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[FR]Shoto Todoroki - Terroriste des Temps Modernes

« Un meurtrier de masse, l’appelait-on. Le terroriste des temps modernes » Je croyais que j’avais de la chance. Que j’étais différent. Que je pourrais vivre ma vie comme je l’entends. Mais les dés étaient joués depuis longtemps. « C’est amusant, tu ne trouves pas ? Je suis devenu tout ce qu’ils ont dit que je serai » -------- PATREON : patreon.com/Nar_cisseFR English version available on my account

Nar_cisse · Tranh châm biếm
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125 Chs

Chapitre 48 - La Chute d'Icare

CINQ ANS PLUS TARD

C'était un jour comme les autres.

Il faisait chaud à en mourir, les professeurs étaient d'humeur trop paresseuse pour nous faire vraiment travailler et toutes nos pauses étaient allongées par 'oubli'.

Léo me lança un bout de gomme sans grande conviction.

Je penchai la tête sur le côté sans même regarder, mes yeux vissés sur l'écran.

- Pourquoi c'est toi qui a hérité du bon Alter ? Je tuerai pour avoir eu la glace de ma mère

Natsu, une serviette humide sur le front, étendu comme une étoile de mer sur deux chaises, soupira.

- T'es comme un disque rayé mon pote. Tu fais que te répéter encore et encore

Léo secoua son t-shirt pour s'éventer, le visage humide. Des auréoles maculaient la zone sous ses aisselles.

Il se pencha au-dessus de la table, soudainement très intéressé par ce que je faisais.

- Qu'est-ce que tu regardes comme ça depuis tout à l'heure ?

Une vidéo en direct des rues de Mustafu était diffusée par un amateur sur Youtube.

Dessus on pouvait y voir un vilain fait de boue semer la terreur, ayant prit en otage un civil et fuyant dans les rues de la ville.

Ce n'était pas Bakugo, ce qui voulait dire que les évènements du canon n'avaient pas encore commencé.

Mais j'étais tout de même abasourdi de voir que j'y étais, que j'avais vraiment atteint le début du canon – et que je n'étais pas mort, pas encore.

Mon sang ne fit qu'un tour.

Je fermai mes cahiers à la va vite, jetant pochettes à moitié fermées et feuilles volantes dans ma sacoche, l'adrénaline pulsant dans mes veines.

L'ébauche d'un plan se formait dans mon esprit.

A quel point est-ce que je peux baiser le canon ?

- Pourquoi tu t'excites ? T'es pas du genre à t'intéresser aux vilains

Natsu leva un doigt.

- Ni même aux héros

Je m'arrêtai une seconde, les observant tour à tour.

Léandre avec ses cheveux platine et ses yeux gris qui me ressemblait comme à un frère. Natsume avec ses cheveux noirs mi-longs et ses yeux verts.

On avait fait tellement de frasques ensemble que même avec ma mémoire parfaite, j'aurai du mal à toutes me les rappeler.

- Je vais entrer à Yuei

Léo, qui se balançait sur les pieds arrière de sa chaise, manquant de tomber et se rattrapa à la table derrière lui.

Natsu souleva sa serviette du bout du pouce et m'observa d'un œil.

- Toi ? Un héros ?

Je balayai ses remarques d'une main, zippant ma sacoche.

- Bien sûr que non. J'y vais juste pour la licence.

Je regardai l'heure – 15h12 – et savais qu'en moyenne toutes les écoles de la ville finissaient à 15h30 pour laisser du temps aux activités extrascolaire.

Je pianotai sur mon portable Collège Aldera pour avoir une indication grosso modo de la direction que je devais emprunter.

- Je croyais qu'on irait au lycée ensemble et qu'on botterait des culs jusqu'à la fac

Natsu ricana sous sa serviette.

- C'est nos parents qui vont être contents qu'on se sépare. Ils attendent ça depuis des années.

Léo ajouta, tout sourire :

- Ton oncle va être tellement heureux

Je fis coulisser une fenêtre.

Il y avait un terrain de basket occupé par une classe juste en-dessous. Les élèves jouaient mollement, comme si la chaleur ratatinait leurs muscles en plus de leurs cerveaux.

