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Chapitre 28 La fin… deuxième round.

Enfin le jour fatal arriva. Contrairement à Bella, j'ai accepté avec plaisir les salutations de mes camarades et Edward avait été ravi de m'offrir son cadeau en premier au saut du lit : Un disque de musique de sa composition qu'il avait enregistré. Je l'avais alors remercié fébrilement et nous nous étions montrés notre tendresse l'un pour l'autre si longtemps que nous faillîmes être en retard, même avec la conduite imprudente d'Edward.

Alice me serrait la main de temps en temps, sentant ma nervosité et elle n'était pas la seule. Plus la journée avançait et plus je sentais les regards inquiets d'Edward sur moi. N'y tenant plus, il me demande :

« Qu'y a-t-il Bella ? Tu es très nerveuse aujourd'hui. »

Je lui sortis alors la première excuse qui me vint.

« Je suis déboussolée parce que je suis née en juillet, pas en septembre et qu'en plus ma mère et moi partageons la même date d'anniversaire. C'est étrange et dérangeant de ne pas l'avoir avec moi à cette occasion. »

Evidemment, ce n'était pas ce qui me perturbait le plus, mais j'étais sincèrement déçue de n'avoir pu fêter mon anniversaire avec ma vraie mère. Renée, quant à elle semblait avoir choisi de vivre pleinement sa vie de jeune mariée et avait espacé ses appels. Perspicace, comme Charlie, elle avait compris après quelques coups de téléphone que j'étais sérieusement amoureuse d'Edward et m'avait laissé mon jardin secret comme elle l'appelait. Evidemment, elle n'était pas encore au courant pour mes projets de mariage avec Edward. J'avais convaincu Charlie de le lui dire en personne.

Achetant avec scepticisme ma pitoyable excuse, Edward m'avait câliné toute la journée. Nous n'avions pas échappé au tragique Roméo et Juliette et nous avons fini par le regarder dans le salon de Charlie. Au moment où il évoque avec envie le suicide de Roméo, je décide de le provoquer :

« Je comprends, s'il t'arrivait quoique ce soit, je mettrais fin à ma vie sur le champ.

Pardon ?! s'écrie Edward, furieux. Comment peux-tu penser à mettre fin à tes jours ? Pense à Charlie ! A Jessica ! Ni lui, ni elle ne savent qui je suis vraiment. Eowyn n'existe qu'à travers toi. Si tu disparais, je disparais aussi. Je croyais que tu voulais protéger Charlie… Mon courage a ses limites. Sans ta famille et toi, je n'existerai peut-être même déjà plus, parce que je n'aurais pu me confier à personne. Qui crois au surnaturel de nos jours. Les loups… Tu as oublié me première rencontre avec Paul. J'aurais probablement fini en charpie dans la minute où j'ai évoqué la blessure d'Emily. »

Il se contente de me caresser les cheveux sans rien dire. Quand vient le moment de partir pour ma fête, je l'embrasse passionnément, prétexte de devoir me changer et monte dans ma chambre pour essayer de me calmer. Peine perdue ! Lorsque je descends les escaliers, j'ai l'impression d'aller à l'abattoir. Comme pour me confirmer que la soirée, qui s'annonce est loin d'être plaisante, une fenêtre bleue s'affiche :

« Quête principale : Rester calme en toute circonstance… Récompense : passage au niveau 4 de la compétence Résistance aux chocs… Pénalité : Une nuit dans la forêt… Durée : 3 jours »

La soirée fut telle que décrite dans le livre, sauf qu'il est encore plus difficile de le vivre que de regarder les scènes qui défilent en sachant pertinemment ce qu'il va se passer. Le seul point positif est que, grâce à l'augmentation de ma dextérité, j'ai pu éviter de me prendre la table en verre de plein fouet, échappant aux points de suture. Malheureusement Jasper avait réagi tout aussi mal que prévu et mon Edward ronchon était de retour. Je savais du livre qu'essayer de le raisonner ne servirait à rien. Minimiser ce qu'il s'était passé, était en réalité le meilleur moyen de le conforter dans ce qu'il s'apprêtait à faire. Alors je me contentais d'essayer de trouver du réconfort dans les bras d'Edward, tant que je le pouvais.

Mon attitude sembla d'abord le surprendre, puis l'énerver, mais quand il vit la tristesse dans mes yeux au moment de me repousser, il abandonna et me laissa dormir dans ses bras. Le lendemain, je le vis s'emmurer progressivement dans le silence. Je lui souriais dès qu'il croisait mon regard, mais à chaque fois, il détournait le sien sans me le rendre. Il refusa de monter dans ma chambre le soir.

J'en profitais alors pour copier le disque de musique que m'avait offert Edward sur mon ordinateur. Charlie, qui m'avait donné comme prévu un appareil photo, dépose les photos qu'il avait fait développer sur mon bureau et me demande ce qu'il se passe avec Edward. D'ordinaire il est toujours avec moi quand il rentre le soir.

