Après la capture d'Ahmel, Med avait conduit Amaluna, Seraphina, et Fenix dans une forêt dense non loin de Trost. La tension était palpable, et le silence oppressant des lieux ne faisait qu'amplifier leur angoisse.
Amaluna sauta de Med avec précipitation, le souffle court :
« Vite, il faut retourner aider Ahmel ! »
Seraphina, qui aidait Fenix à descendre, secoua la tête. Sa voix, bien que douce, laissait transparaître l'exaspération :
« Ahmel a dit qu'il se débrouillerait. Toi, tu dois te reposer, Amaluna. »
Med, toujours immobile, observait la scène en silence, ses grands yeux attentifs.
Amaluna croisa les bras, une lueur de détermination dans son regard.
« Comment on va faire pour l'aider ? On ne peut pas rester ici ! »
Seraphina lui lança un regard interrogateur, un léger sourire en coin :
« Pour quelqu'un qui est censé détester les Drakthar, tu sembles beaucoup t'inquiéter pour Ahmel. »
Amaluna détourna les yeux, feignant l'indifférence.
« C'est normal. J'ai besoin de lui pour tuer le roi, c'est tout. »
Seraphina arqua un sourcil, sceptique.
« J'espère que c'est la seule raison. »
Une flèche jaillit soudain des ombres, tranchant l'air avec un sifflement mortel. Amaluna réagit avant même de réfléchir, levant une main d'où jaillit une barrière de glace scintillante. Le projectile se fracassa contre la surface gelée dans un craquement sonore, projetant des éclats de glace tout autour.
« Reste sur tes gardes ! Ils nous ont retrouvées, » lança Amaluna, les sourcils froncés.
Seraphina dégaina son arme, visiblement surprise :
« Déjà ?! »
Les ombres se mirent à bouger autour d'eux, révélant des hommes en armure légère. Leur présence était menaçante, et leurs yeux brillaient d'une lueur sinistre dans l'obscurité.
L'un des hommes s'avança, un sourire narquois aux lèvres.
« Le chef nous a demandé de vous ramener vivantes. »
Amaluna serra les poings, une rage froide s'installant en elle.
« Qu'est-ce que vous avez fait à Ahmel ? »
L'homme éclata de rire, un rictus cruel déformant son visage.
« Votre précieux ami ? En ce moment, il brûle dans du Venificus. Il ne tiendra pas longtemps. »
Un rire collectif suivit, rauque et moqueur, résonnant dans la forêt. Mais soudain, les rires s'arrêtèrent net. Une ombre massive apparut derrière les hommes. Avant qu'ils ne puissent réagir, un bruit sourd retentit : un craquement sinistre. L'un des hommes s'écroula, son pied brisé, hurlant de douleur.
Un homme imposant s'avança lentement vers les filles. Il portait une armure noire ornée de motifs de dragons gravés avec une finesse inégalée. Par-dessus sa tunique en cuir renforcé, un plastron massif le protégeait, et ses bottes de cuir martelées laissaient une empreinte lourde sur le sol. Des protections couvraient ses mains, ajoutant à son apparence menaçante.
Il ôta son casque d'un geste calme. Sous l'armure, des cheveux noirs courts encadraient un visage dur et marqué, à la peau brune. Ses yeux sombres étaient perçants, empreints d'une détermination inébranlable.
Autour de lui, les corps des assaillants gisaient, fauchés comme de simples brins d'herbe.
Amaluna recula d'un pas, la surprise et la méfiance se mélangeant dans son regard.
« Ce n'est pas vrai… Daemon Drakthar. »
L'homme esquissa un sourire, légèrement moqueur : « Je vois que vous me connaissez. »
Seraphina, un sourire moqueur sur les lèvres, lança d'un ton assuré : « Qui ne connaît pas le célèbre Daemon Drakthar, le plus fort des Drakthar ? »
Daemon ouvrit la bouche pour répondre, Soudain, un autre mouvement dans les ténèbres attira leur attention. Une autre silhouette s'avança, mesurée et calme, mais tout aussi imposante que Daemon. L'homme portait une armure légère renforcée de cuir, et ses cheveux noirs tombaient en cascade sur ses épaules. Sa silhouette élancée dégageait une aura mystérieuse, presque menaçante.
