La soirée passa, mais pour Kurayami, la violence croissante des combats résonnait encore dans son esprit.
Il avait l'impression que les, étaient maintenant devenues des simples suggestions, balayées par la fureur et le chaos de l'arène.
Aiko, de son côté, était tout aussi troublée.
Son combat contre Aiichiro l'avait marquée profondément, mais ce n'était pas juste la violence du duel qui pesait sur elle.
C'était aussi la manière dont Takeshi s'était comporté pendant son propre combat, son arrogance, sa cruauté, et son obsession de vouloir prouver sa valeur aux autres.
Quelque chose n'allait pas avec lui.
Chacun passa la soirée dans sa chambre, plongé dans ses pensées.
Mais Kurayami, incapable de trouver le sommeil, sortit discrètement.
Il avait besoin de s'entraîner, de tester ses limites.
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Il se rendit dans une zone isolée, leva la main et, avec une concentration intense, invoqua une boule d'aether de chaque élément qu'il maîtrisait : eau, feu, ténèbres et foudre.
Les sphères grossirent sous son contrôle, flottant autour de lui comme des satellites avant de foncer sur un arbre avec une puissance destructrice.
L'explosion retentit à travers la ville, résonnant dans la nuit.
Il resta là un instant, contemplant son pouvoir, avant de retourner dormir, satisfait d'avoir affiné ses capacités.
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Le lendemain, il se réveilla avant l'aube.
Sans un bruit, il se prépara et sortit de sa chambre.
Mme. Kuroda, qui feignait de dormir, ouvrit un œil et esquissa un léger sourire, observant silencieusement son élève partir si tôt.
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En arrivant dans la grande salle d'entrée de l'arène, Kurayami s'arrêta en voyant une silhouette familière.
Assise sur une chaise non loin de l'entrée, Keiko Ise, leva les yeux, surprise de le voir là si tôt.
Un étrange sourire se dessina sur ses lèvres lorsqu'elle le vit, son regard brillant d'une lueur obsessionnelle.
Elle se redressa lentement, sans le quitter des yeux.
Keiko avait toujours cette aura de folie contenue, une intensité inquiétante qui mettait tout le monde mal à l'aise, sauf elle.
— Kurayami, murmura-t-elle, son ton doux mais étrangement glaçant.
— Je ne m'attendais pas à te voir ici... si tôt.
Son regard ne quittait pas le sien, presque comme si elle essayait de le percer, de lire dans ses pensées.
— Je savais que tu étais spécial. Je l'ai toujours su, depuis le premier jour où je t'ai vu.
Kurayami, mal à l'aise, recula d'un pas, mais elle se leva et s'avança vers lui, toujours avec ce même sourire dérangeant.
Son obsession pour lui n'était plus un secret, et cette manière qu'elle avait de le fixer, de parler de lui comme s'il lui appartenait, rendait la situation de plus en plus inquiétante.
— C'est aujourd'hui notre combat n'est-ce pas ? demanda-t-elle, son ton devenu plus insistant.
— Je veux voir ton pouvoir... je veux que tu te donne à fond contre moi Kurayami.
Elle posa une main sur son bras, un geste à la fois intime et inconfortable, ses yeux brillants d'un désir étrange.
Kurayami retira son bras doucement mais fermement.
Il ne savait pas comment réagir face à cette intensité.
Keiko n'était pas simplement obsédée par lui, elle semblait vouloir se l'approprier.
— Keiko... murmura-t-il, cherchant ses mots.
Il détourna le regard, sentant que cette conversation n'allait nulle part de sain.
Mais avant qu'il ne puisse s'éloigner, elle s'approcha encore plus près, presque trop proche.
— Ne t'éloigne pas de moi, chuchota-t-elle, sa voix douce, presque suppliée. Pas après tout ce que nous venons de partagé.
Kurayami, malgré lui, sentit un frisson de malaise parcourir son échine.
Après cette étrange et perturbante conversation avec Keiko.
Kurayami se retira rapidement, sentant un poids peser sur ses épaules.
Il s'éloigna des couloirs pour reprendre son souffle, essayant de calmer les battements frénétiques de son cœur.
L'intensité de leur échange lui laissait un goût amer.
Il savait que Kaoru était dangereuse, mais il n'avait jamais mesuré à quel point son obsession pour lui était profonde.
Chaque mot qu'elle avait prononcé résonnait encore dans sa tête, rendant l'atmosphère encore plus lourde.
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Le temps passa, les minutes semblant s'étirer à l'infini.
Une heure plus tard, l'arène commençait à se remplir.
