webnovel

[FR]Shoto Todoroki - Terroriste des Temps Modernes

« Un meurtrier de masse, l’appelait-on. Le terroriste des temps modernes » Je croyais que j’avais de la chance. Que j’étais différent. Que je pourrais vivre ma vie comme je l’entends. Mais les dés étaient joués depuis longtemps. « C’est amusant, tu ne trouves pas ? Je suis devenu tout ce qu’ils ont dit que je serai » -------- PATREON : patreon.com/Nar_cisseFR English version available on my account

Nar_cisse · Tranh châm biếm
Không đủ số lượng người đọc
125 Chs

Chapitre 83

La familiarité du tissu épais contre ma peau me calma un peu.

J'étais entièrement vêtu de noir, mon épée sanglée dans mon dos et la demi-douzaine de couteaux que je me trimballais toujours bien à leur place. Je tirai sur les morceaux de métal de mes mitaines pour être sûr qu'ils ne seraient assez solides.

Mes doigts se figèrent quelques millimètres au-dessus de mon masque pour la troisième fois depuis ce matin.

Evidemment qu'il couvre ta bouche.

Je me forçai à les baisser.

- Qu'est-ce que tu fous encore là ?

Katsuki venait de débouler dans le dortoir comme une furie, faisant claquer la porte contre le mur.

- J'avais oublié un truc

Je me redressai de ma position accroupie, lui faisant face.

- Toi ?

- Pareil

Il alla à son sac et prit une gourde.

Je m'approchai de la porte, prenant soin de ne marcher sur aucun des autres futons. 

- Dis

Je m'arrêtai sur le seuil de la porte.

- Tu crois que c'est pour bientôt ?

Je baissai les yeux vers mon uniforme sombre qu'il ne pouvait pas voir à cause du genjutsu.

- … à mon avis tu ferais mieux de ménager tes forces

Le soleil frappait de plein fouet, aujourd'hui. Le ciel était d'un bleu sans nuages : un jour parfait pour un combat à mort.

- Yo, Todoroki-san !

Inaza accourut dans ma direction, un sourire immense sur les lèvres.

- Où sont passés tes plâtres ?

Il contracta son biceps puis le frappa d'une main.

- Je ne les gardais que parce que Recovery Girl pensait que je me les laisserai pas se reposer et me les casserai aussitôt qu'elle me laisserait partir de l'infirmerie, mais Aizawa-sensei m'a dit que c'était bon et que j'en avais plus besoin.

Inquiétant.

- Et sinon, tu voudrais pas t'entraîner avec moi aujourd'hui ? J'ai ce mouvement que j'ai toujours voulu faire-

- Une autre fois, peut-être. J'ai déjà des trucs à faire.

- Oh

Il avait l'air un peu déçu mais se reprit bien vite :

- Je t'embêtes pas plus longtemps alors

Il me fit un signe de main et s'en alla aussi vite qu'il était venu vers Monoma et Mézo.

Ils reprirent leur discussion alors que je m'en allai, mains en poches. Je ne ratai pourtant pas la façon curieuse dont le mutant ne cessait de me jeter des coups d'oeil, les oreilles géantes au bout de ses bras frémissant. 

Je n'eus même pas le temps d'entrer dans le réfectoire que Kenta surgit comme une tornade, me tombant dessus bras grands ouverts.

- Sho-sho, je suis trop prêt pour aujourd'hui !

Il m'attrapa la main et commença à m'entraîner vers la plage.

- Ah, bonjour Shoto, me salua son père en s'essuyant les mains sur une serviette.

- Kenta, tu as oublié ta canne à pêche et ton seau !, le réprimanda sa mère en sortant à son tour, mains sur les hanches

- Oupsi

Le garçon retourna à l'intérieur pour récupérer ce qu'il lui fallait alors que sa mère m'approchait, un panier en osier à la main. 

- Tu travailles très dur, Shoto, c'est vraiment une bonne idée que tu prennes cette pause.

L'homme passa un bras autour des épaules de sa femme.

- On commençait à s'inquiéter pour toi : toujours le premier debout et le dernier couché ! (Il se pencha vers moi et me chuchota sur un ton conspirateur :) A vrai dire on en a même parlé à ton prof et il a dit que nous ne devrions pas nous inquiéter pour toi mais tu vois, on te considère un peu comme notre fils

Je trouvai la remarque au moins tout aussi déplacée que la familiarité avec laquelle ils se permettaient de me traiter. Si ça n'avait pas été parce que je voulais expressément le gosse à mes côtés aujourd'hui et qu'il ne fallait pas que je me les mette à dos...

