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Chacun son rôle

Point de vue d'Areyos Orionis

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J'observais attentivement Mr Zaymon qui riait. Il avait l'air d'avoir des secrets avec Barrios. Mais ce qui m'intrigue le plus est le fait que Barrios soit aussi proche de lui et d'Oredys. Mais rapidement, une voix me tira hors de mes réflexions

 

" Père, vous étiez ici, nous avions cru que vous étiez déjà allé goûter les mets délicieux de Baringer," dit la mère d'Oredys en venant avec le roi Elios.

 

"Je ne pouvais pas laisser Barrios filer, vous savez à quel point il disparaît vite et pendant longtemps," répondit Mr Zaymon. Cette réponse me confirma le lien que Barrios avait avec cette famille. Mais lequel?

 

"Bonjour, votre Altesse Elios, comment vous portez-vous ?" demanda Barrios.

 

"Je vais bien, général Barrios," répondit brièvement Elios avant de se tourner vers Oredys. "Tu as discuté avec le prince Eli ? Vous avez établi des liens ?"

 

"J'ai discuté avec lui, mais sa présence m'indispose légèrement," répondit Oredys.

 

"Du coup, tu préfères rester avec des jeunes sans grande valeur ?" rétorqua Elios avec dédain.

 

La tension monta d'un cran. Barrios, en sentant l'insulte envers nous et nos amis, répliqua, la colère dans la voix : "Sauf votre respect, votre Altesse, je vous conseillerais de ne pas parler de mes enfants et de leurs amis ainsi. Il serait bien triste de compter le lion du Fléau parmi vos ennemi, vous ne croyez pas ?" La crainte se dessina immédiatement sur le visage d'Elios et de la sueur perla sur celui-ci.

 

"Elios ! Ça suffit! Soit respectueux envers les autres," ajouta Mr Zaymon d'un ton ferme, essayant de calmer la situation.

 

C'est à ce moment-là, qu'après avoir observé la scène, je m'avançai avec assurance, un sourire en coin, et intervint :

 

" Si je puis me permettre Votre Altesse, je pense qu'il est facile de juger la valeur d'autrui quand on n'a jamais dû prouver la sienne."

 

Le silence s'installa dans les environs et tous les regards furent tournés vers moi, qui continuais avec calme : "Si vous estimez qu'une personne est sans valeur, c'est peut-être que vous n'avez pas pris le temps de la connaître. Ou peut-être, que vous avez peur de ce qu'elle pourrait devenir."

 

Elios, pris de court par ma franchise, ne trouva pas immédiatement ses mots, laissant un silence pesant s'installer. Mais je n'en avais pas fini.

 

"Il y a deux types de royauté, Votre Altesse : ceux qui se contentent de porter la couronne, et ceux qui méritent de la porter. Nous, les « jeunes sans grande valeur, » préférons prouver notre valeur par nos actes, plutôt que par des titres hérités."

 

Kaiser, Yoko, Oredys et Nia étaient stupéfaits par mes mots et esquissèrent tous un sourire admiratifs. Barrios, quant à lui, était fier de me voir tenir tête à un roi, et Mr Zaymon esquissa un sourire discret.

 

Elios, touché dans son orgueil, se contenta de serrer les dents, incapable de trouver une réplique à la hauteur.

 

" Tiens donc, voyons voir ce que tu vaux dans ce cas" dit la reine, déterminé à sauver la face de son mari. "Cylfid, testes donc la force de ce garçon." Ordonna-t-elle sans réfléchir à un garde du corps. " Les mots c'est bien mais les actes c'est mieux. Cylfid est le garde du corps personnel d'Oredys, essaie de survivre 10 secondes contre lui et je reconnaîtrai ta valeur" Poursuivit-elle

 

" Vous n'êtes pas en position de me donner une quelconque valeur, je connais déjà la mienne. " Rétorquais-je, le regard soutenu. "Et pour ce que vous demandez à Cylfid, il faudrait déjà que celui-ci soit capable de bouger " 

 

" Qu'est-ce que tu racontes, tu parles un peu trop vaut rien" dit Cylfid en essayant de sortir son épée mais immédiatement une blessure semblant surgir de nul part apparut sur son bras, laissant couler son sang immédiatement.

