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Chapitre 7

9h39

 

Lorsqu'Eillana pénètre dans l'allée, elle remarque que tous les regards sont braqués sur elle. Bien sûr, la jeune fille a pris l'habitude depuis l'histoire d'Aline, mais cette fois-ci, elle ne peut faire un pas sans qu'une foule d'étudiants la hèlent. Ils s'agglutinent autour de l'adolescente comme des abeilles autour d'une ruche. Dans la masse, des deuxièmes et troisièmes années (et elle remarque quelques reporters du club de journalisme).

« Il parait que Carl aurait essayer de te violer hier soir ? Est-ce que c'est vrai ou juste une rumeur qui justifierai sa blessure ? »

« Le mot est un peu fort… » commence-t-elle en réalisant qu'il a raison.

« Ma pauvre ! » s'extasie une fille avec compassion, « Est-ce que tu vas porter plainte ?! »

Des murmures approbateurs se font entendre.

« Porte plainte ! » « J'avoue, ce serait une bonne leçon pour lui ! »

« Grave, la police l'arrêtera ! »

A vrai dire, elle hésite à suivre leurs conseils. Après tout il a tenté de l'agresser et Eillana songe à la satisfaction qu'elle aurait de le voir au commissariat. Mais elle pense aussi au fait que c'est Losvitch qui a frappé Carl et qu'il s'est pris un coup sur la tête. La victime pourrait tenter de retourner ça à son avantage. Eillana se souvient des appels insupportables des parents du jeune homme, des attentes qu'ils ont de lui et se dit qu'accentuer l'histoire ne sert à rien. De plus, à présent, la réputation de Carl est au plus bas et tout le monde s'en méfie.

« Ducoup tu vas faire quoi ? La gazette de Notari aimerait savoir ! » la réveille une étudiante courte sur pattes.

Elle se mord la lèvre -comme si ça pouvait l'aider à trouver une réponse !

« J'ai pas encore décidé, ok. » dit-elle d'un ton ferme. « C'est personnel et honnêtement je préfèrerais ne pas répondre à aucune de ces questions. »

« Oui mais… » insiste l'un des journalistes en herbe

La foule se fait silencieuse.

« Pardon. »

Losvitch l'écarte d'un coup d'épaule. L'adolescente sent la tension qui s'installe. Les gens le laissent passer dans une sorte d'atmosphère respectueuse ; elle remarque également les sourires qui se dessinent sur la tête de plusieurs filles.

« Je vous l'emprunte. »

Bouche bée, curieux et badauds observe le garçon prendre la main d'Eillana et la tirer pour la sortir du cercle.

« On verra pour tes fans plus tard, princesse. Le plus important c'est d'être à l'heure au cours d'Ertenil… » il s'interrompt d'un long soupir. « Putain. »

Carl entre d'un pas assuré ; tout le monde se fige. Les traces de son accident sont visibles. Il a un œil au beurre noir gonflé et des bandages au niveau de son cou. Elle déglutit en le voyant s'approcher d'eux. Tom et Jay accourent en renfort tandis que la masse de groupie se bouscule dans leur direction.

« Qu'est-ce que tu veux ? » gronde Losvitch

« Calme-toi ! » répond le nouvel arrivant. « Je suis ici en paix. »

Le ton posé de Carl arrache un petit rire sceptique au jeune homme.

« Tu veux la paix ? Dégage et il n'y aura pas d'embrouilles. »

Eillana remarque que des personnes ont sortis leur téléphone. Elle aimerait se trouver n'importe où autre part qu'ici.

« Eillana… » l'appelle Carl d'une voix docile.

Avant qu'elle ait le temps de dire quoi que ce soit, Losvitch passe un bras autour de sa taille et la recule délicatement derrière lui.

Jay hausse les sourcils. Tom, loin d'être surpris, semble juste sur le point d'éclater de rire. Des chuchots montent de l'assemblée. Même Carl est dérouté.

« Je veux juste lui parler en privé. »

« On sait très bien ce qui s'est passé la dernière fois que tu étais avec elle en privé. Adresse-toi à-moi si tu veux. »

Un éclair de compréhension traverse les iris de son interlocuteur.

