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L'EXPLOIT

Après l'exploit de Malik, il devint rapidement une légende parmi les internes et le personnel de l'hôpital. Certains murmuraient son nom avec admiration, tandis que d'autres, surtout parmi les médecins plus âgés et les chefs de service, le regardaient avec suspicion. Comment un jeune interne, encore en formation, avait-il pu réaliser une telle opération avec autant de succès ? Cela déstabilisait l'ordre établi, et beaucoup, dans les hautes sphères, ne voyaient pas cette montée fulgurante d'un bon œil.

Quelques jours après son exploit, Malik fut convoqué à une réunion avec le conseil de l'hôpital. Officiellement, il s'agissait d'une discussion sur l'intervention qu'il avait réalisée, mais il sentait déjà que l'atmosphère serait tendue. À son arrivée, il fut accueilli par un silence glacial. Le comité, composé de chefs de départements et de chirurgiens influents, l'observait avec des regards lourds de jugement.

« Malik, » commença le chef du conseil, le docteur Vernier, un homme âgé à la réputation intimidante, « on ne peut pas ignorer ce que tu as fait. Tu as sauvé une vie, c'est indéniable. Mais l'hôpital a des protocoles, des règles strictes que nous devons respecter pour garantir la sécurité des patients. Ce que tu as fait était... téméraire. »

Malik fronça les sourcils. Il avait l'impression que malgré ses compétences, ils étaient plus préoccupés par leur autorité que par le patient qu'il avait sauvé.

« Je comprends les protocoles, docteur, » répondit Malik calmement, « mais dans cette situation, il n'y avait pas d'autre option. Le patient serait mort si je n'étais pas intervenu. »

« Et si tu avais échoué ? » intervint un autre chirurgien. « Tu aurais mis l'hôpital en danger. »

La réunion devint rapidement un interrogatoire, où chaque action de Malik était scrutée, critiquée, comme s'ils cherchaient désespérément une faute. Certains insinuèrent même qu'il avait agi par arrogance, voulant se faire un nom, sans penser aux conséquences. Malgré ses tentatives de défense, il réalisa qu'il était en train d'être sacrifié pour préserver l'ordre établi.

Puis, le coup de grâce tomba : le docteur Vernier annonça que, pour « assurer la sécurité des patients et maintenir la réputation de l'hôpital », Malik serait temporairement suspendu de ses fonctions chirurgicales jusqu'à nouvel ordre, et une enquête serait ouverte pour examiner son comportement.

Malik était stupéfait. Après avoir sauvé une vie, il était mis à l'écart, traité comme un danger potentiel. Les murmures admiratifs s'étaient transformés en chuchotements inquiétants. Il sentit le poids du système s'abattre sur lui, un système qui semblait plus soucieux de maintenir ses traditions que de valoriser les compétences réelles.

Mais Malik ne pouvait pas se permettre de rester inactif. Il savait que cette suspension ne visait qu'à briser sa détermination, à le remettre « à sa place ». Pourtant, il n'était pas du genre à abandonner. Pendant sa suspension, il continua à se former, à étudier de nouvelles techniques, à se préparer pour le moment où il pourrait de nouveau intervenir.

Quelques semaines plus tard, alors qu'il se trouvait toujours sous suspension, une crise éclata à l'hôpital. Une épidémie rare et hautement contagieuse s'était déclarée, infectant plusieurs patients dans le service de soins intensifs. Le virus, un pathogène mutant, attaquait le système respiratoire à une vitesse fulgurante, et les médecins se trouvaient dépassés. Aucun des traitements conventionnels ne semblait fonctionner, et les patients mouraient les uns après les autres, sans que personne ne comprenne pourquoi.

Malik, bien que suspendu, suivait la situation de près. Grâce à ses recherches indépendantes, il avait étudié des cas similaires de virus en mutation, et il savait que le protocole standard que les médecins suivaient était inefficace contre cette nouvelle souche. Il avait développé, dans ses heures d'étude solitaire, une hypothèse sur un traitement expérimental utilisant une combinaison de thérapies antivirales et une technique d'oxygénation spécifique, encore inexplorée.

Le danger était réel. Si l'épidémie continuait de se propager, non seulement de nombreux patients seraient perdus, mais le virus risquait de se propager à tout l'hôpital. Les médecins commençaient à paniquer, et l'atmosphère était tendue. Malik décida de passer à l'action. Il n'avait plus rien à perdre.

S'introduisant discrètement dans le service où se trouvaient les patients contaminés, il aborda le docteur Vernier, qui l'avait suspendu. « Docteur, je sais que vous ne croyez pas en moi, mais je pense avoir une solution. Si nous n'agissons pas rapidement, nous risquons de perdre tous les patients. »

Vernier le dévisagea, hésitant entre son mépris et le désespoir de la situation. Après un long silence, il soupira. « Nous sommes dans une impasse. Je n'ai pas le choix. Fais-le, mais si ça tourne mal, je te tiendrai responsable. »

Malik n'avait pas besoin de plus. Il se mit au travail immédiatement, guidant les équipes médicales sur la procédure à suivre pour son traitement expérimental. Le temps jouait contre eux, et chaque minute comptait. Alors que l'état des patients continuait à se détériorer, l'espoir était mince.

Après plusieurs heures d'interventions intenses, un miracle se produisit. Le premier patient commença à montrer des signes de rétablissement, ses niveaux d'oxygène s'améliorant lentement. Puis un autre suivit. Malik avait réussi. Le traitement fonctionnait.

La nouvelle se répandit rapidement. Malik venait de sauver l'hôpital d'une catastrophe, prouvant, une fois de plus, ses compétences exceptionnelles. Mais cette fois, même ses détracteurs les plus farouches ne pouvaient plus le nier.