webnovel

[FR]Shoto Todoroki - Terroriste des Temps Modernes

« Un meurtrier de masse, l’appelait-on. Le terroriste des temps modernes » Je croyais que j’avais de la chance. Que j’étais différent. Que je pourrais vivre ma vie comme je l’entends. Mais les dés étaient joués depuis longtemps. « C’est amusant, tu ne trouves pas ? Je suis devenu tout ce qu’ils ont dit que je serai » -------- PATREON : patreon.com/Nar_cisseFR English version available on my account

Nar_cisse · Tranh châm biếm
Không đủ số lượng người đọc
125 Chs

Chapitre 43

- C'est notre dernière séance

Heureusement.

- Y a t-il quoi que ce soit dont tu voudrais parler avec moi ?

Allongé sur le divan, les yeux rivés sur la tâche jaune, je haussai les épaules.

- J'aimerais que tu m'excuses pour l'autre fois. C'était indélicat de ma part, en plus d'être inconvenant.

Je me demandai combien de personnes liraient mon dossier psychologique et croiraient me connaître, combien s'imagineraient être proche de moi parce qu'ils avaient eu un aperçu de ce qu'était ma vie.

'Le pauvre garçon, il a vécu tant de choses tragiques, ça explique qu'il soit aussi méfiant malveillant maléfique' et blah blah blah.

- J'aimerai qu'on fasse un petit jeu aujourd'hui. Est-ce que ça te dirait ?

La psy capta mon attention.

Tout ce qu'elle veut si ça m'évite de répondre à ses questions idiotes.

- Quel genre de jeu ?

Je me rassis, lui faisant face depuis l'autre côté de la table basse.

Je ne ratai pas la façon dont le coin de sa bouche se releva, asymétriquement.

- Un petit jeu avec des images. Je te les montre et tu me dis ce que tu vois.

Elle tira des photographies imprimées sur feuilles A5 de son attaché-case.

Le test de Roscharch.

Je contemplai l'idée de refuser et de retourner à mon mutisme, mais j'avais encore une heure à tuer avec elle et je ne voulais pas qu'elle passe son temps à râler.

- Amusant, n'est-ce pas ?

J'évitai de regarder son visage grotesquement contorsionné.

Je désignai les images d'une main.

- Allez-y

Elle me montra la première.

Des tâches d'encre colorées avaient été disposées sur la feuille.

- Une peinture d'enfant

Elle fit passer une nouvelle image avec des tâches grisâtres cette fois.

- Des jambes

Nouvelle tâche.

- Des poumons. Et un estomac.

Je me pris au jeu.

- Des statues.

Nouvelle image.

- Un garçon avec un anorak

Tourne.

- Des mains pleines de sang

Tourne.

- Deux couronnes

Tourne.

- Rien

Tourne.

- Un insecte piétiné

Tourne.

- De la viande

Elle posa la dernière carte à plat sur toutes les autres.

Frappant dans ses mains, elle sourit.

- Ça conclut donc notre dernière séance ! Tu peux partir plus tôt, si tu veux-

J'étais déjà debout.

- -mais avant ça j'aimerai te donner quelque chose

Elle farfouilla dans son sac à main, en tira deux rouges à lèvres et une trousse mal fermée tout en grommelant, sourcils froncés.

Est-ce que sa propension au chaos veut dire quoi que ce soit sur son état psychologique ou ce genre de choses ne compte pas pour les gens comme elle ?

- Tiens ! Voilà !

Elle me tendit une carte pliée et tâchée de café sur lequel il y avait son nom et son numéro.

- Nos séances n'étaient pas à but thérapeutique - pas vraiment puisque je n'étais qu'une oreille attentive et que je ne te prodiguais pas de conseils - et elles étaient très rapprochées dans le temps. J'aimerai pouvoir te suivre à l'avenir, mais j'aurai besoin de ton accord pour cela.

Et, pour qu'elle se taise, je répondis :

- Bien sûr

Elle sourit et je lui dis au revoir.

Une fois la porte passée, je jetai sa carte à la poubelle.

