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Chapitre 29 Imprégnation.

J'ai passé une longue semaine à expliquer à mes camarades, que j'allais bien malgré le départ précipité d'Edward. Pour tout le monde, il avait dû suivre sa famille contre son gré et, heureusement, j'avais trouvé la cachette de mes souvenirs sous mon plancher le soir de son départ. Je savais qu'il ne pourrait pas partir avec la bague qu'il m'avait offerte. Je l'ai donc remise à mon doigt, à sa place, dès que je l'ai eu en ma possession. Grâce à cela, Jessica n'a pas été trop difficile à convaincre et, du coup, le n'ai pas eu à me préoccuper des rumeurs, puisque Jessica se chargeait de les alimenter avec les informations que je lui donnais.

Ceci-dit, quelques jours après le départ des Cullens, Jessica a commencé à se conduire bizarrement. Elle avait l'air triste et ne s'épanchait pas sur le sujet. J'ai essayé plusieurs fois de lui demander ce qu'il se passait, mais elle éludait le sujet, ce qui, loin d'être habituel, était au contraire, bien inquiétant. Les cernes sous ses yeux, indiquaient qu'elle avait bien du mal à dormir. Je finis par envoyer un message à Paul qui m'apprit que Jared s'était imprégné de Kim et qu'il avait rompu avec Jessica.

Bien sûr je m'y attendais, mais la réaction de Jessica m'a bouleversée. C'était ma faute si elle avait pu autant s'éprendre de Jared… J'essayais de lui changer les idées, mais sans grand succès. Je l'ai même invitée à voir un film à Port Angeles… et elle a opté pour un film d'horreur… Alors, bien sûr j'ai adoré, parce que j'aime l'horreur, mais venant de Jessica… autant dire que j'étais passé dans la Twilight Zone…

Alice me tenait au courant quotidiennement ou presque de ses déplacements. Elle m'avait montré le premier soir à travers mes visions, un message qu'elle avait écrit en dessous de ma lettre. Il contenait un seul mot : « Merci ». Elle et Jasper s'était séparés de la famille pour faire des recherches sur le passé d'Alice dès le premier soir. J'appris qu'Edward n'était même pas resté une semaine avec ses parents. Il était parti à la poursuite de Victoria le lendemain de notre séparation. Alice me positionnait quand elle le pouvait sa progression. Je pouvais voir qu'il avançait lentement, revenait souvent en arrière. Il ne plaisantait pas dans New Moon quand il disait ne pas être très doué en traque. Je le savais parce que j'avais des visions de Victoria et qu'elle semblait avoir conscience d'être suivie. Son don, je devinais.

Je ne pus pas contrôler mes pleurs quand Alice me montra sa propre pierre tombale un soir. Je lui envoyais un mail de plusieurs pages pour lui exprimer mon soutien et à quel point j'avais du chagrin pour elle. Ce soir-là, Jasper répondit à mon mail par un numéro de téléphone et Alice et moi avons passé des heures à discuter jusqu'à ce que je m'endorme de fatigue. Le lendemain, j'avais un message de Jasper qui me remerciait.

Après ça, plusieurs jours s'écoulèrent sans avoir de nouvelle. Quand j'essayais de provoquer une vision d'Alice, je voyais des choses que je ne voulais pas voir de ma meilleure amie et de son mari… Bon sang ! Qui a envie de savoir en détail la cartographie des grains de beauté et des cicatrices de son beau-frère ! Pire, je savais désormais que Jasper étais circoncis… une information que j'aurais préféré ne pas connaitre ! En réaction, j'ai fait travailler ma mémoire en visualisant le corps parfait d'Edward.

Mes efforts étaient tels que j'arrivais désormais à voir à travers ses yeux sans une de ses chemises, comme j'avais réussis pour Alice. C'était loin d'être une sinécure. Je mettais sur le compte de ma soi-disant chance le fait qu'à chaque fois, ou presque, que je me mettais dans la peau d'Edward, je voyais des scènes épouvantables. Des cadavres humains vidés de leur sang et/ou démembrés... Je savais que ce n'était pas l'œuvre d'Edward, car à chaque fois, je le regardais prendre soin des corps, les nettoyer et les enterrer, mais jamais les attaquer. Je devinais qu'il passait après Victoria. J'avais de la peine pour lui.

 A force de travailler ma préscience, j'étais passée au niveau 5 et la dernière quête m'avait permis de passer au niveau 20. J'avais mis les 30 points offerts en Force, puisque c'était ma caractéristique la plus basse désormais. Bizarrement, mon bouclier mental avait lui aussi augmenté de niveau à ce moment-là. J'avais donc décidé de faire du renforcement musculaire tous les soirs afin de continuer à augmenter cette statistique. J'essayais quotidiennement de ressentir mon bouclier, mais je n'avais jamais eu de résultat concret.

