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Chapitre 36 La vie de famille n’est pas de tout repos.

Les jours qui ont suivi sont passés comme un éclair. Tout le monde s'affairait pour préparer l'arrivée des bébés ainsi que ma potentielle transformation ou ma convalescence. Rose avait littéralement des étoiles dans les yeux quand elle apprit l'existence des jumeaux. La frénésie d'achat d'Alice s'intensifia et elle harcela Edward afin qu'il découvre le sexe des bébés. Soit il ne le savait pas, soit il préférait ne pas le dire à Alice. Dans tous les cas, la situation l'amusait beaucoup. Je ne lui demandais pas. Pour une fois, depuis longtemps, j'avais la chance d'être surprise et cela me plaisait. Edward avait dû le comprendre, ou l'avait entendu, en tout cas, il ne m'en parla pas.

Nous n'avons pas reparlé du fait qu'il puisse lire mes pensées et de ce qu'il avait pu apprendre. En réalité, je n'en ressens pas le besoin. Edward n'avait pas changé d'attitude envers moi et je me disais que quoiqu'il avait pu lire en moi, soit cela ne l'avait pas choqué, soit il en était plutôt heureux. Je décide de reporter cette discussion potentiel à après mon accouchement. Celui-ci était prévu dans quelques heures, ma famille est autour de moi. Carlisle était parti chasser quelques heures, mais Edward avait préféré boire le sang des animaux ramenaient par Emmett. Il est aux petits soins pour moi et je suis aux anges.

Sa présence me rassure. On ne peut pas vraiment dire que l'accouchement de Bella était un des moments les plus agréable qu'elle ait vécu et, même si je suis en meilleure forme qu'elle (sans os cassés, il faut le souligner), je reste d'une constitution plutôt fragile. Mon père est resté chez lui par précaution, même s'il a fallu toute la force de persuasion d'Esmée et la promesse de le tenir au courant du moindre problème pour qu'il consente à ne pas accourir à mon chevet.

Tout à coup, je sens un liquide chaud couler entre mes cuisses. Je n'ai pas le temps de le dire à Edward qu'il m'a déjà pris délicatement dans ses bras et se dirige vers la salle qu'ils ont aménagé pour l'accouchement. Quand je vois le regard surpris des autres, je comprends qu'il a lu dans mes pensées. Il me sourit en acquiesçant.

« Prête à rencontrer nos enfants ma chérie ?

Plus que prête mon cœur, je lui réponds avec ferveur, juste avant de sentir une brusque contraction dans mon bas ventre. Nous allons vite commencer, me rassure Carlisle, qui s'est rapproché. Mais d'abord, je vais t'anesthésier. »

Edward m'assoit sur la table d'opération. Il enlève délicatement mon haut et mon soutien-gorge, puis me demande de faire le dos rond. Je sens Carlisle passait un liquide froid sur ma peau et me piquer le bas du dos. C'est à ce moment-là qu'une autre contraction décide de pointer le bout de son nez. Edward relève brusquement la tête et Carlisle cesse aussitôt ses mouvements. Je respire comme me l'a appris Edward et la douleur finie par passer. Carlisle en termine avec mon dos et me demande de m'allonger.

La suite est un peu flou… Littéralement… Ils bougent tous les deux tellement vite que j'ai du mal à les suivre. Rosalie entre à son tour avec une blouse et les cheveux attachés. Elle me sourit et me chuchote à l'oreille :

« Tu vas bien t'en sortir. Je prendrais soin d'eux le temps que tu te reposes. »

Elle me serre la main et je la regarde, touchée. Edward prend sa place et prend le temps de tout me réexpliquer. La césarienne se déroule comme prévu, à ceci-près que le scalpel est remplacé par les dents de Carlisle. Edward a déjà pris soin de stocker son venin dans un flacon. Il le transfert dans une grosse seringue, tandis que je prends mes enfants dans mes bras. Ma fille est magnifique. Nous avions réalisé une liste de 4 prénoms, deux masculins et deux féminins par avance, même si Edward devait savoir par avance quels seraient les prénoms choisis.