L'air était lourd, pratiquement irrespirable.

Il faut que j'atteigne l'autre bout de la ville en moins de quinze minutes.

Jouable.

- J'ai un truc à faire. Dites à la prof que je suis malade où inventez une excuse.

Je sautai sur le rebord de la fenêtre, poussant ma sacoche en arrière pour contrebalancer mon poids.

Accroupi, je regardai avec indifférence les deux étages me séparant du sol.

Rien de bien terrifiant pour un ninja, même si ça pouvait passer pour quelque chose d'incroyable – quoique pas impossible – à faire.

- Tu veux pas qu'on vienne ?, demanda Natsu.

Je regardai les deux par-dessus mon épaule et étudiait brièvement leurs visages légèrement inquiets.

Moi qui avait dit que je la jouerai cavalier seul…

-… Non, répondis-je en me détournant. On se voit plus tard, ça vous dit ?

Et je sautai sans attendre de réponse.

J'entendis quelqu'un crier derrière moi – sûrement la prof, ou un autre élève qui n'avait jamais appris à se mêler de ses affaires – sa voix m'accompagnant dans mon saut. J'atterris et amortis ma chute en roulant – plus pour ceux qui me regardaient que par réelle nécessité, parce que, encore une fois, ninja – puis couru sans regarder derrière moi.

J'esquivai des élèves en uniforme sur le terrain de sport avec aisance : certains me crièrent même dessus au passage, d'autres s'écartèrent brusquement par peur que je leur fonce dedans.

- Hé, Todoroki ! Où est-ce que tu crois aller ?

Le prof de sport – un homme baraqué et presque aussi grand que mon père - tenta de m'attraper de ses gros bras musclés pour m'arrêter.

Trop lent.

Je me baissai, laissant ses bras agripper l'air au-dessus de moi et le dépassait sans m'arrêter de courir. Il grommela et je l'entendis se mettre à ma poursuite.

La grille d'entrée était fermée – et sans doute c'était ce que le professeur espérait, parce que je l'entendis ricaner derrière moi, entre deux halètements plaintifs :

- Tu ne vas pouvoir aller nulle part comme-

J'envoyai une petite dose de chakra dans mes jambes et, avec élégance, sautai sur le mur attenant aux grilles.

Je l'utilisai pour me propulser au sommet des grilles que j'agrippai à deux mains. J'utilisai ce qu'il me restait d'élan pour balancer le reste de mon corps au-dessus des grilles, volant par-dessus comme si c'était du saut à la perche.

J'atterris souplement, amortissant ma chute avec une roule pour les spectateurs.

- Todoroki ! Reviens ici tout de suite !

Je filai dans la forêt attenante à notre école sans me retourner.

Mon chakra explosa dans mes jambes, me faisant traverser des centaines de mètres en quelques secondes.

Un nuage de fumée jaillit de mon corps.

La seconde d'après ce n'était plus Shoto Todoroki qui traversait les bois plus vite qu'un léopard mais Itachi Uchiha en tenue d'anbu.

En un shunshin et j'avais disparu.

*

- Attendez ! Attendez !

Izuku courut jusqu'à All Might, les yeux emplis de larmes.

- Même si je n'ai pas d'Alter, est-ce que je peux devenir un Héros ?

Le garçon se couvrit la bouche, horrifié par sa demande, mais les yeux brillants d'espoir.

Le visage d'All Might était plongé dans l'obscurité.

- Non

Il fléchit les jambes et disparut dans les cieux, soulevant une bourrasque de vent sur son passage.

Dans ce monde ci la bouteille était toujours dans sa poche, fermée hermétiquement par des fils de chakra.

Si bien fait que ce vilain va mourir d'asphyxie d'une seconde à l'autre.

Mes yeux retournèrent sur Izuku.

Le garçon, à genoux par terre, pleurait comme si on l'avait payé pour se donner en spectacle.

Son visage se plissa comme une tomate pourrie, de grosses gouttes roulant sur ses joues de façon exagérée.

En quelques secondes son t-shirt se retrouva trempé.

