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Eshu hésita. Ca faisait beaucoup d'informations d'un coup non ? Accepter de rencontrer ce type, n'était-ce déjà pas s'engager ? Elle était seule dans ce bar, ce n'était déjà pas évident, et maintenant ils étaient deux ?

Elle regarda Julie, tenta de respirer tant bien que mal pour se détendre, et acquiesça.

Autant aller jusqu'au bout, elle verrait après.

Par précaution, elle garda le doigt à portée du contact d'El, juste au cas où.

Julie appuya sur son écran.

L'instant d'après, une ombre se détacha au bout du long couloir qui faisait face à Eshu.

Julie sourit, toussota, et annonça :

- Eshu, je te présente Antoine.

Eshu se leva.

L'homme qui approchait n'était pas spécialement grand, peut-être même un peu plus petit qu'elle.

Il n'était pas très costaud, et pas très impressionnant.

Ses habits étaient formels, sans être luxueux. Un costume épais, un peu passé de mode, et une chemise sans cravate.

Il portait une barbe très courte, et des lunettes épaisses qui assombrissaient son visage bronzé.

D'aspect, il n'avait rien de réellement remarquable.

Si ce n'est qu'il souriait.

Eshu était jeune, mais assez expérimentée néanmoins pour reconnaître un sourire de politesse.

Et ce n'en était pas un.

C'était un sourire joyeux.

Accueillant.

Rassurant.

Antoine arriva à leur hauteur et la salua d'un signe de tête.

- Enchanté, je suis Antoine.

Il avait une voix douce, qui collait bien avec son sourire.

D'un geste il l'invita à s'asseoir, et prit lui-même place à côté de Julie.

Une fois installé, il planta ses yeux dans ceux de la jeune fille, comme s'il s'apprêtait à lire plutôt qu'à écouter la réponse à la question qu'il allait poser.

- Alors, Eshu, qu'est-ce que tu veux ?

Eshu ne put s'empêcher de hausser les sourcils.

- Eh bien… Rien, je croyais que c'est vous qui m'aviez proposé le rendez-vous…

Antoine balaya sa réponse de la main, et précisa :

- Bien sûr, bien sûr. Nous t'avons invitée pour te proposer de t'accompagner. Parce que nous pensons que tu as du potentiel, et que nous misons sur ce potentiel. Mais ça… C'est que nous, nous voulons. Ce qui m'intéresse, moi, maintenant, c'est ce que toi tu veux. D'où ma question : Que veux tu ?