Les deux - Après le sauvetage

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Artem

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Le domaine Peterson était le plus isolé des maisons que nous avions visitées le mois dernier. Par conséquent, il était le plus éloigné de la maison de meute. Nous avions voulu les prendre par surprise et avions opté pour la marche.

Ce n'était pas un gros problème pour moi, mais je ne pensais pas que c'était une bonne idée de devoir retourner à pieds avec la fille inconsciente dans mes bras. Je devais la ramener et appeler le Doc pour qu'il l'examine.

Doc est un ami que j'ai rencontré pendant mes études. Comme son nom l'indique, c'est un médecin. Il a quelques années de plus que moi et mon groupe. Il était en première année de résidence lorsque nous l'avons rencontré il y a quelques années. Nous avions peut-être fait une bêtise qui avait conduit un citoyen inquiet à nous forcer presque à aller à l'hôpital. Doc est aussi un loup et savait que nous n'avions pas à être là, mais il savait aussi que les humains ne comprendraient pas.

Doc ne venait pas de la meute locale non plus et était considéré comme un nomade, n'ayant pas de foyer où retourner après sa formation médicale, alors nous l'avons convaincu de revenir avec nous. Nous avions besoin de quelqu'un pour nous aider avec tous les membres de meute battus et abusés et il était une personne au grand cœur. C'était gagnant-gagnant.

Tandis que je portais la fille inconsciente dont je ne connaissais pas le nom, Kent a appelé une voiture pour nous. En cinq minutes, une Jeep Wrangler vert foncé est arrivée. C'était un modèle cabriolet et le toit était complètement retiré.

« Pourquoi n'as-tu pas mis le toit, Chay ? » me suis-je plaint en montant à l'arrière avec la fille sur mes genoux.

« Kent m'a dit de me dépêcher. Tu voulais que je passe vingt minutes à le remettre avant de partir ? » La fille au volant me rétorqua agressivement en faisant un virage en U serré pour nous ramener à la maison de meute.

« Non, j'imagine que je ne voudrais pas ça. » J'ai concédé. Qu'elle soit la Alpha ou non, ma sœur était toujours très embêtante, mais je l'aimais quand même.

« Alors, c'est qui la nana morte ? » Elle demanda brusquement en rentrant chez nous. Mon grondement a dû lui signaler qu'elle avait gaffé. « Qu'est-ce qui ne va pas ? » Elle me regarda dans le rétroviseur.

« Tu viens d'insulter sa compagne. » Kent lui dit du siège avant.

« Quoi ? » Trois voix s'élevèrent. Je n'avais pas encore dit à Toby ou Morgan, n'est-ce pas ?

« La fille est sa compagne. Il l'a reconnue à son odeur quand nous étions en train de la pister. Je ne pense pas que son loup se soit calmé depuis. »

« Wow ! » Ma sœur avait l'air sur le point d'exploser. « Moi, Césya Cooper, je n'aurais jamais cru voir le jour où mon grand frère trouverait sa compagne. Tu n'es pas trop occupé à sauver le monde pour trouver l'amour ou un truc du genre ? »

« Je ne peux pas choisir, Chay, ça arrive simplement. »

« Et ton loup t'a dit qu'elle est ta compagne ? » Elle posa la question sérieusement cette fois-ci.

« Il ne cesse de me le dire depuis que j'ai senti son odeur. » J'ai baissé les yeux sur son visage, si pâle, si maigre, mais toujours si beau. Ses traits étaient doux et jolis, elle ressemblait presque à une poupée de porcelaine. Si douce, si mignonne, si fragile. « Mais je pense qu'elle n'acceptera peut-être pas. » Je pouvais entendre la dépression dans ces mots, la tristesse que je ressentais quand elle me regardait avec des yeux si pleins de peur.

« Pourquoi ? » Chay voulait savoir.

« Quand je lui ai dit que j'étais l'Alpha, elle a eu l'air de préférer mourir plutôt que de venir avec moi. »

« Ils l'ont probablement conditionnée à avoir peur des Alphas, Artem, comme les autres. »

« Je sais. » J'ai juste baissé la tête pendant que nous rentrions à la maison.

