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Tous les regards étaient braqués sur le Roi et la future Reine de Vésan. Adélie se félicitait intérieurement d'avoir fait autant d'effort sur sa tenue, les femmes étaient toutes plus belle les unes que les autres.

Gustave regarda tendrement la jeune femme puis fit un pas en avant pour l'inciter à entrer.

Isadora posté dans le fond faisait la moue, plus personne ne prêtait attention à elle. Adélie s'en voulut un peu de lui voler ce moment.

Le couple s'approcha de la jeune fille. Gustave la prit rapidement dans ses bras. Leur relation ne s'était toujours pas améliorée. Quant à Adélie, elle prit doucement Isadora dans ses bras pour lui chuchoter à l'oreille.

« Je vous souhaite un agréable anniversaire votre Altesse »

Isadora sourit poliment mais le regard de sa mère de l'autre coté de la salle la ramena sur terre. Victoria était d'une humeur médiocre.

Les musiciens reprirent leur partition et chaqu'un retourna vaquer à ses occupations. Le Souverain entraîna Adélie vers de nombreux invités pour la présenter comme celle qui serait bientôt leur nouvelle Souveraine.

Les discussions étaient toujours les mêmes et Adélie commençait à s'ennuyer. Les hommes parlaient politiques et alliance alors que les femmes discutaient mode et ragots.

Une mélodie plus calme se fit entendre. Des couples entrèrent sur la piste pour valser. C'est à ce moment que Colombe arriva au petit trot.

« Votre Majesté, si je puis me permettre j'aimerais vous réclamer la danse que vous m'aviez promise »

Ses cils papillonnaient avec exagération. Elle portait une robe bleu marine toujours ornée de plume. C'était son signe distinctif.

On aurait dit que vouvoyer le Roi lui écorchait les lèvres.

Gustave hocha la tête et sans un regard à sa fiancée donna son bras à la demoiselle.

Adélie sentit une pique traverser son cœur.

Colombe riait de bon cœur dès que le Roi lui parlait. Beaucoup d'invité avaient cessé de discuter pour les regarder. Certes ils dansaient avec grâce et élégance mais pas de la à les regarder de la sorte.

Les plumes de sa robe virevoltaient avec légèreté. Elle avait un beau porté de tête qui sembla avoir été travaillé pendant des années dans un cours de danse. Les Bourgeois avaient l'éducation digne des nobles et même parfois plus pour combler l'absence de titre.

Colombe regardait le Souverain avec des yeux de biche. Adélie remarqua qu'elle avait fortement rehaussé son décolleté par rapport à la première fois où elle l'avait vu.

Un groupe de femme se mirent à regarder la pauvre Adélie avec pitié.

La jeune femme les regardait le cœur brisé. Quand elle se rendit compte que certain chuchotait elle se senti mal à l'aide. Son corset lui paraissait soudain trop étroit et l'air étouffant. Il fallait qu'elle sorte de la pièce.

Elle lança un dernier coup d'œil à la main de Gustave posé sur la taille de Colombe avant de quitter la pièce attisant tous les regards.

Les ragots allaient fuser dès demain matin.

Elle regagna sa chambre et entreprit d'arracher son corset. Des larmes coulaient sur ses joues sans qu'elle ne puisse les contrôler. Elle jeta le bout de tissue à travers la pièce si fort qu'il s'écrasa contre le mur.

Elle sentit la colère monter en elle. Elle arracha son collier de pierre précieuse et le laissa se briser au sol. « A quoi bon vivre une telle vie si c'est dans la souffrance ? » se dit-elle.

Elle retira les épingles de ses cheveux pour laisser ses boucles blondes retomber autour de son visage d'ange.

Elle avait fait autant d'effort pour être humilié devant tous ces invités. Dès demain les rumeurs iraient bon train.

Elle ouvrit la fenêtre à la volé. L'air froid s'engouffra dans la pièce. Elle en respira une grande gorgé pour se calmer.

Qui voudrait d'une Reine qui renifle à moitié nue à sa fenêtre ? Une Reine pouvant se faire éclipsé par une probable ancienne aventure du Roi ?

Elle se laissa aller au sol. Sa chambre était dans un sale état. Tout ce qu'elle avait vécu depuis qu'elle avait rencontré Gustave n'avait été que pur folie.

Elle allait rapidement reprendre son rôle de domestique avec Flore. Flore... A la pensée de son amie la jeune femme ne pu s'empêcher de pleurer de plus belle. Sa vue se brouilla à cause de toutes ses larmes.

Elle ne pu discerner les trait de la personne qui entra dans la pièce à ce moment là.