« Crac »
Le lapin meurt vite alors que je lui brise rapidement la nuque pour lui éviter plus de douleur que nécessaire, celui-ci poussant un gémissement que j'entends à peine en mourant.
Je vérifie que ma proie est bien morte avant de lui faire un bref remerciement pour ensuite dépecer machinalement sa carcasse non sans une certaine difficulté, mon inexpérience de la vie en autosuffisance prenant forme sous ses plus grands défauts.
Je l'enfile alors sur une broche avant de la faire cuire sur un feu que je prépare à l'instant dans une grotte à côté, le laissant cuire pendant quelques minutes.
"C'est plutôt intéressant comme technique." Je m'exprime sur mon nouveau centre d'intérêt tout en m'asseyant devant le petit tas de brindilles en train de brûler, prenant quelques minutes pour laisser mon dîner mijoter tout en me concentrant à nouveau sur mes pieds nus, ressentant les déplacements de plusieurs créatures du coin via terre elle-même.
"Je ne comprends vraiment pas pourquoi Iwa et ses partisans n'utilisent pas plus largement cette technique." je reste confus tout en sentant ce que je pense être un cerf courant à une cinquantaine de mètres grâce à ma connexion à la terre toujours active.
"Ce doit être parce que seul certains ayant une suffisamment bonne affinité avec le doton peuvent l'utiliser à son plein potentiel … ce qui doit être mon cas." J'imagine en diminuant peu à peu ma diffusion de chakra dans la terre, ne voulant pas non plus me mettre à sec.
"Ou bien c'est parce qu'ils n'aiment pas être pieds nus." je rajoute en n'y pensant même pas sérieusement, remettant
"Si c'est ça, ils doivent êtres encore plus stupides et arrogants qu'on nous l'enseigne à l'académie."
Ces derniers jours, j'ai pu dans mon voyage tranquille expérimenter ce que j'ai dérivé de la technique de la taupe furtive. Me coupant consciemment et totalement de mon ouïe pour m'apprendre à ne ressentir que via les ondulations de la terre. Développant rapidement ce nouvel atout dans ma manche.
Et avec le temps que j'ai, je pourrais clairement m'y habituer pour que ça soit pleinement efficace.
C'est toujours utile, et ce même si j'ai déjà mon ouïe ultra développée.
"Après tout, il ne faut jamais se conforter dans ses aptitude et ne faire que s'y appuyer totalement sans chercher à développer autre chose, il ne faut jamais se reposer sur ses lauriers." Je me rappelle presque comme une sorte de mantra en sortant mon dîner de sa cuissons pour le dévorer, me rendant maintenant compte de ma faim.
"On ne sait jamais quand celles-ci pourraient devenir caduques ou me faire défauts. C'est avec ce genre d'attitudes qu'on perd sa principale capacité pour x raisons et qu'on se fait donc laminer pour finir par mourir à cause de son arrogance comme un idiot."
Je termine mon lapin en un instant et jette les restes dans un buisson sur le côté, les laissant aux bons soins des habitants des lieux.
Je remballe ensuite prestement mes affaires pour après partir sans attendre. Ne voulant pas me précipiter mais sans m'attarder si ce n'est nécessaire.
Je marche alors durant quelques heures en ayant au passage repris mon entraînement avec mes pieds après m'être suffisamment remis en terme de chakra, le trajet se passant bien jusqu'à ce que je ressente plusieurs signes de présence via la terre, quatre en l'occurrence.
Je réactive alors tout mes sens à leur plein potentiel pour éviter de mourir bêtement, puis me rapproche de ces présences inconnues, me cachant dans un arbre à une dizaine de mètres d'elles.
"Alllllllez Daiki-sensei, pourquoi on ne peut pas rejoindre le combat ?" J'entends une voix forte et enfantine se plaindre.
Je me décale de quelques centimètres pour apercevoir les habituelles tuniques rouges et brunes caractéristiques du village caché des roches. Une équipe de genin d'Iwa ainsi que leur sensei, qui ne doit pas dépasser le chunin.
