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Chapitre 14 : En route pour la capitale – Téléportation lunaire

Le groupe, désormais réuni après avoir retrouvé leur tante Katherina, avait passé la journée à se reposer dans une clairière à l'ombre des arbres. Katherina leur avait conseillé de conserver leurs forces jusqu'à la nuit, lorsque le pouvoir de son dragon leur permettrait de rejoindre la capitale bien plus rapidement.

Le soleil avait laissé place à un ciel nocturne parsemé d'étoiles, et la lune brillait haut dans les cieux, éclatante et ronde, comme si elle-même s'apprêtait à guider leur voyage. Thalya, debout à quelques pas, scrutait l'horizon argenté.

« Katherina, je crois qu'il est temps de partir, non ? » demanda-t-elle, sa voix brisant le calme nocturne.

Katherina, qui s'était assise en tailleur sous un grand arbre, ouvrit les yeux et étira ses bras avant de se relever avec élégance. Ses mouvements, bien que simples, dégageaient une étrange aura de puissance.

« Oui, tu as raison. Réveille les autres, nous devons nous préparer. »

Thalya hocha la tête et s'éloigna en direction du reste du groupe. Gidora était allongé dans l'herbe un peu plus loin, les bras croisés sous sa tête, semblant dormir profondément. Non loin de là, Freya discutait à voix basse avec Lynael, leur conversation ponctuée de murmures et de rires étouffés.

Thalya les rejoignit, accompagnée par Katherina. Freya aperçut les deux femmes et posa immédiatement une main sur l'épaule de Gidora pour le secouer doucement.

« Maître, debout, c'est l'heure. »

Gidora ouvrit un œil, grognant légèrement avant de s'étirer. « Alors, c'est maintenant, » dit-il en bâillant, avant de se redresser lentement.

Katherina croisa les bras en observant le petit groupe, un sourire léger et énigmatique aux lèvres. « Préparez-vous. Le voyage ne sera pas long, mais il demandera toute votre concentration. Mon dragon n'a plus l'habitude de transporter autant de personnes d'un coup. »

Thalya fronça les sourcils. « Il y a un risque ? »

Katherina haussa les épaules avec une nonchalance désarmante. « On pourrait fusionner et former un amalgame de chair difforme. »

Thalya, un peu hésitante, imagina la scène. « Plutôt mourir que de rester coincée avec vous. »

Lynael : « Tu m'ôtes les mots de la bouche. »

Gidora : « Tu crois pas que tu devrais arrêter tes blagues ? »

Katherina sourit. « Désolée, c'était une blague. »

Thalya lança avec légèreté : « Toi et Ahmel, vous faites vraiment la paire avec vos mauvaises blagues. »

Katherina sembla légèrement ébranlée, mais conserva une expression impassible. « Ah, il fait toujours des blagues douteuses, lui. »

Lynael croisa les bras, observant Katherina avec une intensité nouvelle. Elle jeta un coup d'œil à Thalya, qui détourna maladroitement le regard. Le silence s'étira, pesant, comme si quelque chose d'invisible venait d'entrer dans leur échange. Puis, Lynael brisa la tension d'un ton chargé d'ironie : « Disons qu'il s'efforce de sourire. »

Katherina haussait un sourcil, intriguée. Elle inclina légèrement la tête, ses yeux brillant d'une curiosité prudente. « Et que veux-tu dire par là ? »

Lynael fit un pas en avant, son ton devenant plus froid, presque tranchant : « Après tout, ce n'est pas facile de guérir d'une trahison. »

Un frisson sembla parcourir l'atmosphère. Thalya ouvrit la bouche pour intervenir, mais hésita, scrutant les deux femmes comme si elle craignait d'empirer la situation. Katherina, elle, resta immobile, ses yeux se plissant légèrement dans une expression indéchiffrable. « Tu insinues quelque chose ? » demanda-t-elle calmement, bien que sa voix portât une lueur de défi.

Lynael haussait les épaules avec désinvolture, un sourire moqueur se dessinant sur ses lèvres. « Bah, rien du tout, ma tante. Tu réagis comme si tu avais quelque chose à te reprocher. »

Katherina esquissa un sourire glacé, feignant l'indifférence. « Moi ? J'ai rien à me reprocher, surtout pas concernant Ahmel. »

Lynael, loin d'être déstabilisée, élargit son sourire, ses yeux pétillants d'une malice provocatrice. « Oh, alors tu seras contente d'apprendre qu'il a quelqu'un d'autre. »

Thalya, surprise par cette remarque, fit un pas en avant, prête à calmer les esprits. Mais avant qu'elle ne puisse parler, Katherina, dont le visage s'était brusquement assombri, répondit d'un ton sec : « On parle du même Ahmel ? » Elle voulut cacher sa surprise derrière un sourire, mais l'ombre d'une émotion plus profonde transparaissait dans ses yeux.

