Le passé refait toujours surface (Partie 2)

Tous les enfants se levèrent dans un silence de mort et commencèrent à marcher vers l'homme. Le cortège d'hommes, accompagna les jeunes enfants jusqu'à une porte. On les y fit rentrer. La pièce était plongée dans le noir, on y voyait rien. D'un coup la lumière s'alluma et le groupe put voir ce qu'il y avait au milieu de la pièce : les adultes. Il avait tous la tête baissé. Leurs vêtements étaient en lambeau et tachés de sang. Saria cherchait son père et l'aperçut au bout d'un moment caché derrière un autre homme assez corpulent. Leurs regards se croisèrent et Saria put lire dans les yeux de son père toute la souffrance et la fatigue qu'il ressentait.

Un faisceau lumineux apparut à sa droite et un homme apparut devant eux. Il grand, robuste, mais il avait le visage déformé qui lui donnait un air monstrueux. Il regardait dans la direction du groupe d'enfants.

- Oh, je vois que la pêche a été bonne.

- Oui Monsieur, ils sont tous en pleine forme, mais ils ne se laisse pas tous faire.

C'était l'homme que Saria avait frappé qui venait de dire cela en la regardant avec un regard plein de haine.

- Lequel est celui dont tu m'a parlé l'autre jour ? Celui qui ne sais pas qu'on ne doit pas frapper les gens.

- Celle Monsieur. C'est elle. Il la pointait du doigt.

Les yeux de "l'Abominary" ( c'était comme ça que Saria s'était juré d'appeler le chef du groupe ) se dirigèrent vers elle et il commença à se dirigeait vers elle. Elle sentait son aura malsaine s'approcher d'elle et cela l'effrayait.

- Alors c'est toi. Tu as du cran petite, t'opposer à un adulte comme ça, c'est presque de la folie. Je mettrais ma main à couper que tu as un lien de parenté avec l'un des hommes présent ici.

Saria frissonnait, comment savait-il pour son père ?

- A en juger par ton regard, je dirais que oui. Tel père, telle fille. Ton père ne se laisse pas faire.

Saria regarda son père, et remarqua qu'il était plus amoché que les autres.

- Qu'es-ce que vous lui avez fait ? demanda t'elle.

- Oh, rien de grave ne t'inquiète pas, on l'a juste puni pour avoir mal agit. J'espère juste que toi tu ne me donnera pas autant de fils à retordre.

- Mais qu'es-ce que vous nous voulez ? Pourquoi avez-vous attaqué notre village ?

- Oh, mais que tu es curieuse. Si tu veux tout savoir, je veux vous vendre.

- Nous vendre ?

- Oui vous vendre, tu as besoins qu'on te répète tout depuis le début ? Allez, c'est bon, on a perdu assez de temps. Alignez-les !

Les gardes se mirent à bouger, eux qui étaient resté immobile jusque-là. Ils regroupèrent les deux groupes et les alignèrent côte à côte. Saria se retrouva entre une femme assez corpulente et un petit garçon qui était en train de pleurer. Après cela les gardes reculèrent et commencèrent à partir. Seul l'abominary resta là à les regarder. Il contemplait la scène avec un regard amusé.

- Tu ne perds rien pour attendre, lâcha une voix que Saria reconnaissait entre mille. C'était la voix de son père.

- Ah, ah ,ah, tu me fait bien rire. Toi, peut-être que je ne vais pas te vendre après tout. Peut-être que je vais te tuer de mes propres mains. En disant cela il se rapprocha du père de Saria avec un regard plein de défi mais il s'arrêta à quelques mètres de lui.

- Allez vas-y, je t'attends, cracha le père de Saria.

Celle-ci ne comprenait pas son père. Il fallait qu'il se taise, l'abominary n'avait pas l'air de rigoler.

- Comme tu le voudras. Faisons-le maintenant devant ta fille, hein ?

