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[FR]Shoto Todoroki - Terroriste des Temps Modernes

« Un meurtrier de masse, l’appelait-on. Le terroriste des temps modernes » Je croyais que j’avais de la chance. Que j’étais différent. Que je pourrais vivre ma vie comme je l’entends. Mais les dés étaient joués depuis longtemps. « C’est amusant, tu ne trouves pas ? Je suis devenu tout ce qu’ils ont dit que je serai » -------- PATREON : patreon.com/Nar_cisseFR English version available on my account

Nar_cisse · Tranh châm biếm
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125 Chs

Chapitre 101

Je papillonnai des yeux, groogy, ma vision floue devenant progressivement plus nette. 

Des murs blancs, un écran de télévision, des rideaux tirés, des oiseaux qui pépient, l'odeur de l'antiseptique et du sang mal lavé.

Je poussai un grognement en me relevant, mes muscles endoloris et chauds refusant que je bouge.

Posant mes pieds sur le carrelage froid, j'arrachai d'une main les fils accrochés à mon corps.

Aussitôt la machine à côté de mon lit se mit à sonner.

Le cerveau en miettes comme si j'avais trop bu, le son strident me fit l'effet d'une alarme incendie résonnant d'une paroi craniale à l'autre : je frappai la machine, détruisant l'écran et la faisant terre par la même occasion.

Des gerbes de plastique et de verre tombèrent sur le sol et autour de mes pieds.

Je marchai jusqu'à la fenêtre, mes muscles aussi raides que des branches me rendant difficile la traversée. Je sentais à peine mes orteils endoloris sur le sol.

Dix ans d'entraînement et tu te fais terrasser par l'épuisement de ton chakra.

Tirant les rideaux d'un geste sec, je plissai les yeux en observant l'extérieur.

Un ciel sans nuage, de la lumière qui se déversait en flots par la fenêtre, un parc et des patients en blouse blanche qui se baladaient d'un endroit à l'autre.

Mon chakra bourdonna douloureusement sous ma peau, répondant à mon appel mais avec plus de difficulté qu'habituellement.

Je scannai le bâtiment tout entier jusqu'à trouver l'énergie que je cherchai.

Je traversai la chambre en sens contraire, dépassait mon lit et sortit dans le couloir.

Patients, visiteurs et médecins me regardaient avec surprise, mais personne ne fit aucun geste pour m'arrêter.

Je traversai deux couloirs avant d'enfin arriver devant une fontaine à eau, à laquelle il était en train de se servir.

- Tu devrais être dans ta chambre

Il ne me regarda même pas.

Ma colère explosa comme une bombe.

- Combien de temps est-ce que tu vas me prendre la tête ?

Enji regarda sa tasse en plastique, en but une gorgée, se tourna lentement vers moi.

Toujours plus grand que moi, il me toisa comme si je valais moins que la poussière sous ses chaussures.

Je détestai ça.

- Retourne dans ta chambre

- J'ai fais tout ce que tu m'as dis putain ! J'ai redirigé ce vilain comme tu voulais même si-

J'hésitai, les mots refusant de quitter mes lèvres.

Même si j'ai failli vider mon chakra au point d'en mourir.

Il me regarda intensément.

- Même si ?

Je me tus, et la déception que je lus sur son visage était la pire chose que j'y vis jamais.

- Retourne dans ta chambre

Il finit son verre d'une traite, le jeta dans la corbeille et tourna les talons.

Je me retrouvai à clopiner derrière lui comme un chiot qui aurait perdu sa mère, mes muscles tirant et criant pour que je m'arrête.

- Laisse moi t'expliquer. C'est pas ce que tu crois, j'ai juste...

Les gens qui passaient autour de nous nous regardaient avec curiosité et surprise, et je sentis mon visage brûler de honte à l'idée du spectacle qu'on était en train de donner.

- Je voulais t'en parler, je veux t'en parler, alors s'il te pl-

Il s'arrêta si brutalement que je faillis lui rentrer dedans.

Dans mon esprit une alarme s'alluma et je me demandai combien de temps il me faudrait pour guérir de mes faiblesses.