« C'est ça, énerve-toi, » pensa Lynael, un éclat malicieux brillant dans ses yeux. L'atmosphère devenait légèrement tendue, mais cela semblait l'amuser. Avec un sourire sarcastique, elle ajouta : « Ouais, tu le connais. Les vieilles choses usées le fatiguent vite et le lassent rapidement. »

Katherina esquissa un sourire crispé, visiblement en lutte pour maintenir son calme. « Je suis contente pour lui, alors, » répondit-elle, sa voix trahissant une pointe d'effort pour rester indifférente.

Lynael ouvrit la bouche, prête à répliquer une nouvelle pique, mais une voix grave l'interrompit.

« Ça suffit, Lynael. Calme-toi. »

C'était Gidora, qui s'était avancé entre les deux femmes, son regard ferme posé sur Lynael. Un silence pesant s'installa alors qu'il se tournait vers Katherina.

« Tu ne penses pas qu'on devrait partir maintenant ? » demanda-t-il, d'un ton plus posé, cherchant visiblement à dissiper les tensions.

Katherina, après un instant d'hésitation, hocha la tête. « D'accord. Suivez-moi, » dit-elle, son ton redevenant neutre. « La clairière dégagée est juste un peu plus loin. »

Elle se détourna sans un mot de plus, s'engageant dans l'ombre des arbres, tandis que le groupe lui emboîtait le pas en silence. Lynael croisa brièvement le regard de Gidora, mais détourna les yeux, un soupçon de contrariété visible sur son visage.

Alors qu'elle s'apprêtait à suivre les autres, Lynael sentit une main lui attraper le bras. Elle se retourna pour voir Thalya, le visage tendu.

« Qu'est-ce qui te prend ? Pourquoi tu es si désagréable avec Katherina ? » demanda Thalya, la voix empreinte d'un mélange d'inquiétude et de reproche.

Lynael haussait un sourcil, croisant les bras avec un sourire acide. « Je ne te savais pas si hypocrite, ma chère sœur. »

Thalya fronça les sourcils. « Qu'est-ce que tu veux dire par là ? »

« Quand c'est toi qui es désagréable avec tout le monde, personne ne te juge. Mais dès que c'est moi, soudainement, je suis celle qu'on critique. »

Thalya recula légèrement, surprise par la froideur de Lynael. Elle resta silencieuse un instant, cherchant ses mots, avant de lâcher, la voix plus basse mais teintée d'amertume : « Pas possible… Tu deviens vraiment comme lui. »

Lynael ne répondit pas. Elle se contenta de fixer sa sœur, un éclat indéchiffrable dans le regard. Thalya finit par détourner les yeux, le cœur lourd, avant de tourner les talons pour rattraper les autres sans un mot de plus.

Arrivés à la clairière dégagée, le groupe se rassembla autour de Katherina, qui se tenait au centre, sereine mais concentrée.

« Restez tous près de moi, » dit-elle calmement, en levant les mains.

Alors qu'elle commençait à incanter, des mots anciens résonnèrent dans l'air, portés par une étrange mélodie. Une lueur argentée s'échappa de la marque gravée sur son poignet, projetant des éclats lumineux tout autour. Sous leurs pieds, un cercle complexe argenté se dessina lentement, scintillant sous la lumière de la lune.

Katherina, concentrée, murmura d'un ton amusé : « J'espère que tu es prête, Luna. »

Katherina leva légèrement la tête, un sourire énigmatique sur les lèvres. « Ah, j'allais oublier... Nous ne partons pas directement à la capitale. »

Thalya cligna des yeux, surprise. « Quoi ? Attends, pourquoi ? »

Gidora, un peu confus, intervint à son tour. « Où tu nous envoies, Katherina ? »

Mais elle ne répondit pas. Sa voix s'éleva, plus forte, et le cercle d'argent s'illumina soudain d'une intensité aveuglante. Avant que quiconque ne puisse réagir, la lumière les enveloppa totalement, et l'air autour d'eux sembla vibrer.

En un instant, le paysage changea. Le groupe se retrouva projeté devant les imposantes portes d'une ville perchée sur une montagne. L'atmosphère était différente : l'air était plus frais, et une brise légère caressait leurs visages.

Gidora regarda autour de lui, visiblement décontenancé. « Katherina... Où sommes-nous ? »

Katherina, imperturbable, observa les grandes portes devant eux avec un sourire satisfait. « Bienvenue à Kolvaris, la Cité des Vents. »