- Ah, te revoilà

Kenta arriva en courant, les joues rouges.

- J'avais oublié que j'avais laissé le seau sous mon lit

La femme recoiffa ses cheveux d'un geste affectueux.

- Je vous ai préparé le pique-nique d'aujourd'hui, comme ça vous n'aurez pas faim

Le garçon fit la moue.

- Mais on doit déjà manger le poisson qu'on va pêcher

Elle lui sourit d'un air indulgent.

- Je sais bien mon chéri, mais est-ce que ce ne serait pas mieux de manger ton poisson avec un super verre de jus ?

Il sembla considérer la proposition avant de hocher la tête.

- D'accord, donne le moi

- C'est un peu lourd, laisse plutôt Shoto s'en charger

- Je le ramène cet après midi

- Amusez vous bien !

*

La matinée de pêche avait tourné au fiasco. 

Kenta avait la capacité d'attention d'une mouche : après vingt minutes à tenter de pêcher une baleine, il avait abandonné et préféré faire des châteaux de sable. 

Il avait piaillé toute la matinée de choses et d'autres que je n'avais même pas fait semblant d'écouter, trop occupé à scruter l'orée de la forêt.

J'avais dispersé une demi-douzaine de clones dans tout le camp et comme aucun n'avait explosé pour m'informer de dangers imminents, j'en avais conclu que tout allait bien.

Je préfère tout de même rester vigilant. On ne sait jamais, après tout. Et puis je ne suis pas infaillible. Personne n'est infaillible. C'est vrai que je ne le suis pas.

- Pourquoi t'es assis comme ça ?

Je répondis machinalement :

- Assis comme quoi ?

- T'es dos à la super jolie mer. Maman dit qu'il faut toujours bien regarder les belles choses.

- Si tu regardes trop longtemps les choses belles elles deviennent laides.

Je sentais la mer, je savais que je n'avais qu'à bouger les doigts pour qu'elle réponde à mon appel.

La forêt c'était différent. Elle était sombre, gorgée de recoins 

Il n'avait pas l'air très convaincu.

- Tu manges pas ?

J'oeillai le contenu du panier d'un air suspicieux, sentait mes vieux travers revenir plus vite que je ne l'aurai voulu.

- Je te propose qu'on fasse un petit jeu, Kenta. Ca te dit ?

Il regarda son sandwich avant de le poser sur sa serviette.

- C'est quoi ?

- Je vais te bander les yeux et te passer un aliment de tout ce qu'on a dans le sac : l'objectif sera que tu reconnaisses tout ce que tu manges, d'accord ? Tu gagnes si tu devines plus de la moitié de tout ce que je te passe

Ses yeux se remplirent d'étoiles :

- Je gagne quoi ?

- Hein ? Je sais pas, ce que tu veux

- Oh je sais, je sais ! J'ai vu le garçon blond avec toi la dernière fois-

- Katsuki ?

- Non, lui il a des pics dans les cheveux. Moi je parle de l'autre, celui qui a l'air un peu bé-bête

- Tu veux dire Denki

- Oui, lui, et bah il a une super collection de cartes. J'aimerai trop avoir sa carte avec le Pikachu, la illustrator. Elle est super rare.

J'avais cru qu'il me demanderait de lui acheter une voiture de course ou une maison.

- Très bien, je la récupérerai pour toi

Il sautilla de joie. 

- Génial, t'es vraiment trop génial Sho-sho !

Je fis claquer ma langue contre mon palais.

- Je t'ai déjà dit de ne plus m'appeler comme ça

Il me tendit une serviette que je lui attachai comme bandeau de fortune.

- N'oublie pas : si ça a un goût bizarre, comme par exemple un goût de produit, ou que tu ne te sens pas bien, il faudra me le dire tout de suite

Il fronça les sourcils.

- Pourquoi ça aurait un goût bizarre ?

- Parce que ça veut dire que c'est pas bon

Parce que ça veut dire que t'es en train de mourir.

- Ouvre la bouche, on commence par le premier

J'approchai le produit de mon nez pour en sentir les effluves. 

