Les Lumières Vacillantes

Aneline est un petit village situé à 50 kilomètres au sud de la grande ville portuaire de Niëln, au milieu du Désert des Imaginaires. Avec ses cinquante habitants, les seules raisons pour lesquelles ce village existait encore était son oasis, et ses guerriers.

Dans ce gigantesque désert, les journées estivales étaient brûlantes, et les nuits hivernales glaciales. Afin d'endurer ce rude climat, les habitants de ce village, manquant de ressources, ont établi une coutume de développement de soi, aussi bien sur le plan physique que psychologique.

Grâce à cette psychorigidité héréditaire, certains habitants de ce village surent se distinguer au-delà de leurs frontières. Ainsi, au sein de la guilde des aventuriers, le nom d'Aneline et de ses habitants était connu de beaucoup.

Deux noms résonnaient souvent : Salesh et Elena Vanille, deux aventuriers travaillant au nom du gouvernement. Malgré qu'ils aient pris leur retraite suite à la naissance de leur fille, leur renommée de diminuait pas. Certains aventuriers venaient en pèlerinage à Aneline simplement pour les rencontrer.

Ils vivaient ensemble, heureux, dans leur village reculé après avoir exploré les quatre coins du monde connu. Malheureusement ces temps de paix ne furent que de courte durée.

Après la haute-trahison d'un aventuriers mage gouvernemental expert en nécromancie, ils furent contraints de rejoindre l'armée impériale afin de contrer les armées de morts vivants s'étant éparpillées au sein de l'empire.

Après trois années de guerres et de batailles continues, ils menèrent aux côtés de nombreux autres combattants la bataille finale au pied du Mont Koba, un puissant volcan situé à l'est du Désert des Imaginaire qui rejetait ses cendres et son magma sans répit depuis des siècles.

Là, au milieu de milliers d'autres guerriers et morts-vivants, le couple trouva la mort, abattu par le mage noir lui-même.

Suite à cette guerre qui laissa de profondes cicatrices dans le cœur des habitants de l'empire, leur fille fut livrée à elle-même à l'âge de onze ans, abandonnée par son village qui ne possédait plus les moyens nécessaires pour s'occuper d'elle. Seule, elle parcourut pendant plusieurs années les terres de l'empire d'Astria.

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Au milieu d'un chemin de terre, une charrette transportant des marchandises ainsi qu'une dizaine de personnes s'approchait de la ville côtière d'Esteria, l'une des plus grandes villes de l'empire d'Astria.

La plupart des passagers étaient des paysans dont le corps était fatigué par une dure vie de labeur. En revanche, au milieu de ces personnes se trouvait une jeune fille aux cheveux blonds mi-longs, et aux yeux d'aigues-marines. Relativement mince et élancée, elle portait de légers vêtements en cuir recouvrant ses jambes ainsi qu'une bonne partie de son buste. Quelques plaques en acier venaient renforcer ces protections, notamment au niveau de son torse et ses cuisses. Ses bottes étaient elles aussi faites de cuir et couvertes d'une coque extérieure en métal. Elle possédait de même une petite épée à la taille.

"Hé, gamine ! C'est pas banal, de voir des bambins dans ton genre traîner dans le coin, surtout seuls et aussi armés qu'toi !"

Bien que le vieil homme semblât un peu rustre, il avait raison. Les grandes plaines sauvages de l'est étaient rarement parcourues par de jeunes adolescents, les risques en étaient la cause. Ces plaines étaient souvent parcourues par les Anatemas communs, des créatures humanoïdes extrêmement agressives ; il n'était pas rare que les villages les plus proches de leurs grottes se fassent attaquer.

"Ferme-là, Bertrand, tu ne vois pas que tu la déranges." Repris une vieille dame au teint gris.

Le vieil homme, à la vue de cette femme, grimaça.

"Encore toi, Gerina… Mêle-toi de ce qui te regarde."

