webnovel

Chapitre 19 Hansel, Gretel et moi…

Jessica me parle sans arrêt de Jared sur le trajet du retour. Arrivée devant chez moi, je lui demande :

« En résumé, il t'intéresse et tu aimerais beaucoup que je te le présente.

Trop forte ! Tu sais que je ne l'ai croisé que deux fois. S'il te plait… me supplie-t-elle. Ahhh ! je soupire. Je vais voir ce que je peux faire. Merci, merci, merci, s'écrie Jessica en me prenant dans ses bras. Je ne suis pas sûre d'y arriver, tu sais ?! Mais tu vas essayer, c'est mieux que rien ! Merci de m'avoir ramené à la maison Jess. Je t'en prie Bells. »

Je sors de la voiture et regarde Jessica s'éloigner en faisant un salut de la main. Charlie n'est pas encore revenu de la pêche. Je préparai des pommes de terre vapeur au beurre persillé et des épinards à la crème en attendant la pêche du jour. Mon père arriva peu de temps après me déposant fièrement le poisson tout frais, mais aussi plein, sur le comptoir de la cuisine. Je le regardais, l'air mauvais. Il comprit tout de suite le problème, se lava les mains et commença à vider les entrailles de l'animal.

« Je te jure que quand tu me regardes comme ça, tu es plus effrayante que certains criminels que j'arrête, me dit-il.

La prochaine fois tu les videras avant de me les présenter. De toute façon, il faut les nettoyer avant de les congeler quand tu en ramènes trop. Compris, chef ! plaisante Charlie. »

Après le repas, je monte dans ma chambre et y retrouve Edward, qui m'attire contre lui.

« Tu m'as manqué, je souffle.

Toi aussi, me dit-il en me caressant les cheveux. Tu as pu parler à Harry Clearwater ? Oui et je pense qu'il va consulter Carlisle. C'est une bonne nouvelle, mon amour. »

J'avais expliqué à Edward l'enjeu d'aujourd'hui. Au début, il était aussi réticent que dans le livre à l'idée que j'aille à la réserve. Mais d'une part, il s'est rendu compte que j'irai quoiqu'il arrive, puisque je l'avais promis et d'autre part, il comprenait l'importance qu'avait pour moi d'essayer de sauver la vie du Quileute. J'avais aussi bien sûr parlé à Carlisle qui m'avait assuré qu'il l'occulterait rapidement si Harry le contactait. Il n'y avait plus qu'à croiser les doigts. Cependant, parler d'Harry me fit me souvenir d'un autre problème.

« Par contre, il va y avoir potentiellement un problème avec Jacob.

Le fils de Billy Black ? Oui, j'acquiesce. Il est censé devenir un loup d'ici quelques mois. Et quel est le problème avec lui ? Tu penses qu'il va se mettre en phase bientôt ? s'inquiète Edward. Du moins, il n'y a aucun indice qui l'indique. Par contre je crois qu'il a entendu ma conversation avec Harry. Vous avez parlé de loup-garou et de vampire ? Juste de loup et de transformation. Harry a parlé de sangsue, mais vous n'avez pas été cité. »

Il souffla de soulagement.

« En quoi est-ce un problème ? me demande-t-il.

Il va vite mettre « deux et deux ensemble », comprendre que les vampires existent et se rendre compte que vous êtes des sang-froids, comme ils vous appellent. Je vois, il va falloir que j'en parle à Carlisle. Et moi à Billy, je rajoute. Bonne idée ! Après tout, ils ont autant à perdre que nous, à ce que le secret soit révélé. Je retourne à la maison, comme ça tu pourras prendre une douche. Tu t'en vas maintenant ? je m'écrie en m'éloignant de lui. »

Je le vois froncer le nez. Je plisse les yeux.

« Est-ce une façon détournée de me dire que je pue ?

Eh bien, non… Humm hummm »

Je racle ma gorge en le regardant de biais.