L'odeur était celle d'une banale tarte.

Je la cassai en deux et lui mit une moitié devant la bouche.

- Croque

Il croqua dedans à pleins dents, prenant quelques secondes pour mastiquer avec plus d'application que nécessaire.

- C'est des fraises, je reconnais trop !

- Pas d'arrière goût étrange ?

- Nan, en plus c'est trop bon

Il ouvrit la bouche pour que je lui en donne encore. Je la mit sur le côté.

- Passons au suivant

Je lui fis goûter jusqu'au plus petit cornichon de chaque sandwich, m'assurant que tout soit sans danger. Il mangea d'abord avec appétit puis commença à prendre des bouchées de plus en plus petites.

- Shoto, je me sens pas bien

Je scannai la pomme dans laquelle il venait de croquer, sharingan activé.

- C'est la pomme, c'est ça ? Elle avait un goût de produit ?

Il mit sa main sur son ventre bedonnant. 

- Non, c'est parce que j'ai trop mangé. On peut arrêter, s'il te plaît ? Je crois que je vais vomir

J'observais notre déjeuner d'un œil circonspect.

Je lui avais tout fait goûté et boire sauf une dernière bouteille.

- Bois un peu d'eau pour t'aider à faire passer le tout et après on arrête.

Le garçon s'allongea sur le dos, hochant doucement le menton. 

- Ouvre un peu la bouche

Je portai la bouteille à ses lèvres, faisant couler un peu d'eau dans sa gorge. Il avala avec difficulté, comme une oie trop gavée sur le point d'exploser.

- Voilà, c'est fini. Tu peux être fier de toi, t'as gagné une super carte Pokémon

Ses lèvres s'étirèrent en un sourire difficile.

Le silence nous enveloppa alors que j'attendais qu'il tourne bleu ou que du sang se mette à couler de son nez. Au lieu de cela sa respiration se fit plus régulière et il s'endormit.

Je baissai mon masque et commençait à dévorer mon repas avec appétit.

*

La journée s'était étirée et j'avais beau avoir trouvé une demi-douzaine d'activités pour occuper Kenta, il avait fallu que nous rentrions à un moment donné. 

Aucun de mes clones n'avait explosé, à mon plus grand damne : j'aurai aimé que les vilains soient stupides, qu'ils se soient décidé à attaquer en pleine journée, mais apparemment quelqu'un de compétent avait remplacé Shigaraki aux commandes. 

Tout se passerait cette nuit, au pire moment possible pour moi.

Je baissai les yeux vers Kenta qui sautillait joyeusement comme seuls les enfants stupides et insouciants pouvaient le faire.

- Tu sais ma partie préférée c'était quoi ? Quand on a fait le super château de sable, oh non attends, c'était quand tu m'as aidé à pêcher les crabes, oh non non je sais, je sais ! C'était quand tu m'a fais le super parcours dans l'eau, j'étais tout mouillé mais j'ai trop aimé c'était trop drôle.

- Ravi que ça t'ait plu, répondis-je sur un ton laconique.

Je promenai mes yeux sur les alentours : nous étions à côté du feu de camp éteint, à mi-chemin entre la plage et le réfectoire. Tout était vide et silencieux.

- Dis, Kenta, si je te confiais un secret, tu pourrais le garder pour toi ?

Le garçon s'arrêta à côté de moi, l'air encore plus excité qu'auparavant.

- Un super secret de Héros ?

- Ouais, un super secret de héros. Mais il faudra pas le dire à tes parents, d'accord ? Jamais de toute ta vie.

Le garçon hocha la tête, le dos droit et le visage sérieux.

- Croix de bois croix de fer, si je mens je vais en enfer

Il me tendit son petit doigt.

- Faut qu'on fasse la promesse du petit doigt sinon ça compte pas

J'enroulai mon auriculaire autour du sien avant de le secouer comme une poignée de mains.

- C'est quoi le secret ?

Je m'accroupis pour pouvoir être à la hauteur de ses yeux.

Je glissai ma main dans la poche avant d'en retirer un objet que je posai sur ses mains tendues.

Il l'observa d'un air dubitatif.

- Pourquoi tu me donnes un pistolet ?

- Ce n'est pas un pistolet normal, c'est un pistolet lance-fusée. Si tu appuies juste là (je mis mon doigt sur la gâchette) il y a une fusée rouge qui sort et qui illumine tout autour de toi.