*

Teka entra dans ma chambre sans frapper.

Je relevai les yeux de mon encyclopédie du chakra, mon sharingan se désactivant dans la foulée. La lumière bleuâtre qui entourait le livre s'évapora, les mots et les lettres sur les pages tournoyant pour reprendre leur forme initiale.

Je fermai Italie, guerre et paix, puis pivotai sur ma chaise pour lui faire face.

- J'ai cru comprendre que tu partais demain

Mains croisées dans le dos, mamie Teka me toisait du haut de son mètre quatre-vingt rehaussé par une paire de talons aiguilles.

- Ce qui n'est pas trop tôt, si tu veux mon avis

Menton relevé, Teka se mit à arpenter la pièce comme un inspecteur de police.

Elle poussa du bout de son talon le tas de feuilles remplis de fuinjutsu que j'avais laissé traîner au pied de mon lit.

- Qu'est-ce donc ?

- Des dessins. Je m'intéresse au cubisme.

Elle les scruta quelques secondes de plus, comme si elle cherchait à les déchiffrer, avant de reporter son attention sur moi.

- Tu n'as pas fais grand-chose depuis ton arrivée ici

- C'est à dire ?

Ses talons claquèrent comme un fouet sur le carrelage.

Ses yeux balayèrent mon bureau du regard, s'arrêtant à peine sur le livre que j'avais pris de sa bibliothèque.

- Ton père m'a dit que tu n'a pas raté un seul jour d'entraînement en six ans. Or tu n'as pas fait quoi que ce soit qui y ressemble depuis que tu es arrivé ici.

Ses yeux flamboyants embrassèrent la pièce du regard. La lueur d'intérêt qu'elle avait en entrant s'éteignit.

- Je me suis entraîné. Avec le groupe trois.

Elle balaya ma remarque de la main.

- Parce que je t'y ai obligé

Je ne répondis rien, parce qu'il n'y avait rien à répondre.

Teka était venue ici avec un but précis, et ce n'est pas en gaspillant ma salive que j'arriverai à la faire avouer quoi que ce soit.

- Tu es un garçon particulier, Shoto. Aussi hargneux et vindicatif qu'Enji à ton âge, mais plus réaliste. Plus violent.

Et, au regard entendu qu'elle m'envoya, j'eus la certitude qu'elle savait.

Mon chakra bouillonna dans mon ventre.

- Est-ce quelque chose de mauvais ?

Elle me scruta durant quelques secondes, insondable. Et puis elle détourna le regard.

- Non. Pas nécessairement.

Elle fit le tour de la pièce, le pas lent. Ses doigts effleurèrent le sommet d'un tableau : elle frotta son pouce contre son index, la poussière tombant comme du sel sur le sol.

- Il y a une raison pour laquelle nous sommes la seule famille à avoir survécu à l'Âge Noir malgré notre participation active dans le morcellement de notre pays.

Elle fit volte face, me scrutant avec l'intensité d'un rapace.

- Peu importe le pourquoi, peu importe le comment, les Todoroki se sont toujours serrés les coudes. C'est ce qui fait et fera toujours notre force.

Elle continua :

- Je veux que tu saches que la famille mettra toujours à profit toutes ses ressources et toute sa puissance pour toi. De même, tu te dois d'utiliser tous tes pouvoirs pour garantir notre salut.

Mon visage resta aussi lisse que celui d'une statue.

- Tu veux dire mes Alters

- Oui. Tes Alters.

Mais nous savions tous les deux de quoi il retournait vraiment.

- Et maintenant ?

- Maintenant tu viens avec moi, je veux te montrer quelque chose

*

La lune était pleine, sa surface brillante se reflétant dans l'océan.

Les vagues argentées léchaient avec douceur le sable nacré. L'air était frais, le vent inexistant.

- Pourquoi est-ce qu'on les a laissés aussi loin ?

Mon sharingan s'activa durant une fraction de seconde, aiguisant ma vision et teintant le monde de rouge.

A plus de trois cent-mètres de là se trouvait la voiture et les deux gardes du corps que nous avions laissés.