Le regard du père de Saria qui était jusque-là serein devint terrifié. Il n'avait pas pensé à elle. Il ne voulait pas qu'elle voie tout ça. Le combat qu'il s'était imaginé dans sa tête ne devait pas être vu par une petite fille et surtout pas par Saria. Le père de Saria commença à s'emporter, il se releva soudainement et lança sa jambe vers l'abominary. La jambe du père s'immobilisa devant la tête de celui-ci, comme retenu par une force invisible.

- C'est tout ce que tu sais faire.

Il fut soudain soulevé par cette même force et ses pieds se décolèrent du sol.

- Je vais perdre de l'argent en te tuant, mais ça me démange.

Le père de Saria commençait à s'étouffer, l'emprise autour de son cou commençait à se resserrer. On commençait à voir la veine sur son front et sa tête commençait à virer au rouge.

Saria regardait la scène avec un air horrifié. Son père était en danger. Elle voulait faire quelque chose pour lui mais elle était paralysé par la peur. Sa tête venait encore de changer de teinte, elle était passée au bleu/violet. Il allait mourir asphyxié si l'abominary n'arrêtait pas.

- Arrêtez, s'il vous plaît, cria une voix. C'était Saria qui s'était levé et qui suppliait du regard l'abominary. Je vous en prie laissez le. Ne le tuait pas !

- Désolé petite, mais il aurait fallu qu'il réfléchisse avant de me provoquer. Maintenant retourne donc t'asseoir et laisse moi finir.

Elle ne l'entendit pas de cette oreille et se jeta sur lui. L'emprise qu'il avait sur le père de Saria se brisa et celui-ci retomba lourdement sur le sol. L'abominary était furieux et fusillait du regard Saria. Il l'attrapa par le col et la jeta de l'autre côté de la pièce. Celle-ci se cogna la tête contre le mur et tenta de se relever mais un énorme mal de tête l'assaillit et la força à se rasseoir. L'abominary se rapprochait dangereusement d'elle.

- Je crois que je vais vous régler votre compte à tout les deux. Un sourire malsain apparut sur son visage et cela eu pour effet de faire frissonner Saria. Comme son père quelques minutes avant, ses pieds se décolèrent du sol et son corps se rapprocha de l'abominary. Saria était terrifiée et lança un regard vers son père qui était encore recroquevillé sur lui-même. Il releva la tête et se releva brusquement pour commencer à courir vers cet homme qui menaçait sa fille.

Mais cela ne servit à rien, car il fut soulevé par la même force qui agissait sur Saria. L'abominary dirigea ses deux cibles en fasse de lui pour mieux les regarder.

- Comme je l'avais dit avant, t'elle père t'elle fille, ricana t'il.

Saria commençait à manquer d'air, l'emprise qu'il avait sur elle et sur son père se resserrai de plus en plus. La panique commençait à prendre de plus en plus de place dans son esprit. Son cœur s'accélérait, ses poumons cherchaient la moindre molécule d'air, son cerveau était en ébullition et cherchait un moyen de s'en sortir. Il n'en trouvait pas.

Le père de Saria la regarda comme si c'était la dernière fois. Elle put lire dans son regard tout l'amour qu'il lui portait et toute la tristesse qu'il éprouvait à ce moment-là. Elle regarda droit dans les yeux l'abominary, puis ferma les yeux. Elle pensait à sa mère qui attendait seul chez elle sa fille et son mari. Saria lui avait promis de lui ramener son père mais n'allait pas pouvoir tenir sa promesse. Si, il le fallait. Quelque chose venait de changer dans le cœur de Saria. Quelque chose s'emmena d'elle, une puissance qu'elle ne connaissait pas. D'un coup l'abominary fut projeté à l'autre bout de la pièce. Ce qui eu pour effet de briser l'emprise qu'il avait sur Saria et son père.

Le reste se passa très rapidement. Cette nouvelle puissance avait pris le contrôle de Saria et s'avancer vers l'abominary. Le moindre objet en fer devenait liquide et se précipitait vers l'homme qui était par terre. Celui-ci réussit à les esquiver en se relevant d'un seul mouvement, mais de nouveaux jets arrivés à toute vitesse. Il réussit à tous les esquiver et fonça vers Saria. Il lui sauta dessus et lui asséna un coup violent à la mâchoire. Celle-ci chancela et tout s'arrêta quelques secondes.