La vieille femme, qui semblait s'appeler Gerina, tiqua un peu avant de s'asseoir aux côtés de la jeune adolescente.

"Ignore ce vieux goujat, il ne sait pas du tout comment parler aux femmes. Comment t'appelles-tu ?"

La jeune adolescente gloussa légèrement, en mettant sa main devant sa bouche par politesse.

"Je m'appelle Lilliana."

"Lilliana, donc… Et que viens-tu faire dans ces contrées ? Nous avons rarement des visiteurs par ici, à Esteria."

Lilliana la regarda droit dans les yeux. Son regard s'y perdit, pensante. Il était rare que quelqu'un lui adressait la parole. Mais la vieille dame semblait bienveillante, alors elle ne se posa pas davantage de questions :

"Je cherche à devenir aventurière. J'aimerais atteindre le quartier général de la Guilde à Avrel avant d'atteindre la majorité."

Gerina réfléchit quelques instants. Son regard s'assombrit, puis lui répondit :

"Aventurière, donc… Voilà une vie bien compliquée. L'un de mes fils était aventurier, mais son groupe fut décimé lors d'une quête… Son cadavre n'a jamais été retrouvé. Enfin, loin de moi l'idée de vouloir te dissuader, il y a bien des avantages à être aventurier. Si tu veux, il y a une charrette qui fait des allers-retours jusque Xinqe, tu n'as qu'à leur demander de te déposer à Avrel, c'est sur leur chemin."

Lilliana baissa légèrement les yeux, avant de rétorquer :

"Je suis désolée pour votre fils, mais je m'imagine mal une vie différente de celle d'aventurier. Je vous remercie pour l'information, je me renseignerai à ce propos à la guilde des marchands."

Suite à cela, Gerina se tut, perdue dans ses pensées. Même Bertrand qui se fait d'habitude une joie de la taquiner savait qu'il fallait éviter d'aborder le sujet de son fils, il décida donc de la laisser tranquille.

Rapidement, la charrette entra en ville. Elle s'arrêta juste en face de la guilde des marchands. Les bâtiments de guilde étaient généralement très imposants, mais c'était d'autant plus le cas pour la guilde des marchands d'Esteria, qui était la troisième plus importante plaque tournante de l'empire, notamment pour les ressources en minerai qui faisaient les richesses des plaines l'entourant. La guilde des aventuriers était quant à elle relativement petite, leurs activités étant relativement restreintes dans les environs.

C'est cela qui n'arrangeait pas les affaires de Lilliana. En effet, la guilde locale n'était pas autorisée à fournir la licence qui permet à une personne tierce d'exercer le métier d'aventurier.

Si elle souhaitait obtenir une licence, il lui fallait être majeure, ce qui n'était pas un problème étant donné qu'elle fêterai son seizième anniversaire dans les jours à venir, mais il lui fallait aussi se rendre dans une ville possédant un hôtel de guilde capable de lui fournir sa licence.

Les hôtels en question les plus proches étaient ceux de d'Astria city, la capitale de l'empire d'Astria, et d'Avrel, hors des frontières de l'empire, en Aeira, le royaume des elfes. Lilliana préférait évoluer en Aeira car le royaume était couvert par la partie la plus dense de la Grande Forêt de Meranja, et était une zone pauvre en monstres puissants, ce qui permettait aux aventuriers débutants d'évoluer de manière plus sûre.

En descendant de la charrette, Lilliana ne perdit pas de temps et se dirigea directement vers le bâtiment. Il s'agissait d'une structure classique, mais dont les dimensions étaient démesurées : le hall principal devait bien mesurer plus de deux mille mètres carrés, et la structure approchait les vingt mètres de haut !

Tout cela construit en un bois de chêne rouge typique de la région. Cela en faisait un édifice unique, qui faisait la fierté de la ville.

En entrant dans le bâtiment, Lilliana fut accueillie par un employé de la guilde :

"Bonjour et bienvenue à la guilde des marchands d'Esteria, jeune cliente. Comment puis-je vous aider ? Souhaitez-vous vous lancer dans une carrière de marchande, ou bien venez-vous juste pour des renseignements ?"