Je détournai le regard, ennuyé. Les effusions de ce genre me mettaient mal à l'aise.

Il renifla, essuya d'un revers de manche son nez qui coulait. Puis il se releva, son cahier serré contre son torse.

Son regard embrassa la mer d'immeubles qui s'étendait autour de nous, son regard me passant au travers.

La poignée de la porte qui donnait sur le toit s'ouvrit dans un grincement.

Je le suivis comme son ombre, curieux, me demandant ce que celui qui aurait dû être le protagoniste de ce monde allait bien pouvoir faire.

Il remonta la rue en regardant ses chaussures, perdu, puis se figea à une intersection.

D'un côté s'étendait un quartier résidentiel et de l'autre…

Il prit le chemin de droite, s'éloignant des immeubles et des maisons aux jardins minuscules.

Le collège Aldera se dessina au bout de la rue.

La grille en fer forgé était à moitié ouverte, sa cour vide.

Je n'entendais personne, si ce n'est un professeur qui corrigeait des copies à l'autre bout de l'école.

Izuku, les épaules basses, n'hésita pas une seule seconde.

Il passa à côté d'un bassin de carpe et monta une cage d'escaliers barrée par des chaînes plus faites pour effrayer qu'autre chose.

Il monta les cinq étages, le regard éteint.

Je le suivais à bonne distance, anticipant déjà ce qui allait à se produire.

Qu'avait-il vécu pour en arriver là ? A quel point était-il désespéré pour considérer la fuite comme sa seule option ?

Des souvenirs de bois brûlé et d'antiseptique m'assaillirent comme un flash.

J'observai Izuku, penché au-dessus du rebord, le visage dénué d'émotions.

Pathétique.

Il resta un long moment à contempler le trottoir, les yeux grands ouverts.

Et puis, lentement, il recula.

Il s'assit sur le rebord et dénoua ses chaussures avec délicatesse.

Il retira sa cravate, la déposa à côté de ses chaussures.

Son sac beige se retrouva juste à côté.

Carnet en main, Izuku Midroriya monta sur le fin rebord qui séparait le toit du vide.

Il déchira les pages de son ANALYSE BOOK et les éparpilla dans le vent comme des confettis.

Lorsqu'il ne lui resta plus que la reliure, Izuku la jeta aussi loin qu'il put.

Derrière lui, le soleil se couchait.

Des rayons d'or, à l'apparence divine, éclairaient l'horizon comme si on y avait mit le feu. Les nuages étaient d'un rouge sanglant, et le ciel s'étendait en dégradés de rose et de pourpre.

Ça allait sans dire, c'était un beau jour pour mourir.

Izuku tendit ses bras de part et d'autre de son corps, comme un oiseau sur le point de prendre son envol.

Le vent faisait flotter ses cheveux verts immonde derrière lui, des bourrasques s'infiltrant dans ses vêtements et les faisant gonfler. 

Mon sharingan s'activa malgré moi dans mes prunelles, les trois virgules tournant avec paresse.

L'image d'Izuku Midoriya étendu devant le soleil, un halo doré enveloppant son corps, se grava dans mon esprit.

Il sauta.

Sa chute fut rapide et majestueuse, comme si on venait de lui tirer dans les ailes.

Sa tête impacta la bordure du trottoir.

Son crâne explosa dans une gerbe de sang, une matière grise teintée de rouge s'en échappant comme des viscères qu'on déverse. Ses poignets frappèrent le concret avant le reste de ses bras, l'os de son avant-bras gauche trou sa chaire et sa peau, rendant son bras flasque. Ses genoux pointus se fracassèrent contre l'asphalte, un bruit écoeurant d'os brisés se répercutant dans toute la rue.

Il gémit, remua, agonisa, seul pour assumer sa douleur et les conséquences de ses actes.

Une marre de sang se répandit comme de la pisse tout autour de son corps, roulant jusqu'à la bouche d'égouts la plus proche, repeignant les barreaux d'une fraîche couleur écarlate.

Sa respiration devint un halètement rauque, une expiration fatiguée, un soupir sans force. Puis plus rien.