 

" Qu'est-ce c'est…!?" S'exclama-t-il

 

"À l'instant même, ton corps est enveloppé de milliers de fils d'eau microscopiques, tissés de manière à bloquer chacun de tes mouvements. Ces fils se déplacent sous une pression si intense qu'ils tranchent tout sur leur passage. Il me suffit de bouger un doigt pour que ton cou devienne une fontaine de sang. Je te présente 'La toile sanguinaire' " Expliquai-je, l'air confiant.

"Quand les as-tu placés ?" Demanda Cylfid l'air choqué

" Je me suis simplement servi de l'humidité de l'air pour aligner les goutes présentent dans celui-ci de sorte à créer des fils microscopiques, puis les ai mis sous pression. À présent, c'est à moi de tester ta valeur, précisément ta sagesse; Tu as 10 secondes pour déclarer ta défaite, sinon je repeindrai la robe de ta reine avec ton sang," dis-je d'une voix glaciale, mes yeux perçant les siens. Un silence lourd s'abattit, captivant l'attention de Mr Zaymon, de Barrios, ainsi que celle du roi et de la reine de Sylvestria, et des témoins alentours.

 

" Je...je reconnais ma défaite " dit Cylfid baissant la tête serrant les dents réalisant son impuissance face à ma nouvelle technique. Le roi et la reine étaient stupéfaits par cette victoire instantanée, mais aussi indignés

 

" Sage décision Cylfid. Fais une pause et va donc profiter du festival. Il en est de même pour tous les gardes du corps qui surveillent Oredys " ordonna Zaymon d'un sourire mystérieux.

" Oredys, tu peux passer la journée avec Rey et ses amis. Amusez-vous bien " dit Zaymon à Oredys le sourire aux lèvres avant de le perdre en regardant le roi de Sylvestria d'un regard glacial. " Je vais discuter avec ton père en attendant." Dit-il d'un air sérieux et soudain

 

" Merci grand-père " dit Oredys toute joyeuse.

 

" C'est super ! , du coup nous pouvons aller voir kaiser jouer, n'est-ce pas Kaiser? " Dit Nia, un sourire innocent sur ses lèvres

 

" Bien sûr, suivez-moi " dît kaiser tout fier

 

Point de vue de Mr Zaymon

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" Ce jeune homme est très intriguant. Il a l'âme d'un souverain. Il ne craint personne, il dit ce qu'il y a à dire qu'importe qui est devant lui. Il a donné une très bonne leçon au roi et à la reine avec une confiance et un calme exceptionnels. Il est exactement comme toi, 'Astarus'. Le secret que cache Barrios est très lourd mais je comprends sa décision. La tournure des évènements est très drôle en plus. Personne ne l'a appelé 'Areyos' sûrement par habitude. Oredys, si tu savais que l'homme que tu cherches est à tes côtés en ce moment " ai-je pensé, un sourire sur mes lèvres

" Mais comme Areyos, le moment n'est pas encore venu pour toi de connaître la vérité. Tu risquerais d'être distraite, et ralentirais ton évolution et celle d'Areyos, voire pire le mener à la mort, s'il savait ce que tu sais"

Je tournai mon regard vers Barrios, " Ça doit être dur de porter un tel secret sans pouvoir le dire au concerné, n'est-ce pas Barrios ?" Ai-je poursuivi dans mes pensées.

 

" Courage Barrios, ce n'est pas facile, mais c'est la bonne décision." Ai-je dit la main sur son épaule

 

" Merci Mr Zaymon. Je me doutais bien que vous vous en rendriez compte " Répondit-il l'air pensif. " Je m'en veux terriblement d'avoir laissé cette génération avec le fardeau de finir le plus dur du travail que nous n'avons pas encore pu achever. Je fais tout pour retrouver la trace de nos ennemis mais ils ne se trouvent nulle part sur la planète. Tout ce que je peux faire maintenant c'est entraîner la nouvelle génération pour qu'elle soit plus puissante que la nôtre afin de finir complètement le travail " ajouta-t-il

 

" Tu n'es pas seul. Tous les membres de ton équipe préparent déjà le terrain pour la nouvelle génération. J'ai même entendu dire que Miller a décidé de devenir prof à Moore "

 

" Ahahah oui, avec lui, on a rien à craindre pour le mental de la nouvelle génération "

 

" Sait-il pour le fils d'Astarus? "

 