Charlie avait compris que je lui cachais quelque chose concernant le départ d'Edward. De son côté, il m'avait pris dans ses bras le soir de son départ en me disant que ma sécurité était le plus important pour Edward et que je ne devais pas baisser les bras. Je lui avais souri en lui avouant que je savais que je le retrouverais. Il m'a juste demandé de le prévenir quand je prendrais le large. Charlie est un père formidable. Plus le temps passe et plus il m'est difficile de ne pas lui avouer, que je ne suis pas sa fille. Je me sens coupable de recevoir autant d'amour de sa part et part ailleurs de ne pas me sentir légitime à le recevoir. 

J'avais commencé à aller à la Push régulièrement. Je passais beaucoup de temps avec Emily et Rachel et, surtout, avec Paul… Il a été le premier à me soutenir quand j'ai voulu apprendre à conduire une moto, le premier aussi à se moquer de moi quand je finissais crottée jusqu'aux cheveux. Nous avons même sauté une fois de la falaise de First Beach. Heureusement que Paul était là, parce que je n'aurais jamais pu nager jusqu'au rivage, mais ça restait une expérience inoubliable et j'avais fait un énorme câlin à mon loup préféré ce jour-là, augmentant ma complicité avec Paul à 75.

Alice était moins que ravie de mon nouveau moyen de locomotion. Non pas à cause du prix, assez conséquent, de mon joujou, puisqu'elle m'avait laissé cette fameuse carte bancaire dans le but de pouvoir changer mon camion au cas où il rendrait l'âme… Je ne sais pas si c'était un vœu pieu ou une vision, mais elle avait imaginé que je choisirai une jolie citadine avec la totalité des options de sécurité disponibles à l'heure actuelle. Le jour où j'avais ramené la moto à la Push à l'arrière de mon camion, elle m'avait envoyé un mail me demandant de faire attention et avait conclue par un : « Il va me tuer… ».

Mon père n'était pas au courant pour ce nouveau passe-temps. Je me réservais le moment de lui dire après l'attaque des nouveaux nés, au moment où je n'aurai plus besoin d'y avoir recours pour avoir mon shoot d'adrénaline.

J'avais commencé à courir le week-end avant ma randonnée en moto-cross, augmentant ma forme à 250. Je laissais le camion près de la plage et je courrais une demi-heure le long de celle-ci. Nous étions mi-octobre, quatre semaines s'étaient écoulées depuis le départ des Cullens et je m'apprêtais à faire mon circuit hebdomadaire quand je vois une silhouette en haut de la falaise qui m'avait servi de promontoire une semaine auparavant. Ce n'était pas un des Quileutes. C'était une fille aux longs cheveux bruns : Jessica.

« Elle doit avoir froid. »

Je sursaute en entendant une voix à côté de moi. C'est Embry qui s'était approché de moi et regardait dans la direction de la falaise. Je l'ai déjà croisé à First Beach lors de mon footing sur la plage. Il fixe avec des yeux inquiet la silhouette de Jessica s'approcher du rebord. Et murmure :

« Non, pitié, ne fait pas ça… »

Je ne comprends d'abord pas ce que fait Jessica, mais quand elle saute, toute habillée, je réalise qu'elle n'est pas dans son état normal et crie. Elle atterrit dans l'eau, mais ne réapparait pas. J'entends alors un tissu se déchirer et voit un loup gris avec des tâches noires se précipiter à l'eau. Embry vient de se mettre en phase à quelques mètres de moi…

J'entends un aboiement en haut de la falaise et vois un loup roux sauter dans le vide à son tour, tandis que le loup gris tire par la manche le corps inconscient de Jessica. Le loup roux le rejoint et le hisse le corps inerte de Jessica sur le dos d'Embry, qui arrive sur la plage. Je me précipite vers eux et dépose au sol Jessica. Elle ne respire plus et je lui fais du bouche à bouche. Heureusement, elle crache rapidement de l'eau et reprend conscience. Je lui demande pourquoi elle a sauté et elle m'avoue que sa rupture avec Jared l'a bouleversée.

Embry et le loup roux que je devine être Jacob se sont éclipsés dans la forêt pendant ce temps. Je m'occupe de Jessica, la ramène à la maison et nous discutons longuement des raisons de son saut dans le vide. Je pense au départ qu'elle croit que je l'ai sauvée, mais quand elle me demande où est le loup gris, je bloque et botte en touche. Je vois à son regard qu'elle sait que je ne lui dit pas la vérité.

Mon salut vient de Paul qui m'avertit qu'il a retrouvé Jacob et qu'Embry s'est mis en phase. Je l'appelle alors et lui avoue que j'ai assisté à la scène, que je lui avais décrite quelques semaines auparavant et que Jessica a vu Embry. Paul m'apprend alors quelque chose auquel je ne m'attendais absolument pas : Embry s'est imprégné de Jessica. Je comprends mieux pourquoi il s'est mis en phase en la voyant sauter.

J'arrange alors un rendez-vous entre eux et me prépare au pire. En effet, dix jours plus tard, Jessica sonne à ma porte et arbore un air sérieux. Je l'invite dans ma chambre m'attendant à me faire engueuler, ce qui ne manque pas d'arriver. Elle est furieuse que je l'aie tenue à l'écart de cette histoire de loup-garous. Mais, juste après m'avoir crié dessus, elle me saute dans les bras et m'avoue qu'elle est tombée amoureuse d'Embry et me remercie de l'avoir sauvée.

