Edward m'attire sur un canapé à l'opposé de Peter et Charlotte, juste à côté d'Emmett. Je lève un sourcil, qu'il me rend, me mettant au défi de protester. Je sais qu'il prend beaucoup sur lui en me laissant les rencontrer, alors je décide de me montrer reconnaissante. Je l'embrasse sur la joue en le remerciant :
« Merci, mon cœur. »
Le sourire qu'il me renvoie me fait sourire à mon tour.
« Je n'en crois pas mes yeux, murmure Charlotte. Il est capable de sourire comme ça ? »
Je la regarde, surprise. Elle secoue la tête et lève les mains.
« Non, rien ! Vraiment.
Edward nous a appris une nouvelle inquiétante et une très intéressante. »
Carlisle avait les yeux qui brillaient d'excitation lors de la deuxième partie de sa phrase.
« Commençons par la plus problématique : les nomades.
Ils seront là mercredi soir, puisque James m'attaquera dans ma chambre. Ça n'arrivera pas, crache Edward. Bien sûr que non ! dit Esmée en tentant de l'apaiser. Est-ce que c'est le même rêve que tu avais fait il y a quelques semaines ? demande Carlisle. »
Je m'inquiète un peu, regardant les vampires aux yeux rouges.
« Tu peux leur faire confiance Bella, affirme Jasper
Ils ont intérêt à être fiables, grogne Edward. Je ne me mettrais pas en danger inutilement en menaçant la vie de la compagne d'un vampire amoureux, répond Peter. Bella ? reprend Carlisle. Non ! Dans mon rêve, ils vous entendaient jouer au baseball et voulaient juste participer. En me voyant sur place, et surtout en voyant Edward réagir de façon aussi protectrice, James décidait de me traquer. Donc, dans tous les cas, tu te trouves en danger, affirme Jasper. »
Je hoche la tête.
« Alice ? demande Jasper.
Oui, il y aura bien de l'orage mercredi et dimanche répondit-elle à sa question muette. Si nous pouvions résoudre le problème mercredi, cela éviterez bien des morts, dit Esmée. Hum, c'est à la fois plus compliqué et plus facile, si on trouve une solution pour Bella. A quoi pensais-tu Jasper ? demande Carlisle. Je me disais que si on pouvait mettre Bella à l'abri et jouer comme prévu au baseball, on pourrait les attirer dans un piège. »
Alice ferme les yeux un instant et sourit avant de dire.
« Ça fonctionne. Ils viennent jouer avec nous.
N'oubliez pas les cadeaux, il sera difficile de s'occuper de James et de Victoria en même temps, je rappelle. Pourquoi ? interroge Peter. Parce que James est un traqueur qui a de l'expérience en combat et Victoria possède un don d'évasion. Ça commence à devenir intéressant, dit Peter en souriant, tandis que Charlotte roule des yeux. Puis-je aider ? Peter, se fâche Charlotte, ce ne sont pas nos affaires et on ne nous a rien demandé. Eh bien, toute aide est bonne à prendre dit Carlisle. Tu vois ? fait Peter en regardant sa compagne, qui soupire en acceptant. D'accord… Vous m'aideriez vraiment ? je demande, incrédule. Un humain avec un cadeau tel que le tien, j'ai envie que tu survives pour voir ton évolution. »
Je peux sentir les yeux d'Edward le fusiller du regard.
« Reste à savoir ce que l'on fait de Bella pendant ce temps.
Il y a bien une solution, susurre Rosalie, mauvaise. Bella ne servira pas d'appât, grogne Edward. Non, en effet, acquiesce Jasper. Si Bella est là-bas, Don Juan risque d'être plus accaparé par sa sécurité que par le but de l'opération. J'ai peut-être une idée, je lâche…mais vous n'allez pas forcément aimer. »
Et par là, je sous-entendais surtout Edward.
« Nous t'écoutons, ma chérie, m'encourage Esmée.
