avouer à son interlocuteur qu'il n'est même que quelque peu content que ce dernier soit là.

Mais aussi un peu choqué et perplexe, par le fait qu'il aurait normalement dû voir arriver celui-ci de loin, au vu de sa taille anormalement grande.

"Tout d'abord je veux des excuses." La voix exige dans une de ces jérémiades.

"D'où oses-tu attaquer ton grand frère adoré."

"Tu n'es pas mon grand frère." Indra rétorque, une petite rougeur sur son visage face à ce triste spectacle qu'il offre à ses compagnons. Cet idiot devant sûrement le faire exprès afin de le mettre mal à l'aise.

"Que de paroles blessantes…" La voix fait avec un masque de peine mal exécuté. Les buissons devant Indra bougeant devant ses yeux avant que ne se révèle devant lui une chose qui le cloue presque sur place, s'il ne devait pas pouvoir compter sur son masque de calme et d'agacement qu'il aiguise depuis des années.

Malgré cette aide précieuse, Indra peut à peine empêcher sa bouche de s'ouvrir comme celle d'un poisson alors que sous ses yeux se dévoile un Shukaku miniature, même pour un humain, celui-ci faisant à peine la taille d'un chat adulte s'avançant dans sa direction en se dandinant comme si de rien n'était, tout en étant couvert de... de sang et de plumes.

"Salut Indra, comment ça va depuis le temps ?"

Indra n'a même pas le temps de se remettre que deux corps se mettent en travers de son chemin, Ozatsu et Ogiro s'interposant tous deux entre lui et le petit corps de sable.

"Reste où tu es, espèce de sale... truc."

Ce dernier crie avec un petit tremblement dans la voix, dernier duquel tout le monde présent fait grand cas d'ignorer.

"Ogiro, Ozatsu, ça suffit."

Indra fait très rapidement une fois son expression de renfrognement perpétuel reprise, agitant sa main tout en ordonnant aux deux.

"Mais... Indra-sama." Ozatsu fait alors, avant d'accepter en baissant les yeux lorsque ceux-ci rencontrent ceux d'Indra, le jeune homme s'exécutant rapidement, restant tout de même à une distance respectueuse, dans le cas où Indra serait en danger, même dans si le cas très invraisemblable où cela devrait arriver, la bonne idée serait plutôt de prendre ses jambes à son coup. Ses deux compagnons ne pouvant au mieux que ralentir les ennemis en leur offrant un spectacle si terrible qu'ils en oublieront le combat pour une bonne trentaine de secondes.

Ogiro s'exécute aussi, prenant quant à lui une distance un peu plus éloignée, probablement pour faire le guet.

Une fois ces deux-là hors de son champ de vision, Indra s'avance lentement de la petite chose devant lui, se demandant si ce ne serait une sorte de piège ou quoi que ce soit qui pourrait s'en rapprocher, n'imaginant pas comment son immense et fier grand frère pourrait atteindre une taille si ridiculement petite.

"Tu as… changé."

Il dit alors lentement, faute de meilleurs mots

"Non, jure." Le petit être avec une voix, maintenant Indra peut la distinguer, un peu plus aigüe que d'habitude, lui répond, levant les yeux au ciel dans le même temps.

Un petit silence s'installe avant qu'il ne poursuive, jetant un petit regard aux deux autres toujours présent malgré le fait qu'ils ne participent en rien à la conversation.

"Tu peux demander à tes gardes du corps de nous laisser de l'espace ?" Cette question sonnant plus comme un ordre que comme une réelle demande, lui confirmant l'idée que la petite créature est bien son frère.

Indra intime alors ses amis de partir d'un coup d'œil, ces derniers partant un peu plus loin, disparaissant rapidement entre les feuillages, mais continuant même bien après ceux-là, Indra pouvant les sentir dépasser la cinquantaine de mètres via ses sens.

Une fois les deux à une distance raisonnable, la conversation reprend, menée par un Indra laissant en partie sa façade de pierre se briser face à la seule présence de l'autre personne.

"Qu'est-ce qui t'es arrivé ?"

"Oh." Le shukaku miniature fait tout en baissant les yeux sur son propre corps, semblant réaliser son état.

"Sur le chemin, je me suis fait avaler par une mouette qui passais par-là, je lui ai rendu la monnaie de sa pièce."

Le petit corps de sable reprend après quelques secondes de silence, semblant réaliser à quel point Indra ne veut pas ou plus jouer à ses petits jeux.

"Ce n'est pas mon corps." Il révèle alors qu'il bat quelque peu ses bras afin de se débarrasser du tout de liquides encore collés à son corps sablonneux.

"Ce n'est qu'une sorte de clone miniature."

"Hmm." Indra fait, comprenant sans problème, ayant déjà entendu de la part de son père l'idée qu'il puisse de dédoubler à l'aide de son chakra, son frère semblant avoir réaliser cet exploit. Bien qu'un dédoublement parfait ne semble pas être un terme très juste.

"Je comptais venir moi-même, mais j'ai une compétition de "Le dernier debout a gagné." avec les frangins, j'ai donc du envoyer mon clone à la place." Shukaku fait dans une sorte d'excuse qui ne sonne pas comme tel, faisant se renfrogner indra qui ne perd pas de temps pour continuer d'un ton aigre.

"Tu es en retard."

"Et nous parlons en ce moment." Le démon à queue réplique avec désinvolture, avant de continuer.

"Ce corps à le défaut d'être particulièrement fragile, j'ai du prendre mon temps et mes précautions pour venir afin que rien ne puisse trop ralentir mon trajet, voire détruire ce clone... comme par exemple une boule de feu tirée par un petit inconscient."

Indra frisonne quelque peu à l'aura dégagée pendant quelques secondes par son grand frère, sans pour autant le montrer, avant de continuer d'un ton neutre.

"Trêve de bavardages, pourquoi es-tu là ?"

"Tout d'abord pour te dire au revoir." Shukaku commence alors, tandis qu'il créer avec un peu de sable et de poussière un petit nuage sur lequel il s'élève et se prélasse.

"Secundo pour te souhaiter bonne chance dans ta quête." Indra se sentant fier intérieurement, pensant que Shukaku le désigne implicitement comme le digne successeur de son père Hagoromo, heureux de son soutien à la succession.

"Et dernièrement... je suis là pour te donner quelques conseils." Shukaku reprends après quelques secondes d'un silence presque lourd aux épaules d'Indra, intriguant ce dernier qui, sans le savoir, se rapproche instinctivement du petit tanuki pour mieux l'écouter.

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Désolé pour le retard, je suis tombé malade le mois dernier, cela m'a empêché de mettre à jour mes histoires.