C'est ainsi que je me retrouvais avec Eline et Riley dans mes bras. Rose pris une photo de nous trois, puis une avec Edward, et elle les récupéra tous les deux, tandis que Carlisle s'affairait à arrêter le saignement. Edward échangea un regard avec son père et je compris. Il m'embrassa tendrement puis s'excusa. Je compris aussitôt ce qu'il voulait dire. La transformation était inévitable. Une fenêtre bleue s'afficha alors.

« Quête principale : Souffrir en silence. Vous devez passer la transformation dans un silence total. Récompense : résistance aux chocs lv5. Pénalité : aucune. Durée : deux jours. »

Pour une fois, j'étais heureuse de voir apparaitre cette fenêtre de quête, parce qu'elle apportait deux bonnes nouvelles pour moi : premièrement, ma transformation ne durerait que deux jours et deuxièmement, j'avais hâte de voir ce qu'une montée de niveau donnerait. Mais je n'eus pas le temps de me réjouir car Edward se rapprochait avec la seringue. Il m'embrassa une dernière fois en me disant qu'il m'aimait. Je lui rendis la politesse en exprimant toute ma reconnaissance, puis il planta l'aiguille dans mon cœur.

La suite est une succession de douleurs. Je me concentre sur mes souvenirs et me rappelle les récompenses dès que je me sens flancher. Je sais que l'on s'occupe de mon corps et ces effleurements glacés sont quasiment imperceptibles tellement la brûlure me consume. Edward reste à mes côtés la plupart du temps, je sens son odeur, j'entends sa voix, même si tout me parait lointain. Il finit par me demander si je l'entends. Je lui serre alors la main.

J'entends son soulagement par son débit de paroles. Il me raconte alors tout ce qui se passe dans la maison. Il me parle de nos enfants. A quel point ils sont extraordinaires. Ils les amènent près de moi, décalant mes bras pour qu'ils puissent se caler contre mes flancs. Je les sens dormir contre moi et cela soulage grandement ma douleur. Ils me rappellent pourquoi je dois survivre à cette épreuve.

Edward s'assoit à côté de nous et m'explique sa déception lorsqu'il n'a plus pu entendre mes pensées et je me jure de travailler rapidement dessus pour lui faire à nouveau ce plaisir. Alice entre en expliquant que ce ne sera plus très long. Elle emmène les enfants avec elle et leurs petits corps me manquent déjà. Soudain la douleur augmente dans ma poitrine, s'éloignant de mes membres. J'en déduis que la transformation est sur le point de se terminer. Je me dépêche malgré la douleur d'essayer de fixer les derniers souvenirs importants pour moi. Mon cœur s'accélère puis, après un dernier soubresaut soulevant littéralement ma poitrine, s'arrête. J'ouvre alors les yeux sur un monde différents.

Je vois et ressens tellement de choses en même temps, que je me sens submergée par les informations qui inondent mon cerveau. C'est à ce moment-là qu'une fenêtre bleue apparaît :

« Quête validée. Une récompense vous a été accordée. »

J'entends un bruissement à côté de moi et je m'accroupie immédiatement, me sentant un peu honteuse quand j'aperçois Edward en face de moi. Un désir irrépressible s'empare de moi et je lui saute dans les bras. Je l'entends gémir et je le relâche aussitôt, ressentant une immense douleur à l'idée de l'avoir blessé. Toutes les émotions, que j'éprouve, sont difficiles à contenir. Je pose délicatement mes mains sur la joue d'Edward et lui avoue tendrement :

« Je t'aime mon cœur. »

Mon bonheur atteint des sommets quand il me répond avec ferveur qu'il m'aime aussi. J'ai envie de lui. Son corps m'appelle, son contact m'électrise et je sens mes sous-vêtements s'humidifier en quelques instants. Les yeux d'Edward deviennent instantanément noirs. Mais, tandis qu'il m'embrasse fougueusement, nous entendons un raclement de gorge. Lorsque je me tourne, je vois ma famille qui nous regarde. Si Carlisle pouvait rougir, il serait écarlate.