" Il est si intelligent qu'il l'a probablement deviné "

 

" Ahahah oui c'est vrai, Miller est comme Astarus, on ne peut rien leur cacher " ai-je dit en riant

 

" En parlant de Miller. J'ai des infos à lui donner par rapport à la situation sur le continent volant des Aegyls. J'imagine que vous savez de quoi je parle ? "

 

" Oui je sais. Le groupe de rebelles de l'ordre du crépuscule j'imagine? "

 

" On en n'est pas sûr. Mais il y a de fortes chances. Il semble qu'ils veulent profiter du fait que les Aegyls sont négligés par leur roi pour causer des troubles et des rébellions. Si le roi Elios ne fait rien, la situation va empirer " m'expliqua Barrios

 

" Je vois, je vais expliquer ça à Elios. Merci Barrios. Au revoir et prends soin de toi " ai-je dit en le serrant la main

 

" Au revoir Mr Zaymon, prenez soin de vous aussi "

 

Point de vue d'Areyos

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"Merci Rey, c'était très courageux de ta part de défier mes parents. Je sais à quel point ils peuvent être désagréables et je m'en excuse."

 

"Ce n'est rien, ne t'en fais pas," ai-je répondu calmement.

 

"Ne t'excuse pas pour les bêtises des personnes conscientes de leurs actes, sinon ils n'apprendront jamais de leurs erreurs, ni à s'excuser eux-mêmes," ajouta Kaiser.

 

"Entendu Kaiser, c'est un conseil avisé, je vous en remercie."

 

"Nous pouvons nous tutoyer, princesse Oredys," proposa Kaiser avec un sourire.

 

"Comme tu voudras, Kaiser," répondit-elle en esquissant un léger sourire.

 

"Eh, Kaiser ! On t'attendait pour commencer !" cria Arwyna au loin, l'air légèrement impatient.

 

"Ça va, j'ai que dix minutes de retard, pas la peine de crier," répondit Kaiser avec une nonchalance habituelle.

 

C'est à ce moment-là que Sorey fit son apparition, avançant vers nous avec son enthousiasme habituel. 

" Monsieur Areyos !!! Quel plaisir de vous voir ! Comment allez-vous ?"

"Je vais bien, et toi, Sorey ?" répondis-je.

"Super bien !" dit-il avec un grand sourire.

" Monsieur Areyos !? Tu t'appelles Areyos !?" demanda soudainement Oredys, visiblement étonnée, avant de laisser son regard se perdre dans le vide, comme si elle était plongée dans ses pensées.

"Oui, 'Rey' est juste une forme abrégée de mon prénom. Pourquoi cette surprise ?" lui demandai-je, intrigué.

"Non, laisse tomber. Ce n'est rien… Je suis à la recherche de quelqu'un qui porte le même prénom que toi. Mais puisque ton père s'appelait Astarus, ce n'est probablement pas toi." dit-elle l'air déçue.

"Ah, je comprends. Il doit juste s'agir d'une coïncidence alors."

"Oui... peut-être," répondit-elle, un doute encore perceptible dans sa voix.

 

" Euh, Sorey ?" Demanda Kaiser en regardant celui-ci. Sorey semblait vraiment dans son élément, jusqu'à ce que son regard tombe sur Oredys qui se tenait là, rayonnante, avec une grâce naturelle qui attirait les regards sans effort. Son sourire, léger mais sincère, ajoutait une touche de chaleur à sa beauté déjà envoûtante.

 

Je vis Sorey se figer, il cligna des yeux plusieurs fois, comme s'il tentait de se convaincre qu'elle était bien réelle. Il resta là, immobile, ses yeux écarquillés fixés sur Oredys, comme si le monde autour de lui avait cessé d'exister.

 

"Ah... euh… salut… euh, bonjour… euh, je… je m'appelle Sorey…" balbutia-t-il, visiblement perturbé.

 

Oredys, polie comme toujours, lui sourit et répondit doucement, "Bonjour Sorey, je suis Oredys, ravie de te rencontrer"

 

À cet instant, j'eus du mal à réprimer un sourire. C'était drôle de voir Sorey, perdre totalement ses moyens. Il n'était clairement plus en possession de ses facultés, pris au piège par le simple éclat du regard d'Oredys.