Ses yeux sombres se posèrent sur Daemon avec un amusement palpable, avant de s'abaisser sur Med, allongée non loin. Un sourire narquois se dessina sur ses lèvres. D'une voix calme, légèrement teintée de sarcasme, il s'adressa à Daemon : « Eh bien, Daemon, tu les as déjà tuées ? Tu aurais pu m'en laisser un ou deux, cousin. »
Daemon jeta un regard vers les filles avant de répondre : « Je vous présente Zaythar Draven Drakthar, mon cousin. »
Zaythar inclina légèrement la tête, son regard sombre se posant sur Med, allongée non loin. Une étincelle d'amusement traversa ses yeux.
« Eh bien, Med… Tu es devenue sacrément plus petite depuis la dernière fois que je t'ai vue. »
Med leva la tête lentement, son regard froid et méprisant planté dans celui de Zaythar. Elle resta silencieuse, mais son dédain était palpable.
Zaythar haussa un sourcil, un sourire narquois étirant ses lèvres.
« Toujours aussi dédaigneuse, je vois. »
Il tourna alors la tête vers l'homme agonisant au pied cassé, encore grognant de douleur.
« Et lui, qu'est-ce qu'on fait de lui ? »
Daemon s'approcha calmement, attrapant l'homme avec une facilité déconcertante. Il le souleva sans effort, le regard noir et brûlant.
« Dis-moi, qu'est-ce que votre Paragon a fait de mon cher neveu ? »
L'homme, malgré la peur, esquissa un sourire cruel.
« Il l'a jeté dans un baril rempli de Venificus. À l'heure qu'il est, il doit être en train de brûler, lentement et douloureusement. »
Daemon haussa un sourcil, son visage toujours impassible.
« D'accord alors. »
L'homme, croyant avoir le dessus, continua avec un rictus :
« Vous n'arriverez jamais à le sauver. Plus de 10 000 hommes se dirigent déjà vers Trost. »
Daemon plissa légèrement les yeux, son expression ne trahissant aucune émotion.
« Je vois. Alors, tu ne nous sers plus à rien. »
L'homme, confus, ouvrit la bouche pour répondre, mais aucun mot n'en sortit. Son corps entier se convulsa violemment, et avant qu'il ne puisse crier, il fut réduit en cendres, une flamme noire dévorant tout.
Les cendres se dispersèrent sous le vent, ne laissant rien derrière elles. Le silence qui suivit était presque oppressant, rompu seulement par Zaythar, qui haussa un sourcil, visiblement impressionné.
Zaythar : « Eh bien, tu n'as pas perdu ton efficacité. »
Daemon se retourna, impassible, comme si rien ne s'était passé se tourna vers les filles : « Vous restez ici. Je vais récupérer Ahmel. »
Amaluna : « Dix mille hommes, ça fait beaucoup, même pour toi. »
Daemon, les bras croisés, observa l'horizon sans ciller. « Il ment. C'est plus proche de cinq mille, peut-être trois mille à tout casser. »
Amaluna haussa un sourcil, un léger sourire narquois effleurant ses lèvres. « Même avec trois mille, tu ne pourrais pas vaincre le Paragon et sauver Ahmel en même temps. »
Daemon se tourna vers elle, un éclat moqueur dans ses yeux sombres. « Et toi, très chère Arcadia, tu proposes quoi alors ? »
Amaluna, immobile, fixa Daemon de son regard perçant. « Alors tu m'as reconnue ? »
Daemon esquissa un sourire froid. « Je ne suis pas aussi naïf qu'Ahmel pour ne pas reconnaître une Arcadia au premier coup d'œil. »
Elle répliqua avec calme : « Je lui dirai ça, une fois qu'on l'aura libéré. »
Seraphina : « Vous comptez vraiment affronter le Paragon directement ? »
Daemon fronça les sourcils, agacé. « Amaluna, arrête de tourner autour du pot. Propose ton plan. »
Amaluna planta ses yeux glacials dans les siens. « Je vais libérer Ahmel. Pendant ce temps, toi et ton cousin, vous allez créer une diversion. »
Daemon pencha légèrement la tête, curieux. « Une diversion ? Tu veux qu'on attire le Paragon hors de la ville ? »
Amaluna secoua doucement la tête. « Non. Je veux que vous brûliez la ville. »
Un silence pesant s'installa. Même Med, couchée à l'écart, releva la tête, ses yeux flamboyants fixés sur Amaluna. Seraphina recula légèrement, choquée.
