Mme. Kuroda entra dans la conversation avec un sourire espiègle.
— Décidément, on ne peut rien vous cacher, Monsieur le directeur, dit-elle, son ton léger mais empreint d'une certaine malice.
Le directeur répondit en retour, un sourire en coin se formant sur son visage.
— C'est pour ça que je suis directeur. Il haussa les épaules, comme pour souligner l'évidence.
Mme. Kuroda ne se laissa pas démonter et poursuivit, un éclat de malice brillant dans ses yeux.
— Alors, je ne peux pas non plus vous cacher l'envie que j'ai de voir cet élève dans ma classe.
Le directeur hocha lentement la tête, son sourire s'élargissant légèrement.
— Effectivement, vous avez du mal à dissimuler ce désir.
Mr. Ken, qui jusque-là était resté silencieux, fronça les sourcils.
Son ton se fit plus grave lorsqu'il intervint.
— Je ne pense pas que ce soit une bonne idée, dit-il, secouant la tête avec désapprobation.
Mme. Kuroda, sans se laisser impressionner, lui lança un regard amusé.
— Oh, allez, Kenichou ! Ne sois pas aussi rigide. Elle accompagna ses mots d'un petit geste de la main, comme si elle écartait d'un revers les inquiétudes de son collègue.
Mr. Ken serra les dents, son regard se durcissant.
— Mais as-tu vu de quoi il est capable ?! s'exclama-t-il, visiblement troublé par les événements récents.
Mme. Kuroda, visiblement satisfaite, haussa les épaules, un sourire satisfait, étirant ses lèvres.
— Et toi, as-tu vu ses résultats aux tests ? répliqua-t-elle, un éclat de fierté dans la voix.
Mr. Ken, visiblement inquiet, répondit, sa voix plus basse.
— C'est bien ce qui m'effraie.
Un silence lourd s'installa, le directeur les observant avec attention.
Ses yeux se posèrent tour à tour sur les deux professeurs, pesant le pour et le contre.
Après un long moment, il prit la parole, son ton grave reflétant l'importance de la situation.
— Madame Kuroda, nous devons agir avec la plus grande prudence dans cette affaire.
Mme. Kuroda ne perdit pas son sourire.
Elle se contenta de hocher la tête, ses yeux brillants d'enthousiasme et de confiance.
— Et si je vous disais que je serais cette prudence dont vous parlez ? dit-elle avec assurance, un sourire en coin se formant sur ses lèvres.
Mr. Ken ne put s'empêcher de laisser échapper un ricanement, secouant légèrement la tête.
— Alors je dirais que nous pourrions directement transformer l'école en hôpital psychiatrique… dit-il, son ton sarcastique faisant écho dans la pièce.
Le directeur leva une main pour rétablir le calme, sa patience visiblement mise à l'épreuve par les échanges.
— Ça suffit, dit-il d'une voix ferme. Développez, Madame Kuroda.
Mme. Kuroda s'avança légèrement, ses talons claquant doucement sur le sol de bois.
Elle prit une posture plus sérieuse, ses yeux brillants d'une détermination inébranlable.
— Il sera sous mon aile et sous ma responsabilité. Je m'assurerai personnellement de son entraînement et de son développement. Et, surtout, je garantirai qu'il suive le bon chemin.
Le directeur fronça légèrement les sourcils, conscient de la gravité d'un tel engagement.
— Vous savez ce que cela implique ? demanda-t-il, son regard se faisant plus perçant.
Mme. Kuroda hocha la tête, toujours aussi sûre d'elle.
— Bien évidemment, et j'en assumerai pleinement les conséquences.
Un nouveau silence tomba dans la pièce.
Aiko, qui jusque-là avait observé la scène en silence, se sentit soudain appelée à agir.
Elle s'avança d'un pas décidé, sa voix tremblante mais résolue.
— Alors moi aussi, je me porte garante !
Mr. Ken, exaspéré par la tournure des événements, secoua la tête avec une expression désespérée.
— Monsieur le directeur, vous n'allez quand même pas confier cette lourde responsabilité à une élève et à une sortie d'asile ?! s'écria-t-il, levant les bras en signe de protestation.
Avant que quiconque ne puisse réagir, Mme. Kuroda, vive comme l'éclair, fit mine de mordre Mr. Ken, qui esquiva de justesse, ses yeux s'écarquillant de surprise.
— Ça suffit ! Calmez-vous ! tonna le directeur, sa voix coupant l'air. J'ai l'impression d'avoir deux élèves et une professeure en face de moi !
Mme. Kuroda eut un sourire malicieux.
— Je sais, je suis plutôt mature.
Le directeur se frotta les tempes, tentant de réprimer un soupir de frustration.