 

Kaiser jeta un coup d'œil vers moi, et je vis qu'il se retenait aussi de rire. Sorey était totalement subjugué.

 

" Tu vas bien Sorey ? " Demanda Yoko

 

" Oui.. euh… Oui Je vais belle hum...je vais bien j'allais dire " bégaya-t-il encore, en secouant sa tête. Ce qui ne manqua pas de nous faire rire

 

"Ahh, les garçons…" soupira Arwyna, un léger sourire amusé flottant sur ses lèvres. "Areyos, tu pourrais déjà prêter ton sabre à Sorey, histoire qu'on s'y mette."

 

"Hmm. N'oublie pas de me le rendre Sorey," ai-je dit en sortant doucement Dawnbreaker de ma chevalière.

 

Sorey se rapprocha pour le prendre, mais avant même qu'il ne puisse le saisir, Oredys, qui observait la scène avec un calme intrigant, s'exclama, "Mais c'est…!? Le sabre de Thaleus Sendaris !"

 

"Exact," ai-je confirmé en lui jetant un coup d'œil. "C'est le général Barrios qui me l'a donné."

 

Ses yeux se posèrent sur le sabre avec une fascination presque palpable. "Tu as de la chance d'avoir quelque chose qui te rappelle Thaleus," dit-elle d'une voix pensive, comme si elle était perdue dans ses souvenirs. Puis, revenant à la réalité, elle demanda, "Je pourrais le voir de plus près, s'il te plaît ?"

 

"Bien sûr, tiens." Je lui tendis Dawnbreaker sans hésitation, curieux de voir ce qu'elle en ferait.

 

Oredys prit le sabre avec une grâce naturelle, ses doigts effleurant les gravures complexes du fourreau. La lumière ambiante semblait se refléter sur sa surface, accentuant les détails finement sculptés.

 

"Du coup, il faut qu'on attende le professeur Miller pour le dégainer," dit Sorey, jetant un coup d'œil vers Oredys qui continuait d'admirer le sabre d'une manière pensive.

 

"Je l'ai vu partir avec le général Barrios. Il a dit qu'on peut commencer et qu'on ne l'attende pas," ajouta Kaiser.

 

"Oui, mais qui va dégainer le sabre ?" demanda Arwyna, ses sourcils légèrement froncés.

 

"Y a-t-il un problème avec le sabre ?" demanda Oredys, levant enfin les yeux vers nous.

 

"Oui, personne ne peut le dégainer à part mon père et le professeur Miller," répondit Kaiser, un peu gêné.

 

"Ahh, j'avais oublié ce détail. Si ce n'est que ça…" commença-t-elle, et avant que nous puissions réagir, elle saisit le manche du sabre d'une main ferme.

 

Le temps sembla ralentir. Chaque mouvement d'Oredys était empreint d'une sérénité implacable. Ses doigts se resserrèrent autour du manche, et d'un geste fluide, elle tira lentement la lame noire de son fourreau.

 

Un silence lourd s'abattit sur nous. La lame, sombre et brillante, émergea avec un sifflement métallique, libérant une énergie froide dans l'air. La lumière ambiante se reflétait sur la surface noire, créant des reflets spectaculaires, presque surnaturels.

 

Nous étions figés, incapables de détacher nos yeux de cette scène. Le sabre de Thaleus, un artefact que seuls ceux dotés d'une psyché exceptionnelle pouvaient manier, était maintenant entre les mains d'Oredys, une simple princesse… ou du moins, c'est ce que nous avions cru.

 

Un frisson me parcourut le dos. Le regard d'Oredys était calme, alors qu'un mystère de plus venait de s'ajouter à ceux qui l'entouraient déjà.

 

" Comment…? Comment est-ce possible " ai-je demandé d'un étonnement calme. Oredys me fit un sourire charmant avant de me répondre :

 

" Disons que Dawnbreaker me connait"

 

" Te connais ? Qu'est-ce que tu veux dire par là ?" Demanda Kaiser très intrigué

 

" Ce sabre est conscient de ce qui l'entoure " répondit-elle. Juste quand elle eut dît ces mots, j'eus un flashback du moment où le Roi-paon nous avait attaqué. Dawnbreaker nous avait sauvé puis avait partagé les souvenirs de Thaleus avec moi. Mais ça soulève plein de questions; quand, comment et pourquoi Oredys en sait autant sur Dawnbreaker alors que Barrios ne l'avais plus sorti depuis la mort de Thaleus ?