Je prends le temps du fait qu'ils ne me voient pas pour appliquer mon "Art de la fausse vision." sur moi tout en les observant, ne trouvant rien d'important à noter sur eux.
"Sûrement une équipe seconde zone avec un professeur du même acabit." Je constate en me rappelant tout de même qu'il ne faut jamais sous-estimer quelqu'un.
Deux garçons et une fille chez les genin, un sensei homme. Rien de vraiment pertinent d'autre à dire.
"On est là à se tourner les pouces pendant que nos camarades se battent. On doit les aider !" J'entends la voix agaçante continuer à blablater à propos de se battre et etc.
"Eux aussi ils en ont alors ?" J'ironise tout en restant quand même appliqué. Commençant à faire mes signes de main.
Je m'interromps en voyant la fille fouiller dans sa poche pour en sortir un petit objet de forme ovoïde qui semble fait en porcelaine, pour le porter à sa bouche et commencer à jouer une petite mélodie. Tandis que le dernier semble juste fermer les yeux en restant debout, comme s'il dormait à moitié.
"C'est qu'on m'a l'air assez détendu." Je tombe presque devant le culot de ces gamins.
Entre celui qui beugle comme s'il était seul au monde, la marmotte et celle qui se dit qu'elle allait se la jouer Vivaldi en plein territoire ennemi, je comprends que le sensei semble autant à bout.
Je jette quand même un coup d'œil envieux au petit ocarina de la demoiselle, me souvenant de l'ancienne passion qui me faisait continuer à vivre jadis. Soufflant de nostalgie tandis que je suis sûr le point se finir mes signes.
"Écoute Shun, notre mission est toute différente... nous devons impérativement..." Commence le sensei en soupirant dans une position relâchée avant de se redresser brusquement dans ma direction avec un visage maintenant inquiet.
"Eh flûte." Je soupire en restant tout de même à couvert tout en lançant mon attaque, certain qu'il ne me voit pas précisément.
"Kaihodan.
_______________________________________________
\Point de vue Daiki-sensei/
Daiki a tout juste le temps d'attraper Umagi et Shun et de sauter divers mètres sur la droite qu'un jet d'eau puissant frappe l'endroit où il était plus tôt.
"Et sans eau à proximité." Se dit le récent sensei en sentant son stress redoubler.
"On a affaire à un gros problème."
Sato peut à peine se reprendre et commencer à sauter lui aussi qu'il se fait prendre par le jet le frappant en plein dans la poitrine, l'envoyant voler pendant quelques mètres avant qu'il ne retombe lourdement sur le sol, inconscient, les vêtements en lambeaux.
"Satooo !" hurle le gamin à sa droit avant de se détacher de son sensei pour mettre à regarder un peu partout dans le but de trouver celui qui à fait ça à son ami. Tandis qu'Umagi se met à trembler de peur, ne pouvant pas esquisser un geste, le regard fixé sur le corps de Sato.
"Où es-tu enfoiré !?" crie Shun avant que Daiki ne le pousse brusquement, l'empêchant de se prendre un shuriken en plein dans le dos. Ce dernier jetant en même temps un kunai vers le point d'où est parti le projectile qui a failli se planter dans son élève.
Daiki se retourne alors rapidement vers ses protégés, le regard dur.
"Restez ici et assurez-vous de l'état de Sato ! Quand à moi, je vais affronter notre ennemi."
"Mais Daiki-sensei nous..." Répond alors Shun avec une rage bien visible, voulant absolument venger son camarade, que celui-ci soit mort ou non.
"Pas de discussion ! C'est un ordre !" Le coupe durement son sensei avec un regard qui ne laisse aucune place à la négociation.
"Vous ne feriez que me gêner." Celui-ci ferme la discussion avec un ton bien plus froid qu'il ne l'aurais voulu.