— Madame Kuroda n'en a peut-être pas l'air, mais elle sait discerner le potentiel des élèves et les guider avec justesse sur le bon chemin.
Il se leva finalement, adoptant une posture plus formelle.
— C'est pour cela que je pense, Madame Kuroda, que vous avez un nouvel élève à accueillir dans votre classe.
Mr. Ken, dépité, soupira bruyamment et quitta la pièce.
— Vous voulez vraiment ma mort… murmura-t-il en s'éloignant.
Le directeur se tourna ensuite vers Aiko, son expression devenant plus douce.
— Aiko, je vous remercie pour votre engagement. Je compte sur vous pour aider Monsieur Kurayami.
Aiko inclina légèrement la tête, sa détermination revenant peu à peu.
— Vous pouvez compter sur moi, monsieur.
Elle quitta la pièce après un dernier regard respectueux, suivie de Mme. Kuroda, qui semblait plus excitée que jamais.
Elle sautillait joyeusement dans les couloirs, un large sourire aux lèvres.
Sous le regard perplexe du directeur, elle dansait en lévitant légèrement au-dessus de quelques flaques d'eau, tout en fredonnant gaiement.
— Ça fait des années que j'attends un élève comme ça ! chantonna-t-elle, son enthousiasme débordant.
Le directeur secoua simplement la tête, conscient qu'il ne pourrait jamais totalement comprendre l'excentricité de Mme. Kuroda.
※ ※ ※ ※ ※ ※ ※ ※ ※ ※ ※ ※
Kurayami se réveillait doucement, son esprit encore engourdi par la douleur et la fatigue accumulées.
Il cligna plusieurs fois des yeux, ses paupières lourdes, avant de discerner une silhouette familière assise à côté de lui.
Le directeur, le visage calme et posé, se trouvait à son chevet.
— Monsieur Kurayami, vous vous sentez mieux ? demanda le directeur d'une voix douce mais autoritaire.
Kurayami grogna, portant une main à sa tête encore douloureuse.
Il jeta un regard fatigué autour de lui, ne reconnaissant pas l'endroit immédiatement.
— Où suis-je ? murmura-t-il, sa voix rauque et faible.
— Vous êtes à l'infirmerie de l'académie, répondit calmement le directeur, observant attentivement les moindres réactions de Kurayami.
Alors que ce dernier reprenait peu à peu ses esprits, tentant de se redresser malgré la douleur lancinante, une énergie débordante envahit soudain la pièce.
Mme. Kuroda fit irruption, bondissant avec enthousiasme devant le lit de Kurayami, ses yeux pétillants d'excitation.
— Salut ! C'est moi ! s'écria-t-elle joyeusement. Je suis la prof principale de la classe élite, la meilleure de toutes ! Et j'ai beaucoup entendu parler de toi. Dis-moi, as-tu une cicatrice sur le front ? demanda-t-elle en se penchant brusquement vers lui, scrutant son visage.
Kurayami, encore abasourdi par la tournure soudaine des événements, resta silencieux, trop désorienté pour répondre à cette question improbable.
Il essayait de suivre le rythme de Mme. Kuroda, mais son esprit restait confus.
Le directeur, légèrement exaspéré par l'enthousiasme débordant de Mme. Kuroda, la tira doucement en arrière, avant qu'elle ne se penche trop près de Kurayami.
— Ce que Mme. Kuroda essaie de dire, reprit le directeur d'une voix plus posée, c'est que, vu vos résultats lors des tests, vous êtes admis dans l'académie et rejoindrez la classe élite, sous la tutelle de Mme. Kuroda.
Kurayami, encore sous le choc, cligna des yeux plusieurs fois, tentant d'assimiler ces informations.
— La classe élite... ? répéta-t-il, incrédule.
Mme. Kuroda hocha la tête avec énergie, son large sourire toujours accroché à ses lèvres.
— Exactement ! Tu comprends vite, dis donc ! s'exclama-t-elle. Tenir tête à Kenichou n'est pas donné à tout le monde. Tu mérites amplement ta place parmi les meilleurs !
Kurayami secoua légèrement la tête, toujours désorienté par la tournure des événements.
— Tout va... beaucoup trop vite, murmura-t-il, tentant de remettre de l'ordre dans ses pensées.
Le directeur, plus calme et rassurant, intervint de nouveau :
— Ne vous inquiétez pas, Monsieur Kurayami. Vous suivrez des cours du soir supervisés par Mme. Kuroda afin de rattraper le niveau des autres élèves.
Kurayami fronça les sourcils, une légère irritation dans la voix.
— Je vais devoir travailler deux fois plus que les autres ?
Mme. Kuroda s'avança vers lui, se penchant presque à genoux devant son lit, ses yeux brillants d'une intensité nouvelle.