Les spectateurs arrivaient en masse, excités par les combats à venir, ignorant les tourments personnels des participants.
Le soleil, haut dans le ciel, éclairait la scène avec une lumière éclatante, et les murmures de la foule s'élevaient en un bourdonnement sourd.
Kurayami, qui attendait en silence, se redressa lorsqu'il entendit la voix de l'arbitre retentir dans tout le stade :
— Le premier combat de la journée va commencer ! Préparez-vous pour un affrontement exceptionnel !
Un silence tomba brièvement, suivi d'un murmure excité.
— Keiko Ise, contre Kurayami Hoshino !
Les spectateurs réagirent instantanément, les chuchotements parcourant les gradins à l'annonce des deux noms.
Keiko Ise, contre Kurayami, le mystérieux élève dont les capacités semblaient dépasser les attentes de tout le monde.
Kurayami se dirigea vers l'arène, ses pas lourds de réflexion.
Son esprit était encore brouillé par leur échange plus tôt, et cette tension latente ne le quittait pas.
Il devait affronter cette personne, cette fille qui, depuis son dernier combat, ne cessait de lui rappeler combien elle voulait l'affronter.
— Spécial... pensait-il avec amertume. Qu'est-ce que ça veut vraiment dire ?
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En entrant dans l'arène, il sentit les regards des spectateurs peser sur lui.
Il leva les yeux et aperçut Aiko et les autres dans les tribunes.
Tous étaient silencieux, attentifs, comme s'ils sentaient que ce combat allait être différent.
En face de lui, Keiko attendait déjà, son visage illuminé par ce même sourire dérangeant qu'elle avait affiché plus tôt.
Elle n'avait pas changé d'expression depuis leur conversation.
Ses yeux brillaient d'un mélange d'excitation et de folie, comme si elle attendait ce moment depuis des années.
Elle s'avança légèrement, sa posture détendue, mais ses doigts crispés sur son arme.
— Je t'attendais, Kurayami..., dit-elle d'une voix douce, presque sensuelle, mais sous laquelle couvait une menace à peine voilée.
Kurayami ne répondit pas.
Il observait attentivement Keiko, son cœur battant à un rythme rapide mais contrôlé.
Il savait que ce combat serait difficile, mais quelque chose en lui refusait de céder à la peur.
Le vent, léger au départ, commença à tourbillonner autour de Keiko, soulevant ses cheveux d'une manière presque surnaturelle.
Son aura devint palpable, comme une tempête prête à éclater à tout moment.
— Je ne vais pas te décevoir, Kurayami... murmura Keiko, ses yeux brillant d'une folie dangereuse.
Elle leva les bras, et aussitôt, le vent autour d'elle s'intensifia, transformant l'arène en un véritable cyclone.
Kurayami plissa les yeux, la brume de poussière et de vent masquant sa vision.
L'arbitre, qui sentait la montée de la tension, leva rapidement la main pour donner le départ.
— Que le combat commence !
Dès que l'arbitre prononça ces mots, Keiko disparut dans une rafale de vent, sa silhouette s'effaçant dans un flou insaisissable.
Kurayami eut à peine le temps de réagir avant qu'elle ne réapparaisse derrière lui, ses poings chargés de vent concentré.
— Arrête ça ! lança-t-elle avec un sourire cruel.
Elle frappa, et Kurayami, bien que surpris par sa vitesse, parvint à lever son bras à temps pour bloquer l'attaque.
Mais l'impact du coup le propulsa en arrière.
Le vent autour de ses poings amplifiait considérablement la force de ses frappes.
— C'est plus rapide que je ne l'imaginais... pensa-t-il, en plantant ses pieds fermement dans le sol pour ne pas perdre l'équilibre.
Keiko, toujours portée par le vent, dansait littéralement autour de lui, ses mouvements fluides et imprévisibles.
Elle leva une main, et une rafale de vent surgit, balayant Kurayami, le forçant à esquiver.
— C'est ça que tu appelles résister, Kurayami ? ricana-t-elle, sa voix presque engloutie par le rugissement du vent.
— Je te montrerai à quel point tu es spécial, une fois que je t'aurais forcé a utiliser ton pouvoir !
Kurayami, serrant les poings, décida de contre-attaquer.
Il tendit la main vers Keiko, et une sphère de feu jaillit de ses doigts, traversant la tempête de vent.
Le projectile fila droit vers elle, mais Keiko l'esquiva d'un bond gracieux, propulsée par le vent sous ses pieds.
Leurs regards se croisèrent, et une tension palpable s'installa dans l'arène.