Shun est sur le point de répliquer quand la main tremblante de son amie se pose sur son épaule, le regard de cette dernière détruisant ses dernières cendres de désobéissance.
Les deux genin se rapprochent alors du corps de leur ami, Umagi se mettant à son chevet, Shun faisant office de garde pour les deux.
Daiki les quitte donc malgré son instinct qui lui crie de rester en groupe, tenant bien plus compte du niveau très bas de ses élèves qui ne pourrait que lui ajouter des gens à protéger dans son combat déjà dur.
Il poursuit alors son ennemi invisible, suivant les bruits et les projectiles lancés sur lui.
Il parcourt finalement une cinquantaine de mètres avant de sentir une résistance sur son pied, le faisant tomber durement sur le sol.
Il peut à peine se retourner malgré la force exercée sur le bas de sa jambe pour apercevoir accroché dessus un mince fil qui lui aurait été impossible à repérer s'il n'était pas si proche de lui.
L'information est à peine enregistrée qu'il doit esquiver une demi douzaine de kunai venant de derrière, réussissant plutôt bien malgré son nouvel handicap, les évitant tous sauf un qui lui râpe le côté droit du cou, lui faisant une minuscule entaille.
"Un fil de fer, aussi invisible que dur à casser... utile non ?" Commence une voix fluette derrière lui.
"Si sous-estimé et pourtant si efficace, tant que bien utilisé."
"Et je peux en produire à volonté." Celle-ci continue avec un ton qui suffisant et satisfait qui laisse clairement voir que la situation est bien entre ses mains.
Daiki fait tout d'un coup un 180° pour se retrouver nez à nez avec un gamin.
"Effectivement." Lui répond Daiki après un soupir, essayant de parler pour gagner du temps, s'échapper de son piège, voire peut-être même manipuler l'enfant devant lui.
"Bigrement redoutable entre les bonnes mains, ce qui est bien le cas en ce moment."
Le souffle du gamin se brusque à cela, semblant être un mélange entre un rire, un étonnement lié à la réponse et reniflement arrogant, le gamin semblant sûr de sa situation, ce qui rassure très fortement Daiki quand à ses chances.
"Merci je sais." Répond ironiquement l'enfant en gardant tout de même une distance de sécurité de trois mètres entre eux.
"Mais tu sais." Commence alors Daiki après quelques secondes de flottement.
"Tu ne m'as que piégé, la seule chose que tu m'as faite jusqu'à maintenant est cette petite égratignure." Il lui rétorque en pointant du pouce la blessure d'où s'écoule un mince filet de sang.
"Effectivement." Le gamin concède sans broncher, ne semblant pas être le moins du monde désarçonné par ces paroles.
"Mais je pense que ce sera suffisant." Il rajoute, énervant grandement Daiki de par son attitude arrogante.
Ce dernier est sur le point de répliquer quand il se sent soudain extrêmement faible et incapable de quoi que ce soit, les mots se perdant dans sa gorge, seul un petit sifflement sortant de sa bouche, tandis qu'il sent ses forces le quitter.
L'empêchant d'éviter une autre demi-douzaine de kunai qui n'atteignent heureusement que sa jambe bloqué.
"Ça, ça devrait être bon."
"Au fait." Le gamin continue comme si de rien n'était et comme s'il avait juste oublié une petite information dans son rapport hebdomadaire.
"Je prends toujours soin de lécher la plupart de mes outils quand je le peux."
"Bien que ça ne te soit pas vraiment utile là où tu vas." Il finis d'un ton indifférent quand Daiki ne peut même plus tenir et se laisse tomber pathétiquement sur le sol, ne pouvant plus esquisser le moindre geste. Sentant son cœur particulièrement lourd et actif en ce moment, ce dernier tambourinant sans cesse dans sa poitrine jusqu'à s'arrêter subitement.
"Merde." pense Daiki en sentant sa fin.
"Baisé par un enfant, c'est le comble."
"Mais quel enfant..."
Le corps de Daiki se convulse pendant une bonne minute avant de s'affaisser pour au final ne plus donner signe de vie.