« J'aurais dû deviner ça dès le moment où tu t'es déplacé en personne pour la récupérer. »

Il lève les mains en l'air comme un coupable avouant les faits.

« J'ai compris je ne tenterais plus ma chance. »

« Elle ne voulait pas de toi de toute façon. » s'empresse de le contredire le jeune homme sans savoir si c'est vrai.

« Je souhaite juste M'-EX-PLI-QUER. »

Eillana se dégage de l'étreinte de Losvitch. Il tente de l'en empêcher mais elle lui jette un regard froid. Personne ne la défend à sa place.

« Qu'est-ce que tu as à dire ? Tu as trente secondes avant que je me barre. »

« Je tenais à m'excuser. »

« Ça ressemble à un mensonge… »

L'adolescente balance un coup de pied au jeune homme derrière elle.

« Je sais que ça parait un peu facile de dire pardon mais je pense que j'ai fait une erreur. »

« Continue. »

« J'ai passé une super soirée avec toi ! Vraiment. C'était pas mon intention initiale du tout. Et le fait que tu sois venue me voir plusieurs fois, ça paraissait clair ! J'avais ce sentiment… »

Elle n'en revient pas. Il veut renverser la situation maintenant ? Il est en train d'insinuer que tout est de sa faute, elle ne rêve pas ?

« Je veux dire… Tu vois… tu m'avais embrassé dans la salle et… »

« C'est drôle comme tes excuses ressemblent à des accusations. » l'arrête-t-elle. « Le truc c'est que, d'un, j'étais bourré, de deux, je pense ne pas être la seule à avoir embrassé des personnes au hasard ce soir-là et de trois : quand bien même ce sentiment ( elle appuie sur ce mot avec ironie) aurait été réciproque, si je dis non, c'est non. »

Elle entend des rires. Non c'est non est un célèbre même sur internet.

« Mais écoute-moi, merde ! » son ton gentillet fond comme neige au soleil. « Je voulais juste me distraire, tu étais là, c'est tout ! Si ça avait été une autre, ça aurait été la même chose ! Peut-être qu'elle aurait été moins têtue que toi ! »

« Carl. »

Eillana inspire pour s'empêcher de lui crier dessus.

« Que ça ait été moi ou une autre fille, ta conduite reste dégueulasse. Reste loin de-moi si tu veux éviter les problèmes, ok ? »

Sur ces mots, elle se détourne.

« Je ne dis ça que pour être gentil, tu le sais non ? C'est ta faute. Et si tu n'arrives pas à l'admettre, je préfère arrêter de plaider coupable auprès d'une espèce de salope trop entreprenante ! »

Elle l'ignore sachant qu'il ne fait que se ridiculiser devant tout le monde. Les poings de Losvicth se serrent.

« Tu tâcheras peut-être de garder ta jupe sur tes cuisses, princesse. »

Eillana se retourne, prête à lui balancer une réplique cinglante de son répertoire mais elle n'en a pas besoin. Un grand fracas retentit. Carl est au sol (à nouveau) ; il pousse un cri de douleur lorsque sa chute ravive ses blessures.

« Je t'avais dit que tu ferais mieux de fermer ta gueule. »

Losvitch le regarde de haut -et pas seulement parce que son adversaire est étalé sur le carrelage- son mépris et sa colère palpable.

« Qu'est ce qui se passe ici ? »

Il faut environ une demie seconde à la foule pour se disperser. Madame Estrasir affiche une expression sévère en toisant la scène. On va avoir des problèmes… songe la jeune fille.

« Tu peux te mettre debout ? » demande une voix mielleuse.

Avec sidération, Eillana a juste le temps d'observer Losvitch tendre la main vers Carl pour le relever, avant de dévisager les deux jeunes hommes rire ensemble.

« J'ai glissé, rien de grave madame ! »

« Je l'aide gentiment à se remettre de ces émotions… Vous l'auriez vu c'était une belle chute ! »

Leurs dents blanches éclatantes se tournent vers Mme Estrasir. Comment la directrice ne pouvait-elle pas déceler l'hypocrisie de leurs tons ? 