 

" Dis-moi, tu as quel âge Oredys? " Ai-je demandé intrigué

 

" J'ai 16 ans, bientôt 17 "

 

" T'es une mine à mystère " ai-je dit

 

" Nous avons tous nos petits secrets n'est-ce pas, certains plus lourd que d'autres ? " Dit-elle en tendant le sabre à Sorey.

 

Barrios n'aurais pas pu donner Dawnbreaker à Oredys. Si elle n'a que 16 ans, c'est-à-dire que Thaleus était déjà mort quand elle est née. Et sachant que Dawnbreaker est resté dans la chevalière de Thaleus tout ce temps, le seul moyen pour qu'elle ait des liens avec cette lame, est d'avoir été là pendant que Thaleus était vivant, chose qui est impossible.

 

" Allez sur scène tout le monde. Les autres, vous pouvez vous mettre sur les chaises devant la scène" cria Arwyna

 

" Bonjour à tous. " Salua Corvus qui venait d'arriver.

 

" Ahh...C-Corvus, j'espère que tu vas bien, j'ai préparé ta tenue. Fais-moi signe si tu as besoin de quoi que ce soit avant de monter sur scène " dit Arwyna en adoucissant soudainement son ton "

 

" Ça ira " dit Corvus d'un ton désintéressé

 

" On dirait qu'elle est amoureuse du garçon qui vient d'arriver " chuchota bruyamment Nia à Yoko, ce qui fit rire celle-ci.

 

" Racontes pas des conneries toi " cria Arwyna

 

" Désolée, je ne voulais pas dire ça comme ça" s'excusa Nia apeurée, s'accrochant sur mon bras.

 

Nous nous sommes installés confortablement sur les places devant la scène, d'autres personnes impatientes d'assister au théâtre commencèrent aussi à prendre place. Rapidement un grand groupe de personnes se rassembla.

" Je stresse Mr Kaiser, comment faites-vous pour être si calme? "

 

" Détends toi, c'est pas comme si t'es devant un jury, amuse toi simplement " conseilla Kaiser

 

Le théâtre commença. Visiblement la préparation de la veille avait bien payé ; tout le monde se sentait dans son personnage, presque comme s'il y était et ce, malgré le stress du début. Je regardais le spectacle quand soudain une aiguille fonça sur moi à travers le public. Grâce à mes réflexes je la saisi en plein vol entre mon index et mon majeur, tandis que mes yeux se posèrent instantanément à l'endroit d'où venait l'aiguille.

 

" Erina ?" Ai-je murmuré. Elle se tenait sous un arbre, à l'ombre. Elle me fit ensuite signe de me rapprocher.

 

" Je reviens " ai-je dit aux autres en me levant de mon siège. " Je prends ça au passage " ai-je ajouté en piquant un cookie dans le paquet de Yoko en esquivant habilement son coup de point avant de partir

 

" Grr AREYOS! " cria-t-elle derrière ce qui fit rire Nia et Oredys.

 

" Tu voles dans les assiettes des autres maintenant Rey? " Dit Erina, avec son sourire habituel

 

" C'était un paquet, pas une assiette " ai-je rétorqué l'air fier

 

" T'as toujours des répliques. " dit-elle en gloussant légèrement 

 

" Alors, quoi d'neuf à part le fait que tu aies failli me crever l'œil ? "

 

" Ne parles pas comme si t'avais des réflexes normaux, Areyos Orionis. "répliqua-t-elle

 

" Tu marques un point " ai-je dit en souriant, les mains dans mes poches

 

" Bref, mon frère a bridé mes Magias à cause de ce qui s'est passé hier, je ne peux plus utiliser le céleste. "

 

" Mais pourquoi ?"

