Cupidon

Un mariage gay…

"Quelle absurdité racontes-Tu?"

Ce n'était pas une bonne blague, bon?

"Quoi? J'énonce juste un fait. La voyante a spécifiquement dit que l'être t'étant destiné devrait être l'enfant du couple Suzuki. Si la petite Ara meurt, tu devras te contenter du frère," bluffa Gin, profitant de l'occasion pour intimider ce prince si froid.

"Oh, tais-toi," rétorqua Ryuu en buvant dans sa tasse.

Il était déjà habitué aux idioties de Gin, il avait grandi avec lui. De plus, Gin n'avait pas vraiment dit que des bêtises. Peu importe combien il détestait l'idée d'être avec cette femme aux mœurs douteuses, il en restait pas moins vrai qu'Ara était vitale pour leur clan.

"On dirait que tu viens enfin de le réaliser?" Demanda Gin. Connaissant déjà la réponse un grand sourire traversa son visage de part en part.

Homura Ryuu soupira de façon audible. La défaite était inscrite sur son beau visage.

"Ai-je le choix?" répliqua-t-il sarcastiquement.

Franchement, depuis le commencement, il ne l'avait pas. Dire que le sort de l'humanité était entre ses mains et dépendait de ce mariage n'était pas exagéré. C'était pour dire à quel point la question de son union avec cette femme de la famille Suzuki était importante.

"Elle est toujours à l'hôpital. Voulez-vous aller la voir?" Demanda Gin. estimant qu'il aidait son meilleur ami.

"Pourquoi?" Ryuu grommela.

"Je pensais que tu voudrais profiter de cette occasion pour rappeler aux membres de la famille Suzuki ton engagement?"

Le silence s'installa alors entre eux pendant un moment, puis Gin soupira. Le Koutaishidenka était une cause perdue - non pas qu'il le blâmait. Avec toutes ces femmes se jetant à ses pieds à gauche et à droite, il pouvait comprendre sa rancune du fait qu'il devait se retrouver avec une femme des moins désirable.

"Il n'y a nul besoin de se précipiter. Cette femme obtiendra bientôt son diplôme, non?" dit finalement Ryuu après avoir réfléchi pendant un moment.

"Elle obtiendra son diplôme dans quelques mois," répondit Gin. "Même si je ne sais pas si Suzuki Aki la laissera retourner à l'école après l'incident."

Les manigances d'Ara lui revenant en tête, Ryuu sembla de nouveau mécontent. "Si Aki était intelligent, il l'aurait dû l'enfermer il y a un moment déjà."

Hé,Hé ! le prince arctique rejetant les torts à nouveau.

"Ou son fiancé aurait dû faire preuve de présence plus tôt pour la tempérer un peu – voir l'empêcher de causer le moindre problème."

"Ne serais-tu pas, par hasard, en train d'insinuer que tout cela est de ma faute?"

"Si" répondit Gin sans retenue. "Si tu étais apparue dans sa vie plus tôt, elle se serait mieux comportée - en fait ..."

Gin fronça les sourcils en réalisant quelque chose. "À bien y penser, elle n'était pas si méchante il y a trois ans de ça."

Il y a trois ans, Suzuki Ara était entrée au lycée et avait alors commencé sa «tyrannie». En fait, il se souvint également qu'une certaine personne était secrètement venue la voir en personne à cette époque. Il avait même pensé pendant un moment que Ryuu annoncerait bientôt ses fiançailles à ce moment là, cependant ils durent reporter l'annonce suite au décès du couple Suzuki dans un accident.

Ah… c'était donc ça.

Kazehaya Gin regarda son ami avec suspicion. L'attitude de Ryuu envers sa fiancée avait justement changé au moment où elle avait commencé à courir après ce garçon en deuxième année.

"Koutaishidenka… ne serais tu pas juste jaloux?" Demanda Gin et le visage de Ryuu devint crispé au point qu'il s'en mordit la langue.

Oh, Oh, Oh, il était vraiment jaloux…

Suite à ça, Gin arrêta finalement de taquiner Ryuu. Il le regarda en fait sous un nouveau jour. Le Koutaishidenka n'était donc pas aussi froid et aussi indifférent envers sa fiancée qu'il en avait l'air. Il devait simplement être frustré par ce que cette fille avait fait ces dernières années. Il se demanda alors s'il pouvait faire quelque chose pour y remédier.

Vers minuit, le jeune maître Kazehaya s'était excusé et était rentré chez lui de bonne humeur. Il sifflait même en entrant dans sa maison. Contrairement à la maison Homura, la maison Kazehaya était de style occidental.

"Le jeune maître semble heureux," commenta le steward avec un sourire laissant percevoir sa joie.

"Ouais!" Répondit Gin. "Je vais jouer les Cupidon."

"Cupidon?" Le domestique fut abasourdi. "Le jeune maître va assister à une soirée costumée?"

Gin secoua la tête. "Je vais être le messager porteur d'amour du Koutaishidenka", annonça-t-il, le steward ouvra alors une bouche béante sous le choque.

Le messager d'amour du prince Homura? En avait-t-il vraiment besoin?

"Eh?" Le steward pensa alors qu'il avait mal entendu. Il se précipita vers son jeune maître qui sifflait toujours en se dirigeant vers sa chambre.

"Fuji," appela Gin, et l'intendant se mit en alerte.

"Oui, jeune maître?"

"Demain matin, je veux que tu fasses envoyer un énorme bouquet de camélias à l'hôpital international St. Lukes d'Akashi," ordonna Gin.

"Si c'est pour la romance, jeune maître, ne devriez-vous pas envoyer des roses à la place?" interrogea l'intendant et Gin secoua la tête de nouveau.

"Pff, Fuji, les roses sont tellement surévaluées", déclara le jeune maître. "Les camélias signifient 'mon destin est entre vos mains' dans le langage des fleurs, ne le savais-tu pas?"

Le steward secoua la tête.En effet, Il ne le savait pas.

"Les camélias blancs doivent être donné à quelqu'un que vous aimez, les camélias roses doivent être destinés à quelqu'un qui vous manque, et les camélias rouges sont les meilleurs pour un être cher," continua Gin.

"Comme elle est la femme du Koutaishidenka, assures-toi de lui en donner des rouges - ah et fais les envoyer sous le nom d'Homura", ajouta-t-il avant d'entrer dans sa chambre, laissant le majordome stupéfié dehors.

Demain, Kazehaya Gin partirait en mission. Il avait déjà décidé qu'il irait rendre visite à une petite princesse afin de la voir et la juger par lui-même.