— Oui ! Mais c'est le prix à payer pour être parmi les meilleurs et pour réaliser tes rêves ! s'exclama-t-elle, ses mots prononcés avec une conviction brûlante.
Elle scruta intensément le visage de Kurayami, avant de lui poser une question presque suppliante, avec une énergie juvénile qui contrastait avec la gravité de la situation.
— Alors, tu rejoins l'unité d'élite ? Dis oui, dis oui, dis oui !
Le directeur, voyant que Mme. Kuroda dépassait légèrement les bornes, l'attrapa par le bras et la souleva doucement pour la calmer.
— Mme. Kuroda, calmez-vous, s'il vous plaît, et laissez-le réfléchir.
Kurayami resta silencieux pendant un moment, ses pensées dérivant rapidement vers un sujet bien plus sombre.
Il revit l'image du démon, celui qui avait tué sa sœur, et sentit la rage et la détermination revenir en lui.
Le souvenir de cette promesse brûlait encore dans son esprit.
Réaliser mes rêves… ? pensa-t-il, son expression se durcissant.
Après une longue réflexion, il se tourna enfin vers le directeur et Mme. Kuroda, ses yeux révélant une détermination farouche.
— J'accepte.
À peine ces mots prononcés, Mme. Kuroda bondit de joie, presque prête à faire des acrobaties dans la pièce.
— Excellent ! Tu ne le regretteras pas ! Bienvenue dans la classe élite ! s'écria-t-elle, lui serrant vigoureusement la main avec un enthousiasme déconcertant.
Le directeur, légèrement amusé par la scène, se leva lentement et conclut :
— Bien, son choix étant fait, je pense que vous pouvez l'amener dans sa nouvelle classe pour le présenter à ses camarades.
Kurayami, encore sonné par la rapidité des événements, protesta légèrement :
— Déjà ?
Mme. Kuroda, incapable de contenir son excitation, attrapa Kurayami par le bras, prête à l'entraîner hors de l'infirmerie.
— Oui ! Le temps est une ressource précieuse, alors n'en perdons pas ! répondit-elle joyeusement.
Kurayami se laissa emporter à travers les couloirs de l'académie, Mme. Kuroda sautillant à côté de lui, tout en fredonnant gaiement.
— Tu vas voir, ils sont adorables ! dit-elle en riant.
Cependant, les pensées de Kurayami étaient bien ailleurs.
Ses souvenirs le ramenèrent à Akira et Shiro, ses anciens camarades d'académie.
Il se demanda s'il aurait l'occasion de les revoir. Il se mordit les lèvres, une légère amertume traversant son esprit.
— J'aurais aimé leur dire au revoir… pensa-t-il, mélancolique.
※ ※ ※ ※ ※ ※ ※ ※ ※ ※ ※ ※
Pendant ce temps, à l'extérieur de l'école, Akira et Shiro marchaient en silence, se dirigeant vers la maison de Kurayami.
L'ambiance entre eux était lourde de non-dits. Akira lâcha finalement un soupir résigné.
— Ça ne sera plus jamais pareil sans lui...
Shiro, refusant d'accepter la réalité, s'arrêta brusquement, le regard empli de colère et de détermination.
— Il n'est pas mort ! s'écria-t-elle.
Akira soupira, fatigué de cette dispute récurrente.
— Arrête, Shiro… Il faut que tu l'acceptes. Même si on n'a pas retrouvé son corps, il…
Avant qu'il ne puisse terminer sa phrase, Shiro, furieuse, l'interrompit en lui lançant un regard de pure haine.
— Ta gueule ! Ferme ta gueule ! Jamais il ne nous aurait abandonnés !
Elle le gifla violemment, son visage déformé par la colère, puis s'enfuit en courant, ses larmes coulants le long de ses joues.
※ ※ ※ ※ ※ ※ ※ ※ ※ ※ ※ ※
De retour à l'académie, Mme. Kuroda ouvrit la porte de la classe avec fracas, poussant doucement Kurayami devant elle.
— Jette-toi à l'eau et présente-toi, mon petit magicien des ténèbres ! dit-elle avec enthousiasme, tout en le poussant vers l'avant.
Kurayami, mal à l'aise devant cette foule de visages inconnus, sentait la pression monter.
Il n'aimait pas du tout être le centre d'attention.
— Salut… dit-il finalement, d'une voix faible.
Un silence gênant s'installa dans la salle, les élèves le fixant avec curiosité, certains échangeant des regards intrigués ou chuchotant discrètement entre eux.
— Je m'appelle Kurayami Hoshino… J'ai 16 ans…
À l'arrière de la classe, Ryota éclata de rire, brisant l'atmosphère tendue.