Lilliana observa attentivement la personne qui venait de l'accoster. Celle-ci était relativement jeune et possédait un teint relativement clair. Ses cheveux étaient châtains, bien coiffés, et ses yeux bleus semblables à des pierres précieuses réfléchissaient parfaitement la lumière extérieure. Son costume noir ne le rendait que d'autant plus élégant.

Rougissant légèrement, Lilliana lui répondit :

"Bonjour, monsieur. Je chercherai à en apprendre davantage sur les charrettes en direction d'Avrel."

Le jeune homme lui sourit, puis continua :

"Avrel ? Très bien, je vous prie de me suivre, je vous amène à l'un de nos conseillers."

L'homme se dirigea vers l'extrémité nord de la salle, à l'opposé de l'entrée. Là, quelques bureaux d'accueil étaient présents, une dizaine de personnes s'y était regroupés en file d'attente. L'hôte qui guidait Lilliana ne s'y arrêta et continua vers un couloir les juxtaposant, s'y engouffrant.

Quelques mètres plus loin, ils se retrouvèrent dans une nouvelle salle moins bondée, avec de nouveaux bureaux. En lisant le petit écriteau à l'entrée de la salle, on y apprenait qu'il s'agissait des bureaux des conseillers personnels.

Là, l'hôte amena Lilliana à proximité du bureau d'une femme ayant la trentaine d'année, très élégante. Sa tenue était raffinée et sa chevelure brune encadrait parfaitement son visage.

D'une voix séduisante elle les salua :

"Bonjour jeune fille, Hamlen !"

L'hôte fit les présentations :

"Nina, je te présente une cliente qui souhaiterait se rendre à Avrel par le biais de l'une de nos charrettes."

Nina observa Lilliana de la tête au pied puis continua :

"Bien, merci Hamlen. Quant à toi jeune fille, assied-toi je te pris."

Lilliana s'assit en face de Nina, les jambes croisées.

"Bien, pour commencer, comment t'appelles-tu ?"

"Je m'appelle Lilliana. Lilliana Vanille."

"Lilliana, donc." Dit la conseillère en souriant, tandis qu'elle griffonnait sur un calepin. "Je m'appelle Nina, enchantée, je serai ta conseillère pour tes projets dans la ville d'Esteria en matière de finance et de transport. Tu souhaites donc te rendre à Avrel ?"

"Oui, c'est cela." Répondit Lilliana laconiquement. "J'aimerais emprunter une place sur l'une des charrettes se dirigeant vers le sud.

"Bien. Les charrettes se dirigeant vers le sud sont plutôt rare, après tout une grande partie du commerce de ces plaines se fait avec la capitale où Niëln. Mais nous avons bien une ou deux charrettes cette semaine pouvant t'y amener."

La conseillère marqua une pause, prenant le temps de noter les détails de leur conversation. Elle reprit ensuite :

"Et financièrement parlant, quel est ton budget ?"

"Mon budget ? Je suis vagabonde, je n'ai que très peu d'argent."

Surprise, Nina cassa la mine de son crayon. Elle demande d'une voix légèrement tremblante :

"Mais… Dans ce cas, comment fais-tu pour survivre ?"

"Eh bien, je chasse, je cueille et je récolte, et lorsque la nuit tombe, je dors sous les arbres ou chez les gens qui souhaitent bien m'accueillir."

Bouche bée, Nina ne pouvait davantage contenir son étonnement :

"Impressionnant ! Quel âge as-tu ? Tu ne me semble même pas être majeure !"

"Non, je n'ai que quinze ans. J'atteindrai la majorité dans deux semaines. C'est pour ça, j'aimerai rejoindre Avrel au plus vite afin de devenir aventurier et commencer à gagner ma vie."

En entendant cela, Nina mis de côté son calepin et se rapprocha de Lilliana.