Je pourrais rester à la Push. Mon odeur ne serait plus un problème, ni même ma sécurité. Tu penses que de jeunes loups ne sont pas dangereux ! proteste Edward. Ce sont des protecteurs, ils n'ont pas la volonté de me faire du mal et ils ont été courtois avec moi hier. »
Edward va intervenir à nouveau, mais Carlisle parle avant lui :
« C'est une bonne idée. Et cela nous permettrait d'améliorer notre relation avec eux.
Qui veut une relation avec eux ! crache Rosalie. Rose, ça suffit, s'agace Esmée. Qu'en penses-tu Jasper ? Ça pourrait fonctionner. »
Carlisle s'empare alors du combiné et compose le numéro du chef des Quileutes. Il met le haut-parleur et la voix de Billy se fait entendre à l'autre bout du fil.
« Allo ?
Bonjour M. Black. Carlisle Cullen à l'appareil. J'ai des informations importantes pour la tribu. Je vous écoute. Tout d'abord, nos amis sont arrivés à la maison. Ils acceptent de respecter le traité et ne chasseront que loin de Forks et de la réserve. C'est une bonne nouvelle. Nous avons une information inquiétante également. Bella a vu un des vampires nomades inconnus l'attaquer mercredi soir chez elle. Grand Dieu ! s'exclame Billy. Nous aimerions vous la confier ce soir-là pour sa propre sécurité. Est-ce possible ? Bien sûr ! répond immédiatement Billy. Peut-on se rencontrer rapidement pour discuter de l'intervention de chacun dans cette affaire. Aujourd'hui même si vous le pouvez. Je convoque le conseil, je vous rappelle dès qu'un horaire est décidé. Je vous remercie. »
Finalement, il fut décidé de se rencontrer au même endroit que la dernière fois, à 16h. Edward me porta, Peter et Charlotte nous accompagnèrent également. Sam souhaitait également participer, mais Jared et Paul ne voulaient pas le laisser seul. Il fut donc décidé qu'un loup resterait à la Push avec moi et que les deux autres participeraient à l'élimination des nomades.
J'avais hésité à leur parler de Laurent et Irina, mais dans le livre, il paraissait clair que Laurent n'était pas le compagnon d'Irina et qu'il donnait sa loyauté d'abord à Victoria. Le plan était donc que les Cullen et leurs deux amis jouent au baseball pendant l'orage. Les loups se placeraient contre le vent à une petite distance de la plaine. Pendant ce temps-là, je resterai sagement à la Push… Ce qui m'amène à la situation inconfortable actuelle. Je suis assise dans la cabane de Sam avec un loup passablement énervé qui fait les cent pas depuis que je suis arrivée.
« Pourrais-tu t'assoir deux secondes, Paul ? je demande, exaspérée.
Pourquoi je suis coincée avec toi ici au lieu d'aller tuer des vampires !? »
Il attrape un vase et le balance contre le mur, sauf que je suis en plein dans la trajectoire. Je m'abaisse au dernier moment.
Parce que Sam a jugé que tu étais trop énervé pour attendre le bon moment, je réponds en me relevant et en roulant des yeux. Et qu'est-ce qui m'empêche de te trucider, toi, l'amie des sangsues, pour aller les rejoindre ? Tu n'as pas peur ? Tu es un protecteur. Evidemment que je suis en sécurité avec toi ! je réponds, en secouant la tête. Du moins tant que j'arrive à esquiver les vases !»
Il semble surpris quelques secondes par mon ton définitif et le fait que j'arrive à faire de l'humour dans cette situation. Emily arrive dans la pièce, tend un balai et une pelle à Paul, puis retourne dans la cuisine. Après avoir ramassé les débris, le loup-garou s'assoit à côté de moi.
« Tu me fais vraiment confiance ?
