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Kirameku Sukāfu FR

Au Japon, sous les cerisiers en fleurs, Yamazaki Kinari, un jeune garçon de seize ans fait son entrée au lycée. Cette année sera particulière pour notre héros qui grâce à la rencontre d'Anzu Shimizu se forgera une identité à laquelle il n'avait jamais songé. Anzu est l'exacte opposé de ce jeune garçon, elle est souriante et sociable. Alors que Kinari est insociable et apathique. Mais cette rencontre bouleversera sa vie.

Romansuu · Thanh xuân
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20 Chs

Rencontre avec deux idiots.

Note : Lorsque vous voyez "~" cela annonce une pensée de personnage. Bonne lecture !

Durant les cours, notre professeure principale, Tamura-sensei, nous donna les détails de notre voyage scolaire.

— Pour la visite des différents vous serez en binôme. Pour l'hôtel, vous serez placez en trio selon votre sexe. C'est compris ?

— Oui, oui.

~En binôme, la journée. En trio la soirée, que puis-je rêver de mieux.~

Shimizu se tourna vers moi et me chuchota.

— On se met ensemble, Yamazaki-kun ?

Je balayai le regard à travers la classe.

~J'ai sympathisé avec personne d'autre qu'elle, je suis un idiot.~

— Oui, si tu veux.

Le voyage était prévu d'ici deux jours et durait une semaine. La première étape était l'installation dans nos chambres, une sorte de jour de repos. La seconde journée était la visite du premier lieu, Chiba Shrine, le temple religieux réputé de la préfecture de Chiba. Le troisième jour du voyage, visite du second lieu, l'aquarium Kamogawa Sea World. L'avant-dernière journée était au parc d'attraction le plus touristique du Japon, Kodomo no Kuni Kidsom. Pour finir, notre dernier jour de voyage, le cinquième était le retour à la gare de Yokohama.

~Pourquoi me suis-je inscris dans cette école, soupirai-je.~

— Bien. Vous prendrez un selfie avec votre binôme dans chaque lieu touristique. Ils seront transmis au club de photographie. Ces petits gaillards se chargeront de poster vos photos sur le panneau d'affichage du lycée pour que vous ayez un souvenir.

~Je n'ai rien compris.~

Deux jours plus tard, nous embarquâmes dans le bus pour rejoindre l'hôtel. Le trajet fut plutôt calme. J'avais réussi à me trouver une place contre le bord d'une fenêtre, une vue imprenable sur le paysage et personne n'avait osé s'installer à côté de moi.

Une fois arrivé à Chiba, je déposai mes bagages à l'hôtel.

~Bon, j'imagine que ces deux-là ce sont mes camarades de chambres, soupirai-je.~

— Salut Yamazaki-kun, moi c'est Maeda Takumi, et lui, c'est mon ami, Yamaguchi Akira.

~Je ne retiendrais jamais vos noms.~

— Salut.

~Ils sont amis ? Parfait, je devrais être exclu de leurs conversations.~

Une fois que Yamaguchi, Maeda et moi-même terminâmes notre installation, nous rejoignîmes les bains. L'un d'eux s'approcha de moi.

— J'espère que nous nous entendrons bien, Yamazaki-kun.

~On ne parle pas dans les bains japonais, idiot.~

Je restai silencieux, le regardai, et profitai de la chaleur du bain pour me reposer.

~Pourquoi affiche-t-il un sourire pareil ? Encore un de ces fameux garçons qui dissimulent leurs vrais visages, pensai-je.~

Lorsque je retournai à ma chambre, je croisai Shimizu.

— Ça me gêne de te demander ça, Yamazaki-kun.

~Qu'est-ce qu'elle me veut elle, encore ?~

— Je t'écoute, Shimizu-chan.

— Je peux avoir ton... ton adresse LINE ?

— Jamais.

~Tu ne me prendras pas ma liberté, idiote.~

— Mais, Yamzaki-kun, c'est pour que l'on puisse se rejoindre demain pour notre visite du temple !

Je tendis mon téléphone vers elle, pour lui montrer mon adresse LINE.

~Adieu, douce liberté.~

— Merci, me répéta-t-elle.

~Tu n'es pas obligée d'afficher un tel sourire, idiote.~

Je continuai mon chemin pour retourner dans ma chambre puis appelai Chizu.

— Grand frère ! Je pensais que tu m'avais oublié.

~Jamais, sœurette, jamais.~

— Tu t'en sors toute seule ?

— Oui, ne t'inquiète pas pour moi et toi, tu vas bien ?

— Oui, ça va, même si le voyage m'a épuisé. Je ne vais pas tarder à aller me coucher, j'essayerais de t'appeler un peu plus longtemps pendant mon voyage, d'accord ?

— Ça me va, imbécile de grand frère.

~Il n'y a vraiment qu'avec elle que j'arrive à faire des phrases si longues.~

Je raccrochai, soupirai puis posai mon téléphone à côté de mon oreiller.

Quelques minutes plus tard, mon téléphone vibra. Je regardai la notification que j'avais reçue.