« Ah… Bon eh bien, la prochaine fois soyez plus silencieux ! On vous entendait depuis la salle des professeurs ! »

« Pardon, toutes nos excuses ! »

« Ouais c'était pas intentionnel ! »

La femme scrute les trois étudiants d'un air suspect.

« En cours maintenant ! »

Elle disparait à petit pas, ses talons aiguilles l'empêchant de bouger dans sa jupe moulante jaune.

Losvitch relève brusquement la victime. Sa poigne se resserre sur son cou endolori. Son étreinte forte étouffe Carl.

« Tu… tiens… tant… que… ça… à… elle ? » parvient-il à articuler.

« Je ne ressens rien pour Eillana ; je ne l'aime pas et ne l'aimerait jamais mais si tu reposes encore tes sales pattes sur elle je t'expédie en enfer, compris ? »

« I… get it. »

Il le laisse retomber par terre. Eillana permet à Losvicth de l'entrainer vers la salle de classe. Même si elle est plutôt flattée qu'il ait -violement- pris sa défense, ses mots lui ont fait l'effet d'une balle dans le cœur.

 

 * * *

A l'instant où Losvitch pose ses pieds dans le labo, il sent que cette présentation va tourner au vinaigre. Il est malade rien que d'entendre les commentaires indiscrets qui précèdent leurs pas. Il lâche le poignet d'Eillana pour la laisser regagner sa place.

« Excusez-nous pour le retard. Il y a eu un… incident.

« Asseyez-vous. » lui indique Mr Ertenil.

Losvitch lui répond d'un sourire fugace qui n'atteint pas ses yeux et s'installe à côté de Soman.

« Si ça continue comme ça, Carl aura besoin de son assurance vie plus tôt qu'il le pense ! Essaye de ne pas trop l'amocher quand même. »

Il préfère ne pas répondre. A cause des petits espions du club de journalisme, tout le monde est au courant de sa bagarre. La vidéo est devenue aussi virale que celle d'Aline à la cafétéria.

« Il va très bien. De toute façon, après ce qu'il vient de balancer il ne risque pas de se trouver une nouvelle copine. Qu'il ressemble à un monstre ou pas. »

Le garçon bouillonne intérieurement. Tu tâcheras peut-être de garder ta jupe sur tes cuisses, princesse. Princesse. Que ce soit parfaitement clair, il n'aime aucune fille, ni à Notari ni ailleurs, mais que Carl se permette d'appeler Eillana de cette façon lui donne des envies de meurtre. Bien sûr, ce n'est pas sa princesse ; elle fait ce qu'elle veut. Mais il n'empêche que c'est son plaisir de la taquiner avec ce surnom.

« C'est définitif, donc ? C'est ta nouvelle copine ? »

Losvitch se tourne vers Soman.

« De quoi tu parles ? »

« Enfin, je sais pas. Vu comme t'a accouru pour la sauver… » (voyant que ça n'amuse pas du tout son pote, il se rattrape) « Ce n'est pas moi qui le dis ! Ce sont les autres ! »

« Comment ça ?! »

Le jeune homme arrache le téléphone des mains de Soman. Une photo est affichée sur la page du vlog de Vick (qui contrôle les journalistes). En gros titre : L ET E ? VERITE OU RUMEUR ? Les détails cachés derrière la scène de ce matin dévoilés !

« Qui est le sale… » il respire. « Qui a écrit ça ? »

« Je n'en sais rien mais tu devrais peut-être regarder avant de vraiment t'énerver. »

« C'est une photo. »

« Non, pire. C'est une vidéo. »

Il respire un bon coup avant d'appuyer sur play. Une jeune reporter s'affiche et parle devant la caméra. A ses premières phrases, il devine qu'il ne va pas apprécier la suite.