 

" Il dit que disposer d'un pouvoir céleste en ce moment ruinerait mon expérience de combat. Et il s'est un peu énervé que je me sois mise en danger hier. Heureusement que le Roi-paon a été invoqué et non libéré. "

 

" Invoqué et non libéré ? "

 

" Oui. Les bêtes divines vivent dans un autre monde. Si elles sont emmenées dans le nôtre par invocation, alors elles ne peuvent généralement pas se mettre à plus de 2% de leur puissance de peur de tuer leur invocateur. Mais par contre. Si elles sont libérées à travers un portail qui relie nos deux mondes, alors ce serait juste un fléau que personne ne pourrait gérer à l'exception d'un petit groupe, comme Barrios, mon père ou mon frère. " Expliqua-t-elle

 

" 2% !!! Elles sont si puissantes que ça ces bêtes divines !? "

 

" Oui. Certaines d'entre elles comme le Roi-paon peuvent tuer un roi démon s'il est libéré selon les dires de mon frère "

 

" On a eu de la chance qu'il soit arrivé par invocation alors. " Ai-je dit l'air soulagé

 

" Tu l'as dit. Mais bref ce n'est pas le sujet. J'ai du nouveau sur Reiner Fox. "

 

" Ah du nouveau, t'es rapide dis donc "

 

" Je sais, je sais. Il y a 2 jours mes informateurs ont surpris Reiner avec quelqu'un habillé tout en noir sur le chemin menant à la maison de sa mère." m'expliqua Erina en me fixant droit dans les yeux

 

" Qui était la personne en noir ? " Ai-je demandé ayant déjà ma petite idée de qui ça pouvait être

 

" Valtor Nerrim "

 

" Je me disais bien. C'est une information précieuse. Ces deux-là sont donc liés comme nous l'avions imaginé. Je pense qu'on peut avoir des infos supplémentaires chez la mère du lieutenant Reiner"

 

" À quoi penses-tu ? ". Demanda-t-elle en penchant la tête sur le côté

" Si on arrive à parler à sa mère, on pourra déterminer si oui ou non, Reiner a changé. Les mères sont fortes pour reconnaître leurs enfants selon les dires " ai-je répondu

 

" Mais oui, tu as raison, s'il y a bien une personne capable de reconnaitre si le Reiner actuel est un imposteur, c'est bien la mère du véritable Reiner. Et bonne nouvelle, aujourd'hui tous les membres de l'armée sont en service toute la journée "

 

" C'est donc peut-être notre seule occasion d'y aller. " Ai-je dit en jetant un coup d'œil à Yoko et les autres

 

" Tu n'appelles pas tes amis ? " me demanda Erina.

 

" Non, laissons les profiter d'une journée normale. Et de plus, au cas où il y aurait un problème là-bas. Je ne veux pas qu'ils laissent des traces inconsciemment. L'assassin pourrait remonter jusqu'à eux vu qu'ils ne sont pas aussi prudents que nous. De plus, plus on est nombreux, plus il sera facile de faire des rapprochements afin de nous retrouver. "

 

" Tu as raison. Allons-y dans ce cas "

 

Nous avons volé jusqu'à la maison de la mère de Reiner, légèrement à l'écart des autres habitations. L'endroit, bien que modeste, dégageait une atmosphère étrange, surtout à cause de sa proximité avec la forêt, comme si quelque chose clochait.

Sans perdre de temps, Erina frappa à la porte, me lançant un regard complice.

"Bonjour Madame Fox," dit-elle d'un ton enjoué, presque trop amical pour être sincère. "Désolée pour cette visite à l'improviste. Nous sommes de nouvelles recrues de l'armée et avions rendez-vous avec le lieutenant Reiner Fox ici, chez lui."

La mère de Reiner fronça les sourcils, sa méfiance palpable. "Il ne m'a rien dit à ce sujet. Il est à la cérémonie d'ouverture du festival."

"Oui, nous l'y avons vu," répondit Erina avec un sourire rassurant, dissimulant parfaitement ses intentions derrière ses mots. "Il nous a proposé de passer ici pour discuter de quelques détails." La vieille femme hésita, observant Erina avec attention avant d'ouvrir la porte lentement. "Entrez… mais je n'ai rien préparé à manger."

"Oh, ce n'est pas nécessaire," répondit Erina, un éclat trompeur dans les yeux. "Nous venons juste discuter."

Je la suivis à l'intérieur, jetant un coup d'œil discret aux alentours. Tout semblait bien en ordre, mais quelque chose dans l'air était étrange, presque oppressant.

Alors que nous prenions place autour de la table, je remarquai un léger tremblement dans les mains de la vieille femme lorsqu'elle servit le thé. Était-ce un signe de nervosité ? Ou simplement l'effet du temps ?