- Alors tu es un mage intéressant, dit l'abominary. Tu feras une bonne marchandise, à moins que je te garde avec moi, tu pourrais m'être utile.

Une nouvelle vague de colère envahit Saria. Et la vitesse des jets de fer s'accentua. Mais Saria était trop instable pour faire attention aux mouvements de l'abominary. Celui-ci était de plus en plus proche du groupe et de son père. Alors qu'une quantité importante de fer arrivait vers lui, celui-ci attrapa le père de Saria qui était resté assis jusque-là en cherchant désespérément à reprendre son souffle et le menaça d'un couteau qu'il venait de sortir de on ne sais où. Tout s'arrêta. Le fer en fusion redevint solide et forma de grosses masses sur le sol.

- Voilà qui est mieux, ricana l'abominary. C'est mieux que je l'espérais, un mage rien que pour moi.

Saria était encore instable, mais son sentiment de colère s'était transformé d'un coup en un sentiment de peur, la peur de voir son père mourir sous ses yeux.

- Lâchez-le, tout de suite.

- Ou quoi, que vas-tu me faire ? C'est moi qui suis en position de force.

Elle ne pouvait que constater qu'il avait raison. Que pouvait-elle faire ? Soudain une larme chaude coula sur sa joue, elle venait d'avoir une idée, une triste idée. La magie qui se dégageait d'elle diminua jusqu'à disparaître. Elle leva la tête et son regard passa de son père à l'abominary.

- J'aimerais conclure un marché avec vous.

- Intéressant, vas-y je t'écoute.

- Vous avez dit que vous me vouliez pour vous. Alors si je le fais, si je deviens votre arme, relâcheriez-vous les villageois de Peatsland. Je vous promets de vous obéir et de ne jamais vous attaquer. Je m'engage à cela seulement si vous libérez les villageois.

Le père de Saria restait interdit, il ne voulait pas y croire. Les villageois venait tous de lever la tête et regardait Saria avec de grands yeux ouverts. Cette petite fille était prête à se sacrifier pour eux. Quant à L'abominary un sourire de victoire s'étirait sur son visage. Il lâcha l'emprise qu'il avait sur le père de Saria et s'avança vers elle. Il la toisa du regard pour voir si c'était du bluff, mais il vu rapidement qu'elle ne rigolait pas. Il commença à crier des ordres et des gardes apparurent immédiatement dans la salle. Des regards étonnés marquaient leurs visages. Mais que s'était-il passait ici ? se demandèrent-ils.

- Emmenez-moi ses prisonniers dehors et rembarquez les dans les charrettes.

Les gardes obéirent. Le père de Saria hurlait et se débattait mais, il n'avait presque plus de force. Au final tout le monde sortit.

L'abominary s'approcha un peu plus de Saria et dit :

- Maintenant tu m'appartiens et appellesb moi Monsieur.Irakasa.

- Je ferais ça seulement si vous me promettez de libérer mes amis.

- Oui ne t'inquiète pas ils vont être ramenés à ton village. Je n'ai qu'une parole. Pour commencer attends moi là, je reviens.

Il lui tourna le dos et sortit. Saria s'effondra par terre et éclata en sanglots. Elle ne révérait jamais sa mère ni son père. Mais elle avait réussi à tenir sa promesse. Enfin c'est ce qu'elle croyait.

De son côté, Irkasa était allé voir ses équipes :

- Allez ramenez-les à leur petit village et tuez les moi tous un à un. Je n'aime pas perdre mon temps et mon argent.

Irkasa n'avait pas tenu sa promesse, tous les villageois allait être tué, et cela, Saria l'ignorait

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C'est donc comme ça que Saria grandit. Au côté d'un meurtrier, qui lui avait menti. Il lui avait appris à maîtriser sa magie et à se battre. Et grâce à elle, il avait réussi à construire son royaume où, la terreur régnait. Maintenant cela faisait 14 ans qu'elle obéissait à un homme sans scrupule et qui prenait plaisir à voir les autres souffrir.