- Et je dois en faire quoi ?

- Kenta, écoute très attentivement ce que je vais te dire. Ce soir il y aura un petit jeu, au camp. Des méchants vilains vont venir nous attaquer.

Sa mâchoire se décrocha.

- Et vous allez jouer à héros et vilains ? Je peux jouer, aussi ? Dis, je peux ? Je peux ?

- Mais c'est exactement pour ça que je t'ai donné le pistolet, Kenta. Pour que tu joues avec nous.

Il tremblait d'excitation, pendu à mes lèvres.

- Ce soir quand les vilains vont venir tu seras très certainement avec tes parents. Il y aura beaucoup de bruit et des gens qui vont courir partout. Ce qu'il faudra que tu fasses c'est que tu prennes tes parents et que tu ailles dans l'école, au deuxième étage, dans une salle avec pleins d'ordinateurs. Vous attendrez là, d'accord ?

Il fronça les sourcils.

- Mais moi je voulais me battre contre des vilains

J'étouffai un soupir d'agacement.

- Si tu fais ce que je te dis, alors grâce à toi les héros vont gagner. Tu veux que les héros gagnent, pas vrai ?

Il hocha vigoureusement la tête.

- Bien. Et tu vois le pistolet que je t'ai donné ? Tu ne dois appuyer dessus que si tu es séparé de tes parents et que tu ne peux pas rejoindre l'école, ou qu'un des vilains te fais vraiment trop peur, d'accord ?

- Oui

- Et surtout peu importe ce qu'il se passe ce soir, tu dois garder le secret pour notre conversation. Si quelqu'un te demande si je t'ai dis quoi que ce soit, tu dois dire que je n'ai rien dis du tout. Comprit ?

- Sinon les héros perdent

- Oui, sinon les héros perdent

Il me regardait de ses grands yeux noirs emplis de confiance, comme si il n'y avait jamais rien que je puisse faire ou dire qui me fasse perdre son estime.

Je levai ma main au-dessus de sa tête, hésitant, avant de lui caresser les cheveux.

C'était si bizarre que je retirai ma main aussitôt.

- Maintenant lève tes bras

Il les leva alors que je soulevai son polo, coinçant le pistolet entre son pantalon à élastiques et son ventre.

Ensuite on se remit en marche, Kenta toujours aussi insouciant qu'avant, comme si notre discussion n'avait jamais eu lieu.

- Dis, quand est-ce que tu me donneras ma carte Pikachu ?

*

La nuit tomberait bientôt, et avec ça arriveraient les vilains. 

J'avais fait explosé mes clones et en avait crée de nouveaux, trouvant étrange qu'aucun n'ait remarqué quoi que ce soit d'anormal aujourd'hui. Je savais que ça n'avait aucun sens et que c'était juste une perte d'énergie, mais c'était une précaution parmi d'autres pour la nuit à venir.

J'aimais les précautions. Il n'y avait rien de mieux qu'être un type précautionneux avec un tas de précaution. Comme ça on était jamais prit de court.

Je revenais de l'école, mains en poches et un peu plus calmé, lorsque je remarquai quelque chose d'inhabituel. 

Accroupi entre deux buissons derrière les dortoirs et dos à moi se trouvait Denki, les épaules tremblantes. 

Mes yeux ne le quittèrent pas une seule seconde alors que mon chakra scannait les alentours.

Personne.

Une fraction de seconde plus tard j'étais debout derrière lui, scrutant sa nuque avec attention. 

Mes doigts effleurèrent la poignée de mon épée.

- Qu'est-ce que tu fais ?

Il sursauta, faisant tomber ce qu'il tenait entre les mains.

Une pochette plastique à moitié ouverte s'écrasa au sol : une flopée de cartes de jeu s'en échappa.

Il me lança un coup d'oeil nerveux :

- Ah Todoroki, je ne t'avais pas-

Son visage blêmit lorsqu'il vit le désastre de ses cartes étalées dans l'herbe boueuse.

- Non non non non non

Je l'observai en silence alors qu'il se dépêchait de toutes les repêcher et les ranger le plus délicatement possible dans des compartiments en plastique.

Il soupira de soulagement en tombant sur une carte en particulier qui n'avait miraculeusement pas été endommagée. 