Daemon éclata d'un rire court, sans joie. « Maintenant, je comprends mieux pourquoi Ahmel traînait avec toi. T'es froide comme la pierre. »
Amaluna (impassible) : « La ville est saturée de Venificus. Si vous la brûlez, cela créera un chaos suffisant pour détourner toute l'attention. Moi, j'en profiterai pour libérer Ahmel. »
Seraphina, d'une voix hésitante : « Tu es sûre de toi, Amaluna ? »
Zaythar, les bras croisés, son regard noir fixé sur Amaluna : « Et qu'est-ce qui nous garantit que tu ne tueras pas Ahmel une fois sur place ? »
Amaluna haussa les épaules, indifférente. « Rien. Vous allez devoir me faire confiance. À moins que vous ne préfériez perdre Ahmel définitivement. »
Zaythar soupira, un sourire crispé au coin des lèvres. « Elle a raison. Personnellement, je n'ai aucune envie de finir dans un baril de Venificus. »
Amaluna hocha la tête. « Vos dragons feront diversion. Seraphina, tu nous attendras hors de la ville avec Med. »
Seraphina, fronçant les sourcils : « Med devrait aller avec vous. Elle sera plus utile là-bas. »
Zaythar ricana. « Inutile. Cette dragonne n'écoute rien ni personne à part Ahmel. Elle serait un poids. »
Med se redressa brusquement, ses yeux flamboyant d'indignation. « Surveille ton langage, Zaythar. »
Daemon, amusé, ajouta : « Donc finalement, elle parle. »
Med, un grondement sourd dans la gorge : « Je vais aider à libérer Ahmel. Et en profiter pour tuer le dragon d'Azrael. Trois contre un, même lui ne pourra pas nous contenir. »
Daemon esquissa un sourire en coin. « Parfait. » Puis, se tournant vers Amaluna : « Med dit que si tu trahis notre confiance, elle te tuera elle-même. »
Amaluna ne réagit pas, son visage restant impassible. « C'est bon à savoir. »
Seraphina, après un instant d'hésitation : « Je viens aussi. »
Amaluna croisa les bras, sceptique. « Et Fenix ? Qui va le protéger si tu viens ? »
Zaythar s'avança, sortant un miroir finement orné de sa tunique. Il posa une main sur Fenix, qui le regarda avec méfiance. « Magie des miroirs : transfert. »
Dans un éclat scintillant, Fenix disparut et se retrouva emprisonné à l'intérieur du miroir.
Seraphina, bouche bée, tenant le miroir : « Comment tu as fait ça ? »
Zaythar répondit d'un ton neutre. « Je peux transférer tout et n'importe quoi dans mes miroirs. »
Amaluna, un sourire ironique aux lèvres : « Votre famille a vraiment des magies étranges. »
Daemon, regardant Amaluna avec sérieux : « Très bien. Nous allons nous mettre en marche. Amaluna, tu t'introduis dans la ville et tu libères Ahmel. Moi, je vais faire sortir le Paragon. »
À Trost, Azrael était assis sur son trône, observant Ahmel, complètement brûlé et enfermé dans le baril qui avait été déplacé de la place publique vers le palais. Les flammes avaient laissé des marques profondes sur sa peau, et la chaleur émanait encore du métal, même à cette distance.
Shumoi s'approcha, son regard un peu plus sérieux que d'habitude : « Maître, apparemment, Daemon Drakthar se dirige vers ici. »
Azrael d'un ton amusé : « Ah, il a fait vite. »
Shumoi : « Voulez-vous que je rassemble les autres ? »
Azrael : « Pourquoi pas. »
Il fit un geste de la main, et les chaînes qui enserraient le baril se détendirent d'un coup sec. L'air froid du palais sembla couper le souffle d'Ahmel lorsqu'il fut extrait de son confinement. Il était couvert de brûlures, la peau lézardée et bouillonnante, presque méconnaissable. Ses cheveux noirs, à présent ternis par la cendre, étaient collés à son front. Chaque mouvement semblait être un supplice, mais il était encore là, survivant. Il avait passé des heures dans ce baril, et la régénération ne faisait qu'ajouter à l'agonie de chaque respiration.