Debout de chaque côté du véhicule, ils scrutaient l'obscurité comme s'ils s'attendaient à en voir jaillir quelqu'un d'un instant à l'autre.

- Une chose que tu apprendras est que si tu peux te passer de mettre tes subordonnés en danger, alors tu dois le faire

Teka, debout sur le sable, retira ses talons.

Elle lança sa veste à fourrure sur le côté et se mit à déboutonner son chemisier.

Je levai les yeux vers le ciel, scrutant les étoiles, me demandant ce qui était en train de se passer.

- Rappelle moi pourquoi tu te déshabilles déjà ?

- Mes vêtements ne supporteraient pas la chaleur

Je risquai un œil en bas, le remontant aussi tôt, le visage brûlant.

Qu'est-ce que cette vieille folle fout toute nue ?

- Shoto

Je continuai à scruter les étoiles, dents serrées.

- Ce que j'ai à te montrer est important. Regarde-moi

Je baissai les yeux sur son visage, refusant de regarder en-dessous de ses épaules. Elle était dos à moi.

- Fais très attention à ce que je vais faire

Elle fit face à la mer.

Mon dégoût était toujours bien présent au fond de ma gorge, menaçant de se transformer en vomi.

Teka leva les bras au ciel, comme une prêtresse qui invoquerait le pouvoir des étoiles.

Durant une seconde, il ne se passa rien.

Puis la mer se mit à chauffer.

De la vapeur s'en échappa en volutes, s'élevant dans le ciel nocturne comme la fumée d'un bûcher.

L'eau bouillit, des bulles brûlantes éclatant à la surface de la mer comme des bulles d'acide. Il n'y avait plus de vagues, maintenant.

Les cheveux de feu de Teka brûlaient comme une rivière de lave sur ses épaules.

Sa peau vira au jaune, à l'orange, au rouge, et la mer continuait à bouillir.

Sous mes pieds la terre gronda.

Des fissures se propagèrent le long des dunes de sable en partant de Teka.

Je reculai d'un pas, me couvrant le visage de mon avant-bras, l'air chaud et sec me fouettant la peau comme si on avait ouvert un four sur mon visage.

De la lave sortit des fissures, se propageant à la surface du sable comme l'eau libérée d'un barrage reprenant ses droits.

Je reculai, mes yeux rivés sur Teka dont la peau en fusion était devenue translucide. Je pouvais voir son squelette devenu fluorescent au travers.

Elle avait l'air d'une déesse des enfers sur le point de mettre le monde entier à feu.

Le sable étouffa un soupir de vapeur.

Je reculai encore, l'air étant devenu irrespirable pour moi.

Teka rejeta la tête en arrière, sa crinière brûlante fouettant l'air.

Tout à coup le morceau de sable intact sur lequel elle se trouvait fut soulevé dans les airs.

Une main géante fait de lave souleva le rocher et elle avec à travers l'obscurité.

Il me fallut quelques secondes pour réaliser que la main en fusion imitait celle de Teka, tendue dans devant elle.

La mer se teinta des couleurs de la lave comme si on y avait mit le feu.

La voix de Teka trancha l'air.

- C'est ce que nous appelons le God Mode, Shoto. Ton grand-père savait le faire, ton père sait le faire...

Un sourire incontrôlable me monta aux lèvres.

Essuyant une goutte de sueur d'un revers de main, je continuai à observer la silhouette en fusion de Teka

- Un jour il te faudra reprendre les rennes de la Familia. Et pour ça il te faudra maîtriser le God Mode.

*

BONUS : COMPTE RENDU DE BILAN PSYCHOLOGIQUE

Date : Italie, 21 mai 2107. Séance n°5

Identifiés : Patient Todoroki Shoto

Psychologue retraitée Haruka Maki

Origine de la demande : 

Inquiétudes réitérées par le père du patient quand à l'impact émotionnel et psychologique qu'auraient eu des évènements marquants dans la vie du patient

Contexte :

Le patient est âgé de neuf ans à la date de la rédaction de ce compte-rendu. A fréquenté des écoles privées et possède un niveau d'éducation amplement supérieur à ses pairs. Entré récemment au collège.