« Coucou tout le monde ! Comme vous le savez, ce matin on a tous pu assister à la suite de l'histoire de vendredi dernier. Ce qui était un mystère pendant tout le weekend vient d'être éclaircit ! Mais à présent on se demande tous autre chose… Je vous laisse regarder la suite pour deviner par vous-même ce qui est sur toutes les lèvres depuis la baston de tout à l'heure ! »

Doublé d'une insupportable musique entrainante, le clip démarre. On voit un plan amélioré en noir et blanc du jeune homme qui sort Eillana du cercle, puis un gros plan sur l'instant où il la tire en arrière par la taille et une jolie capture lorsqu'il serre les poings de colère. Pour couronner le tout, les journalistes de Notari n'ont pas oublié de crée un effet de ralenti du moment où il frappe Carl.

« Oui, je sais ! Pour moi aussi c'est surprenant. Pourtant toutes ces images sèment le doute chez nos internautes ! C'est la grande question que tout le monde se pose (!) : Est-ce que Eillana sort avec Losvitch ?? Nous mènerons l'enquête durant les prochains jours… On vous tient au courant ! C'était NN&G pour le reportage du matin. »

Le garçon se crispe. Il croit avoir vu le pire, mais non. A peine aperçoit-il le premier commentaire que son visage commence à se décomposer :

ASSIAN5èmeannée : trop mignons, on pensait pas que ça arriverait un jour mais L a finalement trouvé une reine !

Les suivants sont pires :

JEGH147 : franchement, je pense que c'est de loin LE PLUS BEAU COUPLE DE NOTARI !

HELII : je ne sais pas s'ils sont déjà ensemble ou si c'est juste une rumeur mais en tout cas je croise les doigts pour que tout ça devienne officiel !!!

SARAH4444 : la tête de Carl me fait mourir de rire, mais à part ça ce serait cool de les voir sortir ensemble.

FANNIE5XC : Clin d'œil à Eillana qui n'est pas ici depuis longtemps mais qui a gagné le cœur de quelqu'un que tout le monde pensait intouchable :)

DELIDD/G : joueur de wildball avec cheerleaders… j'aurais tendance à dire cliché mais pas pour eux !

« Ma vie est finie. »

Il a littéralement envie de pleurer. Il n'a jamais voulu ça et toute cette histoire prend beaucoup trop d'ampleur. Losvitch aurait préféré n'importe quelle punition à la place de ses rumeurs débiles.

« Bien, à présent j'appelle le duo numéro trois. Soman, Kelly au tableau. » ordonne le professeur. « Souhaite-moi bonne chance ! »

Son ami lui met une tape dans le dos et part rejoindre sa camarade Kelly, une métisse avec de belles tresses luisantes, qui transporte leur matériel.

Leur exposé est bien structuré mais Losvitch peut sentir depuis sa place le stress de Soman. Les éprouvettes glissent de ses mains tant elles sont moites et le plus drôle est sûrement la façon dont il bégaie. Son pote est très confiant dans la vie de tous les jours, mais la chimie le rend nerveux.

« C'est grâce à ce prototype que le modèle de plante ci-dessous arrive à rester toujours hydraté. La nature fait très bien les choses mais malheureusement il arrive que les tiges qui entourent les Jisée soient détruites, ce qui entraine la dégradation du système de nutrition de la plante. »

« Oui, euh… La Jisée euh… enfin je veux dire que nous avons créé un complément pour la Jisée qui lui permettra de se passer de son système… » il réfléchit. « Son système… nutritif originel. »

Losvicth croise son regard. Soman lutte pour ne pas rire. Ils continuent l'exposé. Kelly finit avec dix-sept et son pote s'en sort avec quatorze et demi.

« Groupe quatre, c'est à vous. »

Le jeune homme part se placer devant le tableau du bas. Le bureau-estrade de Mr Ertenil le surplombe et il sent le regard de son professeur planté dans son dos. Il doit l'oublier s'il veut réussir. Il ne doit pas se planter sinon ses parents lui tomberont encore dessus. Il ne doit pas…

Eillana le rejoint.

« Tout va bien ? T'as l'air… agacé. »

Losvitch note à quel point il est tendu.

« Non, c'est rien. »

« Détends-toi, tout va bien se passer. On a travaillé pendant des heures là-dessus ; alors à moins qu'il y ait une catastrophe naturelle… Ça va pas foirer. »

Il acquiesce avec sérieux en ignorant les chuchots que provoquent leur apparition au tableau.