« Comment vas-tu Bella ?

Bien ! Merci, je lui réponds en souriant. J'ai hâte d'aller chasser pour retrouver mes enfants. Comment est-ce possible ?! murmure Jasper, interloqué. »

Je me tourne vers lui et écarquille les yeux. Il a bien plus de cicatrices que je ne le pensais. Mes pauvres yeux humains ne pouvaient même pas en percevoir 25%. Il me regarde, toujours incrédule.

« Comment peux-tu réagir aussi calmement ? »

Je le regarde, interloquée.

« Tu me trouves calme ?! Mais j'ai failli déshabiller mon compagnon dans la minute où je l'ai vu tellement mon désir est incontrôlable ! »

J'entends un rire aussi mélodieux qu'un carillon. Alice se rapproche de son mari :

« Je te l'avais dit mon chéri qu'elle allait être extraordinaire.

Tenir une conversation posée et même faire de l'humour dans ses premières minutes de vie, c'est absolument inédit ! s'exclame Jasper. »

Je ne comprends pas, j'étais très sérieuse. Je commence à m'agacer. Edward doit me sentir me tendre et décide d'intervenir.

« Ma chérie ? »

Ma tête et mon esprit se tourne immédiatement vers la source de mon bonheur.

« Oui, mon cœur ?!

Et si nous allions chasser ? me propose-t-il. Des écureuils ? je demande, impatiente. »

Je le vois se renfrogner et j'entends le rire tonitruant d'Emmett.

« Si des écureuils te tentent alors nous en chercherons, me répond-il avec résignation.

Tu n'as pas envie de manger des écureuils ? de lui demande, amusée. Pas vraiment, non, mais si c'est ce que tu désires, je chasserais tous les écureuils de la Terre. C'est très romantique ! je glousse. C'est ringard, j'entends Emmett pouffer. Ne l'écoute pas mon cœur. Moi j'adore quand tu me dis des phrases que d'autres trouvent ringardes, je réplique à Edward en l'embrassant tendrement. »

Je commence à ressentir une gêne à la gorge. Il est vraiment temps d'aller chasser. Mais avant d'y aller, j'interroge ma famille sur mes enfants. Ils sont en bas avec Rosalie et Jacob. Je hausse les sourcils à l'évocation du Quileute. Edward s'empresse alors de me dire qu'il m'expliquera tout après la chasse. Il est clairement mal à l'aise. Je décide de laisser passer.

Je fais un salut rapide de la main à ma famille, enlève mes chaussures et saute par la fenêtre en appelant Edward, qui s'empresse de me rejoindre. Il atterrit à côté de moi et me prend la main. Je cours à ses côtés. La sensation de fraicheur sur ma peau est vivifiante. C'est assez ironique, quand on y pense.

« C'est encore plus agréable maintenant que je peux courir sans trébucher sur mes propres pieds, je dis à Edward, qui éclate de rire.

On fait la course ? Tu vas me laisser gagner… Je sais que tu es le plus rapide. Tu m'as vu gagner ? Ose me dire que tu ne le ferais pas ! Tu m'as eu, glousse-t-il. Pour la peine, je veux manger de l'écureuil ! Exigeante avec ça ! Tu ne peux même pas me trouver un écureuil ?! je le provoque. Très bien ! Un écureuil pour la petite dame. »

Edward s'arrête et m'attire à lui. Je commence à embrasser son cou, mais il me retourne, serrant mon dos contre son torse.

« Aussi agréable que cela soit, mon amour, nous sommes en train de chasser.