"Eh bien, j'imagine que je peux faire quelque chose pour toi."

Les yeux de Lilliana se mirent à pétiller :

"C'est vrai ?!"

"Oui, ne t'en fais pas. Je m'occupe de réserver ta place, je te donnerai les indications demain et tu pourras t'en aller le jour suivant."

"C'est merveilleux, merci !"

Suite à cela, Nina se leva, et raccompagna Lilliana jusqu'à la sortie. Elle lui offrit une trentaine d'Astels et lui conseilla une auberge à proximité. Suivant ses conseils, Lilliana s'y dirigea.

Le bâtiment était plus petit qu'une auberge classique, et le design pauvre. Malgré tout, l'extérieur était soigné et le bois blanc du bâtiment semblait de très bonne facture. Les parterres à proximité étaient bien entretenus, de magnifiques fleurs de différentes couleurs les embellissaient. Au-dessus de la porte d'entrée, il était écrit sur un petit écriteau : 'Auberge du Loup Gris'

Lilliana n'hésita pas à entrer. L'intérieur était magnifique, bien qu'un peu rustique : le bois de chêne blanc reflétait l'importante luminosité qui pénétrait dans le hall d'accueil par les différentes fenêtres aux quatre coins de la pièce. La décoration était en bois de chêne rouge afin d'en faire ressortir les couleurs.

Face à l'entrée, un bureau était installé. Derrière celui-ci, une femme dont les cheveux gris et les rides qu'arborait son visage trahissaient son âge avancé, travaillait comme hôte d'accueil.

"Bienvenue à l'auberge du loup gris."

"Bonjour."

La femme dévisageait son nouveau client, tout en souriant.

"Vous souhaiteriez louer une chambre ?"

"Oui, s'il vous plaît. Pour deux nuits."

"Très bien cela fera dix Astels par nuit soit vingt Astels."

Tandis que Lilliana sorti la vingtaine de pièces d'une sacoche, la réceptionniste se retourna afin de décrocher une clef d'un tableau comportant toutes les clés des chambres ainsi que leur numéro correspondant.

La femme tendit la clef, pendant que Lilliana lui distribuait exactement vingt Astels.

"Merci, voici la clef de la chambre n°11, vous la trouverez au fond du couloir à votre droite. Elle est à vous pendant 2 nuits. Les petits-déjeuners et les diners sont compris dans le prix." dit la femme tout en pointant la direction du doigt.

Le couloir en question était un peu plus sombre que le hall d'entrée, pour cause le manque de fenêtre. La porte de la chambre de Lilliana était la plus lumineuse car l'unique source de lumière du couloir était la fenêtre juxtaposant l'entrée de sa chambre.

"Voilà tout, si vous avez des questions n'hésitez pas, et n'oubliez qu'il est possible de diner de 19h00 à 22h00 et les petits déjeuners commencent à 7h00 jusque 11h00 !"

"Merci beaucoup."

Lilliana courba légèrement la tête en remerciement, puis se dirigea vers sa chambre. Elle glissa la clef dans la serrure, et déverrouilla la porte. Lorsqu'elle la poussa, elle sentit le bois rugueux sous mains, une sensation qui n'était pas, à sa grande surprise, désagréable.

Lorsque la porte fut entièrement ouverte, elle fut subjuguée par la vue : bien que simple, la chambre était magnifique. Encore plus que belle, la chambre semblait de qualité : le matelas était épais et semblait confortable, et les bougies semblaient à peine entamées.

Elle se faisait une joie de dormir dans un lit. Un confort qu'elle n'eut pas la possibilité d'apprécier depuis des mois, faute d'argent.

Ne pouvant pas y résister, elle sauta directement dans le lit. Le matelas absorbant le choc, elle rebondit légèrement. La sensation lui plaisait tellement qu'elle se sentait capable de rester dessus des heures durant.

A côté du lit se trouvait une petite table de chevet, la couette s'y trouvait. Elle ne put s'empêcher le caresser de sa main, puis sur son visage. Elle était si douce qu'elle n'arrivait pas à s'arrêter de la toucher.

