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Tendresse Mort-Vivante

Aussi longtemps qu'il s'en souvienne, il a toujours été dénué d'émotions. Mais que se passe-t-il, quand un "zombie émotionnel" comme lui, rencontre une véritable zombie? Et elle a la joie de vivre?! C'est parfait, elle est détective privée et a justement besoin d'un assistant pour mener l'enquête! Iwao, lui, espère que passer du temps avec elle lui permettra enfin de ressentir des émotions, et de les exprimer correctement. Mais elle oublie parfois que son nouvel assistant peut mourir, lui. Et lui, ne se rends pas compte qu'il tombe, sans le savoir, peu à peu amoureux d'elle. Toutefois, l'amour est bien loin de ses préoccupations à elle. Car elle est à la recherche d'un meurtrier lié à son passé. __________________ EXTRAITS « Quoi ? Tu t'attendais à ce que je déduise tout ça sur le moment, dès ton entrée ici ? Faut arrêter de regarder la télé mon gars... » Ajouta-t-elle en souriant. À présent, elle semblait presque se vanter et se moquer de moi en même temps. « C'est de l'atteinte à la vie privée, » répondis-je à mon tour, sans pour autant être effrayé. --- « Dans ce cas, tombez amoureuse de moi, » proposais-je. Elle sursauta face à l'énormité de ce que je venais de dire. « Non, attends ! » S'exclama-t-elle en brandissant à nouveau ses mains vers moi. « C'est pas comme ça que ça marche ! » __________________ Couverture par Anzai (Fiverr: fiverr.com/anzailee) Lettrage du titre par Gedomaru/Noya (Instagram: @donya.dhl ) Création des personnages: AreeSensei BETA: Nayrroda __________________

AreeSensei · Thành thị
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39 Chs

Dossier N°1: Des obsessions déplacées - Observés.

L'instant d'après, nous étions dehors, juste devant le petit bâtiment d'habitation.

La détective avait rapidement regardé l'interphone permettant également de commander l'ouverture de la porte, et en avait pris une photo, avant de l'envoyer par message.

Ce qui, une fois de plus, prouvait qu'elle dépendait de quelqu'un d'autre pour certains aspects de ses affaires.

La nuit commençait à tomber, et l'éclairage public s'était déjà allumé partout dans le quartier, même si la lumière du soleil teintait encore légèrement d'orange le ciel s'obscurcissant.

On entendait toujours le bruit de rames de train résonner au loin, perdues dans le bruit de la circulation devenant de plus en plus dense.

Les gens entraient chez eux après une grosse journée de travail, envahissant les quais des gares, les arrêts de bus, les rues avec leurs voitures, ou encore les couloirs réservés aux vélos. Un peu comme si tout le monde s'était mis d'accord pour sortir au même moment, tout en se rendant à des endroits bien différents. Et même en étant légèrement excentrés du centre ville, le quartier dans lequel nous nous trouvions devenait lui aussi agité. Les enfants, adolescents et autres étudiants étaient déjà arrivés à domicile depuis un moment ; et c'était au tour des personnes actives, travaillant et n'ayant plus l'insouciance de leurs jeunes années, de suivre le chemin invisible qui les mèneraient à leur logement.

Personnellement, je ne me souvenais pas avoir déjà été heureux d'être rentré chez moi ; même lorsque j'étais plus jeune. Pour moi, il s'agissait avant tout de l'endroit où je dormais la nuit, et où se trouvaient mes affaires personnelles. Je ne comprenais donc pas pourquoi les gens appréciaient autant de retourner dans leur maison, leur appartement, ou leur studio. Qu'est-ce qu'il y avait de si spécial, après tout ?

Mais déjà, mon moment d'égarement m'avait fait perdre de vue la détective. L'étrange femme n'était plus en vue, et, levant les yeux vers l'étage de la résidence, vit madame Munehara me regarder en écartant très légèrement les voilages devant sa fenêtre. Je reconnaissait même à cette distance sa coupe de cheveux courte en forme de bol.

C'est vrai que, même quand elle ne se montrait presque pas, on la voyait parfaitement depuis la cour. Mais en y réfléchissant, ce n'était pas forcément le meilleur endroit où se tenir.

L'espace en question était une place en terre battue, si ce n'est pour un petit bout de bitume sur lequel était construit un abri à vélos. Il y avait un grand arbre dans un coin, et quelques arbustes. Mais à part cela, pas vraiment d'endroit où se cacher.

« Qu'est-ce que tu fais, Nijima-kun ? » Demanda la détective.

Je me demandais d'où venait la voix que je venais d'entendre, mais même en regardant partout, je ne l'apercevais nulle part.