Je chasse un beau mâle terriblement sexy, je le provoque. Eowyn… Oui mon cœur ? Concentre-toi ! Sur ? Les bruits, les odeurs. Ferme les yeux ! »

Il a bien l'air décidé à me faire chasser avant de me faire l'amour… Zut ! Bon, j'imagine que je vais devoir chasser avant d'obtenir la proie que je vise. Je ferme les yeux et me concentre. J'arrive bientôt à cibler les sons et les odeurs. Je sens cette odeur de noisette dont je raffole. J'ouvre les yeux et me dirige vers cette odeur. Au moment où je vais atteindre l'animal, je vois un petit écureuil sortant d'un tronc d'arbre et je me stoppe. Un petit « oh » s'échappe de mes lèvres et je regarde Edward attristée. Il soupire et me prends la main pour m'éloigner.

A ce moment je sens une autre odeur qui me rappelle un souvenir marquant de ma vie humaine. Je cours dans sa direction. J'entends des pas me suivre. Quand j'arrive près de l'animal, je vois une silhouette à terre, c'est un humain. Il vient d'être attaqué par le félin que je chasse. Son odeur est attirante, mais m'approcher de lui me répugne. Au contraire, je veux éloigner le félin de lui. Je ne veux pas que son sang souille ma proie. Je saute alors sur le puma, lui tords le cou et plante mes dents dans sa chair. Je perçois des bruits à côté, mais l'autre individu ne semble pas vouloir prendre ma proie, je me détends donc et termine mon repas. Je lâche le fauve et regarde autour de moi. Edward est à côté de l'humain. Il me dévisage, incertain. Je lui demande alors :

« Est-ce qu'il va bien ?

Il est évanouit et a une plaie sur son flanc. Mais, il va s'en sortir ? je l'interroge, inquiète. C'est préoccupant, mais pas mortel, me répond-il rapidement. Mais comment arrives-tu à me pas te jeter sur lui ? Pour tout te dire, son odeur est appétissante, mais pas au point de ne pas pouvoir résister. La tienne est beaucoup, beaucoup plus attirante. »

Je vois Edward se détendre. Il me fait son fameux sourire en coin et se rapproche de moi.

« Tu es extraordinaire ! Tu sais que des vampires mâtures auraient eu de grandes difficultés à résister à l'appel de son sang en pleine chasse ?!

Il n'avait pas de compagnon aussi sexy que moi. »

Il éclate de rire et sort son téléphone. Je l'entends prévenir Carlisle de notre découverte tandis que je parsème son cou de petits baisers. J'en suis à ouvrir lez troisième bouton de sa chemise quand j'entends des bruits suspects. Je me retourne et grogne contre celui qui nous interrompe. Je m'arrête en voyant Carlisle et Esmée. Je ressens immédiatement de la honte et m'excuse.

« Tu n'as pas besoin de t'excuser ma chérie, répond Esmée. C'est une réaction normale.

Contrairement au fait de ne pas se jeter sur un humain blessé à moins de 5 m, poursuit Carlisle. Elle trouve son odeur moins attirante que la mienne, répond Edward. »

Si je ne le connaissais pas aussi bien, je jurerais qu'il fanfaronne.

« Vraiment, s'étonne Carlisle. Nous allons nous en occuper à partir de maintenant. Retournez à vos occupations. 

Merci, répond Edward»

Il me prend la main. Nous chassons quelques écureuils et lapins, puis repartons vers la maison… Enfin, nous avons tout de même dû faire un détour dans notre cabane pour faire redescendre la pression. Arrivés à la villa, Jacob nous attend sur le perron. Edward se renfrogne. Je n'aime pas ça. Il arbore un sourire béat depuis notre passage dans note maison et je ne compte pas laisser ce sourire partir. J'attrape alors le bras de mon compagnon et lui dis :

« Ne t'inquiète pas Edward. Je sais que Jacob est l'empreinte de notre fille et ça ne me dérange pas tant qu'il attend qu'elle soit mature pour la courtiser. »

Jacob et Edward me regardent choqués.