~Shimizu ? Je n'aurais jamais dû te donner mon Line.~

Ma curiosité me fit ouvrir l'application LINE et découvris son message.

~Bonne nuit.~

~Un sticker d'un chien faisant un bisou ? Sûrement une habitude de cet univers en 3D, soupirai-je.~

Je m'apprêtai à reposer mon téléphone mais Yamaguchi me sauta dessus et me demanda prit d'un air de Shinichi Kudo.

— Tu ne nous cacherais pas des choses, Yamazaki-kun ?

~Pourquoi tu essaies de t'intéresser à moi, idiot ?~

— Non.

— Alors on va vérifier ça !

Il s'empara de mon téléphone. Maeda, quant à lui, me bloqua en tentant de m'immobiliser.

~Tu ne trouveras jamais mon code de verrouillage, idiot.~

— Tu n'as même pas de protection pour déverrouiller ton téléphone ?

~Il a trouvé mon point faible si facilement, me lamentai-je.~

— Tiens, tiens, tiens... elle te plaît, Shimizu-chan ?

— Ne raconte pas n'importe quoi !

— Si tu veux, on peut t'aider nous, me répondit Maeda calmement.

~Un pacifiste qui me bloque les bras et l'autre qui se prend pour Cupidon, de vrais idiots ces deux-là.~

— Occupez-vous de vos affaires.

Agacé par la situation, je forçai le passage et récupérai mon téléphone.

~Qui m'a mit deux idiots pareils, sérieusement.~

Le calme revint au sein de notre chambre, j'en profitai pour aller me coucher.

Le lendemain, je compris rapidement mon retard lorsque les rayons du soleil éblouirent mes yeux. Je me pressai pour rejoindre le bus en bas de l'hôtel.

Lors du trajet, nous nous assîmes par binôme et je me retrouvai à côté de Shimizu.

Je reçus un appel de ma sœur. Je décrochai.

— Grand frère ?

— Oui, sœurette ?

— Ota est venue à la maison, elle m'a dit qu'il fallait que tu la contactes sur Line, je t'envoie son Line par message.

Ota-senpai ? Je n'ai pas le temps de m'occuper de toi.

— Oui, oui.

— Je compte sur toi, idiot.

~Ce dernier mot n'était pas nécessaire, idiote.~

J'envoyai rapidement un message à notre présidente.

~Désolé, je suis en voyage avec ma classe, je t'appelle plus tard.~

~Voilà, ça suffira pour le moment.~

Shimizu se tourna vers moi.

— C'est Chizu qui t'a appelé ?

— Oui, elle m'a demandé de contacter Ota-senpai, mais je verrais ça plus tard.

— Je vois.

Derrière nos sièges, se trouvaient Yamaguchi et Maeda, mes camarades de chambre qui rirent en se chuchotant quelque chose.

~Qu'est-ce que vous racontez de si drôle, les deux idiots ?~

Nous arrivâmes à Chiba Shrine. Notre professeure principale se leva puis se tourna vers nous d'une expression terrorisante.

— Nous sommes arrivés. Ce lieu est un temple religieux, alors silence ! Restez avec votre binôme. On se retrouve ici à la fin de la journée.

Shimizu et moi, partîmes faire notre visite. Nous remarquâmes des ema accrochés à l'un des murs du temple. Les ema étaient très significatifs au Japon. Il suffisait de prendre une tablette en bois et d'y écrire l'un de nos vœux, de l'accrocher et pour finir de faire une prière. Avec mon binôme, nous achetâmes l'un et l'autre une tablette en bois.

~J'écris quoi comme vœu, moi, maintenant ? Réfléchis, me répétai-je.~

J'attrapai un stylo, et écrivis.

~Je ne veux plus perdre ma petite sœur.~

Nous priâmes.

La faim nous appela. Nous nous arrêtâmes sur un banc non loin du temple pour déguster nos sandwichs. Devant nous, un couple s'assit sur un banc et se tint la main, le regard très amoureux.

~J'ai déjà vu ce regard, où était-ce ?~

Extasiée par la vue, Shimizu, cruellement gênée, rougit puis se tourna vers moi.

~C'est... c'est le même regard ? Il était identique. Calme-toi, Kinari, me répétai-je. Pourquoi m'emballai-je tant ? Nous ne sommes rien d'autre que des camarades de classe, où ai-je la tête ?~

— Tu sais, je t'apprécie beaucoup. Alors on pourrait s'appeler par nos prénoms, tu en dis quoi ?

~Par nos prénoms ? C'est une étape à passer pour devenir normal ?~

— Oh... euh... oui, si tu veux.

— Kinari, prononça-t-elle.

~Elle n'a pas bégayé une seule seconde, c'est une vraie héroïne des normies.~

Mon malaise fut palpable.

~Mis à part ma famille, personne n'a énoncé mon prénom de toute ma vie.~

Ce fut troublant.

Anzu, le sourire éclatant, semblait heureuse de m'appeler ainsi.