« Par ici ! » S'exclama-t-elle un peu plus fort.

Je tournais la tête vers le mur d'enceinte, et, levant les yeux, vit sa tête et ses bras dépasser au-dessus. Comme si elle avait escaladé le mur depuis l'autre côté.

Je compris alors qu'il me fallait sortir, si je voulais continuer cette conversation – et cette évaluation, même – tout en l'empêchant de tomber.

Sortant de la cour intérieur de la résidence, je la vis rapidement sauter en arrière pour retomber sur ses pieds, signe qu'elle était bien montée sur le mur.

« Qu'est-ce que vous faisiez ? » demandais-je, confus.

« Je vérifiais si on pouvait toujours voir l'appartement de Munehara-san depuis cet endroit, » expliqua-t-elle en désignant juste à côté d'elle le mur qui était plus grand qu'elle. « Et c'est bien le cas. Mais... Je vois mal quelqu'un rester suspendu au mur comme je l'ai fait... »

Elle semblait pourtant avoir déjà compris certaines choses, qui pour moi restaient encore floues.

Peut-être bluffait-elle pour se donner un style, ou alors, elle était vraiment maline.

S'époussetant les mains sur son pantalon, et y laissant par là quelques traînées de poussière et de sable, elle se dirigea vers la route pour la traverser et se retrouver de l'autre côté. Puis, se tournant vers la résidence, elle sourit.

« Je le savais ! » S'exclama-t-elle.

Je décidais de regarder dans la même direction, et vit avec surprise, que la fenêtre de madame Munehara était à moitié visible au-dessus du mur. Quelques mètres de recul avaient suffi pour rendre possible l'observation à distance du petit appartement.

« Le harceleur se tient sûrement ici, à chaque fois qu'il passe son appel, » déduisit-elle avec calme.

Elle observa alors avec soin la portion de trottoir où nous nous trouvions, sans pour autant trouver d'indices supplémentaires.

C'est à ce moment-là que son téléphone portable sonna brièvement.

Elle venait de recevoir un message, et le lisait à présent avec attention.

Pendant ce temps, je regardais tout autour de nous.

La rue dans laquelle nous nous trouvions était moyennement fréquentée ; mais même si des gens voyaient une personne en train de passer un appel depuis le trottoir où nous nous tenions, ils ne s'en souviendraient pas. C'était bien trop banal pour être notable.

Il y avait également le fait étrange que j'appréciais être en compagnie de la jeune femme détective.

Je ne m'en étais pas rendu compte sur le moment. Mais maintenant que j'y faisais attention, il devait être noté que mon quotidien aurait pu être qualifié par autrui de banal, voire ennuyant à mourir.

Toutefois, me retrouver du jour au lendemain à participer à une 'enquête', m'avait plutôt plu, bien que cela sorte drastiquement de ma routine.

Me tournant vers la gauche pour suivre du regard une voiture qu venait de passer devant nous, je vis alors qu'une silhouette se tenait à l'angle d'un bâtiment, à une centaine de mètres de là. J'avais du mal à la discerner, n'ayant qu'un seul œil fonctionnel pour le moment, mais je pouvais tout de même voir qu'elle était légèrement penchée en avant, seuls sa tête et le haut de son torse étant visibles. Comme si elle nous épiais.

Ça ne pouvait tout de même pas... ?

Mais comme pour confirmer mes craintes, une main se posa sur mon épaule, me faisait sursauter.

« Tu l'as enfin vu, toi aussi. Pas vrai ? » Me murmura près de l'oreille la détective.

Ce qui, encore une fois, affola mon cœur.

Elle était vraiment forte pour ça.

Mais cette fois, je n'avais pas le temps de m'épancher sur cette sensation étrange que j'avais ressentie ; sa main quittant rapidement mon épaule, et la silhouette disparaissant de mon champ de vision.

« Ce type nous observait pendant que nous cherchions la zone, » m'expliqua la détective. « Et je pense qu'il a compris que nous étions là pour lui. »

C'était donc probablement le harceleur que j'avais aperçu à ce moment-là. Ce qui me poussa à poser une question.

« Qu'est-ce qu'on fait maintenant ? »

Elle me tourna le dos, prête à traverser à nouveau la rue vers l'immeuble résidentiel.

« Rien, pour le moment ! » Fanfaronna-t-elle.

Quand j'étais petite, je me suis toujours demandé par simple curiosité, où pouvaient aller tous ces gens, quand ils vont au travail, ou rentrent chez eux. j'avais pas envie de les suivre, hein. Mais ça m'intriguais. Et ça m'intrigue toujours aujourd'hui, à vrai dire.

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