Relation inexistante avec sa mère, son frère et sa sœur. Relation très forte avec son père, lui-même son unique tuteur légal. Relation conflictuelle avec son frère décédé lorsque le patient avait cinq ans (voir plus loin).

Comportement du patient vis à vis des consultations :

Le patient présente une capacité de mutisme exceptionnelle pour quelqu'un de son âge. Comportement méfiant et suspicieux. Prend plus de temps à réfléchir à la formulation de ses réponses plutôt qu'à parler. Ne s'exprime qu'en demi-vérités.

Mécanisme de défense : Mutisme et indifférence.

Résultats des tests :

Test de Roscharch : Les réponses du patients ne correspondent pas à la moyenne dite 'saine et en bonne santé'. Le patient semble légèrement perturbé avec une propension importante à ignorer ses propres émotions. Patient minutieux, vigilant et enclin à la violence.

Test du dessin : Réalisé lors de la toute première session, il y a cinq ans. Le patient a dessiné le même homme durant les cinq séances (voir pièce jointe). Refus de s'exprimer à ce propos. Test non concluant.

Note 1 : Ces deux tests sont les seuls auxquels le patient a accepté de se plier.

Note 2 : Il est important de noter que les tests de Roscharch et du dessin ne font pas l'unanimité dans la communauté scientifique. Vivement recommandé de poursuivre – si poursuite avec le patient il y a – en commençant par des tests de type INTRIGUE.

Formulation :

A survécu à un attentat terroriste.

A survécu à une tentative de noyade de la part de son frère désormais décédé.

A survécu à une tentative de strangulation doublée d'immolation de la part de son frère désormais décédé.

A survécu à un kidnapping en immolant ses ravisseurs.

A survécu à une tentative d'assassinat doublée d'une tentative de kidnapping qui à coûté la vie à son garde du corps.

Diagnostique :

CIM10- F42 - Trouble névrotique à dominance obsessionnelle – A tendance à frotter son majeur gauche du bout du pouce sans s'en rendre compte. Main gauche qui tremble, occasionnellement.

CIM10- F43.1 et F43.2 – Syndrome de Stress Post-Traumatique – Aborder certains sujets traumatiques avec le patient ont tendance à le rendre nerveux et à provoquer une reviviscence mémorielle de l'évènement traumatique.

CIM10- F91.1 – Violence contre les personnes – Pas de problème de socialisation mais présente une personnalité violente. Est capable de discuter tranquillement l'instant d'avant puis de se retrouver à frapper un de ses pairs la seconde d'après sans raison apparente (voir dossiers scolaires transmis par les diverses écoles précédentes).

Complémentaire :

CIM 10 – F93.0 – Trouble de l'angoisse de la séparation – Le patient présentait des tendances anxieuses à être séparé de son père vers l'âge de quatre ans, après la survenue du premier épisode traumatique intra-familial. Le trouble se serait vraisemblablement atténué mais difficile à dire s'il a totalement disparu.

Paranoïa : Paranoïa légère soupçonnée (délires non inclus).

Recommandation du professionnel de santé :

Un suivi approfondi du patient est fortement conseillé. En revanche son mutisme partiel risque de porter préjudice à toute forme de traitement proposé.

La situation du patient est préoccupante mais il se pourrait que la plupart de ces symptômes disparaissent d'eux-même avec le temps.

Recommandé de faire suivre le patient mensuellement sur plusieurs années.

*

Note de l'auteur : 

Pour la classification des diagnostiques je me suis basée sur 'La Classification Française des troubles mentaux de l'enfant et de l'adolescent'.

J'ai aussi effectué quelques recherches pour avoir une idée de la façon dont un compte-rendu psychologique doit être fait. J'ai trouvé (et lu) un très long PDF à ce sujet, mais il n'y avait pas d'exemple de fiche concrète toute faite à compléter donc j'ai fais comme j'ai pu.

Si des psychologues/psychiatres passent par là, j'espère vous avoir fait honneur (ou alors pas trop honte haha).