La jeune fille se tourna vers moi et me demanda.

— On peut aller faire un tour pour trouver l'endroit parfait pour notre selfie ?

J'acquiesçai silencieusement d'un hochement de la tête puis nous fîmes le tour du temple.

Elle contemplât le paysage qui venait de se dresser devant nous. Une allée portant des dalles lisses. Sur les côtés, nous constatâmes plusieurs boîtes aux lettres ainsi qu'un grand escalier qui permettait, sans doute, d'accéder au temple.

Anzu sortit l'appareil photo.

Je remarquai que sur le cadre de notre selfies étaient disposés deux cerisiers fleuris à chacune des extrémités du mur du temple.

— On se tient la main pour la photo ? bégaya Anzu en évitant mon regard.

~Se... se tenir la main ? D'après les quelques shōjo que j'avais lu, c'était la première étape d'un couple. Est-ce une bonne idée ? Comment dois-je réagir ?~

Je restai immobile et muet. Elle attrapa ma main.

~Quelle douceur, me répétai-je.~

Elle nous photographia exactement trois secondes et quarante-sept centièmes plus tard. Sa main si douce se retira de la mienne lentement.

~Je venais de tenir la main de la Princesse Kaguya ? Suis-je le coupeur de bambou ?Calme-toi idiot, me répétai-je.~

Intimidé, je n'osais plus la regarder.

~Qu'est-ce qu'il m'arrive, je suis perdu.~

Elle s'approcha et me chuchota.

— On continue, Kinari ?

~Continuer quoi, qu'est-ce qu'elle me raconte ?~

— Fait pas cette tête, idiot, tu me gênes.

— Tu... tu voulais continuer quoi ?

— Notre ballade, à quoi pensais-tu ?

~Où ai-je la tête, moi... je n'ai qu'à poser mon regard sur le paysage alentour.~

Nous nous déplaçâmes au milieu de l'allée du temple, une foule de personnes se présenta devant nous.

Anzu tira à maintes reprises ma manche, et me demanda.

— Je peux me tenir à toi ? Je ne veux pas te perdre de vue, Kinari.

~Me... me perdre de vue ? Une réunion s'organisa dans mon esprit.~

~J'annonce l'assemblée numéro une, intitulée « Kinari est un imbécile » ouverte, prenez place, s'exclama Kinari président.~

~Qui a décidé de ce nom ? soupira Kinari blasé.~

~Bon, la question d'aujourd'hui porte sur : que doit-on faire lorsqu'Anzu tire notre manche, expliqua Kinari président.~

~D'après mes recherches, à cette heure-ci, il y a exactement deux mille trois cent cinquante-quatre personne, ainsi que treize animaux de compagnie au sein du temple. Alors il est probable que si elle ne nous tient pas la manche, elle peut réellement se perdre, confia Kinari sérieux.~

~Elle n'a qu'à se perdre, cette idiote, hurla Kinari énervé.~

~J'aimerais bien qu'elle me tienne la manche, rêvassa Kinari amoureux.~

~Arrête de t'égarer, imbécile.~

~Le débat est clos.~

Il tapa deux coups de marteau puis, jugea.

~On accepte, ce serait idiot de se perdre, je n'ai pas envie de recevoir de savon de la part de notre professeure.~

De retour à la réalité, je respirai un grand coup, puis lui répondis.

— C'est vrai qu'il y a beaucoup de monde, tiens-moi bien, on va rejoindre le bus.

— Merci, Kinari !

Nous retrouvâmes notre classe. Inopinément, Yamaguchi se glissa derrière nous.

— Bah alors les amoureux !

Embarrassée, elle retira sa main de ma manche. Je me retournai et tentai une approche menaçante.

— Ne dis rien aux autres sur ce que tu as vu et je ne dirais rien sur ce que j'ai vu hier quand tu dormais.

~Je n'ai rien vu de spécial hier soir, mais j'espère pouvoir le faire taire ainsi.~

Je constatai que Yamaguchi repartit du côté de son partenaire.

~Parfait, soufflai-je.~

Avec nos camarades de classe, nous remontâmes dans le bus. Anzu, gênée tout le long du trajet, attrapa son téléphone.

~Mon portable vibre ? Qu'était-ce ?~

Je le sortis et lus ce qu'Anzu m'avait envoyé.

~Merci pour aujourd'hui, Kinari.~

~Qu'est-ce qui m'a pris d'avoir des relations dignes de la 3D, je ne suis tout de même pas devenu normal, si ?~

Je rentrai à l'hôtel avec mes camarades de chambre et remarquai que Yamaguchi et Maeda m'esquivaient autant dans notre logement qu'aux bains.

~Tant mieux, méditai-je en me lavant.~

Ce soir-là, mon téléphone vibra.

J'ouvris la notification.

~Anzu ?~

Mes yeux fixèrent son message, mon cœur se mit à battre à la chamade. Je restai immobile, choqué par sa déclaration.

Un torrent de bonheur m'assiégea.

~Quelle plaie d'être relié à la 3D.~