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Épisode 06

PDV SIDOINE

« On va aux toilettes ? » me demanda Joana, une fois sorties du self.

« Oh nan, on ira tout à l'heure, BELVIDA doit sûrement être déjà arrivée. » répondis-je.

Nous sortîmes du self. Nous venions de manger des pâtes à la sauce tomate, c'était succulent.

« Hé regarde ! » s'exclama Joana, montrant du doigt un groupe d'adolescents qui formait un cercle.

Il devait sûrement se passer une dispute, ou une bagarre entre deux "bad boy", c'était assez fréquent dans ce lycée. Joana me tira le bras, en direction des autres élèves, très curieuse.

« Mais qu'est-ce qu'il se passe ?! » m'écriai-je à moi même.

« C'est Wilma et une autre fille qui se sont battues ! » me répondit un adolescent.

Je m'avançai jusqu' à elles, et aperçus Wilma, la main en sang, qui regardait le sol, l'air inquiète. Il y avait que des adolescents d'un mètre quatre-vingt devant moi, je dus me mettre sur la pointe des pieds afin d'apercevoir davantage la scène qui venait de se dérouler.

« BELVIDA !! » m'exclamai-je, l'ayant aperçue inconsciente au sol.

Je poussai les garçons qui lancèrent des « Hé ! » avec leurs voix graves et rauques, et m'agenouillai devant BELVIDA. Elle ne bougeait plus, et ses paupières étaient fermées. Du sang coulait de son nez, mais personne ne réagissait.

« Appelez quelqu'un ! » ordonnai-je aux garçons, qui ne faisaient que parler entre eux.

Ils me lancèrent des regards d'incompréhension, et l'un d'eux eût le culot de me répondre « La flemme. » ! Je me levai et me mis à la hauteur de celui-ci.

« MAINTENANT ! »

« Okok.. C'est bon, calme-toi ma belle. »

Il fit demi-tour et alla chercher un des surveillants qui se trouvait à la vie scolaire, le petit bureau où l'on remplissait nos absences. Ils revinrent en courant, et le surveillant porta dans ses bras BELVIDA, marchant jusqu'à - je supposai - l'infirmerie.

Je voulus les suivre, mais le surveillant nous ordonna de rester dans la cour, et qu'il nous préviendrait de la suite des événements. Je soupirai, regardant Joana qui avait les larmes aux yeux. Elle était très sensible et émotionnelle. Je fus extirpée de mes pensées par un couple qui se disputait juste derrière moi.

« T'aurais pu la tuer ! Pourquoi t'as fait ça ?! » s'exclama CALEB, contre Wilma.

« Elle m'a cherché ! » se justifia-t-elle.

Je connaissais assez bien BELVIDA, pour savoir qu'elle ne se disputerait pas avec quelqu'un sans raisons. Si elles en étaient arrivées aux mains, c'était de la faute de Wilma, et non d'BELVIDA.

« Tu es cinglée, vraiment. » finit CALEB, avant de la dévisager de haut en bas et partir.

Au fond de moi, j'étais légèrement contente qu'elle subisse ça de son « amoureux ». Elle ne méritait que ça, de toute façon. Elle était tellement mesquine, méchante et égocentrique, qu'elle n'était pas aimé de tout le monde, pourtant, elle était populaire.

« Qu'est-ce que vous avez tous de me regarder ! » s'écria Wilma, s'ayant aperçu que tous les regards étaient sur elle.

Je lançai un regard inquiet à Joana, et espérai vraiment qu'BELVIDA aille mieux..

PDV BELVIDA

Lorsque j'ouvris de nouveau les yeux, je n'étais plus dans la cour de récréation, mais dans une pièce claire et froide. Je fronçai des sourcils, ayant extrêmement mal à la tête. J'avais un mal de crâne intense qui me donnait envie de me claquer la tête contre un mur. La luminosité de la pièce ne m'aidait pas, en plus.

« BELVIDA ? Tu es à l'infirmerie de ton lycée.. »

Je levai légèrement ma tête, et regardai une femme de corpulence assez forte, brune, qui se tenait non loin de moi. Elle était en train de préparer un verre d'eau et me lançait quelques regards, vérifiant si j'allai bien.

« Je suis l'infirmière, Madame Bernaud. Te souviens-tu de ce qu'il s'est passé ? » me demanda-t-elle, s'approchant de moi en me tendant un verre d'eau.

Je le pris, bus quelques gorgées, avant de réfléchir à ce qu'il venait de se passer. Je ne me souvenais que vaguement..

« Euh.. j'étais avec Wilma.. Nous étions en train de nous disputer.. Elle disait que.. »

Je collai mes mains à mes tempes, souffrant fortement.

« Tu as mal à la tête ? » s'interrogea l'infirmière, alors que la réponse était évidente.

« Oui.. »

« Je vais chercher un doliprane. » me dit-elle, partant dans la pièce d'à côté.

Je n'ai jamais eu aussi mal à la tête.. pensai-je. J'avais l'impression d'entendre des scies sauteuses, et autres outils de bricolage bruyants, fonctionnant en même temps. C'était horrible.