« Il se passe qu'il a encore pris une décision sans me consulter.

Vous vous êtes fâchés ? Non… il est en train de m'abandonner. »

Charlie écarquille les yeux et bafouille :

« Je ne comprends pas.

Mes visions ne me montre plus me marier avec lui. En fait, il n'apparait plus du tout… »

Ce qui était vrai. Je n'avais rêvé que de Jacob et de ce fameux sauvetage dans la mer ces derniers jours. Charlie semble interloqué :

« Mais il t'a demandé ta main ! Il t'aime !

Il ne me l'a pas montré récemment dans ce cas. »

Je sens mon cœur se serrer et les larmes monter à mes yeux. Charlie me prend dans ses bras et me murmure :

« Ça va s'arranger, tu verras…

Je sais, je lui réponds. Mais ça va être dur. »

Je ne croyais pas si bien dire… Le moment où Edward m'a demandé d'un ton glacial de le suivre dans la forêt, j'ai senti mon cœur se fendre en deux. J'avais envie de lui dire d'abandonner cette histoire ridicule, je voulais lui dire que je savais ce qui allait se passer et que ça n'allait avoir pour effet que de nous blesser. Mais je savais, qu'il avait besoin de faire l'expérience de cette perte pour se rendre compte de l'inutilité de sa fuite. Pourtant, j'avais tous les arguments à ma disposition, notamment son échec lors de sa tentative de traque de Victoria, le fait qu'elle revienne pour s'occuper de moi, après l'avoir égaré en Amérique du Sud…

Bien sûr sans Laurent pour jouer les éclaireurs, elle n'aurait ni les informations sur les pouvoirs des Cullens, ni la possibilité immédiate de me faire capturer par un autre vampire. Cependant, j'espérais ramener à la raison Edward avant que son armée soit prête à être engagée dans un combat. En attendant, mon idiot de futur ex-fiancé s'apprêtait à mettre un point final à la relation qu'il avait attendu pendant cent ans. Quel gâchis ! Quel abruti !

Alors que je bouillonnais sous la surface, mon visage exprimait le moins d'émotions possible. C'était moins de la sérénité que de l'acceptation et Edward fut choqué de voir mon absence de réaction quand il m'annonça qu'il partait. Je réponds alors simplement :

« Je sais… J'ai vu et entendu tout ce que tu t'apprêtes à me dire… Ton univers n'est pas le mien, je finirai tôt ou tard par être gravement blessée en restant prêt de toi.

Oui, dit-il fermement en hochant la tête. Je suis aussi au courant que je ne suis qu'une distraction dans la charade humaine que tu joues… Que tu as bien joué avec moi et que, maintenant, tu en es las… »

Son air s'assombrit au fur et à mesure que je prononce les mots qu'il avait soigneusement sélectionner pour briser l'amour que Bella ressentait pour lui.

« Après tout, je ne t'apporte rien de bon et te marier avec moi serait la pire des erreurs. Bloquer une centaine d'années avec une femme qui vieillit, se flétrit et finit par rejoindre le cycle du carbone en pourrissant sous terre, je complète, pour aller jusqu'au bout de son raisonnement. Personne n'en a envie ! »

Le visage d'Edward se durcit à mes mots, mais il finit par sourire, sans toutefois que cela atteigne ses yeux.

« Je vois que tu m'as parfaitement compris, alors nous ne t'importunerons plus. Les autres sont déjà partis. »

Il commence à reculer, mais je l'arrête :

« Attends ! Tu oublies ça… »

J'enlève la bague de sa mère, que je n'ai pas quittée depuis sa demande en mariage et la lui pose dans le creux de sa main.

« Tu auras besoin de ça pour ton nouveau joujou, je dis froidement. »

Il regarde la bague quelques secondes, puis serre le poing et murmure :

« Merci Eowyn. Adieu.

Au revoir, Edward, prends soin de toi, je réponds, choisissant soigneusement mes mots. »

Il part en un battement de cils et je murmure pour moi-même :

« On se retrouvera à Rio dans quelques mois. »

Je regarde autour de moi et constate que je ne sais absolument pas où je suis. Je soupire et sors mon téléphone portable. J'essaye plusieurs numéros avant que quelqu'un ne réponde :

« Allo ? Paul ?

Quoi de neuf Bella ? Je viens de me faire larguer par mon vampire de fiancé en plein milieu de la forêt et je suis complètement perdue. Attends ! Quoi ? C'est compliqué… Bon ! Ne bouge pas, j'essaye de te trouver. Tu sais quelque chose sur ton emplacement ? »

Je lui décris avec le plus de précision possible ce qui m'entoure bien qu'il m'assure ironiquement que le nom des fleurs et des arbres n'est pas nécessaire. Je patiente tranquillement après que Paul ait raccroché.

