Je ne te déteste jamais [Pris dans une matrice illusoire]

[Domaine Intérieur, Grande Montagne du Mont Kunlun, Deuxième Couche]

 

Encore une fois, elle escaladait la montagne pour atteindre la deuxième couche du Grand Mont Kunlun en utilisant la même méthode que précédemment. Bien sûr, son état était misérable, quoiqu'un peu meilleur que la dernière fois puisque la deuxième couche du Grand Mont Kunlun était bien plus haute que la première.

 

Tout au long de l'ascension, la sueur perlait sur son corps, humidifiant ses cheveux doux et longs comme une cascade, tandis que Huang Wan Yan se débrouillait mieux qu'elle pour grimper, donc il ne faisait pas beaucoup d'efforts.

 

Même si la peau de Huang Wan Yan était éraflée par la roche et déchirée à certains endroits, il ne ressentait rien. Le garçon ne fronçait même pas les sourcils, tant qu'il pouvait l'accompagner.

 

Le chemin pour escalader n'était pas facile ; le roc de la montagne était glissant et rugueux. Elle manqua de chuter de nombreuses fois. Au bord de la lutte, s'accrochant à une sorte de vigne étrange qui se balançait au vent, elle parvenait tout juste à se sauver d'une chute.

 

Les vignes qui poussaient sur ce Continent Spirituel n'étaient pas comme les vignes sur la terre. Ces vignes étaient douces mais suffisamment robustes pour empêcher les gens de tomber. Les vignes étaient vertes et violettes.

 

En chemin, elle croisait d'autres débutants qui grimpaient la montagne. Leur état était bien plus misérable et amer que celui de Huang Ying Yue.

 

(Un mois plus tard)

 

Après un très long moment, elle atteignait la deuxième couche. Pendant ce temps, elle se relaxait lorsqu'elle atteignait sa limite, et elle s'arrêtait lorsque son corps était au bord de l'effondrement, au point de ne plus pouvoir bouger.

 

Sa vitesse était extrêmement rapide depuis qu'elle avait appris les lois de l'escalade.

 

« Enfin… » Une voix douce de fille pouvait s'entendre. Son visage était en sueur et un peu pâle à cause de l'usage excessif d'énergie et de la lutte.

 

Elle comprenait désormais une autre chose importante. Tant que vous vous immergez dans une activité et persévérez, le temps se raccourcit et la vitesse est bien plus rapide que lorsque vous vous plaignez sans agir.

 

Il semblait y avoir quelque chose qui bloquait la lumière du soleil sur toute la montagne. Le brouillard flottait partout, enveloppant toute la montagne qui s'élevait vers le ciel.

 

Huang Ying Yue et Huang Wan Yan regardaient autour d'eux. Il n'y avait rien d'autre à voir ici que de la terre vide.

 

Elle était stupéfaite. Elle avait imaginé d'innombrables scènes qu'elle pourrait voir après être arrivée ici, mais la réalité la laissait sans voix. Trop calme, comme s'il n'y avait aucun être vivant ici. Elle se souvenait que lorsqu'elle était arrivée ici pour la première fois, c'était le matin.

 

Comment cela avait-il pu devenir complètement sombre comme la nuit maintenant ? Non seulement le ciel avait changé, mais même l'environnement ici était extrêmement étrange et effrayant.

 

On ne voyait même pas la trace de plantes ou d'animaux.

 

Néanmoins, la fille regardait autour d'elle et élevait sa vigilance.

 

« Frère… » Juste quand elle se retournait pour vérifier Huang Wan Yan, elle découvrait que Huang Wan Yan avait disparu.

 

{YunYun, LiLi, LanLan ?} Elle appelait ses bêtes à travers le canal du contrat, mais malheureusement, peu importe ses efforts, personne ne répondait.

 

Elle voulait prendre quelque chose de son petit monde éthéré, mais lorsqu'elle voulait regarder dans son petit monde, elle était choquée de découvrir qu'elle avait perdu sa connexion avec l'espace.

 

Pour la première fois de sa vie, elle doutait de l'endroit où elle se trouvait. Elle regardait autour ; il n'y avait rien. Quand elle regardait devant, elle ne voyait que le vide flou dans le brouillard.