Madame Bernaud arriva quelques secondes plus tard, un second verre à la main, contenant un liquide trouble. Ce devait être le doliprane.

« Merci.. » chuchotai-je, prenant le verre dans mes mains.

Elle me sourit, et je bus la solution entière, ne laissant aucune goutte. J'adorais le goût des médicaments.. même des dolipranes. J'entendais toujours les autres adolescents se plaindre du goût des dolipranes, mais moi j'adorais. Une fois le verre tout bu, je le rendis à l'infirmière, qui le posa sur une table, non loin de nous.

« Wilma, c'est une fille de ta classe ? » me questionna-t-elle.

Elle avait l'air très proches des jeunes. Elle avait ce côté maternel, qui faisait que je me sentais en sécurité auprès d'elle.

« Oui, on ne s'aime pas du tout.. Surtout depuis qu'elle est avec son mec. » confiai-je.

« D'autres élèves m'ont dit vous avoir vu, toi et Wilma, en train de vous disputer dans la cour de récréation, puis, Wilma t'aurait donné un énorme coup de poing, expliquant ton.. »

Elle arrêta de me parler, et me fixait. C'était très perturbant.

« Quoi ? » fis-je, inquiète.

« Ton hématome.. »

« Hein ?! »

Je me levai rapidement et eus un léger vertige, m'étant levée trop vite. L'infirmière me tint fermement le bras, afin que je ne chute pas une seconde fois.

« Je veux un miroir ! » m'écriai-je, craignant une défiguration de mon visage.

L'infirmière me regarda, puis se résigna à obéir. Elle me fit marcher jusqu'à la seconde salle, celle où elle avait été quelques minutes auparavant afin d'aller chercher ses médicaments, puis me déposa devant un miroir, qui était situé au dessus d'un lavabo.

« OH MON DIEU. » hurlai-je, apercevant mon visage dans la glace. « Elle m'a pas loupé la.. ! »

« Pas de grossièretés, BELVIDA. » me coupa l'infirmière.

« Mais.. on ne me reconnait plus là ! »

« Mais si.. Ce n'est qu'un hématome.. Tu as eu de la chance, tu sais, tu aurais pu avoir une commotion cérébrale.. » dédramatisa-t-elle.

« Mais mon œil est tout vert ! ET REGARDEZ MA JOUE ! C'est limite violet ! » m'exclamai-je, glissant mes doigts sur les différentes teintes de couleur sur mon visage.

« Aïe ! » m'exclamai-je, ayant appuyé trop fort sur mon hématome.

« Nous avons appelé tes parents, mais ils n'ont pas répondu. » annonça Madame Bernaud. « Tu ne sais pas où ils pourrait être, non ? »

« Au travail, sûrement. »

Puis je repensai à leur dispute de la veille. Depuis hier, je ne les avais même pas vus, et peut-être n'étaient-ils pas retournés travailler ?

« Ils travaillent où ? »

Je donnai les coordonnées de mes parents à l'infirmière, et elle alla dans l'autre pièce, afin de les appeler, tandis que moi je scrutai chaque détail de mon visage. Peut-être me répétais-je un peu trop mais : « Elle ne m'as pas loupé la salope. » Oui, j'étais une bonne élève grossière. Ce n'était pas parce que j'avais de bons résultats scolaires, que j'étais forcément ce genre d'élèves qui étudient H24 chez eux, et qui lisent 50 livres par mois, non non non. Ce n'était pas pour moi, tout ça.

« Ta mère va venir te reprendre d'ici 30 minutes. » dit l'infirmière, à travers l'autre pièce.

« D'accord. » répondis-je sur le même ton.

J'attendis donc, patiemment, la fin de ce cauchemar..

Il était désormais 16h18, et j'étais chez moi. Ma mère était venue me reprendre. Elle n'avait même pas pris la peine de se maquiller ce jour-là, sûrement à cause de ce qu'il s'était passé la veille. Elle avait dû donner une mauvaise impression à l'infirmière, mais bon, je m'en fichais un peu.

Habituellement, ma mère aurait posé des dizaines de questions comme « Pourquoi tu t'es battue ? », « Qui a commencé ? » ou encore « C'était qui ? », mais elle ne dit rien. Je pensai même qu'elle n'avait même pas remarqué mes hématomes, vus les seuls brefs regards qu'elle m'avait envoyé en me reprenant à l'infirmerie. Je sentais qu'elle se laissait tirer vers le bas, et ça ne sentait pas bon.

« Mum ? » l'appelai-je.

Elle décrocha son regard de la télévision, et me regarda. J'étais assise sur une chaise, accoudée à la table de la salle à manger.

« Ça va mieux.. ? » demandai-je, faisant évidemment référence à leur dispute avec papa.

« Oui oui, ne t'inquiète pas ma chérie. »

Je sentais que ce n'était pas sincère, mais je ne forçai pas les choses. Si elle ne voulait pas m'en parler, c'était son choix. Je me levai, et allai dans ma chambre, afin de finir cette journée en douceur, et espérai que je "cicatrise" vite..