Azrael se pencha légèrement en avant, un sourire narquois sur les lèvres : « T'es pas beau à voir, mon cher Ahmel. »
Ahmel souleva ses cheveux, sa peau brûlée, marquée de traces noires, et la régénération se faisait lentement, dans des souffles entrecoupés. Ses mots étaient comme des clous plantés dans sa chair, les yeux à peine ouverts, ouvrit lentement la bouche, chaque mot qu'il prononçait semblant sortir de ses entrailles avec douleur, comme une gifle qui frappait son corps. La brûlure ne se contentait pas de détruire sa chair ; elle dévorait son âme à chaque souffle : « Alors, c'est quoi la suite ? » Sa voix, rauque et brisée, était un écho de la torture qu'il subissait
Azrael se redressa, le regard figé sur lui, un amusement cruel dans les yeux : « T'es plus résistant que prévu. À ta place, j'aurais déjà abandonné. »
Les chaînes autour du corps d'Ahmel glissèrent, chaque maillon une morsure supplémentaire sur son torse brûlé. Un cri de douleur se brisa dans sa gorge, mais il serra les dents, refusant de montrer sa faiblesse. Ses doigts s'agitaient comme s'ils cherchaient à arracher les chaînes invisibles qui étranglaient son esprit.
Ahmel, d'un regard fatigué mais déterminé, fixa le bébé qui était dans le berceau près du trône : « Alors finalement, t'as eu un gosse ? »
Azrael sourit plus largement, comme s'il savourait le poison de ses paroles : « Ne dis pas n'importe quoi. Ce n'est pas mon enfant, mais le tien. »
Ahmel, secoué de douleur, ferma les yeux un instant, avant de répondre avec confusion.
Ahmel : « Je me rappelle pas avoir eu d'enfants… »
Azrael inclina la tête avec une expression de fausse sympathie : « Je te dirais, mais vois-tu… je n'ai pas envie. »
Il tendit alors une dague vers Ahmel, l'acier scintillant d'une lueur sinistre dans l'obscurité de la pièce. La magie de l'arme était palpable.
Ahmel esquissant un ricanement, malgré sa souffrance : « Oh, une dague magique. »
Azrael en appuyant sur chaque mot, d'une voix glaciale : « Cette dague a été créée il y a des siècles pour maintenir et punir les sangs noirs. Une fois plongée dans leur cœur, elle ne les tue pas, non. Elle les vide lentement de leur essence magique. Et le plus intéressant, c'est qu'elle les plonge aussi dans un cauchemar sans fin. »
Le poison noir qui s'échappait d'Ahmel, le Venificus, gouttait lentement sur le sol de pierre, se dispersant comme une traînée de sable. Ahmel avait l'impression de ne plus pouvoir respirer, ses poumons en feu, son cœur battant à toute allure. La chaleur qui se répandait en lui n'était plus simplement celle du feu : c'était une brûlure plus profonde, une douleur qui remplaçait l'air qu'il respirait.
Ahmel cracha du Venificus avec violence, le poison tombant comme des gouttes d'encre noire sur le sol. À chaque mot prononcé, il semblait que la douleur s'intensifiait, se propageait sous sa peau, comme des épines invisibles plantées dans son corps : « Bonne chance pour trouver mon cœur… et surtout, ne te rate pas. »
Azrael haussait un sourcil, un sourire amusé aux lèvres : « Cette dague va te plonger dans un état comateux, presque mort, mon cher Ahmel. Et qui sait… dans 10 ou 15 siècles, je reviendrai te réveiller. »
Un souffle lourd s'échappa des lèvres d'Ahmel, alors qu'il crachait une autre bouffée de Venificus. Chaque crachat était un supplice. La douleur se propageait jusqu'à la pointe de ses doigts, jusqu'à la racine de ses cheveux. Chaque mouvement lui arrachait un cri silencieux, une souffrance innommable. Ahmel avec un rictus, malgré la souffrance : « Oh, quel programme chargé. »murmura-t-il, son corps tremblant sous le fardeau.
Soudain, la porte s'ouvrit avec fracas. Un soldat entra précipitamment, le regard plein de terreur :« Votre Majesté, ils sont là ! »
Azrael leva les yeux, sans perdre son calme, son sourire ne se dissipant pas : « Qui ça ? »
Le soldat s'inclina, haletant :« Daemon Drakthar... Il est aux portes de la ville. »
Ahmel, toujours enchaîné, roula des yeux, un sourire maigre se dessinant sur ses lèvres : « Oh, finalement je vais manquer ton programme. »
Avant qu'il ne puisse finir sa phrase, des chaînes durcies furent fixées à ses poignets, et sa bouche fut scellée d'un coup sec, l'empêchant de crier. La douleur était si forte qu'il crut que son âme allait se déchirer. Ses yeux, rouges de poison et de souffrance, se fermèrent alors qu'il était attaché à un pilier.