 

Quand elle se retournait pour chercher le chemin du bord de la deuxième couche de cette montagne qu'elle venait d'escalader, elle ne le trouvait pas.

 

Tout juste lorsqu'elle réfléchissait à ce qui se passait, quelque chose la faisait sursauter.

 

Devant elle, on pouvait voir deux silhouettes. Au début, elle ne reconnaissait pas les deux figures, mais plus elle regardait, plus elle sentait son cœur battre vite.

 

« .... » Les yeux de Huang Ying Yue étaient vides alors que son cerveau tombait dans le néant.

 

« Enfant, nous venons te prendre pour aller dans notre maison. » Une femme d'âge moyen, belle en vêtements modernes, tendait sa main devant Huang Ying Yue.

 

« Viens avec nous ; nous regrettons vraiment ce que nous t'avons fait. Nous ne te laisserons plus jamais et nous t'aimerons tant que tu reviendras avec nous. » Un autre homme d'âge moyen en vêtements modernes s'exprimait.

 

Ces deux personnes étaient les parents qui avaient donné à Bei YueYue la chance d'ouvrir les yeux pour voir ce monde merveilleux et qui l'avaient cruellement abandonnée comme si elle était un genre de déchet que personne ne voulait.

 

À ce moment-là, leur regard était empli de dureté et rien de moins, comme si Bei YueYue n'était pas leur enfant, mais un étranger. Maintenant, ces yeux étaient pleins d'amour et d'affection.

 

« Ma fille, viens avec ta mère. Notre famille s'unira, et nous expierons notre péché pour toi. » La femme le disait avec tristesse, comme si elle regrettait ses actions passées. Elle et son mari s'approchaient de Huang Ying Yue, qui était abasourdie.

 

Huang Ying Yue écoutait et regardait leur affection pour elle. Elle souriait lentement et les dépassait. Son sourire était si doux et paisible, comme si elle n'était pas la vraie personne. Ce n'était pas l'attitude qui devrait être montrée envers les gens qui avaient voulu la tuer et avaient abandonné sa vie comme des ordures.

 

« Fille, que veux-tu dire ? Nous en veux-tu encore ? Nous hais-tu ? » Le couple lui posait la question en hâte, paniqués.

 

L'atmosphère était calme, et une aura solitaire et triste émanait de l'esprit de Huang Ying Yue. Ses yeux brillaient d'une lumière inconnue.

 

« La haine ? Je ne vous hais pas. » Elle disait cela sans tourner son visage vers eux.

 

« Du ressentiment ? Non, je n'en veux jamais à personne. Je ne sais pas comment haïr ou avoir du ressentiment envers les gens. Plutôt que de vous haïr, je suis reconnaissante que vous m'avez permis d'avoir l'opportunité de naître. » Elle le disait lentement et calmement.

 

« Puisque vous êtes tous les deux apparus ici, permettez-moi de confesser quelque chose d'abord. Je ne sais pas si vous êtes les vrais personnes ou non, et je ne suis pas certaine que mes paroles vous atteignent. Peut-être avez-vous vos propres difficultés pour m'avoir abandonnée et pour avoir voulu me tuer, ou peut-être n'avez-vous aucune raison de l'avoir fait du tout. »

 

« Pourtant, il n'y a jamais eu une seule fois dans mon cœur où je vous ai haïs. Je ne veux pas de votre amour car, en premier lieu, je n'ai jamais attendu quoi que ce soit ni forcé quelqu'un à m'aimer. Si m'aimer rend votre vie difficile, alors je préférerais que vous ne m'aimiez pas. Vous savez quoi... bien que je ne comprenne pas bien ce qu'est l'amour familial, mais je suppose que l'instant où vous avez pensé à me tuer, c'est là que j'ai réalisé que dans votre cœur, il n'y avait pas d'affection pour moi. »

 

Après que Huang Ying Yue ait prononcé de longues phrases, elle avançait vers la route brumeuse et vide sans se retourner.

 

Les silhouettes du couple se regardaient ; leurs yeux passaient de l'apathie à l'étonnement, puis ils disparaissaient étrangement de l'endroit comme s'ils n'avaient jamais existé.