Kurayami savait qu'il devait changer de stratégie.
Keiko était trop rapide, trop insaisissable dans son environnement.
— Si je ne peux pas t'atteindre directement... murmura-t-il pour lui-même, je vais simplement t'immobiliser.
Concentrant son aether, il forma rapidement des chaînes d'énergie autour de ses bras et les lança vers Keiko.
Elles se déployèrent à une vitesse folle, cherchant à la capturer.
Keiko sourit malicieusement, devinant son intention.
— Tsk, tsk, Kurayami. Tu sais que tu ne peux pas me coincer aussi facilement ! lança-t-elle, virevoltant encore plus rapidement, son corps s'effaçant à nouveau dans un tourbillon de vent.
Elle esquiva les chaînes avec une facilité déconcertante, son rire se répercutant dans l'arène.
Soudain, elle s'arrêta, et le vent autour d'elle s'intensifia.
Des lames d'air invisible se formèrent, tranchantes et mortelles, prêtes à déchiqueter tout ce qui se trouvait sur leur passage.
Elle les envoya en direction de Kurayami.
Kurayami, les yeux écarquillés, sauta en arrière, créant une barrière d'énergie devant lui juste à temps pour parer l'attaque.
Les lames d'air se heurtèrent violemment à sa protection, provoquant des étincelles alors qu'elles cherchaient à la briser.
— Tu ne tiendras pas longtemps, Kurayami ! cria Keiko, continuant son assaut sans relâche.
Le vent sifflait autour d'eux, comme si la nature elle-même répondait aux ordres de Keiko.
Kurayami, toujours sous pression, sentait la fatigue monter, mais il ne pouvait se permettre de faiblir.
Il libéra un cri guttural, relâchant une vague de feu autour de lui, forçant Keiko à reculer.
Le vent et le feu se mêlèrent brièvement, créant une explosion soudaine de chaleur dans l'arène.
— Je dois trouver une ouverture... murmura-t-il, essuyant la sueur de son front.
Keiko, quant à elle, se léchait les lèvres avec un sourire carnassier.
— Tu commences à fatiguer, je le sens, dit-elle d'une voix presque chantante. Mais moi... je n'ai même pas encore montré ce dont je suis vraiment capable.
Elle se mit à flotter dans les airs, portée par une colonne de vent qui la soulevait doucement.
Ses cheveux flottaient autour d'elle, comme si elle faisait partie de la tempête qu'elle avait créée.
— Je suis le vent, Kurayami. Tu ne peux pas m'attraper. Tu ne peux pas me toucher ! hurla-t-elle, les bras tendus vers le ciel.
Kurayami, essoufflé, observait attentivement.
Le vent... pensa-t-il. Elle contrôle le vent, mais il doit bien y avoir une limite à ce qu'elle peut faire.
Kurayami, les yeux rivés sur Keiko, respira profondément, sentant son cœur battre plus vite, son aether bouillonner sous sa peau.
Il savait qu'il devait passer à l'offensive avant que Keiko ne reprenne le dessus.
Le vent sifflait toujours autour d'elle, mais il voyait la fatigue dans ses mouvements, le léger tremblement dans ses mains.
— Tu as peut-être le vent de ton côté, Keiko, mais je suis loin d'avoir dit mon dernier mot... murmura-t-il d'une voix froide et déterminée.
Il planta fermement ses pieds dans le sol, se concentrant intensément sur son katana.
Une lueur sombre enveloppa Kurayami, et le nom d'un pouvoir bien plus ancien résonna dans l'air.
Keiko, toujours entourée de ses vents tourbillonnants, observa Kurayami avec une satisfaction visible.
Son regard, autrefois moqueur, s'était teinté d'une lueur presque fascinée alors qu'elle voyait l'aura ténébreuse de Kurayami se manifester pleinement.
— Enfin tu me montres ton pouvoir… murmura-t-elle, ses yeux brillant d'une excitation palpable, un sourire tordu s'étirant sur son visage.
— Apparaît, Kurotsuchi... dit-il avec un calme glacial.
Le katana émit un grondement sourd, une vibration qui se propagea dans le sol.
La lame semblait absorber l'énergie environnante, et des ombres noires s'échappèrent du sol autour de Kurayami, tourbillonnant comme une tempête prête à éclater.
L'arène entière parut se refroidir, la lumière même se retirant, laissant place à une aura d'obscurité oppressante.
Il planta son katana dans le sol, envoyant une onde de choc à travers l'arène.
Le sol se fissura sous ses pieds, et une explosion d'énergie jaillit de la lame, perturbant le flux de vent autour de Keiko.