« Quête validée… Votre compétence Résistance aux chocs est passé au niveau 4 »

Je me sentais maintenant étrangement calme. C'était fait ! Et puis, au bout d'un moment, je vois un grand loup au poil argent foncé trottiner vers moi. Je me lève et lui sourit largement en passant mes bras autour de son cou.

« Paul ! Tu m'as trouvé ! T'es le meilleur ! »

« Complicité avec Paul +2 »

Le loup secoue la tête en poussant des sortes de gloussements. Je le lâche et il commence à se retransformer en humain. J'ai juste le temps de me tourner pour ne pas voir la taille de ses bijoux de famille. Je l'entends alors enfiler des vêtements et il me tapote l'épaule. Je me tourne et croise son visage, hilare.

« Je pensais que t'aurais été curieuse !

Tes petites fesses musclées n'intéressent que ta Rachel ! Ah… t'as quand même eu le temps de voir leur joli galbe… Paul ! je soupire… Je n'ai vraiment pas envie de rire. Bon ! Explique-moi tout ! Pourquoi tu te retrouves en pleine forêt toute seule. »

Et je lui explique effectivement tout, tandis que nous nous mettons en route. Je lui parle de mes visions, de mon plan avec Alice, de l'anniversaire catastrophique et de la décision des Cullens de quitter Forks.

« Tu t'es vraiment rendu à cette fête en sachant que t'aller saigner dans une pièce remplie de vampire ? ! dit-il incrédule. Je ne sais pas si tu as de sacrés couilles ou s'il te manque une case au cerveau !

« Paul a du respect pour vous. »

« Et du coup, ta sangsue a décidé que le meilleur moyen de te protéger était de partir… conclue Paul…

T'as raison, c'est un idiot, dit-il après deux seconde de réflexion. Rien que te laisser en pleine forêt, ce n'était pas une brillante idée. Je ne te le fais pas dire… Mais il va le regretter. Tu vas le retrouver pour le torturer ? demande-t-il avec un sourire narquois. Oh, il n'aura pas besoin de moi pour ça… Il va finir par se laisser mourir de faim. Quel Drama Queen ! Je ne vais pas le laisser se détruire. Mais pour l'instant, il continuera à chasser et se nourrir, parce qu'il a un objectif : Il traque Victoria ! La sangsue rousse, qui s'est échappée ? Oui, elle était là au bal de printemps. Elle m'a vu avec Edward et elle a un petit compte à régler avec lui. Parce qu'il a tué le blondinet ? Ouais, c'était son compagnon. Pour un vampire, le compagnon, c'est l'équivalent de l'empreinte. Dans ce cas-là, ça devrait plutôt être l'inverse… Elle qui le traque… Sauf qu'Edward n'est pas son but… C'est moi qu'elle veut. Un compagnon pour un compagnon ? demande Paul en blanchissant. Oui… je suis sa proie, je soupire. Comment tu peux rester aussi calme alors que ceux qui sont les plus à même de te protéger sont partis. Je peux toujours venir te voir, les guerrier-loups sont tout aussi forts que les vampires, je réplique. Ahhh ! voilà une phrase qui fait plaisir ! Je croyais que tu mettais les vampires sur un piédestal. »

Nous arrivons enfin à côté de chez moi. Je le remercie et il s'apprête à se retransformer quand je me rappelle de mes rêves je me retourne vers lui et je l'interpelle :

« Au fait, Paul ! »

Il se redresse, son short à la main et son paquet, pas si petit, à l'air libre. Je rougis, tandis qu'un sourire se dessine sur son visage.

« Je savais que t'avais envie de te rincer l'œil !

Mais non ! je proteste en me cachant les yeux. J'ai eu des visions de Jacob avec un autre loup, au pelage gris tâché de noir, sauver une fille avec de longs cheveux bruns de la noyade. C'était près d'une falaise. Tu ne comptes pas te suicider quand même !? s'énerve Paul. Non ! Bien sûr que non ! Je voulais juste t'avertir que ces visions sont de plus en plus fréquentes, je pense que cela va bientôt se produire. »

Paul me remercie de l'informations et part. Je rentre désabusée dans la maison. Je monte à l'étage, entre dans ma chambre et constate que les photos où apparaissent Edward ont disparus, ainsi que le disque de musique offert lors de mon anniversaire. Je vérifie mon tiroir à sous-vêtements et trouve avec soulagement la carte bancaire. Je me dirige alors à la buanderie et sort un petit coffre. L'ouvre pour en vérifier le contenu et l'amène dans ma chambre. Je sors un petit carnet, trouve ce que je cherche et m'installe à mon bureau. J'allume mon ordinateur, ouvre ma boite mail et envoie un message succinct à l'adresse trouvée dans le carnet :

« Tout se passe comme prévu… L'opération Rio commence… »