Je sentis mon intérêt piqué en voyant que c'était la Pikachu illustrator dont Kenta m'avait parlé.

- Qu'est-ce qu'elle a de spécial cette carte ?

Denki sursauta à nouveau, presque comme s'il avait oublié que j'étais là.

Il caressait la carte du pouce pour lui enlever une poussière inexistante, avec un air si abruti qu'on aurait dit qu'il caressait un bébé. 

Je trouvais que son comportement était de plus en plus étrange, aussi je raffermis ma prise sur mon épée.

- Cette carte est super rare

Non, vraiment ?

- Mais quand je dis super rare, je veux dire vraiment super rare.

Brusquement il cacha la carte contre lui, m'oeillant d'un air suspicieux. 

J'arcquai un sourcil.

- Je te rappelles que j'ai proposé un million au vainqueur du Championnat de Yuei et tout ça en billets verts

A part le fait que je devais la lui voler pour Kenta, je n'avais aucun intérêt dans cette babiole.

- C'est vrai que t'es riche toi. (Il recula la carte de son torse et l'observa avec... affection). Cette carte vaut de l'or : c'est une des plus rares qu'on peut trouver. Elle est estimée à environ 180 000€.

J'observai le morceau de plastique sous un œil nouveau.

- Comment est-ce que tu l'as eue ?

- … Ochaco me l'a donnée.

J'étais si surpris que j'en relâchai mon tanto.

- Attends, retourne un peu en arrière. Comment est-ce qu'Uraraka a pu te donner une telle carte ?

Cette fille était si pauvre que c'en était ridicule. Je l'avais déjà vue sauter un tas de repas à Yuei avec des excuses plus bidons les unes que les autres données aux autres filles alors que la simple raison était son manque d'argent.

Denki hésita une seconde mais son excitation de partager son secret l'emporta sur sa raison.

- Si je te le dis tu le répètes à personne, d'accord ?

- Croix de bois croix de fer

Il eut un bref rire avant de reprendre, sérieux :

- Tu te rappelles le test dans la forêt au milieu du désert ? Quand on était attachés en binômes ?

Je hochai la tête.

- Et bah Ochaco savait déjà ce qu'on allait faire. Elle avait entendu Aizawa en parler avant, et elle voulait vraiment gagner. Elle m'a montré la carte et elle m'a dit qu'elle me la donnerait si je l'aidais.

Mon sang se glaça. 

- Moi aussi je voulais gagner pour une fois, surtout que j'étais avec Iida et qu'on aurait pu arriver super vite si il m'avait porté genre la moitié du trajet. Mais Ochaco m'a montrée la carte et franchement entre autant d'argent et gagner un exercice de cours...

Mes yeux se vrillèrent sur la carte trop épaisse, trop rigide, de trop bonne qualité pour n'être qu'une simple carte.

J'eus un terrible pressentiment. 

- Elle m'a dit que je devais trouver un moyen de ralentir Iida une fois qu'on arriverait dans la forêt au milieu du désert. C'est même elle qui m'a conseillé de faire exploser ses engines… je me sentais un peu mal parce qu'après il s'est énervé et il a pas voulu me parler pour le reste de la journée, mais ça valait le coup.

Je m'éloignais lentement du garçon, mes yeux fixés sur la carte entre ses doigts.

- Kaminari, cette carte…

Il ne m'entendit pas.

- Elle m'a dit qu'elle arriverait sûrement après moi et qu'il fallait que j'envoie une décharge d'électricité dans la forêt après qu'elle ait crié trois fois. Elle a aussi insisté pour que je fasse semblant d'avoir peur d'un serpent ou un truc comme ça… j'ai trouvé ça un peu exagéré mais je voulais la carte, alors je l'ai fais. A part quelques personnes qui ont prit un peu de jus j'ai plus frappé les arbres qu'autre chose, et après je suis devenu stupide. Mais j'ai eu la carte !

Il la brandit vers moi, tout sourire. 

Son sourire se fana lorsqu'il vit que je m'étais éloigné de quelques mètres, m'approchant de plus en plus du mur en bois des dortoirs.

- Denki, écoute moi attentivement. Il faut que tu poses cette carte tout de suite.

- Hein ?

Il l'approcha de son visage puis la secoua, l'observant d'un œil dubitatif.

- C'est juste une carte, Todoroki.

- Denk-

Et puis tout explosa.