« D'accord ! J'avoue que c'est un peu difficile de respirer l'odeur qui s'est imprégnée sur tes vêtements et tes cheveux. Ne m'en veux pas s'il te plait, me supplie-t-il. »

Je ris en voyant ses yeux de chien battu.

« On dirais que tu as bien observé Alice essayer de faire culpabiliser les autres. Ne t'inquiète pas, je ne vais pas t'en vouloir pour si peu. »

Il parait soulagé. Je pose ma mais sur sa joue et lui dit :

« Il suffira de me le dire la prochaine fois. D'accord ?

D'accord, me répond-il en souriant. »

Après le départ d'Edward, je laisse la fenêtre de la chambre grande ouverte et prends une douche avec mon nouveau shampoing à la vanille. Oui, je sais que Bella adore l'odeur de la fraise, mais personnellement cette odeur m'écœure. Une des premières choses que j'ai changées de ma routine journalière est ce fichu shampoing. Une fois sortie de la douche, j'enfile un tee-shirt et un short et j'appelle Billy.

« Allo ? fait la voix rauque de Billy à l'autre bout de la ligne.

Allo, Billy ? C'est Bella. Bella ? demande-t-il inquiet. Il y a un problème ? Peut-être. C'est au sujet de Jacob. Qu'y a-t-il ? dit-il en se redressant visiblement sur son fauteuil. Il a entendu une partie de notre conversation avec Harry. Oh… Laquelle ? Je ne sais pas, mais nous l'avons croisé après notre discussion et il m'a confronté en me ramenant à la plage. Il semble avoir compris que vos légendes sur les guerrier-loups sont vraies. Et sur les … autres ? demande Billy, hésitant. Il ne les a pas évoqué, dis-je, comprenant que Jacob était à proximité. Je vais m'en occuper, merci Bella. Je t'en prie, Billy. Au fait, quand doivent arriver les … invités… Juste après le passage de Peter et Charlotte. Nous vous avertirons dès que nous en saurons plus. Bonne soirée Bella. Bonne soirée Billy. »

Je raccroche et soupire.

« Qu'est-ce qui a provoqué ce soupir de défaite ? demande la voix d'Edward de la fenêtre.

Jacob écoutait la conversation que j'ai eue avec son père. Plus de problèmes en perceptive ? Billy a dit qu'il s'en chargeait. Pour l'instant, il ne s'agit que de leur secret, il vaut donc mieux les laisser s'en charger. C'est exactement ce qu'a dit Carlisle, acquiesça Edward. J'ai une information pour toi : Peter et Charlotte arrivent demain. Chouette ! J'ai hâte de les rencontrer ! Pardon ? s'écrie Edward. Il est hors de question que tu les rencontres. Et pourquoi ? je réplique, agacée. Ils n'ont pas le même régime alimentaire que nous. Jasper répond d'eux ! Il a dit qu'ils ne se nourriraient pas à Forks. C'est trop dangereux ! Tu recommences ! dis-je en croisant les bras. Tu prends une décision à ma place, sans me consulter. Il n'y a même pas besoin de discuter, tu le les rencontreras pas, répond-il, catégorique. Alors je crois qu'il va y a voir un problème, parce que je n'ai pas besoin de ta permission pour rencontrer qui je veux. Ça aussi, ça n'est pas négociable. Bella… souffle-t-il en se pinçant le nez. Tu ferais mieux de rentrer chez toi. Je pense que je risque de dire des mots qui dépasseraient mes pensées. Tu… Tu me renvoies ? demande-il, chagriné. C'est exact ! dis-je en ouvrant en grand la fenêtre. Personne ne me dirigera comme une marionnette. Tu aurais accepté un compromis, ça aurait été différent. Mais tant que tu n'es pas prêt à accepter de discuter avec moi, je crois que nous n'avons plus rien à nous dire. »

Mon regard sérieux et résigné lui fait comprendre qu'il vaut mieux sortir de ma chambre et il disparait dans la nuit sans prononcer un mot, l'air triste. Je suis peinée de le renvoyer ainsi, mais il a clairement dépassé les bornes. Il doit comprendre que les mœurs ont changé en cent ans et que je ne peux pas accepter d'être traitée comme un objet fragile et non une personne capable de réfléchir. Je me sens blessée par cette attitude. J'ai vraiment l'impression qu'il insulte mon intelligence.