Bien sûr ! Je suis plus en sécurité ici, avec toi, que n'importe où ailleurs dans Forks. Waouh, il s'exclame en écarquillant les yeux. Je m'attendais à tout, sauf à ça comme réponse ! J'ai vu beaucoup de choses sur vous dans mes visions et je sais que malgré ton impulsivité, tu es quelqu'un de bien. Tu me dragues ? demande-t-il sournoisement. Pas du tout ! Je ne suis pas ton empreinte. Tu la rencontreras bientôt. C'est vrai ? demande-t-il, en attrapant mon bras avec un peu trop d'empressement. Aïe ! je dis calmement. Oups, pardon… Tu peux me dire qui c'est ? Elle s'appelle Rachel… et Jacob va vouloir te tuer… Tu veux dire… Oh ! p* ! Comme tu dis… Bon courage ! Tu nous a vus dans tes visions ? il demande, intéressé. Oui… Enfin, je vous ai surtout vu manger… beaucoup, je ricane. Ok, je te crois, dit-il en riant à son tour. D'ailleurs, j'ai un petit creux… C'est pour cela que je t'ai préparé un poulet rôti, je dis en lui tendant un sac isotherme. »
Il prend le sac et vérifie l'intérieur. Il me demande alors :
« Je peux ?
Evidemment, je dis en roulant des yeux. Pour une fois, tu ne videras pas le réfrigérateur d'Emily. Les hommes-loups ont un ventre sans fond, fait Emily en entrant dans la pièce. »
Nous échangeons un regard complice, tandis que Paul mange à grandes bouchées son poulet. Emily pose devant moi une tasse de chocolat chaud. Je la remercie et elle s'assit en face de moi, regardant tendrement le goinfre qui nous sert de garde du corps.
« Complicité Paul +2. Vous n'êtes plus considérée comme une ennemie par Paul. »
Et ben, c'est bon à savoir, je pense. Au loin le tonnerre gronde depuis plusieurs minutes. Je reçois un SMS d'Edward.
« Ça commence, j'avertis Paul. »
Il s'arrête alors de manger, avale le contenu de sa bouche et nous dit qu'il va prendre sa forme de loup pour rester en contact télépathique avec la meute. Il sort sur le pas de la porte. Il se transforme. Nous pouvons voir son ombre par la fenêtre. Je frissonne et Emily attrape ma main. Nous nous regardons toute deux inquiètes pour nos hommes, nous soutenant l'une, l'autre. Paul gémit d'impatience. Il est maintenant visible à travers la vitre. Il a les yeux vides. J'imagine qu'il doit voir à travers les yeux de Sam ou Jared. Brusquement, Paul claque des dents et grogne.
« Quête réussie. Une récompense vous sera accordée. »
James doit être mort. Reste à savoir pour les autres. Après de longues minutes, Paul entre dans la cabane, vêtu d'un short uniquement. Emily et moi nous levons aux nouvelles.
« Pas de blessé. Les deux mâles sont morts, mais la rousse s'est échappée. Comme tu nous avais prévenus, elle est douée. Elle a longée la frontière entre nos territoires, chaque côté a hésité et elle a finalement plongée d'une des falaises de First Beach.
Victoria est toujours vivante ? je souffle, inquiète. Tout le monde revient au bercail. Je vais t'amener à la frontière une fois que Sam sera revenu. Merci Paul. »
Il hoche la tête et ressort de la cabane. Emily pose sa main sur mon épaule.
« Ils finiront par l'attraper. Ne t'inquiète pas ! essaye-t-elle de me rassurer.
Merci Emily. »
C'est un Edward soucieux et sur les nerfs que je retrouve une demi-heure plus tard. Il me porte jusqu'à la villa, où tout le monde m'attend. Alice ne tient plus en place. Comme nous n'avions pas classe le lendemain, du fait d'une réunion entre professeur, elle avait réussi à négocier, avec succès, une soirée pyjama avec moi auprès de Charlie. Le pauvre n'a rien pu faire face à sa force de conviction. A peine arrivés, malgré les protestations d'Edward, Alice m'attire dans sa chambre pour me prêter un pyjama et nous descendons en nuisette et shorty dans le salon, bientôt rejointe par Esmée, Charlotte et même Rosalie. Alice nous laisse généreusement deux minutes pour dire au revoir à nos hommes et les pousse dehors. Nous nous installons sur le canapé pendant qu'Alice nous présente son programme ultra-chargé et surtout ultra-cliché de la soirée entre filles.