La fille n'avait pas bougé du tout. Quand je l'ai allongée sur le canapé dans mon bureau, elle n'a pas bronché. Lorsque Doc est venu la voir, elle n'a pas tressailli quand il a touché ses blessures. Et quand il a suggéré que je l'emmène dans son bureau au deuxième étage, où il avait une salle médicale entièrement équipée, elle n'a pas bougé quand je l'ai reprise dans mes bras.

Doc l'a examinée alors qu'elle était toujours inconsciente. Il a pris des radiographies de ses blessures, a soigné ses plaies et a mis une attelle à sa jambe. Il a dit que si cela ne commençait pas à guérir, il faudrait peut-être la recasser pour la remettre correctement. Ça ne me plaisait pas. Et je n'ai pas quitté son chevet pendant que Doc travaillait.

Pendant que le Doc travaillait, Césya est entrée et nous a aidés à nettoyer la fille. C'est la seule fois où j'ai quitté ses côtés. Ma sœur a dit, compagne ou pas, je ne pouvais pas être là sans son consentement. Elle avait raison, et je n'allais pas insister.

Quand Césya a terminé et m'a permis de revenir, elle avait fait de son mieux pour nettoyer les cheveux de la fille et enlever autant de sang et de saleté que possible. Elle avait l'air un million de fois mieux, ce qui ne faisait que renforcer mon attirance pour elle.

Il n'y avait rien que nous puissions faire pour les vêtements pour l'instant. Si elle se réveillait changée, ça pourrait la rendre folle. Mais après qu'elle a été correctement soignée, je voulais qu'elle se repose. Césya a opposé son veto à mon plan de la mettre dans ma chambre pour que je puisse garder un œil sur elle. Alors, je l'ai mise dans la chambre en face de la mienne.

J'avais hâte qu'elle se réveille et que je puisse enfin apprendre son nom.

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Étoile

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À un moment, je me suis réveillée alors qu'on me portait. Ou plus précisément, alors qu'on me déposait délicatement sur quelque chose de doux. C'était bien plus doux que mon lit dans la cave, c'est sûr.

Il y avait deux hommes dans la pièce avec moi. Ils parlaient de moi, de mes blessures et du fait que je ne me sois pas encore réveillée. Je savais très bien faire semblant de dormir.

J'entendis l'un des hommes, une voix que je n'avais jamais entendue auparavant, dire quelque chose à propos d'une nécessité de radiographies et d'un examen complet.

« Il faut que je vérifie l'alignement de ces os, et ses blessures doivent être soignées. » Sa voix était douce, apaisante, et il semblait qu'il n'était pas très vieux.

« D'accord, on peut y aller tout de suite. » L'homme de tout à l'heure, celui que j'avais vu tuer Liam, semblait pressé de partir. L'un des deux me souleva.

Il y avait cette même odeur qu'auparavant. Elle était pleine d'épices, mais je ne saurais dire lesquelles. Elle me donnait envie de sourire, mais je résistais à cette envie.

L'homme me transporta dans une autre pièce qui était lumineuse et sentait très propre. Mais toujours, je ne tressaillais pas. Cette fois, j'étais allongée sur quelque chose d'autre. C'était plus doux que le lit dans la cave, mais plus dur que la dernière chose sur laquelle j'étais allongée.

« Faites ce que vous avez à faire, Doc. » L'homme aux senteurs épicées s'exprimait maintenant.

« Je m'en occuperai, Alpha. » répondit la voix douce. Alors cet homme était un médecin ? À en juger par ce qu'il faisait, je l'espérais.

Je sentis l'homme appuyer autour de la marque de morsure sur mon cou, celle que Liam avait laissée quand il m'avait attrapée par-derrière. L'homme me passa en revue, inspectant mon épaule toujours endolorie et contusionnée, ma jambe et mon pied qui étaient cassés, et tout le reste qu'il pouvait atteindre sans me déshabiller.

Je ne voulais pas bouger mais je me sentais bizarre d'une certaine manière. Je ne savais pas pourquoi, il n'avait rien fait de mal mais je ne le connaissais pas et je ne lui faisais pas confiance. En gros, je ne voulais pas qu'il me touche, surtout qu'il avait baissé le col de mon haut et soulevé l'ourlet de la chemise. Il n'avait pas eu beaucoup à faire avec mon bas, je portais déjà des shorts.

Il y avait une machine bruyante qui émettait des bruits étranges. Le médecin avait dit qu'il allait regarder les images, donc j'en ai déduit que c'était une machine à radiographie. Bon, les os étaient probablement en train de guérir maintenant, alors quelle importance ?

