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Le lendemain matin Alors qu'il nettoyait l'un des ascenseurs du commissariat, Kai remarqua un détail intéressant. Sur le panneau de contrôle, un bouton pour un étage souterrain semblait inaccessible. À côté du bouton, une petite serrure indiquait que cet étage n'était accessible qu'avec une clé.En gardant son attitude détachée, il se tourna vers un de ses collègues, un homme au visage fatigué qui récurait les escaliers voisins. Avec un ton décontracté, Kai lui lança :

« Dis, c'est quoi cet étage verrouillé ? J'ai vu la serrure à côté du bouton, c'est spécial ? »

Son collègue, habitué au rythme monotone du travail, leva les yeux et haussa les épaules avant de répondre :

« Oh, ça ? C'est le local des archives. Ils y gardent toutes sortes de dossiers, des vieux casiers judiciaires, des trucs confidentiels. On n'a pas le droit d'y aller sans le chef d'équipe. Le nettoyage là-bas, c'est seulement une fois par mois, et toujours avec le chef. Faut qu'il soit là pour superviser parce que l'endroit est hyper sécurisé. »

Kai hocha la tête, feignant un désintérêt poli, mais à l'intérieur, il savait qu'il venait de découvrir quelque chose de précieux. Ce sous-sol pouvait contenir des informations cruciales, notamment sur l'inspecteur Sato et ses liens avec l'affaire d'Eliott. Cependant, il lui fallait un plan pour y accéder sans attirer l'attention.Durant le reste de la journée, Kai observa discrètement les allées et venues autour de l'ascenseur. Personne ne semblait utiliser cet étage. Aucun policier n'empruntait l'ascenseur pour y descendre, et l'endroit semblait enveloppé de mystère.Il termina sa journée en silence, gardant un profil bas comme toujours._________Le lendemain, Kai continuait son travail de nettoyage comme à son habitude, mais il gardait toujours un œil attentif sur l'ascenseur verrouillé. Il passait la serpillière avec une concentration calculée, tout en scrutant chaque détail, chaque personne qui entrait et sortait du commissariat.Soudain, une opportunité imprévue se présente. Une policière, visiblement une secrétaire avec une pile de dossiers dans les bras, sortit d'une des salles voisines en marmonnant d'un air exaspéré : « Il faut encore que je dépose tout ça aux archives... »Elle se dirigea directement vers l'ascenseur. Kai ralentit légèrement ses gestes, feignant d'être absorbé par son travail, tout en observant la scène avec discrétion. La police sort un trousseau de clés de sa poche, en sélectionna une avec une habitude évidente, puis l'insère dans la serrure située à côté du bouton de l'ascenseur. Le voyant rouge du panneau de contrôle s'allume et l'ascenseur descend vers les sous-sols.Kai, toujours avec son balai en main, s'approcha discrètement de l'ascenseur sous prétexte de nettoyer. Il balaya le sol avec une lenteur délibérée, observant du coin de l'œil les mouvements autour de lui.« 1 , 2 , 3 , 40 , 100 , 250 , 400 , 550 , ..... »« TING » ( Sonnerie de la porte d'ascenseur qui s'ouvre )« 620 seconde ! » La secrétaire, Léa, sortit de l'ascenseur avec une pensée fixe en tête : finir cette montagne de paperasse. Ses journées étaient toujours remplies d'allers-retours entre les bureaux et les archives, et elle n'avait jamais vraiment pris le temps de ralentir. Encore une journée sans pause, se dit-elle, un peu exaspérée. Elle n'avait même pas remarqué l'homme en uniforme de nettoyage qui s'affairait près de l'ascenseur.Plongée dans ses pensées, elle percuta soudainement quelque chose de dur. Avant qu'elle ne comprenne ce qui s'était passé, elle se retrouva par terre, ses dossiers éparpillés autour d'elle. Elle sentit une montée de panique en voyant ses précieux documents s'éparpiller. Mais avant qu'elle ne puisse réagir, elle entendit une voix douce.« Oh, je suis vraiment désolé ! »Léa leva les yeux, surprise, et tomba nez à nez avec l'homme qu'elle avait percuté. Il avait des yeux d'un bleu glacé, brillants et perçants. Pendant un instant, elle se figea, troublée par ce regard captivant. Son visage, pourtant simple, semblait dégager une intensité mystérieuse. Elle sentit un étrange frisson parcourir son échine, mais elle repoussa cette sensation, attribuant son trouble à la surprise de la chute.« Ce n'est rien, ne vous inquiétez pas », dit-elle en tentant de reprendre contenance. Je ne l'avais même pas vu, pensa-t-elle, embarrassée par sa propre maladresse. Elle ramassa à la hâte ses affaires, les mains tremblantes, tout en essayant de cacher son trouble. Comment ai-je pu ne pas faire attention ?Le jeune homme, toujours accroupi, l'aida à récupérer le reste de ses documents avec une rapidité et une efficacité qui la surprirent. « Non, c'est à moi de faire attention. Désolé de vous avoir fait tomber », ajouta-t-il.Elle sourit doucement, tentant de dissiper la tension de la situation. « Merci beaucoup. Vous êtes vraiment serviable. »Son visage rougit légèrement alors qu'elle se redressait, ses pensées encore brouillées par la rencontre. Il est vraiment beau..., se surprit-elle à penser, ses yeux se posant à nouveau sur ses traits marqués et ses yeux si particuliers. Elle hocha la tête, un peu gênée, et tenta de se concentrer sur sa tâche : déposer ces fichus dossiers dans les archives.Alors qu'elle s'éloignait dans le couloir, Léa repassa brièvement la scène dans sa tête. L'homme, bien qu'apparemment innocent, avait quelque chose de différent, quelque chose de fascinant mais aussi d'inquiétant. Je n'ai jamais vu un homme avec des yeux aussi beau. Mais elle secoua rapidement la tête, chassant ces pensées. Concentre-toi, Léa. Ce n'est pas le moment de rêvasser.Elle accéléra le pas, sans se rendre compte que derrière elle, Kai, resté dans le hall, l'observait intensément. Il serra légèrement le poing, et dans sa paume, la clé des archives qu'il avait dérobée pendant leur collision.