Deux heures plus tard, nous avons toutes les ongles peinturlurés, y compris les ceux des orteils, j'ai laissé poser deux masques sur ma peau et nous en sommes à notre deuxième questionnaire de magazine féminin. J'ai hâte de savoir si je vais me réincarner en Koala ou en marsouin. Notez l'ironie, hein ! Alice passe alors à un questionnaire un peu plus excitant : « Quelle bête sauvage sommeil en vous ? *» (* C'est vraiment un questionnaire trouvé dans le magazine « Elle.fr »)
Quand vient la question de la perte de la virginité, je décide d'avouer à moitié. Je leur dis que je l'ai en quelque sorte perdue, mais pas avec ce corps, en sous-entendant que c'était au travers d'une vision. Quand elles me demandent quand, je leur réponds quelques temps avant de venir à Forks… Ouais Eowyn, environ vingt ans !
« Et donc, t'as décidé de ne pas concrétiser ? demande Charlotte.
Pas dans cette vie, non, je réponds. Pourquoi ? Parce que l'homme de ma vie m'attendait ici. C'est ringard, se moque Rosalie. Ouais, l'amour c'est ringard… j'approuve en riant. Bon ! Reprenons les filles ! « Qu'est-ce qui vous tente le plus ? A, un massage coquin, B, des préliminaires, C un Quick Sex dans un lieu public… »
Après avoir appris que j'étais plus tigresse que maman ours, je m'endormis sur le canapé. Au milieu de la nuit je sentis des bras frais me porter à l'étage, mais je n'eus pas la force d'ouvrir les yeux pour vérifier l'identité du vampire qui m'avait pris dans ses bras. Je me réveillais dans les bras d'Edward sur un lit et solidement enroulée dans une couverture.
« Ne me trempe pas dans la sauce nuoc mam, je grogne.
Pardon ? me demande Edward, moitié surpris, moitié amusé. J'ai l'air d'une crevette coincée dans un rouleau de printemps. »
Il éclate de rire et m'aide à dérouler le tissu.
« Nouveau lit ? Je demande.
Je me suis dit qu'il était temps d'en avoir un dans ma chambre, répond-il en souriant. Comment était ta soirée ? je demande. Longue ! et toi ? J'en ai appris de bonnes sur Esmée. Elle est plus coquine que je l'imaginais… Stop ! m'arrête Edward. Cette confession seule me suffit ! Je la vois comme ma mère et ma mère n'a pas de sexualité. »
J'entends plusieurs rires au rez-de-chaussée.
« Et moi j'aimerai bien en avoir une, je dis en lui tapotant le nez.
C'est trop dangereux… »
Je me fige et ne dit rien pendant de longues secondes. Puis je m'écarte de lui.
« Bella, ne te fâche pas.
Je ne suis pas fâchée, je réponds sèchement, mentant évidemment. Je pourrais te faire du mal si je me laisse déborder par mes émotions. Tu es cassable. »
J'étais préparée à ce rejet, je lui réponds alors ce que j'avais prévu :
« Et si on y allait petit à petit ?
Qu'est-ce que tu veux dire ? Eh bien, peut-être se caresser soi-même devant l'autre, puis caresser l'autre, des préliminaires quoi… »
Je souris sournoisement.
« Au besoin je peux t'attacher avec des chaines…
Tu… Tu veux m'attacher ? »
Il écarquille les yeux et semble complètement paniqué, n'arrêtant pas d'ouvrir et fermer la bouche sans pouvoir sortir de son. Mince ! J'ai cassé mon petit-ami !