« Bella ? »

Ah ! Charlie vient de rentrer. Je vais avoir une occasion de me changer les idées. Effectivement, m'occuper de mon père m'aide à garder cette histoire au fond de mon cerveau pendant quelques temps. Arrivée dans ma chambre en revanche, je sens la déprime refaire surface. Je prends ma guitare et interprète « Veiller tard » de Jean-Jacques Goldman. Je pose mon menton sur la caisse de la guitare en soupirant. Pourvu qu'il comprenne ce que je ressens. Je me lève, pose ma guitare et touche la fenêtre pour la fermer, quand un violent flash d'images passe devant mes yeux. Je vois alors James passer par ma fenêtre et me clouer au lit. Je hurle de terreur et tombe sur mes fesses.

 « Bella, crie Charlie en se précipitant dans les escaliers. »

Ma porte est brusquement ouverte et je sens les bras de mon père me tirer contre lui.

« Tu as mal quelque part ?

Je… Je crois que j'ai vu quelque chose… je bafouille, les yeux écarquillé de terreur. Où ? A la fenêtre, je réponds les yeux dans le vide. »

Bon sang ! Mais qu'est-ce qui m'arrive ?! Mon père s'approche de la fenêtre et regarde dehors.

« Qu'est-ce que tu as vu ?

Des yeux rouges, je réponds, ne pouvant bien sûr pas lui dire la vérité. Oh ! dit-Charlie, visiblement soulagé. Ça doit être les yeux d'un animal nocturne. Tu sais que leur rétine réfléchit la lumière. Oui… Oui tu as raison, j'acquiesce en essayant de faire un sourire. »

Je ne réussis qu'à grimacer, mais cela semble convaincre Charlie qui me conseille de boire un peu d'eau et de me mettre au lit. J'approuve et il quitte la pièce. Je me lève en me hissant à l'aide du lit. Je prends une respiration et pose à nouveau ma main sur la fenêtre et les mêmes images m'agressent, mais cette fois je les supporte sans crier. Je fixe mon attention sur le calendrier au-dessus de mon bureau… Mercredi…

« Il me tuera mercredi… je murmure. »

Un courant d'air me fit frissonner et je sentis des bras froids m'entourer. S'il n'y avait peu eu cette odeur enchanteresse, j'aurai vidé tout l'air de mes poumons sur le champ. Edward m'avait entrainé à l'opposé de la fenêtre et grondait.

« Euh… Edward ? Qu'est-ce que…

Qui ? il siffle. Qui te tuera ? James, je réponds tout bas. »

Il gronde plus fort et relève la tête. Ses yeux sont noirs et effrayants. Je commence à trembler. Il me fait peur.

« Arrête, idiot ! ordonne Alice, en se glissant à son tour par la fenêtre. Tu vois bien que tu lui fais peur. »

Edward semble prendre conscience de mon état et s'éloigne un peu, mais sans me lâcher.

« Alice ! Je … C'est si bizarre… Comment… »

Aucun mot ne sort convenablement. Je ne sais même si ce que je veux exactement. Et puis je sors la seule chose dont je suis sûre :

« Aide-moi !