Je me confie alors à elle, lui parle de mes visions. Elle me surprend en me listant, tout comme Charlie, des incohérences dans mes explications… Elle a aussi entendu de son empreinte les histoires sur les sang-froids et fait un parallèle avec les Cullens. C'est ainsi que je finis par lui avouer qu'Edward et toute sa familles sont des vampires, comme elle l'avait deviné. Bon sang ! Elle n'est pas major de promo pour rien !

En parallèle, je surveille la situation à Seattle et je commence à m'inquiéter quand je vois le dossier de Riley Biers sur la table du salon. Son dossier n'est que le premier d'un pile impressionnante. Les disparitions ne concernent plus uniquement des personnes isolées de la société, mais également des pères et mères de famille et je commence à penser que la situation dégénère bien plus vite que prévu.

« Quête validée… Vous pouvez limiter le nombre de morts si vous vous occupez de la situation rapidement. » 

Pendant ce temps-là, mon abruti de petit-ami s'est égaré au Texas. Alice et Jasper ont effectué toutes les recherches possibles sur la famille d'Alice et se dirige vers l'Alaska. Je me décide à appeler Alice et nous convenons d'un voyage à Denali à Thanksgiving. Quand j'en parle à Charlie, il refuse tout d'abord que je parte seule, puis accepte que je m'y rende, s'il peut partir avec moi. Etant donné qu'il connait déjà l'existence des vampires, je n'ai pas vraiment de raison de refuser. Charlie est quelqu'un de fiable et de peu impressionnable alors je me décide à aborder le sujet avec Alice.

Elle viendra me chercher avec Jasper à l'aéroport et ils nous emmèneront en voiture jusqu'à la villa de leurs amis. Heureusement Kate est dans la confidence et a hâte de faire ma connaissance. Elle veut me remercier pour lui avoir envoyé son compagnon. Elle réussit à convaincre sa famille de nous accueillir. Je soupçonne que ses sœurs nourrissent un petit espoir que je connaisse également leur compagnon. Aussitôt les vacances entamées, nous embarquons, Charlie et moi, dans un vieux coucou qui me fila des sueurs froides. J'avais moins peur de rencontrer Tanya que d'atterrir dans ce vieux tas de ferrailles.

Lorsque nous arrivons, Carmen et Eleazar sont en voyage et c'est Tanya qui nous accueille. En fait, elle ne m'a regardé qu'une seule fois à mon arrivée… Ses yeux étaient surtout sur mon père et lui, la mangeait du regard… Je n'eus pas besoin de la traduction d'Alice pour saisir que mon père avait eu le coup de foudre pour Tanya et qu'elle-même, avait trouvé en Charlie son âme sœur… Je compris instantanément la réflexion d'Edward sur la sexualité d'Esmée quand, un soir, j'entendis mon père gémir de plaisir suivi par le nom de Tanya. Je trouvais des boules Quiès sur ma table de nuit le matin, gracieuseté d'Alice, probablement.

Le lendemain de notre arrivée, j'expliquais à tous la façon dont j'avais trouvé, puis conduit Garrett à Kate, évoquant mes visions et ma rencontre avec les vampires dans le processus. Je vois mon père se tendre et regarder furtivement Garrett, quand j'évoque le régime alimentaire de celui-ci lors de notre première rencontre. Il semblerait qu'il s'habitue assez bien au régime végétarien, puisque se yeux sont plus orangés que rouges.

Je redoutais un peu d'évoquer la recherche d'Edward à côté de Tanya, mais celle-ci semble entièrement concentrée sur mon père qui se montre particulièrement réceptif à ses prises de contact. MAMAMIA Pas devant moi, pitié ! Lorsque j'aborde ce qu'il s'est passé à mon anniversaire en expliquant que je savais ce qui allait se passer, mon père et, plus étonnant Carlisle, me passent un savon, puis ils me demandent ce que je compte faire avec Edward.

Je leur explique alors qu'il se trouve au Texas actuellement, mais qu'il arrivera bientôt en Amérique du Sud et au brésil. Alice précise qu'il va finir par se laisser mourir de faim quand il s'apercevra qu'il a perdu Victoria. Je provoque alors un tôlé quand je leur montre les coupures de journaux sur la situation à Seattle.

Jasper ne met pas longtemps à comprendre que quelqu'un est en train de créer une armée de nouveaux nés et en déduit qu'il s'agit de Victoria. Je leur avoue alors que j'ai des visions de vampires nouveaux nés depuis plusieurs mois. J'ai enfin compris la différence entre eux les autres vampires… Les vampires nouveau-nés ne communiquent pas avec des mots. Ils ressemblent plus à des animaux sauvages. Carlisle finit par dire qu'il leur sera difficile de gérer à la fois Victoria et son armée de nouveau-nés sans Edward. Nous convenons alors qu'il faut le ramener à Forks avant la bataille. Je m'annonce volontaire pour le ramener par la peau des fesses s'il le faut, déclenchant un fou-rire de Garrett.

« Décidément, je t'aime de plus en plus jeune fille ! m'avoua-t-il entre deux éclats de rire. »