Il y avait une raison toutefois. Les os n'étaient pas encore alignés tout à fait, et s'il ne pouvait pas corriger cela avec une attelle, il faudrait qu'il me recasse la jambe. Ça ne semblait pas agréable, mais je pouvais aussi entendre que cela ne lui paraissait pas plaisant.

Je me demandais s'ils connaissaient mon rang. S'ils le savaient, continueraient-ils à m'aider ? Probablement pas.

Après que le médecin ait fini une fille entra et renvoya les deux hommes. J'étais curieuse à son sujet, puisque toutes les femmes de ma famille me détestaient plus que les hommes. Mais cette fille avait l'air gentil, et était très joyeuse.

« Ne faites pas attention à ce grand idiot. » Elle déblatérait sur quelque chose à quoi je n'avais pas vraiment prêté attention. « Il est grand et stupide, mais c'est un excellent Alpha. Il est fort, le meilleur combattant qui soit, et il a été assez fort pour tuer l'Alpha précédent. »

« Est-ce qu'elle me mettait en garde ? Est-ce qu'elle me disait de me méfier de l'Alpha. »

« Il pourrait tuer quiconque si nécessaire. Il prévoit d'utiliser cette puissance et cette force pour détruire-. » J'avais besoin de repousser ce mauvais souvenir, j'essayais de noyer ses mots avant qu'elle ne décrive comment l'Alpha allait me tuer.

J'ai continué à compter jusqu'à ce qu'elle ait terminé. Apparemment, les prisonniers ici ne pouvaient pas être aussi sales que je l'étais, car elle avait passé tout ce temps à parler tout en me nettoyant. J'étais contente qu'elle n'ait rien tenté et que les deux autres hommes non plus, mais qu'est-ce qu'ils voulaient de moi ? Que comptaient-ils faire de moi ?

J'avais peur de bouger réellement, j'avais peur d'ouvrir les yeux et de regarder autour de moi. C'était la maison d'un Alpha. L'Alpha était là. Et les Alphas détestent les loups faibles comme moi. Allais-je sortir vivante d'ici, ou étais-je juste piégée dans une autre prison ?

Après que la fille ait fini de me nettoyer, je l'ai entendue parler aux hommes d'avant. Ils discutaient de l'endroit où me mettre pour le moment.

« Elle sera dans ma chambre. » déclara l'Alpha. J'ai cru que j'allais mourir là, sur-le-champ.

« Absolument pas. » La fille lui répondit. Était-elle sa petite amie ? Sa femme ? Désapprouvait-elle qu'il prenne une esclave dans sa chambre ?

« Je pense qu'elle a raison, Artem. » Le médecin approuva. Tant mieux, je ne voulais pas être dans la même pièce que l'Alpha, qui sait ce qu'il serait susceptible de me faire si j'étais là.

« Très bien, alors je la mettrai dans la chambre en face de la mienne, pour pouvoir la surveiller. » Ils savaient que j'étais du genre à m'enfuir, alors ils allaient me garder à l'œil. Ce serait encore plus difficile pour moi de m'échapper d'ici maintenant.

Après avoir décidé où j'allais être placée, l'Alpha me reprit dans ses bras. Cela me semblait tellement étrange. J'avais déjà été portée, bien sûr. Habituellement, quand ma famille me portait, c'était de manière brutale, me traînant ou me jetant. Mais l'Alpha me traitait comme si j'étais fragile. Peut-être voulait-il m'utiliser pour la même raison que l'Oncle Howard. S'il me voulait comme esclave sexuelle, il pourrait essayer de conserver mon corps intact, de manière à ce que j'aie l'air mieux et que je sois opérationnelle plus tôt. S'il me battait et me brisait maintenant, il ne tirerait pas beaucoup de plaisir de moi pendant longtemps.

Mais je refusais d'être l'esclave de quelqu'un. Je finirais par trouver un moyen de m'échapper d'ici.

Mais pour l'instant, le doux balancement dû au fait que l'Alpha me portait, m'endormait paisiblement.

« Non, merde ! Je ne veux pas dormir. Je veux fuir. » Je criais intérieurement contre moi-même, mais c'était inutile, je me suis endormie en peu de temps.

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