"C'est incroyable, c'est si doux et ça sent divinement bon. Si j'avais su qu'en venant ici je tomberais sur une telle auberge, et ce gratuitement !"

Etant donné que la nuit s'apprêtait à tomber, elle se reposa un peu avant d'aller diner. Elle alla ensuite se coucher jusqu'au lendemain.

Ce jour-là, elle fit rapidement le tour du marché, avant de se rendre de nouveau à la guilde des marchands peu après le déjeuner. De nombreuses choses l'avaient émerveillées, comme les en-cas du coin par exemple, mais manquant cruellement d'argent, elle ne put s'acheter quoi que ce soit. Elle se jura de revenir visiter ces étales lorsqu'elle sera devenue une aventurière accomplie.

Là, la conseillère lui présenta les données et les horaires de la charrette qu'elle allait emprunter : un aller simple pour Avrel sur une charrette marchande reliant Esteria et Obera, une ville plus au sud. Au sein de la charrette, elle jouera un rôle de garde, bien que les attaques sur cette route marchande étaient très rares. Elle fera la rencontre des marchands le lendemain à huit heures au matin, peu avant le départ.

Satisfaite, Lilliana termina sa journée par une rapide visite des monuments principaux de la ville, avant de rentrer à l'auberge diner, se laver et se coucher aussitôt, avant même que les derniers rayons du soleil ne se cachent sous l'horizon.

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Le lendemain, Lilliana se réveilla à l'aube, soit un peu avant sept heures du matin en cette saison. Elle se brossa rapidement les cheveux et les dents. En sortant de sa chambre, elle n'oublia pas de la fermer à clef, et de rendre celle-ci à la réceptionniste. Elle s'assit à une table, mangea rapidement une tartine sur laquelle était déposé un peu de gelée d'airelles rouges.

Après avoir dévoré son repas, elle quitta l'auberge. En sortant, elle fut aveuglée par les rayons du soleil. Par réflexe, elle ferma rapidement les yeux, mais cela ne l'empêcha pas de se diriger d'un pas soutenu vers la Guilde des Marchands.

Elle arriva peu avant huit heures, mais la charrette qui devait l'accompagner était déjà présente. Autour de celle-ci, deux hommes chargeaient la cargaison, et un autre vérifiait la structure de la charrette.

Elle s'approcha d'eux :

"Bonjour, est-ce vous les marchands qui se rendent à Obera ?"

Les deux jeunes hommes se retournèrent vers elle, et la regarda :

"Oui, c'est bien nous, pourquoi ?"

Les deux jeunes hommes se ressemblaient énormément. Les deux avaient les cheveux couleur ébène coupés courts, et des yeux vert émeraude. Ils portaient le même type de vêtement en lin blanc, matériaux communs de ces plaines. On pouvait cependant les distinguer par leur âge, l'un semblant être âgé d'une quinzaine d'année, voire un peu plus, l'autre approchant de la vingtaine.

Rapidement, ils furent interrompus par le troisième homme. Un homme bien plus âgé, ayant les même yeux vert émeraude.

"Tu es Lilliana, pas vrai ? Enchanté, nous somme bien les marchands livrant à Obera. Nina m'a informée de ta venue. Ne t'en fais pas, tu peux t'asseoir au-devant de la roulotte, Nina a déjà réglé tout financements et papiers. Je ne sais pas ce que tu lui as fait, mais c'est rare qu'elle aide autant quelqu'un ! Bref, nous partons d'ici une dizaine de minutes, nous discuterons à ce moment-là.

Lilliana monta au-devant de la charrette et posa son épée à côté d'elle. Pendant les quelques minutes d'attentes qui la séparait de son départ de la ville d'Esteria, elle ressassa son passé. Après quatre ans d'errance, ce dernier trajet ne représentait pas la fin de son voyage, mais bien un nouveau départ.