- Vas-y. Parle.

Je le regardai droit dans les yeux puis balayai le couloir du regard, mes yeux se posant sur les quelques personnes vraisemblablement désintéressées mais qui tendaient l'oreille avidement.

- Il n'y a rien à cacher. Plus maintenant que tu as été filmé en pleine action et que le pays tout entier a vu ce dont tu étais capable

Je me mordis les lèvres, incapable de répondre.

Même si le monde entier était supposément au fait de ce que Shoto Todoroki était capable de faire, je savais que ce n'était rien comparé à ce que je pouvais réellement faire. Et si je commençais à parler ainsi, librement, dans le couloir…

J'oeillais suspicieusement l'infirmière qui passa en poussant un fauteuil vide, me demandant si elle était vraiment infirmière ou si l'absence d'odeur et de résidus organiques sur son corps voulait dire qu'elle avait enfilé un déguisement et puis s'était introduite dans un but obscur.

Et le vieillard là-bas, avec sa jambe dans le plâtre ? Est-ce que sa jambe avait vraiment un problème, où est-ce que c'était simplement une tactique pour faire baisser ma garde ?

Mon regard se posa sur toutes les personnes qui traversèrent ce couloir, et je trouvais à chacun une raison pour douter de leur présence en ces lieux.

Lorsque je regardais à nouveau mon père, son regard s'était assombrit.

- Tu ne veux pas parler ici ? Très bien. Mais éclaire ma lanterne

Je me redressai, les épaules droites, prêt à tout pour regagner sa confiance.

- D'où viennent les cicatrices sur ton dos ?

J'ouvris la bouche, la refermai.

Les cic… ?

Le flash de mes clones me soignant à la va-vite après que je me sois prit l'explosion des dortoirs me revint en mémoire.

- Depuis combien de temps est-ce que je suis ici ?

Sourcils froncés, irrité par mon changement de sujet, il répondit quand même :

- Trois jours

Je sentis mon dernier espoir mourir.

Si mon 'coma' avait duré plus longtemps, j'aurai pu inventer une excuse, dire que c'était dû à l'explosion au camp et que j'avais toujours eu d'excellentes capacités de régénération, mais là…

Si les Alters de déplacement spatiaux étaient déjà mystiques, ceux concernant les soins physiques étaient littéralement légendaires.

Si, en plus de mon feu, de ma glace, de ma foudre, de ma super force, de ma pseudo téléportation on apprenait que j'étais en plus capable de faire des clones tangibles et que je pouvais me soigner – moi et autrui -, il n'y aurait pas une personne au monde pour empêcher la véritable armée de gouvernements et d'organisations qui essaieraient de s'emparer de moi.

Et s'il y a bien une chose que le combat avec All for One m'avait apprit c'est que, pour tout mon travail, je n'étais pas assez.

Ou du moins pas encore.

Alors je regardai mon père dans les yeux, bêtement, incapable de répondre.

- Je ne peux pas te le dire

- Pourquoi ?

La soudaine réalisation que je le mettait en danger par notre simple relation fut comme une claque.

Si ils – ces menaces floues, inconnues, potentiellement dangereuses – l'utilisaient comme levier contre moi pour m'atteindre ou me faire faire ce qu'ils voulaient, alors…

Brusquement, j'eus très peur de moi-même.

Mon père attendit, en silence, que j'ajoute quelque chose, n'importe quoi.

L'infime lueur d'espoir qu'il y avait encore dans ses yeux mourut à mesure que notre silence s'éternisait.

Je restai planté debout là, mal à l'aise, voulant partir mais incapable de le faire, sentant que quelque chose de profond entre nous était en train de se briser. 

- Tu me déçois

Ma gorge se serra et je baissai les yeux.

Cependant, le fait de savoir que je le préservai en lui en disant le moins possible m'apporta un peu de réconfort.

Il attendit encore, me laissant une dernière chance.

Je ne la saisis pas.

Je sentis son regard sur moi durant de longues secondes.

Puis il tourna les talons et s'éloigna.

Je l'observai s'éloigner jusqu'à ce qu'il disparaisse à l'angle d'un couloir.