"Votre fils est un véritable héros," lança Erina avec un sourire chaleureux. "Il doit être une grande fierté pour vous."

"Oui, il l'est," répondit-elle, ses yeux se posant brièvement sur Erina avant de se fixer sur moi. "Il a fait partie de l'unité d'élite… sous les ordres de Mégane Belserion."

Je fronçai les sourcils, feignant l'ignorance. "Mégane Belserion ? Je n'ai jamais entendu ce nom."

"Voyons, tu devrais lire plus souvent, elle était le capitaine le plus jeune de l'unité d'élite, elle est morte lors d'une mission non officielle" intervint Erina, jouant parfaitement son rôle de nouvelle recrue.

"Les livres, c'est pour toi. Moi, j'aime l'action," dis-je en soupirant, jouant le soldat un peu simple d'esprit.

La vieille femme esquissa un sourire, mais il y avait quelque chose d'étrange dans son regard.

"Pourquoi Reiner a-t-il quitté la division d'élite ? Toutes les nouvelles recrues se le demandent" demanda Erina d'un ton plus direct, mais toujours empreint de sympathie. "Est-ce à cause du danger des missions ou à cause de la mort de son capitaine ?"

La mère resta silencieuse un moment, son regard se durcissant. "Je ne sais pas… il ne m'en a jamais parlé." Cette réponse, bien qu'apparemment innocente, trahissait une certaine réticence. 

"C'est étrange tout de même," continua Erina, l'air songeur. "Qu'il ait survécu alors que Mégane et tout son escadron… non, c'est presque impossible, non ?" Demanda Erina en laissant son regard perçant se poser sur la vieille femme, comme un prédateur sondant sa proie.

"Il ne m'a jamais rien dit à ce sujet," répondit-elle, cette fois-ci en évitant le regard d'Erina.

"Où sont mes lunettes ?" demanda la vieille soudainement en palpant la table.

"Aucune idée," répondis-je en souriant légèrement. "Mais ce n'est pas nécessaire, n'est-ce pas ? Nous faisons juste la conversation."

Elle hésita, ses yeux s'attardant sur nous plus longtemps que nécessaire.

" En effet ça ira...euh pour ta question ma fille, Reiner ne m'a jamais rien dit dessus non plus " Répondît-elle mystérieusement, sa méfiance devenant plus palpable

Erina avais attiré les lunettes probablement grâce à sa sous maîtrise du verre. Elle m'avait déjà montré sa maîtrise des explosions et maintenant voilà celle du verre qui est une partie de la maîtrise des cristaux. Elle déposa ensuite les lunettes sur un meuble à tiroirs un peu plus loin. Vu l'épaisseur des verres des lunettes, La mamie était atteinte de forte myopie. Il lui sera donc impossible de reconnaître nos visages sans eux.

 

" Ah dommage, ça aurait fait une belle histoire à raconter aux autres recrues. Bon, il faut qu'on y aille, je pense que le lieutenant nous a envoyé balader histoire qu'on le laisse profiter du spectacle, on s'est fait avoir Dave" Dit Erina en se levant

" Ah ouiii, il ne compte pas revenir maintenant vu que les membres de l'armée seront occupé toute la journée " m'écriais-je, feignant l'étonnement"

" T'es long à la détente toi " dit Erina la main sur son front. "Dites s'il vous plaît à Mr Reiner qu'on était vraiment passé " demanda Erina à la mamie

"Je le ferai. Comment vous appelez-vous ?" demanda la vieille d'un ton calculé.

"Nala," répondit Erina en souriant. "Et lui, c'est Dave."

La vieille femme nota soigneusement les prénoms sur un bout de papier, ses doigts tremblants à peine visibles. "Je n'ai plus la mémoire des noms, alors je préfère les noter," dit-elle en souriant.

Une fois dehors, je sentis les yeux de la vieille femme posés sur nous jusqu'à ce que nous soyons hors de vue.

" C'est un bon début. Elle cache quelque chose. Il faudra creuser plus profond," murmura Erina, ses lèvres se courbant en un sourire.

" Creuser? Tu ne crois pas si bien dire, Elle ne cache pas seulement quelque chose mais aussi quelqu'un" répondis-je, en esquissant un sourire mystérieux.

"Qu'est-ce que tu veux dire par là ?" demanda-t-elle en me lançant un regard intrigué.

 À suivre…