Azrael, impassible, fit un signe à Shumoi.
« Ah, le silence fait du bien. Suis-moi, Shumoi. Et laisse quelques hommes ici pour surveiller lui et… le bébé. »
Il était arrivé devant les portes de la ville, tandis qu'Azrael se tenait haut sur les murs, observant l'horizon avec une calme assurance.
Daemon, les poings serrés, fixait Azrael d'un regard empli de fureur.
Daemon : « Rends-moi mon neveu, ou je réduis cette ville en cendres. »
Azrael, d'un ton désinvolte : « Ah, tu fais vite. Et vous, les Drakthar, vous avez vraiment un talent pour les menaces vides de sens. »
Sans même un geste, un groupe d'hommes sortit des ombres, se formant autour de Daemon, prêts à se jeter dans la mêlée. Mais avant qu'un mouvement ne se fasse, Daemon leur lança un regard glacial, qui fit trembler l'air autour de lui.
Daemon : « À votre place, je m'éloignerais. »
Un rugissement sourd fit trembler l'air, comme une détonation. Daemon se tourna brusquement vers la montagne, ses yeux écarquillés. Du sommet de l'une d'elles, un dragon immense s'élevait dans le ciel. Sa peau était rouge comme le feu, scintillante sous le soleil couchant, et des écailles noires striaient son cou et ses ailes. Les pattes du monstre, massives et puissantes, touchaient presque le sol alors qu'il ouvrait la gueule pour pousser un cri si puissant qu'il fit vibrer les murs de la ville. Un liquide visqueux, comme de la lave en fusion, dégoulina de ses mâchoires, brûlant tout sur son passage.
Azrael, indifférent, haussait les épaules, presque amusé par le spectacle : « Je te signale que moi aussi, j'ai un dragon. »
Daemon, le regard fixant l'horizon : « Qui te dit que je n'en ai qu'un ? »
Il se tourna et, dans le ciel, un autre dragon apparut. Un serpent de ténèbres, ses écailles aussi noires que la nuit. Ses ailes battirent avec une puissance qui faillit éclipser le premier dragon, et la cicatrice sur son flanc droit semblait brûler d'une lumière surnaturelle. La silhouette imposante de Zaythar se découpa dans le ciel, aussi menaçante qu'une tempête prête à dévaster tout sur son passage.
Daemon : « Regarde bien, Azrael, et sache que je ne suis pas venu seul. »
Sans un mot de plus, Daemon fit un geste sec et les hommes qui l'entouraient furent fauchés en un instant, leurs corps projetés dans les airs comme des marionnettes sans fils. Daemon se monta sur son dragon avec une agilité féline, et Zaythar fit un demi-tour pour plonger dans le ciel en une spirale enflammée.
Daemon : « Feu Ignis ! »
Le dragon de Daemon ouvrit la gueule, et un torrent de flammes dévastatrices dévala sur la ville. Les flammes, si vives qu'elles semblaient vivantes, engloutirent tout sur leur passage. Le sol, les bâtiments, tout fondait sous la chaleur intense.
L'air autour d'Azrael se réchauffa brusquement, l'odeur de la fumée pénétrant ses narines. Il sentit la chaleur, même à cette distance, et son manteau se colla brièvement à sa peau en suintant d'une sueur glacée.
Azrael, calmement, avec un sourire narquois : « Moi aussi, j'ai mes petites surprises. »
Zaythar, prenant le relais, lança un cri perçant : « Velkaris, à toi ! »
Les deux dragons combinèrent leurs souffles ardents, fusionnant dans un tourbillon de feu qui pulvérisa la porte principale de la ville, fondant la pierre sous l'intensité du souffle. L'onde de choc secoua les fondations du mur, envoyant des pierres se disloquer comme des éclats de verre.
Azrael, d'un calme froid et souverain, fit un geste vers ses soldats : « Sortez les canons. »
Le bruit des lourds canons qui se mettaient en place résonna sur les murs de la ville, et l'atmosphère se tendit comme un arc prêt à se briser. L'odeur de la poudre, mêlée à la chaleur des flammes et à la terre qui brûlait, envahit l'air. Les soldats se mirent en position, tandis qu'Azrael observait, silencieux, les dragons dans leur danse meurtrière.