J'attendis quelques instants de plus, silencieux, solennel, qu'un quelconque évènement tragique se produise.

C'était lui le protagoniste de ce monde, non ? Il fallait donc qu'il arrive quelque chose, n'importe quoi.

Sa mère devait apparaître de nulle part, crier de façon déchirante, serrer son corps désarticulé contre elle.

Bakugo devait sortir de l'école à ce moment, alerté par le bruit, surprit, abattu, demandant à Izuku de lui pardonner.

Il pleuvait toujours dans les moments tragiques, non ?

Mais il n'y eut rien de tout cela.

Les oiseaux continuèrent à pépier et le soleil à briller fort.

Et c'est ainsi qu'Izuku Midoriya mourut.

Je contemplai un instant sa carcasse, abasourdi par la tournure des évènements.

C'est juste un gosse.

Et, plus je le contemplai, plus je réalisai que la notion de 'protagoniste de ce monde' était obsolète.

Il n'y avait pas de noble quête, pas de grand héros, pas de vilain méchant.

Nous étions juste des gens qui croyaient faire ce qu'il y avait de mieux.

Je songeai à appeler la morgue mais repoussai cette idée.

Même si j'avais un henge et que j'étais enveloppé sous une demi-douzaine d'illusions, mieux valait ne pas prendre de risque de dévoiler ma présence ici.

Je me levai, offrit un dernier regard à celui qui aurait dû être.

Mon chakra bourdonna sous ma peau et-

Une inspiration.

Mon sang se glaça.

Non, ça ne peut pas…

Et pourtant.

Je me tournai lentement, les yeux grands ouverts.

Son sang lévita et retourna dans son corps, le trou dans son crâne se résorba, les os ayant troué sa chaire se remirent en place et ses genoux tournèrent sur eux-mêmes jusqu'à reprendre le bon angle.

En l'espace d'une minute, là où se trouvait auparavant un carnage se tenait Izuku Midoriya, hébété, regardant ses mains en clignant des yeux de la façon la plus irritante que j'ai jamais vue.

Je murmurai, incapable d'en croire mes yeux.

- Il est immortel

Ce type est immortel.

Ha. Ha. Ha. Hahahahaha.

Ma main gauche trembla, et je fus pris d'une violente envie de le poignarder pour voir s'il oserait recommencer.

C'est quel genre de blague pourrie ?

Est-ce que ça avait toujours été son Alter de départ, qui ne devait agir comme ultime buff que dans un combat final ?

Est-ce que c'était le plot armor ?

Où est-ce que, véritablement, Izuku Midoriya était le protagoniste de ce monde et je ne pouvais rien y changer ?

Une bouffée de rage m'envahit et je m'attrapai la tête à deux mains, m'arrachant presque les cheveux.

Calme, Shoto. Respire.

Je fermai les yeux.

Non, Izuku Midoriya n'était pas le protagoniste.

Il en avait les caractéristiques, mais pas le pouvoir. Oui, c'était ça : ce Izuku Midoriya là n'avait pas le One for All. Il n'était qu'une moitié de personnage principal pas encore complet.

Si je réussissais à l'empêcher de l'avoir…

Une liste de potentiels personnages que je pouvais pousser à l'obtenir se déroula dans mon esprit.

L'avoir pour moi-même ne me vint même pas à l'esprit – je n'avais aucune idée qu'une bande de vieux dégénérés tente de me contrôler. Et puis me battre pour 'le bien' ? Trop stupide, trop enfantin, trop manichéen.

Je rouvris à nouveau mes yeux et les posai sur le garçon.

Il pleurait, ses mains agrippant son t-shirt au-dessus de son coeur.

1-0 pour toi, izuku.

Je quittai les lieux dans un shunshin, l'image du garçon pleurant imprimée dans mon esprit.

S'il s'avérait vraiment que l'univers entier agissait comme s'il était le protagoniste de droit, je n'aurai qu'à me débarrasser de lui comme l'avait fait Shikamaru d'Hidan – dans un trou dont personne ne pourrait jamais le sortir, avec sa tête pour seule compagnie.