— Woah, pourquoi il fait cette tête ? Sa famille est morte ou quoi ? Hahaha ! lança-t-il, son rire moqueur résonnant dans la pièce.
Le regard de Mme. Kuroda se durcit instantanément.
D'un simple regard, elle glaça toute tentative de moquerie dans la salle, réduisant immédiatement Ryota au silence.
— Euh… Désolé, Madame Kuroda... Et désolé, Kurayami... balbutia Ryota, ses yeux fuyant ceux de la professeure.
Kurayami, silencieux, alla s'asseoir, le cœur lourd, les souvenirs douloureux de sa famille revenant à la surface.
Les élèves l'observaient toujours, curieux et méfiants, tandis que l'atmosphère dans la classe restait tendue.
Avec un large sourire, Mme. Kuroda reprit la parole pour détendre l'atmosphère.
— Bon, assez plaisanté ! Nous allons commencer le cours… et petite surprise pour vous tous : aujourd'hui, c'est un cours pratique ! Tout le monde dehors !
Les élèves, encore sous le choc de l'entrée fracassante de Kurayami, se levèrent en silence, intrigués par l'annonce d'un cours pratique inattendu.
Ils se dirigèrent vers l'extérieur, discutant à voix basse, leurs regards encore fixés sur le nouvel arrivant.
※ ※ ※ ※ ※ ※ ※ ※ ※ ※ ※ ※
Une fois tous dehors, Mme. Kuroda s'apprêtait à commencer, mais une voix grave résonna soudainement derrière eux.
— Bonjour à vous, les élites.
Tous se retournèrent immédiatement pour faire face à Mr. Sato, un professeur respecté à l'académie.
Son visage sévère contrastait avec l'attitude enjouée de Mme. Kuroda.
— Veuillez m'excuser d'interrompre votre cours, Mme. Kuroda, dit-il en s'inclinant légèrement.
— Oh, il n'y a pas de mal, répondit Mme. Kuroda avec un sourire, bien que légèrement agacée par l'interruption.
Mr. Sato tourna son regard vers les élèves, son ton devenant plus grave et solennel.
— La sélection pour la Convocation Céleste aura lieu la semaine prochaine. Préparez-vous sérieusement. Nous comptons sur vous pour faire honneur à l'académie cette année.
Tous les élèves, comprenant l'importance de ses paroles, répondirent d'une seule voix :
— Oui, Mr. Sato !
Satisfait de leur réponse, Mr. Sato se tourna une dernière fois vers Mme. Kuroda, la saluant respectueusement.
— Madame Kuroda, dit-il avant de partir, laissant les élèves avec un silence lourd de sens.
Mme. Kuroda, se ressaisissant, reprit sa voix enjouée :
— Vous avez entendu, tout le monde ! On commence le cours ! N'oubliez pas que d'autres académies sont prêtes à se battre pour la victoire !
Elle observa Kurayami du coin de l'œil, ses pensées dérivant vers le tournoi à venir.
— Si ce garçon est aussi puissant que je le pense, ce tournoi est gagné d'avance, se dit-elle, un sourire en coin.
※ ※ ※ ※ ※ ※ ※ ※ ※ ※ ※ ※
Pendant ce temps, à l'académie de Virelia, Mr. Shinomiya, un homme imposant au regard dur, fixait sévèrement ses élèves alignés devant lui.
— La sélection pour la Convocation Céleste aura lieu dans une semaine. Il est hors de question que vous salissiez l'honneur de cette académie, déclara-t-il d'une voix tranchante. Nous comptons sur toi, Liora, pour nous représenter.
Son regard se posa sur une jeune élève, Liora, dont la réputation n'était plus à faire. Mr. Shinomiya continua, son ton toujours aussi impérieux :
— N'oubliez pas ce qui attend les perdants. Me suis-je bien fait comprendre ?
Les élèves hochèrent la tête en silence, la tension palpable dans l'air.
※ ※ ※ ※ ※ ※ ※ ※ ※ ※ ※ ※
À l'autre bout du pays, à l'académie d'Eldoria, Mr. Fujimoto regardait ses élèves avec une sévérité non dissimulée.
— La Convocation Céleste approche, et vous avez intérêt à faire honneur à notre académie. Surtout toi, Takeshi. Tu es notre meilleur élément. Est-ce clair pour tout le monde ?
L'atmosphère était tout aussi lourde, la compétition entre les académies s'annonçant féroce.
※ ※ ※ ※ ※ ※ ※ ※ ※ ※ ※ ※
Le tournoi de la Convocation Céleste s'approchait, et chacun des candidats se préparait à affronter des épreuves qui ne laisseraient pas de place à l'erreur.