« Allez-y. »

L'adolescente commence à réciter sa partie du texte. Son coéquipier sort les mélanges au rythme de ses explications. Ils échangent les rôles.

« Le mélange A contient un concentré de Tulipe, d'amidon, d'eau et quelques gouttes de vitamines souterraines. On y a ajouté une pincée de sel pour augmenter la teneur en minéraux et permettre à la Nébuleuse de rester intacte durant toute la belle saison. »

« Nos composants sont facile à trouver et ne nécessite aucun laboratoire spécialisé. Cette expérience simple peut-être refaite à la maison pour une meilleure conservation. »

« D'où le titre de notre présentation, » intervint le jeune homme, « Plante éternelle. »

« Je vais à présent réaliser l'expérience deux. »

Losvitch écoute le stylo de Mr Ertenil griffonner depuis cinq minutes. C'est bon signe. Il observe avec attention Eillana enfiler des lunettes de protection et effectuer ses mélanges. Ses gestes sont souples et assurés. Il lui envie ce talent d'être totalement détendue ; comme si le reste n'existait pas. Il se tourne vers la classe qui prend des notes de leur exposé. Dans la rangée du fond, trois sont sur leurs portables -probablement en train de suivre le NOTARI NEWS & GOSSIPS de ce matin.

« A présent je passe le relais à mon camarade qui va introduire les gouttes du résultat A dans le terreau. »

Losvitch lisse sa blouse blanche et, avec soin, attrape l'éprouvette. Il glisse du liquide dans le pot.

« L'amidon devrait agir au bout de… »

Une explosion retentissante se fait entendre. Merde ! J'en ai mis trop ! réalise-t-il trop tard. Des cris de surprise éclatent du côté des élèves assis. Un épais brouillard se lève. Des débris bouillants de l'énorme bocal de la Nébuleuse virevoltent dans la pièce.

« Baissez… vous ! » ordonne le professeur entre deux quintes de toux. 

Losvitch cherche Eillana des yeux. Elle n'est nulle part. Une montée d'adrénaline lui vient. Il l'imagine déjà se prendre un bout de terre cuite chaud en pleine figure.

« Eillana ? »

Son appel est étouffé par les cris de la classe. Il se met à ramper ventre à terre avec la lampe de poche de son portable.

« Je suis là. » le prévient-t-elle.

Il la trouve quelques secondes plus tard, recroquevillé sous le bureau. Son premier réflexe est de vérifier si elle va bien. Le sien, c'est d'exploser de rire en voyant sa tête pleine de poussière. Seul ses yeux sont protégés. Losvitch se rend compte de son allure ridicule et s'empresse de retirer ses lunettes de labo. Il s'assois à côté de la jeune fille et attend que ça passe. Lorsque le brouillard perd un peu en épaisseur et que le bruit de fracas des débris volants devient inexistant, ils se remettent debout.

« Tout le monde va bien ? » lance Mr Ertenil depuis son perchoir.

« Oui ! » répondent en cœur les élèves présents.

« Parfait, plus de peur que de… » il pousse un cri de surprise. « Eh bien dis-donc ! »

Losvitch aussi a un blanc. La Nébuleuse à refleurie. Ses couleurs sombres comme le jais brille de mille feux, comme si ses pétales étaient parsemés de véritables étoiles. On dirait un ciel de nuit. Une voie lactée florale. La fleur est devenue gigantesque et sa tige flottante est aussi translucide que le verre.

« J'avais dit qu'on réussirait, non ? »

Il se tourne vers Eillana avec un sourire. Le brouillard toujours un peu haut masque encore leurs figures amusées à la classe. Losvitch la regarde à nouveau dans les yeux avec intensité. Je ne l'aime pas et je ne l'aimerais jamais. Il se remémore les évènements précédents, ce qu'il avait balancé à cet imbécile de pervers avant de partir…

Une douceur étrangère l'envahit. Ce qu'il avait répondu à Carl n'était peut-être pas tout à fait vrai…