"Bon." Commente le gamin face à ce spectacle avant de lui tourner le dos pour s'en aller nonchalamment.
"Heureusement que ça à marché sinon ça aurait été plus coton."
Il s'arrête soudain, ses épaules le levant puis s'affaissant subitement comme s'il venait de prendre conscience d'une chose terrible.
"Et zut." Il continue avec une voix soudainement morose.
"Maintenant moi aussi je me mets à blablater sans arrêt quand j'affronte quelqu'un, je suis devenu ceux dont je me suis moqué pendant tant d'années."
"Ça doit être un genre d'effet secondaire de ce monde." Il théorise en se remettant à partir, laissant le cadavre à mère nature.
_______________________________________________
\Point de vue narrateur/
"Alors ?" demande nerveusement Shun à Umagi et voyant que celle-ci a terminée son auscultation.
"Il est vivant." Elle répond d'un ton stressé mais laissant transparaître sa joie.
"Mais il sera en convalescence pendant un temps."
Shun arbore un grand sourire comme réponse avant de se rappeler de leur situation.
"N'inquiète pas Umagi." Il la rassure elle et lui en se tournant vers elle.
"Daiki-sensei va mettre une raclée à celui qui a osé faire ça à Sato et nous rentrerons ensuite tous ensemble à la maison."
Umagi malgré qu'elle sait que ce n'est qu'un bête encouragement se sent tout de même mieux et hoche la tête dans un sourire en direction de son ami. Avant qu'une voix de derrière les buissons balaie ses espoirs.
"C'est un beau programme. Mais suis-je pris dans l'équation ?" Demande cette dernière, le sarcasme coulant dans les moindres recoins de son ton.
Ils se tournent tous les deux vers l'origine de la voix et attendent dans le stress pendant quelques secondes, finissant par apercevoir leur agresseur, un enfant, même pour eux.
"Parce que..." Continue l'enfant en ne les laissant même pas dire quoi que ce soit.
"Selon mes calculs à moi, vos chances de survie sont actuellement plutôt basses."
"Eh toi !" Répond furieusement Shun en le pointant du doigt.
"Où est Daiki-sensei."
"Tellement vulgaire." L'enfant l'ignore et souffle
"C'est quoi cette manie ?"
"Mais bon..." Il passe et lève sa main pour indiquer de son pouce la zone derrière lui.
"Si tu le cherches... il doit convulser quelque part par là."
"Menteur." Shun crie comme réponse en courant en direction de son adversaire, tentant de lui décocher une droite dans le visage.
"Typique." Maugrée l'inconnu en apparaissant subitement derrière Shun, son épée s'enfonçant dans le dos de ce dernier.
"Nooon !" Umagi pleure en voyant le corps de son camarade tomber par terres, sans vie. Tandis que l'autre se rapproche d'elle en marchant.
Ce dernier intercepte alors les quelques projectiles envoyés vers lui avec son wakizashi avant d'arriver juste devant Umagi.
"Ce ne sera pas long."
Celle-ci comprend et se laisse même faire, sachant qu'elle ne peut rien faire pour empêcher cela. Fermant les yeux et attendant le coup de grâce qui ne vient pas.
"Crac"
Elle rouvre alors les yeux pour voir l'autre briser rapidement la nuque de Sato toujours inconscient.
"Mais pourquoi vous faites ça !?" Umagi hurle en pleurant, voyant la facilité avec laquelle son ennemi a mit fin au jours d'un garçon à terre.
Ce dernier s'arrête de bouger et la regarde d'un œil mis choqué mis indifférent avant se remettre à bouger pour lever son arme dans sa direction.
"On est en guerre, tu en es consciente ?" Il demande, clairement confus, ajoutant ses paroles d'un geste brusque des deux mains tenant toujours sa lame.
Umagi n'a pas le temps de répondre qu'un flash rouge lui apparaisse avant qu'elle ne sombre dans l'obscurité.