*ELLIPSE*

« Ooooh ! »

C'était le premier mot que Sidoine m'avait dit, en m'apercevant pénétrer les grilles du lycée. Elle n'avait pas encore vu mon visage depuis la veille, et ne s'était pas attendue à me voir dans cet état. J'avais légèrement abusé sur le fond de teint, afin de cacher un maximum la tâche qui recouvrait bien la moitié de mon visage, mais il y avait toujours une légère teinte qui la différencier du reste de ma peau.

« Ouai'p.. Ça se voit tant que ça..? » grimaçai-je.

« Bah.. » Elle se mordit la lèvre inférieure, me laissant comprendre que je n'étais pas invisible non plus.

« Hey ! Les filles ! » s'exclama Joana, derrière moi.

Je me retournai pour lui faire la bise, mais elle lâcha un léger cri de surprise en voyant mon visage, ce qui me fit sursauter.

« Ton visage ! Ma pauvre.. » grimaça également Joana.

« Je sais.. C'est bon.. J'aimerai juste que vous faisiez semblant que j'étais normale, vous pouvez ? » soupirai-je, me sentant comme une bête de foire.

« On va essayer. » répondirent-elles.

La matinée passa assez rapidement, malgré les dizaines de questions qu'on me posa, et les regards indiscrets qu'on me lançait. Wilma et moi étions au centre des rumeurs. Cela ne faisait que 24 heures que j'avais reçu son poing dans mon visage, que j'avais déjà entendu plusieurs rumeurs, comme « BELVIDA a voulu piquer le mec de Wilma » ou encore le « Wilma a dit que même un rat mort est plus attirant qu'BELVIDA », ce qui était faux. Je les laissai dire, mais au fond de moi, j'espérai que cela cesse.

« BELVIDA ? »

Je me retournai et aperçus CALEB, qui venait de m'interpeller. Nous nous étions pas encore vus de la matinée, et il grimaça, comme tous les autres, à la vue de mes hématomes.

« Ça fait mal ? » me demanda-t-il, fixant ma joue.

« Ouai'p. » répondis-je, froidement. « Sinon, Wilma, elle va bien elle ? La forme ? » demandai-je, laissant deviner mon énervement.

« Tu sais, si elle t'a frappé, ce n'est pas ma faute.. alors ne me.. »

« Si c'est de ta faute ! Depuis que tu es entrée dans ma vie, c'est l'enfer ! Tu ne peux pas juste, l'éloigner de moi, et faire votre vie à deux ? Hein ?! » m'énervai-je.

« Je ne.. »

« Ne prend pas la peine de me répondre, CALEB, et va rejoindre ta pouffe qui te sert de meuf, Bye. »

Il alla répliquer, mais j'étais déjà partie. Je ne voulais pas l'entendre, ni lui, ni elle. En plus de m'insupporter, ils ruinaient pas réputation. J'avais toujours été "la fille sage, intelligente et gentille", et ça me plaisait. Aujourd'hui, j'étais la salope qui voulait piquer les mecs des autres, ou alors la victime des populaires. C'était extrêmement négligeant.

« Tu vas bien ? On dirait que tu.. »

« Je n'ai pas envie d'en parler, Sidoine, désolée. » répondis-je sèchement.

Elle écarquilla les yeux, et je passai devant elle, en direction du self. Je me rendais compte, que j'avais été légèrement agressive avec ma meilleure amie, mais je ne voulais pas me calmer, je n'en avais plus la force.

Je ne regardai même plus devant moi, tellement la rage m'envahissait. J'allai entrer à l'intérieur, lorsque quelqu'un posa sa main sur mon épaule. Je me retournai et pu voir ce pot de peinture, habituellement appelé Wilma.

« Oh.. BELVIDA.. Les rumeurs disaient vrais.. Tu ne ressembles vraiment plus à rien.. » me sourit-elle, sadiquement.

Comment pouvait-on être aussi horrible ?

« Laisse-moi tranquille ! Bon dieu, qu'est-ce que j'ai fait pour mériter tout ça ?! » m'écriai-je.

« Tu n'es qu'une faible, il est normal que tu.. »

Ni une ni deux, je lui mis une énorme gifle qui fit retourner sa tête sur le côté. Sa bouche était en "O", montrant sa stupéfaction. Elle me regarda de nouveau et serra sa mâchoire, comme pour essayer de se calmer.

« Tu veux jouer à ça ? On va jouer. » me menaça-t-elle, avant de tourner des talons, et de repartir dans la cour.

Je la regardai s'éloigner, peu à peu. Je me rendais pas compte de ce que je venais de faire. Moi, la gentille et sage BELVIDA, je venais de gifler l'horrible et méchante Wilma ? Je savais très bien ce qu'elle pouvait faire, par vengeance, et j'appréhendais les représailles, qui allaient sûrement être sadiques.

[ Fin de ce chapitre !

Je ne suis pas satisfait de ce chapitre.. J'ai eu une panne d'inspiration, et je le trouve mal écrit.. J'espère cependant que ça ne vous empêchera pas de lire la suite, hein ! Bref, n'hésitez pas à laissez vos commentaires, et à voter le chapitre ! Je vous adore ! ]