Ne t'inquiète pas, me rassure-t-elle. Ça fait bizarre les première fois et puis on s'y habitue. De quoi tu parles Alice ? s'agace Edward. Elle a des visions, explique-t-elle à son frère. Des visions comme moi. Nous le savons… Non, tu ne comprends pas, je l'interrompe. Avant, c'était pendant mon sommeil… Mais là, j'ai juste touché la fenêtre et j'ai vu James passer par cette même fenêtre et me… Et te… siffle Edward entre ses dents. Me vider… dis-je en fermant les yeux, alors que le grondement s'amplifiait. Edward, si tu continues comme ça, tu vas attirer Charlie. Va prendre l'air ! Je ne quitte pas Bella ! Je serai avec elle, répond Alice. De toute façon, elle a des questions à me poser, alors « du vent ! »

Il m'interroge du regard. Je hoche la tête et il part en disant qu'il va prévenir Carlisle. Alice et moi avons discuté une bonne partie de la nuit, allongées sur mon lit. Elle m'a expliqué comment ses premières visions lui été venues, comment elle réussissait à les provoquer et à les cacher. Nous avons convenu que mes visions étaient provoquées par le fait de toucher un objet important pour mon futur. Elle a été impressionnée par ma capacité à provoquer la même vision en réitérant le toucher. Celui-ci agirait comme un catalyseur.

J'ai aussi évoqué ma dispute avec Edward. Elle m'a dit qu'elle comprenait, mais que je ne devais pas oublié ce qu'elle m'avait dit il y a quelques jours sur son éducation. Je lui ai répondu que je savais et que je serai patiente, mais qu'actuellement, j'étais blessée parce que j'avais l'impression qu'il remettait en compte mon intelligence et m'enlevait mon autonomie et ma liberté de penser. Elle a souri à cela et m'a assuré qu'il comprendrait tôt ou tard. La fatigue a finalement eu raison de moi et je me suis effondrée de sommeil. A mon réveil, Alice était toujours là. Elle m'avertit que Carlisle voulait me voir et qu'elle courrait à côté de mon camion.

Je prends une minute humaine, m'habille de façon suffisamment élégante pour ne pas ressembler à une souillon face à sept vampires incroyablement beaux. Je vérifie ma jupe patineuse, ajuste la dentelle du corsage bleu nuit et enfile mes bottes et mon manteau sous l'œil approbateur d'Alice.

Charlie est déjà partie à la pêche et m'écrit qu'il passera au poste de police avant de rentrer. Je lui envoie un SMS, lui indiquant que je vais chez les Cullen. Je grimpe dans mon camion et me dirige vers la villa. Dès que j'arrête le moteur, ma porte s'ouvre et Edward me souhaite le bonjour. Il a l'air nerveux, alors pour le rassurer, je lui souris et l'embrasse tendrement. Il semble un peu se détendre. Lorsque j'ouvre à nouveau les yeux, je vois une multitude d'émotion parcourir les siens. De la douceur, de la crainte, de la douleur, mais surtout beaucoup d'amour et je fonds devant ses iris de miel. Il me prend la main et m'accompagne à l'intérieur. Je sens alors Edward se tendre légèrement.

« Ah Bella ! fait Carlisle en venant à ma rencontre. Je suis heureux que tu sois là. Nous avons des invités. »

Je regarde alors le canapé et vois quatre orbes rouge vif me fixer. L'homme est très grand, blond et sourit malicieusement. Sa compagne, blonde elle aussi, est en revanche très petite, plus petite encore qu'Alice. Elle me dévisage avec curiosité. Ils pourraient être frère et sœur. Avec leur allure enfantine et leurs yeux écarlates, ils ressemblent à des Hansel et Gretel maléfiques.

« Peter et Charlotte, je souffle.

Impressionnant ! s'exclame Peter. Son cœur n'a même pas accéléré à la vue de nos yeux. Tu es très courageuse, rajoute-t-il en me regardant. Ou stupide… murmura Rosalie, avant de récolter des grondements d'Alice et Edward. En tout cas, tu déchaine les passions, rit légèrement Charlotte. »

« Quête principale : Réussir à tuer James… Récompense : Un nouveau lit… Pénalité : une jambe cassée… Durée : trois jours. Conseil du développeur : Il vaut mieux éviter le vase que le prendre sur le visage…»

Je soulève un sourcil sceptique. Le retour des quêtes chelous… et des commentaires « sans queue ni tête ».